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24/01/2007

timor (suite 2)

 Pas d'Etat sans forces de "l'ordre"

 

 

La décision du Parlement européen d'envoyer une mission sur place se justifiait par les troubles survenus en avril entre soldats loyalistes et mutins, ainsi qu'entre l'armée et la police.

 

La décision de la communauté internationale d'envoyer des forces de maintien de la paix ne peut être que mal vécue par une armée issue majoritairement (à 80%) d'un mouvement de guérilla indépendantiste qui s'est battue pendant plus de 20 ans contre une occupation étrangère du pays et qui est aujourd'hui consignée dans ses casernes.

 

Les chefs militaires  accusent,  à mots à peine couverts, les Australiens qui partagent avec les Timorais les richesses pétrolières "off-shore" d'avoir organisé les troubles afin de pouvoir intervenir... et rester !

 

Il est vrai que l'attaque du chef d'Etat major de l'armée (issue de la résistance) par la police (qui n'a jamais été "Freitilin")  soulève quelques questions.

 

Les forces armées australiennes (1.300 militaires), considérées comme partiales et arrogantes dans leurs contacts avec la population, sont vécues par beaucoup comme l'instrument d'une nouvelle colonisation.

 

Mais, comme les Australiens peuvent le constater également aux îles Salomon, il est impossible d'imposer l'ordre sans la participation de la population et des autorités locales. (à suivre)

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22/01/2007

Timor (suite)

Pas d'Etat sans institutions politiques

 

 

Le Timor oriental a, environ, la moitié de la surface de la Belgique, en beaucoup plus accidenté puisqu'il s'agit d'une île volcanique avec moins de 1 millions d'habitants.

 

 

La crise au sein de l'armée, puis entre l'armée et la police, est-elle d'origine politique ou a-t-elle provoqué la crise politique ?

 

 

Ce qui est certain, c'est que le ministre de l'intérieur a distribué des armes à des groupes civils, en toute impunité, avant d'être obligé de démissionner.

 

 

Ce qui est certain également, c'est la démission forcée du Premier ministre Mari Alkatiri  qui disposait (dispose encore) de la confiance de la majorité parlementaire,  résultat de la crise au sein des forces armées, mais aussi de la crise politique entre le Président et lui-même, même si la Constitution ne permet pas au Président de révoquer le Premier ministre, responsable uniquement devant le Parlement, largement dominé par le "Freitilin" (Front révolutionnaire pour un Timor oriental indépendant) qui a conduit le pays à l'indépendance et dont le leader incontesté reste Mari Alkatiri.

 

 

Le nouveau Premier ministre, José Horta, prix Nobel de la paix, tout comme le charismatique Président Xanana Gusmao, s'ils sont eux aussi des héros de l'indépendance, ne sont pas membres du "Freitilin" et surtout, peut-être pour cette raison, sont considérés comme beaucoup plus proches des Australiens.

 

 

Comme dans tous les pays "en développement", le Parlement est l'institution la plus faible du trio, ne disposant pas de personnel qualifié. Il lui est difficile de jouer son rôle de contrôle de l'exécutif, d'autant que la plupart des ministres ne sont pas parlementaires.

 

 

La Constitution manque peut-être d'un peu de clarté sur les pouvoirs respectifs du Président, du Gouvernement et de l'Assemblée, mais une bonne Constitution n'est-elle pas justement celle qui est assez floue pour permettre une certaine souplesse d'adaptation ?

 

 

De nouvelles élections (pour la première fois non organisées par l'ONU), présidentielle et législatives, sont prévues pour le printemps 2007.

 

L'opposition demande la mise en place d'une "commission électorale indépendante".

 

Le Premier ministre demande l'aide européenne (en matériel plus qu'en argent) et l'envoi de missions internationales d'observation.

 

 

Une des questions est de savoir si le "Freitilin" va exploser en plusieurs partis.

 

 

Une nouvelle loi électorale est en préparation. L'opposition n'apprécie pas la proposition de mettre une barre à 5% des suffrages pour avoir des élus. (Ce "couperet" existe en France afin d'éviter l'éparpillement des forces politiques).

 

Actuellement, dix partis, généralement minuscules, sont représentés au Parlement timorais.

 

Il ne faut pas attendre des élections la solution aux problèmes politiques, encore moins aux problèmes sociaux.

 

 (à suivre)

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19/01/2007

timor

La difficile construction d'un Etat

 

 

La construction d'une identité

 

 

Le Timor oriental est le 191e et dernier Etat admis à l'ONU (et 78e Etat signataire de l'Accord de Cotonou).

 

 

Comme chacun sait, une identité se construit largement par opposition.

 

Annexée par l'Indonésie en 1975, au départ des colonisateurs portugais,  les Timorais habitant la partie orientale de cette île,  dont le nom signifie déjà "orient" et qui se situe donc le plus à l'Est de l'Asie, s'appuient sur la période coloniale portugaise et la christianisation qui s'en ai suivie à partir du XVIe siècle, sans jamais avoir été islamisée,  pour affirmer leur identité spécifique.

 

 

Comme toujours dans une guerre de libération, de 1975 à 1999, année du référendum d'autodétermination,  il y a eu les combattants de la liberté, ceux du maquis et ceux de l'exil (généralement dans des pays non démocratiques), des collaborateurs de l'occupant, des colons transplantés venus d'autres îles indonésiennes, de nombreux fonctionnaires du pays occupant (80% de la fonction publique) dont 90% des enseignants... et de nombreux attentistes.

 

 

Il en reste des traces indiscutables :

 

 

Physiques d'abord puisque les bâtiments, écoles, maisons (90% de la capitale),  détruits par les Indonésiens et les milices collaboratrices au moment de l'indépendance, sont toujours  en ruines, comme autant de monuments pour ne pas oublier.

 

Peut-être serait-il utile de raser et de reconstruire pour aider les plaies de la mémoire à cicatriser ?

 

 

Linguistiques également : le portugais, peu prisé au moment de la colonisation,  est devenu un élément constitutif de l'identité nationale, par opposition à l'indonésien...mais parlé par moins de 1% de la population qui parle "tatum".

 

La scolarisation s'est faite pendant 24 ans uniquement en indonésien et les occupants ont détruit toutes les écoles avant de partir, les enseignants repartant dans les fourgons de l'armée indonésienne !

 

 

Le pays n'a pas de monnaie propre mais l'identité "portugaise" n'a pas été jusqu'à adopter l'escudo  (l'euro n'existait pas encore) : le FMI a imposé le $ américain...en attendant la création d'une Banque centrale timoraise.

 

 

Aujourd'hui, des affrontements opposent ceux de l'Ouest du pays contre ceux de l'Est -que rien ne distingue- alors que cette opposition n'était jamais apparue jusqu'alors, comme si une quête identitaire désespérée les guidait, comme dans nos banlieues, la bande d'une "cité" contre la bande d'un autre "quartier" pour être "de quelque part". (à suivre)

 

11:15 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1)

15/01/2007

République dominicaine (suite 2)

Zola à la montagne

 

 

Là haut, dans le sous-sol de la montagne, la décomposition de la forêt jurassique, au contact du cuivre et de la roche volcanique, a donné naissance à une pierre semi-précieuse que l'on ne trouve qu'à cet endroit du monde, baptisée "Larimar" par ses découvreurs, en 1974 parce qu'elle rappelle les couleurs de la mer, du bleu au vert.

 

Par quatorze tunnels, les mineurs creusent la montagne, dans l'humidité, au risque des éboulements mortels, fréquents.

 

Les mineurs risquent leur vie. Le salaire à la mine est quatre fois supérieur au salaire minimum national.

 

Il leur faudrait des outils, en particulier des compresseurs pour évacuer l'eau et éviter les inondations des galeries souterraines.

 

Ils extraient 45 kg par jour, en moyenne, vendant la pierre brute à des intermédiaires qui écoulent les pierres vers les stations touristiques et vers l'Europe, en particulier les Canaries.

 

La maison de l'un de ces intermédiaires, espagnol, trône, tel un château,  au sommet d'une colline.

 

Le Président de la coopérative sert également d'intermédiaire. Il nous a reçu, chaîne en or autour du cou et montre en or au poignet (vrai ou fausse "Rolex" ?).

 

Les mineurs et leurs familles n'ont malheureusement ni la formation ni les outils qui leur permettraient de donner de la valeur ajoutée à leurs pierres. Ils ne savent pas les tailler et encore moins les monter pour en faire des bijoux.

 

La coopération italienne a cessé de financer la formation de formateurs et les pierres vendues aux touristes, même dans la capitale,  font l'objet d'un travail minimum, les tailleurs de pierre travaillant sans aucune protection sur des installations précaires.

 

 

11:20 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

04/01/2007

Fidji : paradis...des coups d'Etat !

Fidji : un coup d'Etat de plus ?

 

 

L'armée a renversé le gouvernement et le Parlement. Ce n'est pas bien et il y a lieu de condamner. Ce qu'a fait toute la communauté internationale.

 

Dans une démocratie, l'armée doit restée subordonnée aux autorités civiles élues.

 

La presse française en a peu parlé : c'est un peu loin pour les Français pour y aller en vacances.

 

Elle a, en particulier, omis de signaler que le Président et le Premier ministre en place étaient arrivés au pouvoir par le coup d'Etat précédent (légalisé par la suite par des élections), que ce coup d'Etat de 2000 visait un Premier ministre issu, pour la première fois,  de la communauté Indo-Fidjienne (40% de la population), présente dans le pays depuis plus d'un siècle, amenée par les colons britanniques pour travailler dans les champs de canne à sucre, la communauté la plus pauvre du pays,  victime d'une Constitution que l'on peut qualifier d'"apartheid" puisqu'elle assure la domination politique de la communauté Mélano-Fidjienne (de "souche"), en particulier par le découpage des circonscriptions, et même en laissant aux seuls Mélano-Fidjiens la possibilité de choisir le Président de la République.

 

Deux projets de loi du gouvernement ont fait réagir le chef de l'armée et ses hommes :

 

- l'amnistie des auteurs du coup d'Etat de 2000 qui avait permis au Premier ministre et au Président d'arriver au pouvoir ;

 

- un pouvoir renforcé pour les propriétaires, tous Mélano-Fidjiens, qui ne renouvellent qu'avec réticence, aux locataires agriculteurs, tous Indo-Fidjiens, leurs baux de 99 ans, afin de pouvoir spéculer sur la croissance immobilière due au tourisme.

 

Il n'est pas étonnant, dans ces conditions, que la communauté Indo-Fidjienne n'ait pas réagit négativement.

 

Dans ce contexte la communauté internationale joue l'hypocrisie en condamnant.

 

La crise politique entre le Premier ministre et le Chef de l'armée durait depuis au moins deux ans. Le Premier ministre fidjien avait même demandé au Premier ministre australien d'envoyer des troupes pour le protéger, et ce dernier avait refusé.

 

Tout le monde sait que la réforme européenne, imposée par l'OMC, sur les tarifs du sucre aggrave les conditions de vie de la communauté Indo-Fidjienne, mais personne, même pas l'Europe,  ne propose de solutions de remplacement à l'abandon de la filière sucrière.

 

Comme toujours dans ces cas là, l'Union européenne menace de stopper les programmes de coopération, sauf les programmes humanitaires.

 

Sauf que l'essentiel de l'effort européen porte sur l'éducation.

 

Voulons nous vraiment mettre fin aux programmes ayant pour but de garantir à tous les groupes ethniques un accès égal à l'éducation et à la formation ?

 

Le Parlement européen a, heureusement, adopté l'amendement que j'ai proposé à ce sujet.

 

Comme il a accepté celui sur le retour à la démocratie "basée sur le principe d'égalité entre les êtres humains, indépendamment de leur appartenance ethnique".

 

 

13:55 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)