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31/01/2013

Togo : sytème bloqué

Togo : des signes peu encourageants

 

 

Les élections législatives devraient s'y tenir le 24 mars, et, malheureusement, une occasion de faire un pas vers la démocratie risque d'être perdue.

 

Des élections libres et ouvertes supposent des listes électorales irréprochables, une commission électorale neutre, des médias libres et, le jour des élections, des observateurs qui ne soient pas à la solde du pouvoir en place.

 

Aucune de ces conditions ne semblent totalement remplie au Togo, et il est probable que l'armée conservera la réalité du pouvoir.

 

 

15:18 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

22/12/2012

journalistes en Afrique

Cœur d'Afrique

 

Eric Fottorino

 

Folio 5365

 

 

Un jeune reporter est envoyé dans un pays imaginaire d'Afrique. Il ne se contente pas des communiqués officiels et de l'apologie du pouvoir "amical" en place. Comme un photoreporter, il risque sa vie,  au lieu d'écrire ses articles au bar de la piscine d'un hôtel luxueux.

Il découvrira la réalité : l'horreur.

 

Les allusions à des pays bien réels, à des situations dramatiques vécues,  sont transparentes.

Sauf que généralement, les Musulmans sont au nord et les Catholiques au sud, et non l'inverse, et que les opinions publiques européennes s'enflamment plus pour défendre les Chrétiens que les Musulmans.

 

Ancien directeur du Monde, Eric Fottorino a collectionné les prix littéraires pour ses romans.

 

 

"Les lecteurs ne demandent pas qu'on leur dise la vérité. La vérité est ennuyeuse et souvent décevante. Ils veulent une belle histoire".

 

"Chaque départ est une femme que l'on perd"

"Partir est un leurre : on retombe toujours sur soi, qu'on voulait fuir".

 

"Voyager, c'est peut-être entrevoir sa propre fin, et l'accepter"

 

"Il y a les gens avec les meubles, et les gens avec les valises" (Paul Morand)

 

"Porter la plume dans la plaie" (Albert Londres)

 

 

08:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, afrique

18/10/2012

Afrique : Etats faillis, miracles ordinaires

AFRICA

 

Etats faillis, miracles ordinaires

 

Richard Dowden

Directeur de la "Royal African Society"

 

Préface de Sylvie Brunel

 

Editions Nevicata

 

Le livre de Dowden,  correspondant de journaux anglais en Afrique pendant trente ans, fait penser à ceux de Kapuscinsky : des chapitres conçus comme des reportages, avec des anecdotes, et une réflexion de fond sur les problèmes vécus par les Africains.

 

A travers des voyages dans une douzaine de pays africains, majoritairement anglophones, les réalités de l'Afrique nous sont dévoilées.

 

Le livre se termine par une note optimiste : l'Afrique va s'en sortir, avec trois atouts : le téléphone portable, la Chine et la classe moyenne naissante.

"L'Europe a dominé l'Afrique. Cette domination semble aujourd'hui toucher à sa fin avec l'arrivée des Chinois."

"Là où l'Occident voit un continent qu'il faut aider à s'arracher à la pauvreté, la Chine voit une terre où gagner de l'argent."

"Les gouvernements qui ont obtenu le plus de la Chine sont ceux dont les réserves pétrolières sont les plus abondantes."

"L'Afrique est la dernière ressource inexploitée de minerais."

 

La couverture, photo d'une jeune femme qui exhibe fièrement son doigt taché d'encre, preuve qu'elle a voté, est superbe.

 

Mais, comme l'écrit dans sa préface la géographe, spécialiste de l'Afrique, Sylvie Brunel : "la meilleure façon de découvrir l'Afrique, c'est d'y aller".

 

 

"L'industrie de l'humanitaire a tout intérêt à pérenniser l'image des Africains en victimes; quoi de plus simple- et lucratif- que de dresser le portrait de victimes dépendantes de la charité de l'Occident ?"

"Jamais l'aide extérieure ne permettra de transformer des sociétés entières".

 

"C'est la combinaison fatale de luttes internes pour le pouvoir et d'ingérences extérieures qui ont provoqué le naufrage du continent noir". "Les guerres se mirent de plus en plus à ressembler à des luttes pour le contrôle des ressources, sans objectif politique".

 

"Une chose différencie les dictateurs d'Afrique de ceux d'Asie, c'est que dans cette dernière région, ils investirent leurs fortunes volées dans le pays même. Les élites africaines ne voyaient pas en quoi le développement de leur pays aurait servi leurs intérêts. D'après la Banque mondiale, la richesse privée hors du continent se monte à deux fois le montant de l'aide reçue."

"Si même les Africains expatrient leurs avoirs, comment l'Afrique pourrait-elle attirer les investisseurs étrangers ?"

"L'argent volé à l'Afrique passe par le système bancaire international et ses territoires off-shore".

 

"Le capitalisme a besoin de marchés et les Occidentaux auraient sans nul doute préféré que des Etats prospères émergent en Afrique." "Quelle ironie de constater que l'Ouest capitaliste persiste à considérer l'Afrique comme un continent nécessitant de l'assistance et non un marché à prendre."

 

"Comme la plupart des conflits africains la guerre du Soudan entraîne relativement peu de pertes directes en vie, mais provoque des décès massifs dans la population par suite des exodes, pénuries et maladies".

 

  "Ce qui est indispensable pour survivre est à l'opposé de ce qui est nécessaire pour se développer".

 

"Les Etats-Nations n'ont pas été créés par les Africains, alors quel intérêt pourraient-ils leur porter ?"

08:02 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

28/08/2012

Congrès de l'Internationale Socialiste en Afrique du Sud

En 1995, les Socialistes européens ont été très fiers de la décision de l'ANC de rejoindre l'IS ( je sais, j'y étais !)
Quand l'ANC est arrivé au pouvoir, en 1994, ses priorités étaient celles dans lesquelles se retrouvent tous les sociaux- démocrates :
Éducation, santé, logements, électrification , grands travaux publics.
Depuis, il y a une course perpétuelle entre les attentes de la génération post-apartheid et la croissance économique .
L'enorme écart entre les plus riches et la majorité des plus démunis ne s'est pas résorbé .
La seule différence aujourd'hui est la couleur de la peau des plus riches, plus diversifiée, qu'au temps de l'apartheid.
Héritage de l'apartheid, certaines entreprises présentent le visage le plus révoltant du capitalisme.
Pour la majorité des noirs, le problème prioritaire reste celui de l'emploi, même si les perspectives sont nettement meilleures que dans la plupart des pays africains, ce qui entraîne d'importants mouvements migratoires, en particulier en provenance du Nigeria, du Zimbabwe, du Mozambique.
Presque vingt ans apres la fin de l'apartheid, le sentiment qui domine parmi la majorité des noirs est qu'ils n'ont pas reçu ce qu'ils espéraient .
L'Afrique du Sud n'est pas un pays africain comme les autres. Sa Constitution est une des plus progressistes du monde, garantissant les libertés individuelles et la protection des droits des minorités et des plus faibles.
L'avenir de l'Afrique du Sud n'est pas seulement entre les mains de l'ANC et de son gouvernement . Il se trouve également entre les mains de ses institutions, en particulier de la police et de la justice , que le régime d'apartheid avait organisé conformément à son idéologie et ses priorités politiques.
 

08:00 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

22/08/2012

Meles Zenawi, "exemplaire"

Le dictateur éthiopien Meles Zenawi vient de décéder d'une tumeur au cerveau, à l'hôpital Saint-Luc de Bruxelles.

 

Ces vingt ans de pouvoir ont été caractérisés par une répression sans faille : opposants et journalistes, éthiopiens ou étrangers,  en prison ou réduits à l'exil.

Il faudra, encore et toujours, réclamer leur libération.

 

Je connais bien Ana Gomes et Thijs Berman qui conduisaient les deux dernières missions d'observation électorale de l'Union européenne en Ethiopie.

Je me trouvais au Parlement Panafricain lorsque celui-ci entendait le rapport de ses observateurs.

A chaque fois, la conclusion était claire : les élections étaient totalement truquées. "Une farce", ai-je même entendu dire de la part des parlementaires africains, habituellement peu critiques.

Mais ni les ministres européens, ni les ministres africains n'ont osé assumer cette vérité.

Sans parler du fait que Zenawi était un protégé des Américains.

 

L'explication tient en un mot : la Somalie.

Le pouvoir somalien était à la pointe de la lutte contre les islamistes somaliens.

 

Les Occidentaux, comme Pékin, préfèrent une dictature stable à une démocratie incontrôlable. Surtout dans cette région. Le Kenya voisin a déjà exprimé sa crainte de déstabilisation. Personne ne devrait oublier  que la fin de la "guerre froide" et l'arrivée du pluralisme au début des années 90,  se sont traduites par la multiplication des guerres "civiles", dans plus de trente pays sur les cinquante de l'OUA.

 

Donc pas de pluralisme en Ethiopie ces vingt dernières années. Les mouvements issus de guérillas sont mal équipés pour la démocratie, car elle ne règne pas dans leurs rangs pendant la période de clandestinité.

Je ne connais d'exception que la SWAPO de Namibie, et l'ANC de Mandela.

 

Espérons que la mort du dictateur permettra une transition vers, enfin, des élections libres, pluralistes, transparentes, et que l'Ethiopie, enfin démocratique, sera un exemple pour l'ensemble de la Corne de l'Afrique.

10:34 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique