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11/05/2014

La "reine des bandits" béninoise

Le cantique des cannibales

Florent Couao-Zotti

Éditions « Le serpent à plumes »

 

Ce livre est dédié à « toutes les Africaines de l’ombre, féministes au ras du sol qui, tous les jours, tentent péniblement d’arracher au soleil quelques particules de rêve… »

Il met en vedette une « amazone », bandit au grand cœur qui redistribue au petit peuple dont elle est issue. Le personnage est inspiré de Phoolan Devi, la fameuse « reine des bandits » indienne.

S’y mêle une histoire d’amour avec un jeune et fougueux inspecteur de police au cœur pur.

Quelques maux de l’Afrique y sont évoqués, comme le trafic d’enfants et la condition des femmes. « Que faire d’une liberté quand on est pauvre et misérable ? », « la débrouillardise étant ce qu’on peut faire de mieux pour ne pas mourir. »

Quelques maux plus politiques également : la justice aux ordres, la police brutale et vénale, l’état des prisons, et surtout, à travers la campagne électorale du président sortant, l’état de la démocratie dans de trop nombreux pays africains.

   Le tout dans une langue poétique et imagée propre à la plupart des écrivains africains francophones qui démontrent que l’Afrique est l’élément moteur de l’avenir de la francophonie.

  

11:52 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, afrique

08/04/2014

Génocide : jamais plus ?

Insoutenable

 

20 ans après les massacres, la pensée de ces centaines de milliers de morts est insoutenable.

 

Les historiens auront le devoir, avec le recul, d'expliquer, sans tomber dans le travers,  habituel depuis XX siècles,  toujours actuel,  de raconter l'Histoire du côté des vainqueurs. Ce que font beaucoup de journalistes à l'occasion de cet "anniversaire" qui doit être l'occasion de tirer des enseignements.

 

Je me contente de me poser quelques questions simples :

 

- Qui a déclenché les hostilités ?

Très clairement Kagamé et ses amis,  financés par l'Ouganda qui leur a servi de base de départ et de repli. Qui derrière l'Ouganda ? Tout porte à croire que les Britanniques et les Américains ne sont pas étrangers à l'organisation de cette rébellion armée contre un président et un gouvernent élus.

 

- La France a-t-elle joué un rôle ? Clairement oui, en appui à ce gouvernement légitime contre cette rébellion armée venant de l'étranger. Et Kagamé a raison d'en vouloir à la France pour cela.

 

- Le gouvernement rwandais était-il "génocidaire" avant le génocide ? Non, puisque le génocide a commencé quand le président rwandais, élu,  a été assassiné, son avion abattu. Non, puisque les amis de Kagamé était membres de ce gouvernement d'"union nationale"...tout en le combattant par les armes.

 

-Kagamé a-t-il été accueilli en libérateur ? Non trois millions de Rwandais ont fui devant l'avancée de ses troupes. Un million déplacés à l'intérieur du pays, deux millions au Congo et au Burundi.

 

Mon intime conviction est que la peur de la majorité hutue des Rwandais à l'égard de Kagamé, peur cristallisée en haine,  a joué un grand rôle dans le déclenchement du génocide.

Même si des forces politiques hutues attisaient et utilisaient politiquement cette haine, les voisins d'un même village ne se sont pas transformés spontanément en assassins. Les Tutsis étaient perçus par les Hutus comme des menaces même s'ils n'avaient rien à voir avec Kagamé.

Le même drame vient d'être vécu en Centrafrique au détriment des musulmans.

 

- Le tueries se sont-elles terminées avec la prise de pouvoir de Kagamé ? Non puisqu'au nom de la poursuite des génocidaires,  des centaines de milliers de Hutus, y compris femmes et enfants ont été massacrés, poursuivis non seulement au Rwanda mais jusqu'à l'intérieur du Congo, quasiment jusqu'à Kinshasa.

 

- La France est-elle intervenue ? Oui, avec un mandat de l'ONU pour protéger les réfugiés Hutus de la folie meurtrière des hommes de Kagamé. Et Kagamé a raison d'en vouloir à la France pour cela. Des génocidaires en ont incontestablement profité. Ils se sont retrouvés plus tard devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda, ou sont jugés encore aujourd'hui, y compris en France. Justice tardive qui vaut mieux qu'une justice de guerre.

La justice des vainqueurs ne vaut pas mieux que l'Histoire racontée par les vainqueurs.

 

 

 

 

15:12 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique, rwanda

27/03/2014

L'autobiographie de Nelson Mandela

Un long chemin vers la liberté

 

Nelson Mandela

 

Livre de poche n°14063

 

 

L'autobiographie de Nelson Mandela, qui a inspiré le film qui porte le même titre.

 

Sa naissance en 1918. Son enfance au sein du clan Madiba de la nation xhosa.

"C'est l'éducation plus que la nature qui façonne la personnalité".

"L'éducation est l'ennemie des préjugés".

"Humilier quelqu'un, c'est le faire souffrir inutilement. J'ai appris à vaincre mes adversaires sans les déshonorer."

Ses études, jusqu'au Doctorat de droit préparé par correspondance.

 

"En amour, contrairement à la politique en général, la prudence n'est pas une vertu".

 

La lutte pour l'égalité des droits qui lui vaut de passer vingt-sept ans de sa vie en prison, dont dix-huit à Robben Island.

"La prison est conçue pour que l'on se sente impuissant".

Le prix Nobel de la paix en 1993.

Un témoignage unique et souvent bouleversant.

 

"L'Eglise réformée hollandaise faisait des Afrikaners le peuple élu de Dieu".

"L'ANC était la seule organisation qui accueillait tout le monde" "L'apartheid avait pour but de diviser les différents groupes raciaux et nous montrions qu'ils pouvaient travailler ensemble"

"Je savais beaucoup plus contre quoi je me battais que pour quoi"

"Un slogan est un lien vital entre l'organisation et les masses. Il doit synthétiser une revendication précise en une phrase simple."

"Je me demandais s'il était ou non justifié de négliger sa famille afin de lutter pour le bien être des autres. La politique n'est-elle qu'un prétexte pour se dérober à ses responsabilités?"

"Il n'y a rien de plus dangereux qu'un leader qui formule une demande qu'il sait inaccessible"

"Être optimiste c'est en partie avoir la tête dirigée vers la soleil et les pieds qui continuent à avancer"

"La mort de sa mère amène chaque homme à se retourner sur son passé et faire le bilan de sa vie"

"Dans chaque rencontre avec un adversaire, on doit s'assurer qu'on donne exactement l'impression qu'on a l'intention de donner."

 

"Après avoir gravi une haute colline tout ce qu'on découvre, c'est qu'il reste beaucoup d'autres collines à gravir."

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, afrique

17/02/2014

île Maurice : la fin des petits planteurs de cannes à sucre

L'île Maurice : pas d'avenir pour les petits planteurs

 

 

Le tourisme représente 88% du PIB de l'île Maurice.

L'avenir n'est pas rose pour les petits planteurs de cannes à sucre.

 

En 1835, au moment de l'abolition de l'esclavage dans toutes les colonies britanniques, les colons propriétaires des exploitations de cannes à sucre ont fait appel à des travailleurs indiens sous contrats, dont les conditions de vie et de travail n'étaient guère meilleures que celles des anciens esclaves.

 

Aujourd'hui, de grands propriétaires ont mécanisé et rationnalisé leurs exploitations.

Des centaines de descendants de ces travailleurs venus d'Inde ont racheté des parcelles sur lesquelles il leur est de plus en plus difficile de survivre.

La génération d'après-guerre  part à la retraite sans être remplacée.

Non seulement plus personne ne veut être ouvrier agricole, mais même les enfants des petits propriétaires ne veulent pas reprendre le dur labeur de leurs parents, même comme propriétaires.

Leurs parcelles ne se prêtent pas à la mécanisation, dans laquelle ils n'ont, de toute façon, pas les moyens d'investir.

Ils n'ont aucune chance  d'être compétitifs, non seulement face aux grands planteurs, mais plus encore face aux producteurs brésiliens.

Pour la transformation de la canne en sucre, ils dépendent de l'usine qui appartient aux grands planteurs. Dans le sud de l'île, il y avait huit usines, il n'en reste plus qu'une.

À Maurice, en raison des cyclones, il n'est possible de faire qu'une récolte par an.

Même le commerce équitable ne peut pas leur proposer un avenir.

Leurs terres ne se prêtent pas à une reconversion dans la culture du thé ou du maraîchage.

La production de rhum est artisanale, pour la consommation locale.

 

Depuis des décennies l'Union européenne garantissait des prix minimum, payant la différence avec le prix du marché.

A la demande du Brésil, l'Organisation Mondiale du Commerce a condamné l'Union européenne qui doit mettre fin aux tarifs préférentiels.

La date de 2017 a été fixée. Les petits planteurs demandent le report de l'échéance à 2020. Une bouffée d'oxygène supplémentaire, mais pas la solution aux problèmes de fond qui les affectent.

 

 

 

17:03 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : afrique

04/02/2014

Mali, République centrafricaine, Sud Soudan...

Des solutions africaines aux problèmes africains ?

 

Mali, République Centrafricaine, Sud Soudan : depuis un an le continent africain connait trois problèmes graves, qui auraient demandé des solutions rapides, si possible africaines.

 

Au Mali, comme en République centrafricaine, les forces d'interposition africaines, régionales ou non, ont été totalement incapables d'éviter les actions des forces armées illégitimes, s'attaquant aux autorités élues, et aux populations. Les forces d'interposition africaines ne sont toujours pas en capacité de faire face seules aux menaces sur la sécurité qui pèsent sur les populations civiles.

Dans les deux cas l'intervention armée de la France, sous mandat du Conseil de sécurité de l'ONU,  a été décisive et demeure nécessaire.

En Centrafrique, une opération européenne va, enfin, venir contribuer à protéger les populations.

La Présidente centrafricaine demande à l'ONU le renfort des casques bleus.

Des casques bleus qui ont été bien incapables d'éviter la déchirure du Sud Soudan.

 

Ces crises illustrent la nécessité pour le continent africain de se doter d'une capacité continentale de sécurité. Le temps est venu de la mise en place d'une "Capacité africaine de réaction rapide aux crises (CARIC), créée, sur le papier, en juin 2013, corolaire indispensable à l'opérationnalisation rapide de la "Force Africaine en Attente" de l'Union africaine, prévue pour 2010... Même s'il en faut pas trop se faire d'illusion, puis que les "battle groups" de la force d'intervention rapide de l'Union européenne n'ont jamais été utilisés. La lenteur des prises de décisions entre Etats membres empêche toute utilisation rapide quand surviennent les crises.

 

En Afrique, encore plus qu'en Europe, l'organisation de la sécurité se heurte à la question budgétaire. Le budget de l'Union africaine dépend largement des dons extérieurs.

Exemple récent : conférence des donateurs pour faire face aux 403 millions de dollars du budget prévisionnel de la mission de l'Union africaine en République centrafricaine.  315 millions de "promesses de dons", dont 100 millions de l'Union européenne, également le plus gros contributeur pour l'aide humanitaire et l'aide au développement. A noter que le Mali n'a reçu que 10% des promesses de dons faites dans une conférence similaire...

 

09:00 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique