Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/02/2007

République dominicaine (suite)

Hispaniola

 

 

Les Dominicains et les Haïtiens ont une histoire commune, puisqu'ils partagent la même île.

 

Ils n'ont pas subi la même colonisation, mais les Dominicains n'ont pas oublié que les Haïtiens ont envahi leur partie de l'île, au moment de l'indépendance en 1821, avant de s'en libérer en 1844.

 

Ils ont l'impression aujourd'hui d'être, pacifiquement, humainement "envahi", avec un taux de natalité des immigrés beaucoup plus élevé que celui des "locaux" (comme partout).

 

Les deux pays compte aujourd'hui entre 8 millions et demi et 9 millions d'habitants.

 

Les Dominicains ont peur que la "communauté internationale" leur impose une unification de l'île.

 

Il existe, sur le papier, une "commission bilatérale". Elle ne s'est pas réunie depuis six ans.

 

Une délégation parallèle se trouvant en Haïti, il a été envisagé d'organiser, au Parlement européen,  une réunion de "suivi" avec les ambassadeurs des deux pays,  pour examiner quelle stratégie commune aux deux pays pourrait être envisagée, tant il est évident que les problèmes de la République dominicaine sont liés à ceux d'Haïti.

 

 

 

 

11:15 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

31/01/2007

République dominicaine

Migrations

 

 

Depuis la Préhistoire, l'Homme cherche où vivre mieux.

 

La République dominicaine est,  doublement, l'exemple de ce phénomène.

 

Les Dominicains s'exilent. Les plus riches vers Miami, les autres pour travailler aux Etats-Unis, à Porto Rico ou en Europe, en particulier en Espagne et aux Pays-Bas. Les maçons et autres travailleurs dominicains du bâtiment sont réputés. Les sommes envoyées par les émigrés dominicains à leurs familles représentent autant que les revenus du tourisme.

 

Qui accomplit ces tâches en République dominicaine ? Qui accomplit toutes les tâches que les Dominicains ne veulent plus faire, dans leur pays, mais qu'ils font ailleurs ?

 

Les Haïtiens fuient en nombre la misère de leur pays. Les "sans papiers" originaires d'Haïti, y compris les enfants nés en République dominicaine sont estimés à 20% de la population du pays. Puisqu'ils sont "sans papiers", ils sont "clandestins" au travail et n'ont donc pas de droits sociaux, pas d'accès à la justice. Ils risquent les violences policières et les expulsions arbitraires. 

 

Les ONG ont beaucoup insisté sur ce problème.

 

 

Il s'agit d'une question politiquement sensible, mais la majorité et l'opposition tiennent le même discours, mettant en garde contre le "romantisme idéaliste", même si nos camarades du Parti rappellent que c'est leur gouvernement qui a institué la scolarisation des enfants des migrants clandestins : les Haïtiens clandestins coûtent cher aux Dominicains ("Ils apportent le sida, la malaria, la drogue, la criminalité etc."). La République dominicaine a construit un hôpital en Haïti pour éviter l'afflux d'Haïtiens dans ses hôpitaux et construit une nouvelle prison à proximité de la frontière, en raison du taux de criminalité dans la population immigrée.

 

Comme en Europe,  le rôle positif des immigrés et leur contribution à la richesse nationale sont niés ou diminués.

 

 

Nous avons visité des habitations pour les travailleurs des plantations de cannes à sucre (tout appartient à la plantation), ainsi qu'un village rural. Dans les deux cas les habitants étaient d'origines haïtiennes,  présents parfois depuis plusieurs générations, mais toujours considérés comme des Haïtiens par les Dominicains. D'autant plus qu'ils ont la peau sombre, contrairement à l'élite dominicaine, restée "espagnole".

 

 

11:10 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (9)

29/01/2007

Timor (fin)

En attendant le pétrole

 

 

Les déplacés

 

 

150.000 personnes ont trouvé refuge dans des camps. Environ la moitié dans la capitale (à proximité de l'aéroport- d'où la fermeture de celui-ci deux jours avant notre mission, en raison de troubles et dans le centre ville, en particulier juste devant notre hôtel).

 

La priorité du Président et du gouvernement est de les faire rentrer chez eux. Mais ce n'est pas seulement les éventuelles inquiétudes concernant leur sécurité qui les retient : ils ont perdu foi dans l'agriculture et attendent le pétrole, même si la ville ne leur procure que peu d'emplois et même si l'agriculture reste aujourd'hui la principale source de survie de la population.

 

 

L'aide humanitaire de l'Union européenne se fait par le biais d'Echo (44 millions d'euros) et de subventions aux ONG (6,5 millions d'euros). Comme d'habitude l'aide de l'Union européenne est totalement invisible et non identifiable, contrairement à l'aide américaine.

 

 

 

Latrines et "capacity building" : le rôle de l'Union européenne

 

 

Au Timor, le taux de chômage tourne autour de 80% et le taux de natalité, un des plus hauts du monde, amène les moins de 18 ans à constituer 60% de la population.

 

L'inoccupation des jeunes, sans emploi, sans perspectives immédiates, avec peu d'espoirs à long terme, n'est-elle pas la première cause de l'insécurité ?

 

La question se pose dans nos banlieues, pourquoi pas au Timor ?

 

 

Pour inciter les Timorais à rester à la campagne, l'Union européenne finance une ONG qui réalise des adductions d'eau et la pose de latrines dans les villages. Ce qui est incontestablement très utile pour les villageois.

 

 

L'argent du pétrole commence à arriver depuis le mois d'août dernier. Il rapportera à l'Etat un milliard de $ par an d'ici deux ans (à comparer avec les 18 millions d'euros sur 5 ans du 9ème FED...) et les Timorais rêvent leur pays comme un futur nouveau Singapour, nouveau carrefour de l'Asie et de l'Australie.

 

 

L'argent du pétrole permettra un large programme de construction d'infrastructures, d'éducation et de formation. Mais il faudra des années pour former les enseignants qui permettront de scolariser les jeunes Timorais en portugais, d'abord dans l'enseignement primaire, puis secondaire et technique, sans parler de la formation de milliers de fonctionnaires, lusophones,  dans tous les domaines, dont tout pays a besoin pour se construire et mettre en place des services publics.

 

 

L'industrie pétrolière demande une technicité que les Timorais n'ont évidemment pas.

 

Comme dans les Etats pétroliers d'Afrique, le personnel est tout aussi "off shore" que les plates-formes.

 

De la même façon se pose la question du raffinage et de l'exploitation du gaz.

 

L'Australie cherche à tirer profit de la situation de déséquilibre des forces et des troubles au Timor pour amener sur son territoire tous les processus de transformation, tout en formant les futures élites timoraises.

 

 

Le potentiel, dans le domaine de la pêche et du tourisme (pour une clientèle australienne), est énorme mais il suppose de grands investissements dans les infrastructures et dans la formation.

 

 

Le petit Timor, coincé entre les géants indonésien et australien, aimerait bien une présence européenne plus active. Comme en Afrique, les Chinois, attirés par le pétrole, sont de plus en plus présents et cherchent à jouer un rôle. Dans le cadre du 9ème FED, la Communauté européenne a versé 12 millions d'euros pour le développement rural et 6 millions pour aider à la "capacity building". Malgré les efforts portugais, malgré la présence de Baroso à la Présidence de la Commission, l'Union européenne a-t-elle la volonté d'exister si loin de son territoire ? Ne devrait-elle pas mettre la priorité sur la formation plutôt que sur l'installation de latrines dans les villages, ne laissant pas ainsi  l'Australie comme seul intervenant dans l'éducation des futures élites ?

 

11:45 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

26/01/2007

Timor (suite 3)

Pas d'Etat sans système judiciaire

 

 

Quatre tribunaux ont été créés, manquant dramatiquement de moyens, à commencer par le personnel...qui se doit d'être lusophone, pour des raisons constitutionnelles, alors qu'au tribunal quasiment personne ne comprend le portugais.

 

Le Procureur général se plaint  de n'avoir ni électricité, ni photocopieur, ni personnel administratif, ni voiture, etc…

 

Il en résulte un total manque de confiance dans la justice et ce sentiment, que l'Etat n'est pas en mesure de régler les problèmes, pousse les gens à vouloir se faire justice eux-mêmes, ce qui est particulièrement dangereux dans un pays qui sort de 24 ans de luttes clandestines et où 200 armes individuelles ont disparu lors de la récente crise.

 

 

11:40 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

24/01/2007

timor (suite 2)

 Pas d'Etat sans forces de "l'ordre"

 

 

La décision du Parlement européen d'envoyer une mission sur place se justifiait par les troubles survenus en avril entre soldats loyalistes et mutins, ainsi qu'entre l'armée et la police.

 

La décision de la communauté internationale d'envoyer des forces de maintien de la paix ne peut être que mal vécue par une armée issue majoritairement (à 80%) d'un mouvement de guérilla indépendantiste qui s'est battue pendant plus de 20 ans contre une occupation étrangère du pays et qui est aujourd'hui consignée dans ses casernes.

 

Les chefs militaires  accusent,  à mots à peine couverts, les Australiens qui partagent avec les Timorais les richesses pétrolières "off-shore" d'avoir organisé les troubles afin de pouvoir intervenir... et rester !

 

Il est vrai que l'attaque du chef d'Etat major de l'armée (issue de la résistance) par la police (qui n'a jamais été "Freitilin")  soulève quelques questions.

 

Les forces armées australiennes (1.300 militaires), considérées comme partiales et arrogantes dans leurs contacts avec la population, sont vécues par beaucoup comme l'instrument d'une nouvelle colonisation.

 

Mais, comme les Australiens peuvent le constater également aux îles Salomon, il est impossible d'imposer l'ordre sans la participation de la population et des autorités locales. (à suivre)

11:35 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)