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20/12/2024

Goncourt 2025

Houris

Kamel Daoud

éditions nrf /Gallimard

 

Gallimard a été interdit au dernier salon du livre d'Alger. Pas étonnant avec Kamel Daoud et Boualem Sansal parmi les auteurs de cette maison d'édition. De plus, les deux écrivains se rejoignent dans leurs critiques du pouvoir algérien et de l'islamisme.

Houris (le nom donné aux vierges qui attendent les martyrs au paradis) se déroule pendant la décennie noire. Des populations "piégées entre les militaires et les égorgeurs."

On compte 200 000 morts selon les chiffres des gagnants, un demi-million d'après les perdants."

"Il est interdit d'enseigner, d'évoquer, de dessiner, de filmer et de parler de la guerre des années 1990. Rien de rien."

"ça sert à quoi de revenir sur le passé ? Seulement à plonger les coeurs dans la détresse et à ouvrir les maisons au diable."

"il faut y aller doucement dans ce pays quand on est une femme. On reste des esclaves, libres depuis trop peu de temps. Tout peut se renverser, se perdre à la moindre cuisse dénudée ; une robe à fleurs trop courte décide de ta vie."

 

08:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, algérie, histoire

18/12/2024

élire un nouveau Pape

Conclave

d'Edward Berger

avec Ralph Fiennes, Isabella Rossellini, Stanley Tucci

D'après le roman de Robert Harris

 

Pour élire un nouveau Pape les cardinaux sont réunis en conclave. Ces hommes de religion sont pris dans la mécanique qui doit porter l'un deux  vers le pouvoir. Pour accéder au pouvoir, comme dans toutes les sociétés humaines, , il y a des luttes, des complots des coups bas et même de la corruption. Il y a des progressistes et de sacrés réactionnaires.

La fin est tellement surprenante qu'elle manque de crédibilité.

Edward Berger est Allemand, connu surtout pour son remake de "à l'Ouest rien de nouveau" pour lequel il avait obtenu neuf nominations aux Oscars. Ce conclave a déjà six nominations pour les Golden Globes.

 

14:55 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

16/12/2024

De la Commune à la Belle époque

Place de la République

Arnaud-Dominique Houte (texte)

Kim Consigny (dessin)

éditions La Découverte

 

Seizième volume de "Histoire dessinée de la France", cet album imagine le vol des statues qui ornent la place de la République et de la Nation.

Une journaliste mène l'enquête bientôt aidée par des personnages célèbres du XIXe siècle : Victor Hugo, Louise Michel, Léon Gambetta, la militante féministe Hubertine Auclert, la journaliste Séverine, Jean Jaurès, Charles Péguy.

La défaite de Napoléon III pose la question de l'instauration de la République. Mais quelle République ?

Celle d'Hubertine Auclert qui demande le droit de vote pour les femmes ?

Celle de Thiers ou de Mac Mahon pour qui "il n'est pas question de laisser le pouvoir à ces gredins de républicains" ?

1878 : la première statue officielle de la République. Les républicains les plus déterminés voudraient "une République révolutionnaire, débout, coiffée d'un bonnet phrygien, le torse nu".

La République s'installe : liberté de la presse, liberté de réunion, liberté syndicale, maire élu, enseignement gratuit et laïque, des écoles, des trains et des gares partout, des instituteurs, des facteurs, des gendarmes...

On exploite de plus en plus le charbon : c'est la seconde révolution industrielle. On construit la Tour Eiffel, le métro.

Le début des luttes sociales, durement réprimées le 1er mai 1891 à Fourmies. 1891 : lois réglementant le travail, création des inspecteurs du travail, développement de la mutualité, prise en charge des accidents du travail,  payés par les patrons,  vote des retraites. "Onvivait mieux en 1910 qu'en 1880.

L'affaire Dreyfus et l'antisémitisme de l'extrême droite.

"Il y a deux conceptions de la République qui s'affrontent. Pour la Droite, c'est un régime qui doit défendre les institutions et l'autorité de l'Etat. Pour la  Gauche, c'est un projet qui doit protéger les droits de l'Homme, même si l'autorité de l'Etat doit en souffrir."

On laisse toute liberté aux religions et aux croyants mais"La République ne reconnait ni ne salarie, ni ne subventionne aucun culte."

La colonisation  et ses horreurs. "C'est au nom de la République qu'on a pu contester la colonisation."

et la montée de la guerre, malgré les efforts de Jaurès...

 

08:20 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, bd

13/12/2024

des derniers rois à Marianne

Printemps du peuple

Claire Fredj (texte)

Fabrice Erre (dessin)

Histoire dessinée de la France (tome 15)

éditions La Découverte

 

Pour raconter cette période qui couvre la quasi totalité du XIXe siècle, les auteurs ont fait le pari, réussi, d'une présentation originale : reprendre les codes des chaines actuelles d'informations en continu : reporters sur place pour faire vivre "le direct", spécialistes journalistes, historiens et écrivains, "en plateau" pour livrer leurs analyses, débats entre intellectuels (George Sand, Victor Hugo). Cela rend l'Histoire vivante et compréhensible.

Trois révolutions (1830, 1848, 1970 + une manquée (la Commune de Paris) + un Coup d'Etat !

L'industrialisation, à pleine vapeur,  avec des industriels qui trouvent désastreux tout traité de libre-échange,  la colonisation, la guerre de Crimée contre la Russie, Nice et la Savoie qui deviennent françaises...

 

"Honoré de Balzac, peut-être le plus grand homme d'Etat de nos temps, un grand homme d'Etat social, le seul qui ait plongé au fond de notre malaise, le seul qui ait vu par le haut le dérèglement de la France, les moeurs sous les lois, le fait sous les mots, l'anarchie des intérêts sous l'ordre apparent, les abus remplacés par les influences, les privilèges par d'autres" (les frère Goncourt)

"Ceux qui souffrent sont des travailleurs, cette misère n'est pas la sanction de la paresse, mais témoigne de l'injustice sociale et des dysfonctionnements de la société capitaliste"

Face à la misère : "le déploiement massif des oeuvres philanthropiques" ; "aucune grande loi de prévoyance et d'assistance n'est votée sous la République."

 

 

08:38 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

09/12/2024

1983 , en province

Un sang d'encre

Vincent Ejarque

éditions Ramsay

 

1983, dans les Sud-Ouest de la France, le chef de la sécurité d'une entreprise locale est sauvagement assassiné, avec toute sa famille.

L'enquête est menée par le chef de la gendarmerie locale, énigmatique entraîneur de l'équipe de foot locale,  et par un journaliste parisien désoeuvré qui revient dans la ville de sa jeunesse, pour la compte du quotidien local.

Les souvenirs enfouis de la ville remontent à la surface. A commencer par ceux de la guerre d'Algérie, d'autant plus qu'il y a en périphérie un camp de Harkis.

Mais aussi ceux de la période de la seconde guerre mondiale, époque à laquelle de nombreuses propriétés ont changé de mains, au détriment des israélites.

Dans sa peinture sociale  des potentats locaux, l'auteur de cache pas son aversion pour l'extrême droite qui commence son ascension, et son mépris pour les socialistes au pouvoir qui ne parviennent pas à faire face à la crise économique et dont le plan de relance s'est brisé sur la concurrence étrangère.

 

"tous les caciques locaux savent qu'ils n'ont aucune prise sur le réel"

"les notaires parviendront à éviter à la fois les mesures d'épuration et les obligations de restitution. En faisant valoir le mimétisme de leur attitude avec celle des serviteurs de l'Etat qu'étaient les fonctionnaires de Vichy. Et singulièrement les magistrats."

"ce qui sépare les hommes, ce ne sont pas les idéaux mais la richesse"

 

08:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar