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12/09/2011

dirigeants français et africains

Sarkozy reçoit un dictateur criminel

 

 

En la personne de Kagamé, Sarkozy reçoit, au nom de la France, le Président rwandais.

Ce n'est pas la première fois que Sarkozy reçoit un dictateur criminel. Peut-être un jour, comme pour Kadhafi, enverra-t-il les hélicoptères de l'armée française "protéger les populations civiles".

 

Kagamé est un dictateur : ne peuvent être candidat(e)s aux élections que les partis appartenant  à la mouvance présidentielle. Toute critique est interdite. Les opposants sont réduits au silence, en prison, en exil, éventuellement victimes de tentatives d'assassinat.

J'ai lu aujourd'hui dans Libération un de ses ministres expliquant que "la démocratie n'est pas un médicament que l'on peut prescrire aux enfants".

Au moins le pouvoir que Kagamé a renversé par les armes avait été élu.

 

Car Kagamé est arrivé au pouvoir par les armes, venant d'un pays voisin (l'Ouganda, qui n'est pas une démocratie non plus), armé par des pays riches qui ont une lourde responsabilité dans la tragique guerre civile qui a fait des centaines de milliers de morts.

Kagamé a une responsabilité directe dans le génocide qui est le fruit de la guerre civile qu'il a déclenché.

Il a une responsabilité plus directe encore dans le contre-génocide, poursuivi jusqu'à Kinshasa.

 

Si la France doit demander pardon au peuple rwandais, c'est de ne pas avoir été capable de le protéger de Kagamé.

Si la France doit demander pardon aux peuples africains, c'est de s'en tenir à une politique d'influence, cynique,  de défenses des intérêts de ses entrepreneurs.

Demander pardon pour ces mallettes de billets, pour lesquelles il n'y a pas de preuves, mais dont tant de gens connaissaient l'existence, symboles des relations malsaines entre certains dirigeants français et africains.

 

17:10 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sarkozy, afrique

08/09/2011

faut-il arrêter l'aide à l'Afrique ?

L'aide fatale

 

Dambisa Moyo

 

Les ravages d'une aide inutile et de nouvelles solutions pour l'Afrique

 

Editions JC Lattès

 

 

L'auteure est une économiste zambienne, diplômée d'Oxford et d'Harvard, travaillant chez "Goldman Sachs" après un passage à la Banque Mondiale.

 

Son constat est simple : résultats de l'aide occidentale à l'Afrique : essentiellement la corruption.

La moitié de l'aide étrangère versée à l'Afrique quitterait le continent chaque année.

"Les choses n'iraient peut-être pas si mal si les dirigeants africains réinvestissaient sur place l'argent volé"

"La vérité est que les malheureux en Afrique ne voient de toute manière rien des flux de l'aide"

Elle a raison de souligner que l'aide n'a pas empêcher le taux de pauvreté de s'accroître de façon vertigineuse, et le niveau d'alphabétisation de baisser.

Entre 1.000 et 2.000 milliards d'aide depuis les indépendances, donc quelques décennies,  cela peut paraître énorme. Mais doit être relativisé et comparé, par exemple,  aux 10.000 milliards dépensés depuis 10 ans par les USA dans la lutte contre le terrorisme,  sans parler des 700 milliards annuels du budget américain de la défense, ou des 3.000 milliards échangés chaque jour sur les marchés boursiers.

 

Ses conclusions sont discutables : il faut arrêter progressivement l'aide ("elle fait partie du problème, pas de la solution"), sauf l'aide humanitaire, afin de responsabiliser les Africains.

"Les guerres civiles de Somalie peuvent être attribuée à une compétition entre factions pour le contrôle de l'importante aide alimentaire."

L'aide serait au développement "la maladie dont elle prétend être le traitement".

Le problème, c'est que cette solution risque de déresponsabiliser un peu plus les riches.

 

Les solutions qu'elle préconise sont également discutables, en particulier, de se tourner résolument vers la Chine.

Elle a raison de préconiser de se tourner vers les investisseurs privés (et pas seulement les Chinois), mais elle généralise un peu vite quand elle écrit : " les investisseurs ne sont plus des spéculateurs à court terme". Surtout qu'elle reconnaît elle-même : "Faire des affaires en Afrique est un cauchemar".

 

Ce livre a le mérite de poser une nouvelle fois, mais de façon directe la question : "comment l'Afrique peut-elle sortir de la situation actuelle ?", en y ajoutant une autre : "les Occidentaux doivent-ils, peuvent-ils l'y aider ?"

 

 

"L'aide fait partie intégrante de l'industrie du spectacle"

"L'aide internationale est devenue un bien culturel"

"La moralité pénétrée de culpabilité de l'Occident progressiste"

"Avec la Banque mondiale, le FMI, les agences de l'ONU, les agences gouvernementales et les 25.000 ONG enregistrées, l'aide est le gagne-pain d'un demi-million de personnes"  "Les donateurs occidentaux ont une industrie de l'aide à entretenir"

"L'une des caractéristiques de la guerre froide fut l'empressement de l'Occident de soutenir, financer et épauler une bande de dictateurs pathologiques"

"Les fameuses conditions imposées pour l'aide n'ont pas plus de valeur que la feuille de papier sur laquelle elles figurent, car les donateurs cherchent désespérément à donner"

"L'ennui avec le modèle de dépendance de l'aide, c'est qu'il maintient le continent dans une perpétuelle enfance" ; "L'aide encourage un comportement de chasseur de rentes"

"A leur apogée, les flux du plan Marshall représentaient seulement 2,5% du PNB des pays bénéficiaires, pour une durée limitée. L'Afrique reçoit une assistance, considérée comme une source de revenus permanente,  presque équivalente à 15% de son PNB."

 

"L'Afrique montre que l'abondance des terres et des ressources naturelles n'est pas une garantie du succès économique" ; "La dépendance à l'égard des ressources naturelles s'est révélée plutôt une malédiction qu'une bénédiction"

 

"On ne voit guère de représentants élus de l'Afrique,  ou de hauts fonctionnaires africains chargés du dossier du développement,  offrir leur opinion sur les mesures à prendre,  ou suggérer ce qui devrait être fait pour sauver le continent de la régression. Cette responsabilité semble laissée à des musiciens qui résident hors du continent"

 

08:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

01/09/2011

l'Afrique, une synthèse

L'Afrique

50 cartes & fiches

 

Etienne Smith

 

Editions "ellipses"

 

 

J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le bien que je pense de cette collection, et de cette présentation, à propos de l'ouvrage consacré à l'Amérique latine.

Celui-ci, consacré à l'Afrique, ne m'a pas déçu. Les 50 fiches sont claires, synthétiques, pertinentes.

 

Première partie : "les cartes de l'identité" qui dressent le portrait géographique et historique du continent.

 

La deuxième partie "l'identité des cartes" est peut-être plus anecdotique ("l'Afrique de Hitler", "l'Afrique d'Ahmadou Kourouma", etc.).

 

Les 22 fiches sur les "Enjeux et défis actuels", de la troisième parties, sont celles qui sont indispensables pour comprendre l'Afrique d'aujourd'hui.

 

 

 

13:17 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

15/06/2011

deux poids, deux mesures

Madagascar : s'en tenir aux principes

 

 

Depuis deux ans Mr Rajoelina a pris le pouvoir avec l'aide d'une partie de l'armée.

Il a été suspendu de l'Union africaine,  et de son organisation régionale la SADC.

Lui et ses proches sont interdits de visas.

L'Union européenne a suspendu sa coopération.

A deux reprises il s'est engagé à partager le pouvoir,  dans le cadre d'une transition vers des élections démocratiques...et n'a jamais tenu ses promesses !

 

Le Parlement européen vient donc d'adopter une résolution qui rappelle quelques principes fondamentaux :

- Une prise du pouvoir par d'autres moyens que des élections n'est pas légitime ;

- Les auteurs de ce qu'il faut bien appeler un "coup d'Etat" doivent être sanctionnés ;

- Un pouvoir ainsi installé n'a aucune légitimité pour nommer des parlementaires ou pour organiser des élections ;

- Les gens qui conduisent une transition vers la démocratie ne doivent pas être candidats aux premières élections marquant la fin de cette transition.

 

Le parlement européen, regrettant l'échec des tentatives de médiations africaines,  demande donc que l'Union européenne prenne les mêmes sanctions que l'Union africaine : interdiction de visas, et que des élections soient organisées sous contrôle international.

 

Ayant quelques responsabilités dans la rédaction du texte, j'ai été accusé :

a) de néocolonialisme. J'assume le "néocolonialisme" qui consiste à demander que l'Union européenne adopte les mêmes sanctions que l'Union africaine ;

b) d'ingérence. J'assume le fait de demander que la communauté internationale s'ingère dans les affaires intérieures d'un pays dont les dirigeants n'ont pas été élus, pour y contrôler l'organisation d'élections libres et non truquées, car cela peut éviter des guerres civiles.

 

Il y a peu la communauté internationale prenait de lourdes sanctions, efficaces,  contre Laurent Gbagbo parce qu'il s'accrochait au pouvoir après avoir perdu les élections.

Mr Rajoelina n'a pas fait semblant de gagner les élections pour prendre le pouvoir.

Les peuples d'Afrique acceptent mal le système du "double standard".

 

Jusqu'à la dernière minute le "Quai d'Orsay" a tenté, en vain,  de persuader les députés européens de voter contre ce texte, tant il est vrai qu'aux yeux de notre Président il y a bien deux poids et deux mesures, selon que l'on est de ses amis, ou non.

 

08:57 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

14/02/2011

Journée d' élections au Tchad

Ouverture théorique des bureaux : 6 heures. Un peu avant nous sommes devant la porte de l'école Bololo, qui va servir de bureau. Seul le gardien, avec la clé est présent. 6 heures 30 : toujours personne. A côté des femmes et des enfants sont assis en cercle pour apprendre le Coran. A 7 heures, avant de prendre l'avion vers le sud, fief de l'opposition , tous les observateurs européens joints par téléphone confirme : impossible de trouver un bureau de vote ouvert.
Arrivée dans le sud : piste toute neuve construite par les Chinois. Accueil par les autorités locales. Premier bureau, à l'ombre au centre d'un village. Les opérations n'ont toujours pas commencé : pas de nouvelle du secrétaire !
Centre ville : un centre scolaire : 9 bureaux de vote ; 4 sont fermés : pas de listes électorales ! Les électeurs, sous un soleil qui commence à taper dur se pressent dans les 5 bureaux ouverts, même ceux des bureaux fermés, qui ne sont donc pas sur les listes, mais que l'on ajoute à la main.
Le responsable de la commission électorale avoue son impuissance.
Retour à N'Djamena. Il se confirme que la désorganisation est générale. Frauduleuse ? Il faudrait être un génie de l'improvisation dans une telle pagaille !
Tournée des bureaux :beaucoup d'électeurs, analphabètes, cherchent leur bureau.
Dans la capitale moins de la moitié des électeurs ont voté.
Retour à l'école Bololo : trois bureaux dans trois salles de classe. Au tableau les effectifs : entre 65 et 100 élèves. Ouverts avec deux heures de retard, les bureaux fermeront donc deux heures plus tard, après la tombée de la nuit. Pas d' électricité, des lampes, mais pas de piles...
Inquiétant pour les capacités logistiques et administratives du pays...