11/10/2010
LE Parlement Pan Africain
Je retourne à Midrand, à côté de Prétoria, avec la délégation du Parlement européen, pour rendre visite au Parlement Pan Africain, à l'occasion d'une de ses deux sessions annuelles.
J'en dirai un peu plus à mon retour, en attendant voilà comment ça fonctionne :
La création du PAP est prévue par l'article 17 du Traité constitutif de l'Union africaine, comme l'un des neufs organes de celle-ci.
Le PAP est composé de délégations de 5 membres pour chaque pays membre, indépendamment de la taille du pays et de l'importance de sa population. Chaque délégation doit comporter au moins une femme et au moins un(e) opposant(e).
Les frais de voyage étant pris en charge par chaque parlement national, de nombreux pays ne sont pas représentés.
Certains parlements nationaux, comme celui d'Afrique du Sud qui abrite le siège, et celui d'où le Président est originaire, apportent un soutien technique.
Il y a deux sessions plénières, de cinq jours, chaque année.
Le PAP a obtenu de l'Union africaine un budget (la moitié de ce qui était demandé).
L'aide de l'Union européenne au PAP se fait via l'aide à l'Union Africaine.
Le paragraphe d) du "programme de support" de l'UE à l'UA (FED), prévoit explicitement un appui institutionnel au PAP.
40% de cet argent est consacré à l'administration, dont 80% pour les salaires.
Cette aide de l'UE au PAP se monte à un peu plus d'un million et demi d'euros par an.
Le Parlement européen fournit également une aide ponctuelle pour la traduction de documents.
Des financements alternatifs sont recherchés, par exemple la création d'un "Fonds" qui serait alimenté par des donateurs volontaires.
L'année dernière il y a eu des soupçons de détournements d'argent et le Secrétaire général a été promptement "démissionné".
Le budget de l'UA est toujours problématique car de nombreux pays ne paient pas leurs cotisations. La Commission de l'UA refuse de transmettre le budget de l'Union Africaine au Parlement Panafricain, même pour information, afin de ne pas entrer dans l'engrenage du contrôle parlementaire (exemple européen).
Les langues de travail sont l'anglais, le français, le portugais, l'arabe et le swahili.
Bien entendu, des parlementaires protestent parce que certains documents ne sont pas disponibles dans leur langue (ce qui entraîne des suspensions de séance), ou à cause de la mauvaise qualité de la traduction.
Le Bureau, et la répartition des présidences des dix commissions, reflètent l'équilibre entre les différentes grandes régions d'Afrique, mais ne bénéficient pas d'un personnel spécifique.
Les résolutions votées sont envoyées aux Chefs d'Etat et à la Commission de l'Union africaine et le point est fait à la session suivante sur les suites éventuelles.
Le PAP, qui se bat pour devenir une institution législative, et pas seulement délibérante, a beaucoup de mal à obtenir la présence des membres de la Commission de l'Union Africaine.
Il y a un "Caucus" Femmes.
Les parlementaires sont organisés par régions et non par groupes politiques.
07:58 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique
06/10/2010
soutenir les mutuelles en Afrique
Les mutuelles de santé en Afrique doivent être soutenues par l'Union européenne
L'aide à la santé en Afrique reste plus que jamais indispensable mais son efficacité doit être questionnée. Les initiatives de mutuelles qui surgissent aujourd'hui dans de nombreux pays africainsdoivent être coordonnées, soutenues et développées par l'Union Européenne. En effet, elles s'appuient sur des valeurs de solidarité africaines, s'ajustent à des contextes différents et ont le soutient des populations civiles. Mais elles ne peuvent fonctionner que si l'Union Européenne renforce aussi les systèmes de santé de base - hôpitaux, accès aux médicaments, staff médical - Ces deux facettes sont complémentaires.
L'Union européenne donne plus volontiers à des fonds verticaux, biens identifiés (malaria, tuberculose, SIDA) mais aujourd'hui on meurt plus en Afrique de dysenterie, d'absence d'eau potable, d'un accouchement non médicalisé, que de ces grandes pathologies.
15:01 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique, europe
12/04/2010
des élections justes ou juste des élections ?
Quelles élections au Soudan ?
Ouverture très tardive de certains bureaux de vote, erreurs manifestes sur les listes d'électeurs, disparition de certains bulletins de vote : une certaine confusion, mais sans violence, régnait lors du premier des trois jours de vote : il est vrai que les Soudanais n'avaient pas été invités à l'exercice depuis presque 25 ans, et il y a encore deux jours pour corriger les erreurs les plus flagrantes.
Mon amie Véronique De Keyser, députée socialiste belge, cheffe de la mission d'observation électorale de l'Union européenne, a pris la décision de retirer les observateurs européens du Darfour, considérant que les conditions minimales ne sont pas remplies.
Quelle valeur donner à ces élections, boycottées par les partis d'opposition les plus importants, et pas seulement au Darfour ?
La communauté internationale devait-elle "jouer le jeu" de l'observation des élections avec un Président poursuivi par la Cour Pénale Internationale ?
Questions pertinentes, mais selon mon amie Ana Gomes, députée socialiste portugaise, qui conduit la délégation des parlementaires européens au Soudan, "la seule alternative aux élections, c'est la guerre !".
10:45 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique
30/03/2010
Somalie : que faire ?
Laisser faire ?
Lors de la réunion de la commission politique de l'assemblée parlementaire ACCP/UE, le représentant de l'Erythrée a demandé que l'on laisse les Somaliens régler leurs problèmes entre eux.
La représentante de l'Ouganda a répondu que cette affirmation était une insulte à tous les Africains.
Est-il possible de laisser faire alors que les insurgés islamistes ont amené le Programme Alimentaire Mondial à suspendre ses distributions de nourriture dans une grande partie du pays ? Les islamistes pratiquent le racket à l'égard du PAM et des ONG (minimum 20.000 euros par semestre), et leur interdisent d'avoir des employées femmes.
De graves critiques, justifiées, sont faites, par le "groupe de contrôle" de l'ONU à l'égard des forces armées gouvernementales. L'Union européenne a lancé un programme de formation des officiers et des sous-officiers de ces forces : espérons que cela les rendra effectives.
Les pays de l'Union européenne ont également décidé de veiller plus strictement à l'embargo sur les armes à destination de la Somalie. Espérons que les pays de l'Union africaine puissent faire de même.
C'est sur les épaules de l'Union africaine, et de sa mission de maintien de la paix AMISOM que repose l'essentiel de l'effort sécuritaire sur le terrain. Il est souhaitable que d'autres pays d'Afrique, mais aussi des Caraïbes et du Pacifique se joignent à cet effort, supporté essentiellement par l'Ouganda.
Enfin, sur la mission européenne ATALANTA, de lutte contre les pirates : de nombreux pays, non membres de l'Union européenne, se sont joints à cette mission pour faire face à ce problème essentiel, mais
- il faut que d'autres pays que le Kenya acceptent de juger les pirates, dont certains ont été relâché simplement parce que le Kenya n'a pas les capacités de les juger tous, les frais de justice étant pris en charge par la communauté internationale ;
- il faut garder à l'esprit que la solution durable n'est pas sur mer, mais sur terre, en Somalie même, avec l'aide, prioritairement, de l'Union européenne et de l'Union africaine.
13:10 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique
24/03/2010
des élections démocratiques au Soudan ?
Soudan
Thabo M'Beki au Parlement européen : les élections auront lieu à la date prévue (11 avril).
L'ancien Président sud-africain était présent en sa qualité de président du "panel" de l'Union africaine en charge du Soudan.
Ce sont les premières élections libres depuis 25 ans.
Certains, au Darfour, demandent le report des élections, afin d'organiser le vote des déplacés et des réfugiés.
Mais reporter les élections reviendrait à reporter la mise en place du gouvernement démocratique qui sera chargé d'organiser le référendum d'autodétermination du Sud, prévu pour le 9 janvier 2001. Ce qui explique pourquoi les "Sudistes" sont contre tout retard.
Le "panel" de l'Union africaine est chargé d'assister le gouvernement du Soudan à mettre en application aussi bien l'accord Nord/Sud de 2005 que le récent accord de Doha sur le Darfour.
La stabilité du Soudan est essentielle pour toute la région. La Ligue arabe soutient les efforts de l'Union africaine.
Le gouvernement et tous les partis soudanais se sont engagés sur un "code de conduite" dont l'application sera suivie par des "moniteurs" de l'Union africaine qui serviront d'intermédiaires entre le gouvernement, la Commission électorale et les partis.
Il y aura de nombreux observateurs nationaux, généralement regroupés au sein d'ONG.
Le "code de conduite" prévoit le respect des résultats.
Personne ne veut une nouvelle guerre.
Le gouvernement issu des élections aura à mener deux négociations essentielles :
- sur le Darfour ;
- les différentes options proposées au référendum d'autodétermination du Sud.
La "Cour Pénale Internationale" n'est qu'un dernier recours, en cas de défaillance du système judiciaire national. L'important est donc d'améliorer celui-ci, afin de rétablir un climat de confiance.
L'aide de l'Union européenne est sollicitée :
- pour améliorer les capacités du "panel" ;
- pour contribuer à la reconstruction ;
- pour participer à la coordination de l'action internationale.
15:32 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique