Mort silencieuse sur la Costa del Sol

Rendez-vous à Gibraltar

Peter May

éditions Rouergue noir

 

"Qui avaient-ils payé pour en arriver là ? Qui les attendait, dans l'ombre, pour les mener à l'étape suivante dans cette quête désespérée ? Puis la suivante. Et la suivante, encore? S'il y avait une chose pire que le trafic de drogue, c'était bien le trafic d'êtres humains. Propagateur de misère, le plus cruel des rêves illusoires. Et ça n'irait qu'en empirant, bien sûr. De plus en plus d'organisations criminelles laissaient tomber le commerce lucratif mais dangereux de la drogue au profit de celui des migrants. Ces derniers constituaient une source de revenus fiable, intarissables et peu coûteuse ; en outre les autorités consacraient moins de temps et d'efforts aux tentatives de bloquer le flux des clandestins, et les conséquences pénales étaient beaucoup moins lourdes en cas de saisie de la marchandise."

Le rendez-vous à Gibraltar n'aura lieu que dans le dernier chapitre. L'action se passe à proximité, sur la Costa del Sol, dans un cadre paradisiaque. Un riche trafiquant, britannique  est assassiné. Un duo mène l'enquête : une policière locale et un policier écossais.

Suspens et rebondissements sur fond de critique sociale.

 

 

100 dessins pour la liberté de la presse

Astérix

Reporters sans frontières

 

Habituellement Reporters sans frontières propose des albums photos. Cette fois ci il s'agit de "planches" extraites des différents albums du célèbre Gaulois.S'y ajoutent huit contributions pour nous éclairer sur la création de Goscinny et Uderzo et ses principaux thèmes : la résistance contre l'impérialisme ("dans Astérix, on résiste non pas pour imposer ses vues, mais pour ne pas avoir à subir celles des autres"), la lutte contre l'injustice et la bêtise, la capacité d'autodérision. "Astérix et Obélix sont des héros fédérateurs. Partout où ils passent, ils réconcilient les contraires et véhiculent des valeurs positives."

Reporters sans frontières n'oublie pas son objectif principal : la liberté de la presse. Au tableau de déshonneur de ce numéro : la Guinée équatoriale, le Bangladesh, le Brésil,la Hongrie, la Syrie, l'Egypte, la Birmanie.

"Le conflit central du journalisme, c'est que vous ignorez ce que vous ignorez" (Rob Woodward)

 

 

Le dessous des cartes

Le monde mis à nu

Emilie Aubry et Frank Tétart

Cartographie : Thomas Ansart

éditions Tallandier et Arte

 

Si vous ne connaissez pas "le dessous des cartes" je vous invite à ne pas manquer ce rendez-vous hebdomadaire de géopolitique de treize minutes,  le samedi à 18 heures trente, présenté par Emilie Aubry qui a pris la succession de Jean-Christophe Victor.

Ce superbe livre, avec de superbes cartes, nous fait toucher du doigt ce qu'est le monde actuel.

Vingt-huit voyages de Wuhan à Jérusalem pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.

 

"Voyager rend toujours modeste parce qu'on y comprend mieux la place minuscule que l'on occupe dans le monde " (Flaubert)

"Chaque génération se croit vouée à refaire le monde" (Albert Camus)

 

Berlin au début de la seconde guerre mondiale

Les promises

Jean-Christophe Grangé

éditions Albin Michel

 

Pour son premier roman historique,  JC Grangé a choisi la période du début de la seconde guerre mondiale, quand les troupes allemandes se lancent à l'assaut de la Pologne.

Il traite de deux sujets caractéristiques du nazisme : le sort réservé aux Tsiganes, et aux malades mentaux. Dans un souci de "purification" de la population.

Des épouses de dignitaires nazis sont assassinées et sauvagement mutilées, l'une après l'autre.

L'enquête est menée par un improbable trio : un membre de la Gestapo ("la conquête de l'espace vital, la destruction des races inférieures, tout ça il n'en avait rien à battre") , un psychanalyste mondain ayant eu toutes les victimes comme patientes, une psychiatre héritière d'une grande fortune, travaillant dans un asile d'aliénés. Ils se rejoignent aux environs de la page 200. Rebondissements garantis jusqu'à la page 650.

"Le tueur suit une logique et nous devons essayer de la comprendre" Quoi de mieux que deux psy pour cela ?

Il est furtivement question des Sarmates, comme dans le dernier Astérix.

 

"Aujourd'hui, il était admis que la Maison brune était née de la capitulation allemande, de cet immonde traité de Versailles, de l'humiliation du peuple germanique. Peut-être, mais le nazisme était surtout né de la bière."

"Clémenceau, au moment de la signature du traité de Versailles avait exigé la présence de cinq "gueules cassées" françaises."

"Ces soldats allemands, blessés psychiques,  étaient sous le choc de leurs propres exactions."

 

Astérix chez les Sarmates

Astérix et le Griffon

Texte : Jean-Yves Ferri

Dessins : Didier Conrad

Mise en couleurs : Thierry Mébarki

Tout y est pour être complètement dans l'esprit de Goscinny et Uderzo : à commencer par les dessins,  les jeux de mots, en particulier  sur les noms propres des personnages, les allusions à l'époque actuelle (par exemple, les Scythes sont "de rencontres"), le féminisme (les "amazones"), un voyage et des aventures, l'ébauche d'une histoire d'amour (pour Obélix, c'est plus drôle), les fake news avec Fakenius,  et les complotistes ("on ne le dit pas, comme par hasard").

Pour celles et ceux qui , comme moi, ont la flemme de chercher sur Internet, les Sarmates formaient un peuple iranien ayant beaucoup bougé en Asie centrale. A l'époque d'Astérix, 50 ans avant notre ère, les Sarmates se sont frottés aux légions romaines en Dacie, l'actuelle Roumanie. Dans les siècles suivants, il semble que les Sarmates aient été éliminés par les Goths puis les Huns.

Un Astérix très plaisant, comme d'habitude, à lire avec un sourire en coin.