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14/10/2010

Des universitaires africains étudient les droits de l'Homme en Afrique

Les droits de l'Homme en Afrique

 

Dîner avec Joseph Diescho, professeur de droit à l'université d'Afrique du Sud de Pretoria.

Il vient de coordonner les travaux d'une douzaine de ses collègues, enseignants dans diverses universités africaines,  sur les perspectives de la promotion et la protection des droits humains en Afrique, d'un point de vue juridique.

 

Première constatation : le décalage, dans la plupart des pays,  entre les idéaux des luttes de libération et l'exercice du pouvoir.

 

Son leitmotiv : "c'est justement parce que nous sommes Africains que nous ne pouvons pas accepter toutes ces choses". Mais il insiste sur l'universalité de notre humanité. Il refuse le "relativisme" de valeurs universelles et se félicite des efforts de l'Union africaine dans ce domaine, au moins dans les principes.

Quand je lui parle de l'attitude de l'Union africaine à l'égard de la Cour Pénale Internationale, il me répond, fataliste : "dès que l'on touche au pouvoir...".

 

Il cite Obama : "l'Afrique a besoin d'institutions fortes, pas d'hommes forts". 

Mais il constate que la démocratie a du mal à fonctionner avec des partis qui sont essentiellement tribaux, avant d'être des regroupements idéologiques.

J'ai du mal à partager son optimisme quand il prétend qu'en Afrique du Sud "les townships ont fait disparaître les tribus", car personne n'a oublié les affrontements entre Xhosas et Zoulous dans les townships, du temps de l'apartheid.

 

Je souhaite que "son" livre, préfacé par Desmond Tutu,  soit traduit en français et largement diffusé en Afrique.

N'est-il pas bon que des universitaires africains se rassemblent pour synthétiser ces questions ?

 

18:28 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

11/10/2010

LE Parlement Pan Africain

 

Je retourne à Midrand, à côté de Prétoria, avec la délégation du Parlement européen, pour rendre visite au Parlement Pan Africain, à l'occasion d'une de ses deux sessions annuelles.

J'en dirai un peu plus à mon retour, en attendant voilà comment ça fonctionne :

  

La création du PAP est prévue par l'article 17 du Traité constitutif de l'Union africaine, comme l'un des neufs organes de celle-ci.

 

Le PAP est composé de délégations de 5 membres pour chaque pays membre, indépendamment de la taille du pays et de l'importance de sa population. Chaque délégation doit comporter au moins une femme et au moins un(e) opposant(e).

 

Les frais de voyage étant pris en charge par chaque parlement national, de nombreux pays ne sont pas représentés.

Certains parlements nationaux, comme celui d'Afrique du Sud qui abrite le siège,  et celui  d'où le Président est originaire,  apportent un soutien technique.

Il y a deux sessions plénières, de cinq jours, chaque année.

 

Le PAP a obtenu de l'Union africaine un budget (la moitié de ce qui était demandé).

L'aide de l'Union européenne au PAP se fait via l'aide à l'Union Africaine.

Le paragraphe d) du "programme de support" de l'UE à l'UA (FED),  prévoit explicitement un appui institutionnel au PAP.

40% de cet argent est consacré à l'administration, dont 80% pour les salaires.

Cette aide de l'UE au PAP se monte à un peu plus d'un million et demi d'euros par an.

Le Parlement européen fournit également une aide ponctuelle pour la traduction de documents.

Des financements alternatifs sont recherchés,  par exemple la création d'un "Fonds" qui serait alimenté par des donateurs volontaires.

L'année dernière il y a eu des soupçons de détournements d'argent et le Secrétaire général a été promptement "démissionné".

Le budget de l'UA est toujours problématique car de nombreux pays ne paient pas leurs cotisations. La Commission de l'UA refuse de transmettre le budget de l'Union Africaine au Parlement Panafricain, même pour information, afin de ne pas entrer dans l'engrenage du contrôle parlementaire (exemple européen).

 

Les langues de travail sont l'anglais, le français, le portugais, l'arabe et le swahili.

Bien entendu,   des parlementaires protestent parce que certains documents ne sont pas disponibles dans leur langue (ce qui entraîne des suspensions de séance), ou à cause de la mauvaise qualité de la traduction.

 

Le Bureau, et la répartition des présidences des dix commissions, reflètent l'équilibre entre les différentes grandes régions d'Afrique, mais ne bénéficient pas d'un personnel spécifique.

 

Les résolutions votées sont envoyées aux Chefs d'Etat et à la Commission de l'Union africaine et le point est fait à la session suivante sur les suites éventuelles.

Le PAP, qui se bat pour devenir une institution législative, et pas seulement délibérante,  a beaucoup de mal à obtenir la présence des membres de la  Commission de l'Union Africaine.

 

Il y a un "Caucus" Femmes.

 

Les parlementaires sont organisés par régions et non par groupes politiques.

07:58 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

06/10/2010

soutenir les mutuelles en Afrique

Les mutuelles de santé en Afrique doivent être soutenues par l'Union européenne

 

 

L'aide à la santé en Afrique reste plus que jamais indispensable mais son efficacité doit être questionnée. Les initiatives de mutuelles qui surgissent aujourd'hui dans de nombreux pays africainsdoivent être coordonnées, soutenues et développées par l'Union Européenne. En effet, elles s'appuient sur des valeurs de solidarité africaines, s'ajustent à des contextes différents et ont le soutient des populations civiles. Mais elles ne peuvent fonctionner que si l'Union Européenne renforce aussi les systèmes de santé de base - hôpitaux, accès aux médicaments, staff médical - Ces deux facettes sont complémentaires.

 

L'Union européenne donne plus volontiers à des fonds verticaux, biens identifiés (malaria, tuberculose, SIDA) mais aujourd'hui on meurt plus en Afrique de dysenterie, d'absence d'eau potable, d'un accouchement non médicalisé, que de ces grandes pathologies. 

15:01 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique, europe

12/04/2010

des élections justes ou juste des élections ?

Quelles élections au Soudan ?

 

 

Ouverture très tardive de certains bureaux de vote, erreurs manifestes sur les listes d'électeurs, disparition de certains bulletins de vote : une certaine confusion, mais sans violence,  régnait lors du premier des trois jours de vote : il est vrai que les Soudanais n'avaient pas été invités à l'exercice depuis presque 25 ans, et il y a encore deux jours pour corriger les erreurs les plus flagrantes.

 

Mon amie Véronique De Keyser, députée socialiste belge, cheffe de la mission d'observation électorale de l'Union européenne, a pris la décision de retirer les observateurs européens du Darfour, considérant que les conditions minimales ne sont pas remplies.

 

Quelle valeur donner à ces élections,  boycottées par les partis d'opposition les plus importants, et pas seulement au Darfour ?

 

La communauté internationale devait-elle "jouer le jeu" de l'observation des élections avec un Président poursuivi par la Cour Pénale Internationale ?

 

Questions pertinentes, mais selon mon amie Ana Gomes, députée socialiste portugaise, qui conduit la délégation des parlementaires européens au Soudan, "la seule alternative aux élections, c'est la guerre !".

 

10:45 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

30/03/2010

Somalie : que faire ?

Laisser faire ?

 

Lors de la réunion de la commission politique de l'assemblée parlementaire ACCP/UE,  le représentant de l'Erythrée a demandé que l'on laisse les Somaliens régler leurs problèmes entre eux.

La représentante de l'Ouganda a répondu que cette affirmation était une insulte à tous les Africains.

 

Est-il possible de laisser faire alors que les insurgés islamistes ont amené le Programme Alimentaire Mondial à suspendre ses distributions de nourriture dans une grande partie du pays ? Les islamistes pratiquent le racket à l'égard du PAM et des ONG (minimum 20.000 euros par semestre),  et leur interdisent d'avoir des employées femmes.

 

De graves critiques, justifiées, sont faites, par le "groupe de contrôle" de l'ONU à l'égard des forces armées gouvernementales. L'Union européenne a lancé un programme de formation des officiers et des sous-officiers de ces forces : espérons que cela les rendra effectives.

 

Les pays de l'Union européenne ont également décidé de veiller plus strictement à l'embargo sur les armes à destination de la Somalie. Espérons que les pays de l'Union africaine puissent faire de même.

 

C'est sur les épaules de l'Union africaine, et de sa mission de maintien de la paix AMISOM que repose l'essentiel de l'effort sécuritaire sur le terrain. Il est souhaitable que d'autres pays d'Afrique, mais aussi des Caraïbes et du Pacifique se joignent à cet effort, supporté essentiellement par l'Ouganda.

 

Enfin, sur la mission européenne ATALANTA, de lutte contre les pirates : de nombreux pays, non membres de l'Union européenne, se sont joints à cette mission pour faire face à ce problème essentiel, mais

- il faut que d'autres pays que le Kenya acceptent de juger les pirates, dont certains ont été relâché simplement parce que le Kenya n'a pas les capacités de les juger tous, les frais de justice étant pris en charge par la communauté internationale ;

- il faut garder à l'esprit que la solution durable n'est pas sur mer, mais sur terre,  en Somalie même, avec l'aide, prioritairement,  de l'Union européenne et de l'Union africaine.

 

13:10 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique