15/09/2025
Européen avec passion
Souvenirs d'un apatride
avec Marion Van Renterghem
éditions Mialet / Barrault
Né en France de parents allemands ayant fui le nazisme, apatride avec deux patries : la France et l'Allemagne ; élu au Parlement européen dans l'un puis l'autre pays.
Symbole de la révolte de Mai 68 et, pour cela, classé à l'extrême gauche, alors qu'il se sent "libéral / libertaire"...
Il parle de ses combats internes dans lesquels il est souvent minoritaire. Par exemple, pour faire comprendre aux Verts allemands, pacifistes par définition, que l'armée allemande devrait intervenir en Bosnie pour protéger les Bosniaques. Ou, comme Mitterrand, expliquer que les pacifistes sont à l'Ouest mais les missiles à l'Est.
J'ai particulièrement aimé les pages consacrées à ses vingt ans passés au Parlement européen.
"ni français comme les Français, ni allemand comme les Allemands, ni juifs comme les Juifs"
"l'Europe est le seul continent démocratique de la planète où l'on continue à défendre la liberté et l'Etat social. La fédération de ces nations démocratiques est la seule réponse possible à tout ce qui nous menace"
"seule l'Union européenne possède la masse critique suffisante pour relever les défis de l'avenir : la lutte contre le réchauffement climatique qui menace la planète, la maîtrise de toute modernisation technologique, la défense d'une organisation multilatérale de l'ordre planétaire, la défense de notre souveraineté contre tous les impérialismes, la défense d'un ordre mondial égalitaire."
07:47 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0)
12/09/2025
Trente ans après le génocide
Les ombres du monde
Michel Bussi
Les presses de la Cité
Michel Bussi nous replonge dans les horreurs du génocide au Rwanda. Comme pour les massacres de la Saint-Barthélémy impossible de ne pas se demander comment des hommes ordinaires peuvent massacrer leurs voisins, leurs semblables.
Comment ne pas regretter que l'écrivain prenne un parti-pris unilatéral en faveur des vainqueurs ?
A aucun moment il pose la question des conditions de la victoire de Kagamé, comme si celui-ci était arrivé au pouvoir porté par les ailes d'un ange, sans tirer un coup de fusil. "On ne construit pas une réconciliation sur un mensonge" écrit l'auteur. Il n'y a pas de réconciliation au Rwanda mais une dictature implacable où les opposants sont mis en prison. Certes, il n'y a pas de révolte car personne ne veut d'une d'une nouvelle guerre civile, alors Kagamé est inamovible.
Le roman reproche à la France d'avoir fourni des armes au gouvernement légal, mais qui fournissait, à flux continu, des armes à Kagamé ?
Les accords d'Arusha prévoyait un partage du pouvoir. Au terme du processus de paix les urnes, sous supervision de l'ONU, devaient établir la démocratie. Les Tutsi qui représentaient 15% de la population n'avaient aucune chance de parvenir au pouvoir par les urnes. Leur seul espoir résidait donc dans une victoire militaire. Ces élections n'ont toujours pas eu lieu !
Le FPR de Kagamé n'était pas un parti démocratique demandant le retour des exilés et une participation au pouvoir, mais un mouvement armé qui voulait conquérir militairement le Rwanda.
Il y a dix ans, Bernard Lugan, universitaire, enseignant et conférencier, expert auprès du Tribunal Pénal International pour le Rwanda de l'ONU écrivait dans "Un génocide en questions" : "Il n'est plus possible de dire que le génocide était programmé, que la France en serait complice, que pour le commettre, les "extrémistes" hutu avaient créé une cellule secrète nommée Akazu (très présente dans le roman), qu'ils avaient dressé des listes de Tutsi à abattre, qu'ils assassinèrent leur propre président en abattant son avion."
"Ces idées reçues, qui constituaient les bases de l'histoire officielle écrite par les vainqueurs de la guerre civile rwandaise afin de légitimer la conquête du pouvoir par le général Kagamé (et base du roman de Michel Bussi) ont été balayées par le Tribunal international pour le Rwanda créé par le Conseil de sécurité de l'ONU afin de juger les responsables de ce génocide - jamais mentionné dans le roman, et pour cause !
"Au fur et à mesure de son avance, les troupes de Kagamé pratiquait des massacres de masse" (gendarmes français) "Le FPR de Kagamé liquidait systématiquement les notables des régions conquises, chassait devant lui les populations. Le but était de déstabiliser le gouvernement en place en lui envoyant un million de réfugiés."
Tellement triste que le roman de Bussi conforte le pouvoir en place au Rwanda, au prix de la vérité.
07:50 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rwanda
10/09/2025
La séduction de la femme mûre
Elle ne fait pas son âge
mais bien d'autres choses
Florence Cestac
éditions Dargaud
J'adore l'humour de Florence Cestac, même quand elle se moque, avec tendresse, des vieux messieurs.
Elle s'occupe de ses vieux parents ou de ses petits enfants. Elle est plus souvent conquérante que victime. Elle a le coeur battant et ne fait jamais son âge, surtout dans son âme d'adolescente.
Des histoires courtes, souvent douces-amères.
Un regard acéré sur ses contemporains : nous !
08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
08/09/2025
Budapest 1956
La cinquième femme
Maria Fagyas
Série noire / Gallimard
Les cadavres s'empilent dans les rues transformées en chantier sanglant par l'insurrection, et la répression de celle-ci par les troupes russes.
Pourquoi l'inspecteur Nemetz s'acharne à découvrir la cause de la mort d'une femme alors que la ville est déchirée par les combats, sur fond de résistance ou de collaboration, et de marché noir ?
Parce que cette femme était venue le voir pour lui demander son aide car elle se sentait menacée par son mari. On dirait aujourd'hui "féminicide" !
Son mari est un médecin dévoué qui semble bien occupé à sauver les nombreux blessés, russes ou Hongrois.
Il faut attendre le dernier chapitre pour connaitre le fin mot de l'histoire...
Encore un livre qui n'est pas à la gloire de la Russie et de son armée.
08:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, hongrie
05/09/2025
Un espion au Conseil de défense !
La taupe de l'Elysée
Frédéric Potier
La véritable histoire d'espionnage qui ébranla la République
éditions de l'Aube
Juillet 1954 : le gouvernement de Pierre Mendès France fait face à une crise : des informations sensibles fuitent du Conseil de défense (qui se tient à l'Elysée).
Ce n'est pas tout : ces informations sont supposées avoir été retrouvées au siège du Parti Communiste. Des journaux de Droite, comme Le Figaro, et d'extrême Droite ont reçu les documents.
Edgar Faure, ministre des finances est un moment suspecté mais très vite la cible est le ministre de l'intérieur : François Mitterrand qui ne pardonnera pas à PMF de ne pas l'avoir informé qu'il était l'objet d'une enquête de la Sécurité du territoire.
Il sera totalement innocenté mais, "diffamez, il en restera toujours quelque chose" !
Un commissaire de la Préfecture de police, sans être à l'origine des fuites, jouait une rôle actif dans la diffusion de ces fausses informations. Il siègera à l'Assemblée nationale aux côtés de Jean-Marie Le Pen.
Roger Wybot, directeur de la DST finit par démêler le sac de noeuds (et de vipères) et à renvoyer les fautifs devant la justice.
C'est cette histoire qui est racontée par l'énarque Frédéric Potier.
07:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : espionnage, histoire