15/01/2012
Caude Rich : variation sur le pacte faustien
L’intrus
D’Antoine Rault
Avec Claude Rich
Comédie des Champs-Elysées
Malgré le nom du théâtre, cette pièce n’a rien d’une comédie. Mais ce n’est pas triste non plus.
Un éminent spécialiste du cerveau s’entend proposer, alors que l’échéance finale approche, un ultime moment de bonheur, en échange de sa vie. Une variante du pacte faustien.
Hésitation entre la peur de la déchéance et la peur de l’ »après », quand on est persuadé qu’après, il n’y a rien.
Regrets de tout ce qui a été manqué : ne pas avoir aimé suffisamment sa femme et sa fille (jouée par Delphine Rich, fille de son père), d’avoir été trop centré sur son travail, trop égoïste.
Claude Rich, 82 ans, tient la pièce sur ses épaules, et les spectateurs sous son charme.
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08/01/2012
Amanda Lear dans un théâtre du Boulevard
Lady Oscar
De Guillaume Mélanie
Avec Amanda Lear
Théâtre de la Renaissance
Adaptation, pour Amanda Lear, de la pièce « Oscar », un des rôles les plus célèbres de Louis de Funès. Des valises semblables changent de mains à la suite de quiproquos.
La pièce aurait pu être écrite il y a un siècle, tant les ressorts comiques sont éternels : la femme forte qui décide de tout, mais ne maîtrise rien, le mari perdu dans son monde, la fille un peu idiote, le collaborateur malhonnête, la collaboratrice qui fait un beau mariage, les conventions sociales, les apparences qu’il faut préserver…
Tout cela, sans prise de tête, est mené à un rythme allègre par une Amanda Lear en pleine forme.
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02/01/2012
Belge et drôle
Walter
« Belge et méchant »
Au « Point Virgule »
Walter est belge, mais pas méchant. Beaucoup moins que certains humoristes français. Beaucoup moins que les blagues sur les Belges, aujourd’hui remplacées par les blagues sur les Blondes. Si on est Belge et Blonde…
Walter fait rire le public pendant une heure. Sans méchanceté, mais en étant très « politiquement incorrect ». Il ne se donne pas la peine d’interpréter des personnages, sauf quelques minutes. Il joue le personnage qui débite, au rythme d’une mitraillette, des horreurs qui choquent la morale.
Il parle d’alcool, de sexe, de drogue, de cul, des restaus du cœur, du mariage, et donc du sexe, et donc des enfants, des religions, et donc du sexe, du racisme, bref, de tout ce qui mérite d’être traité avec irrévérence et humour.
08:00 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre
27/11/2011
Bedos quitte la scène
RIDEAU
Guy Bedos
Seulement un an et demi de moins que Jacques Chirac. "S'il joue la comédie, il faut lui donner un César !".
Guy Bedos démontre que lui, il est en pleine forme. En commençant, avec humour, par son bilan de santé.
Séquence émotion pour ses adieux, après 50 ans de carrière.
Dans la salle, des spectateurs qui le suivent depuis des décennies, mais aussi des jeunes.
Reprises de quelques sketches anciens, un peu modifiés pour tenir compte de l'actualité.
Une actualité commentée, bien entendue, avec sa célèbre "revue de presse". Peut-être moins drôle que dans le passé. "Anti-sarkozysme primaire". Mais "y-a-t-il un sarkozysme qui ne soit pas primaire ?". Grande sévérité, mais à un degré moindre, pour Martine. Expectative pour François Hollande que, manifestement, il connaît moins. Fillon, et les autres, n'existent pas
Quelques sketches nouveaux, dont une charge contre la psychanalyse, probablement inspirée par son ami Michel Onfray, philosophe auteur d'un livre critique à l'égard de Freud.
Au total, une soirée agréable, comme avec un ami de longue date que l'on a plaisir à revoir, pour évoquer de vieux souvenirs de grands éclats de rire du passé.
Bedos sera à Paris, au Rond point des Champs Elysées, au moment des fêtes de fin d'année.
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10/10/2011
Gaspard Proust à la tronçonneuse
Gaspard Proust
Au théâtre du Rond point des Champs Elysées jusqu'au 23 octobre
Puis en tournée (A Béthune le 30 mars)
"Si l'on considère que la mondialisation est une guerre, et que le savoir est une arme, l'Occident n'est-il pas suicidaire en ouvrant des écoles en Afrique ?"
J'ai visité quelques écoles en Afrique, anciennes colonies françaises, britanniques ou portugaises, je peux rassurer Gaspard Proust : le suicide est extrêmement lent...
L'affiche du spectacle représente le comique une tronçonneuse à la main : tout est dit : il ne fait pas dans la finesse. Tellement gros que ses propos ne peuvent en aucun cas être pris au premier degré.
Il fait concurrence à Stéphane Guillon pour la méchanceté, y compris à propos des handicapés, et se proclame d'un cynisme nihiliste.
Intellectuel, il se moque de Télérama et des enseignants ("BAC + 5 pour se retrouver en CM2"...), mais "comme dit le sadique au masochiste : "si tu aimes ce que je te fais, où est mon plaisir ?".
Ses incursions vers la politique sont brèves. Son obsession du nazisme dérangeante.
Il termine son spectacle par un sketch non seulement misogyne (toujours dans la provocation et le second degré) mais, en plus, qui "tue l'amour" et qui nous laisse très tristes. Ce n'est pas Bigard, mais tout aussi éloigné du romantisme.
13:24 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre