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13/12/2008

Raga

Raga

 

Approche du continent invisible

 

J.M.G. Le Clézio

 

Prix Nobel de littérature

 

Points n° P1798

 

"L'Océanie, c'est le continent invisible".

 

Le Clézio raconte son voyage à Vanuatu, en 2005, plus spécialement à Raga, ancien nom de l'île de Pentecôte ("L'île  des pentes et des côtes"). A quelques kilomètres, et à des années lumière, de Port Vila, la capitale où je me trouvais la semaine dernière.

 

"Un continent fait de mer plutôt que de terre".

"Le continent de rêve". Mais Le Clézio cite Henri Michaux : "Nous ne sommes pas un siècle à paradis". Et il dénonce les "envahisseurs", les "fourre-tout du rêve", "le rendez-vous des prédateurs",  "les vahinés de quatorze ans mariées à Gauguin". "La réalité est dans le viol des corps et des consciences, et dans les révoltes qui s'ensuivent".

 

"L'invention des outils néolithiques qui eut pour conséquence une brutale augmentation de la population, et de ce fait, une nécessité de terres nouvelles". "La plus téméraire odyssée maritime de tous les temps".

"La plupart des sites d'habitation des premiers hommes ont été à l'intérieur des terres. Sur la côte règnent les tempêtes, la peur des invasions, les fièvres, les moustiques".

 

En 1800, il y avait environ un million d'habitants dans l'archipel. En 1935, il n'y en avait plus que 35.000.

Le "blackbirding" s'est développé au moment où la guerre de sécession a marqué l'arrêt de la "traite" avec l'Afrique." "Les habitants étaient kidnappés pour être revendus sur les plantations de coton ou de canne à sucre, en Australie, aux Fidji, ou dans les mines de nickel de la Nouvelle Calédonie.

"La mondialisation c'est sans doute, avant tout, celle des épidémies."

 

"Bougainville, qui donne à l'archipel le doux nom de "Grandes Cyclades", puis Cook qui le baptise du triste nom de Nouvelles Hébrides, en souvenir de son pays natal."

 

"La terre n'est pas une propriété mais un accord mystique passé entre les hommes du lieu et les esprits des ancêtres." "Ceux qui possèdent les îles sont ceux qui les ont nourries de leur sueur et de leur sang".

 

"Les sociétés des grands socles continentaux, malgré leurs religions "révélées" et le caractère soi-disant universel de leurs démocratie, ont failli à leur tâche et nié les principes mêmes sur lesquels elles s'étaient établies. L'esclavage, la conquête, la colonisation et les guerres à l'échelle mondiale ont mis en évidence cette faillite".

 

"Cet ancien continent qui n'était invisible que parce que nous étions aveugles".

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

12/12/2008

Mensonges d'Etat

Mensonges d'Etat

(Body of lies)

 

De Ridley Scott

 

Avec Leonardo Di Caprio et Russel Crowe

 

 

Le terrorisme islamique sème la terreur en Europe.

Nos deux héros sont agents de la CIA, mais l'arrogance américaine est tournée en dérision.

Si nous devons compter sur des "zozos" pareils pour nous protéger des poseurs de bombes, il y a de quoi nous inquiéter, malgré les technologies,  spatiale et informatique,  sophistiquées !

Leonardo joue un fonceur qui fait plus dans l'action que dans la réflexion.

Russel Crowe joue un bureaucrate manipulateur, bon père de famille au demeurant, typiquement américain.

 Les amateurs de films violents seront enchantés.

L'analyse géopolitique  est un peu courte...

 

08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

11/12/2008

Vanuatu ("notre pays")

Les pouvoirs de la coutume à Vanuatu

 

Traditionalisme et édification nationale

 

Marc Kurt Tabani

 

Editions L'Harmattan

Collection "connaissance des hommes"

 

 

A Vanuatu,  d'où je reviens, et qui s'appelait avant "Les Nouvelles Hébrides", la coutume, la "kastom" comme on dit là bas en "pidgin", est toujours très importante.

 

Probablement parce qu'elle est un des signes tangibles de l'indépendance. "Elle sert aux Mélanésiens à se démarquer radicalement de la culture des Européens" ; "la transformation de survivances culturelles en des symboles identitaires ; servant à "souligner la différence entre nous et les autres".

 

Elle a été utilisée comme telle par la classe dominante autochtone, occidentalisée,  mais qui veut montrer qu'elle reste proche du "peuple" ; "la légitimation d'élites nationales au moyen de l'illusion d'une continuité politique avec un passé ancien ou d'une pseudo-contestation des valeurs occidentales et modernes".

Ainsi ai je vu le Président de l'Assemblée nationale, ancien de l'armée française, "tuer le cochon", de façon rituelle, entouré de guerriers en armes (rudimentaires).

 

Cet attachement à des coutumes que l'on voudrait ancestrales, est "concomitant d'une modernisation accélérée" et d'un exode rural qui justifient d'autant la recherche de "traditions dont les origines se perdraient dans la nuit des temps".

 

La "République démocratique, socialiste et coutumière de Vanuatu", dont la devise est "En Dieu nous nous réalisons", a cherché, dès sa naissance, à abolir le clivage entre "kastom" et christianisme, ce qui n'était pas évident, puisque le christianisme a été apporté par les colonisateurs.

C'est pourquoi, pour le parti dominant, "la mauvaise "Kastom" est celle qui ne se réalise pas en Dieu".

"La "Kastom" devint, pour les nationalistes, une revendication dirigée contre toute interférence d'une autorité extérieure". Une façon également de "travestir la pauvreté en une glorification culturelle".

Pour la classe dominante, la "Kastom" permet d'"éviter la question du partage des richesses, en substituant au problème de l'exploitation de classe, celui de la normalisation culturelle nécessaire à l'édification nationale".

 

Dans un pays où 70% du PNB vient du tourisme, l'exotisme "traditionnel" est devenu,  pour l'extérieur, un argument de vente. Pour l'amusement des touristes australiens, les autochtones abandonnent, le temps de quelques danses,  leurs jeans et leurs T-shirts, éteignent, ou non, leurs téléphones portables pour évoquer, sans danger, leurs ancêtres anthropophages. Rêveries, et éventuellement frissons, tarifé(e)s...

 

"L'île idéale du Pacifique, je crois qu'elle doit rester un beau rêve. Le rêve en est infiniment plus beau que la réalité" (Flechter, 1923).

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, ethnologie, voyages

10/12/2008

"Rehaussement" des relations entre l'UE et Israël

Le bon moment ?

 

La Présidence, française jusqu'au 31 décembre, de l'Union européenne, vient de brusquer la décision de "rehausser" les relations entre l'Union européenne et Israël, provoquant une certaine incompréhension.

Est-ce le bon moment, alors que se poursuit le blocus de Gaza et que le processus de paix mis en route à Annapolis il y a un an est bloqué ?

Cette décision est-elle une aide pour celles et ceux qui, en Israël veulent la paix ?

N'est-ce pas signer un "chèque en blanc", sans aucune contrepartie ?

 

09/12/2008

Somalie : la nausée

Violée et lapidée à 13 ans

 

 

En Somalie, la guerre civile n'en fini pas de faire des victimes innocentes.

Parmi toutes ces victimes, un cas encore plus révoltant que les autres :

Dans une zone contrôlée par une milice islamiste, Aïcha, une petite fille de 13 ans a été lapidée, accusée d'"adultère" après avoir été violée par trois hommes armés.

Le groupe de 50 hommes qui a procédé à cette ignominie n'a pas hésité à ouvrir le feu sur ceux qui tentaient de lui sauver la vie. 1.000 spectateurs ont assisté à cette barbarie.

Il y a en Somalie une mission de paix de l'Union africaine, bien trop occupée à se protéger elle même pour penser à protéger les civils.

Qui pourrait faire appliquer l'embargo de l'ONU sur les armes, pour que ces milices cessent de faire régner la terreur ?