15/12/2012
thé au Mali
Doux comme la mort
Laurent Guillaume
La manufacture de livres
Laurent Guillaume est un ancien flic des stups, et il continue aujourd'hui à lutter contre les trafics de drogue, au Mali.
Il est donc question de drogué(e)s et de flics. De trafiquants internationaux qui se cachent derrière une lutte religieuse.
Il y a beaucoup d'actions, avec beaucoup de morts. Tous les éléments d'un bon scénario cinématographique, au Mali, à Paris, en Savoie.
"Au nord-est du Mali, une région de non-droit sur laquelle les autorités de Bamako n'avaient aucune emprise. Les contrebandiers et les trafiquants de tous ordres s'y adonnaient à leurs activités séculaires ; le 4X4 japonais avait remplacé le dromadaire".
Probablement par compensation d'une frustration a être obligé d'utiliser un style administratif, Laurent Guillaume n'hésite devant aucun "cliché", aucune métaphore, aucun superlatif. Son éditeur lui aurait rendu service en supprimant la moitié, au moins, des adjectifs et des adverbes.
Le titre est une allusion aux trois verres de thé : "le premier est dur comme la vie" ; le deuxième est sucré comme l'amour ; le troisième est doux comme la mort".
"Amitié et politique n'ont de longévité que le temps d'une communauté d'intérêt"
08:14 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
08/12/2012
la suite de l'épopée des Normands de Sicile
Les guerriers fauves
Viviane Moore
10/18 "Grands détectives" n°3891
1156 : Tancrède et Hugues de Tarse s'embarquent à Barfleur en direction de la Sicile.
Un épisode de "l'épopée des Normands de Sicile", le long des cotes de l'Atlantique.
Deux bateaux, directement inspirés, de ceux des Vikings : un bateau de guerre qui transporte un petit trésor, sous bonne escorte, que le Roi d'Angleterre (Henri II Plantagenêt) veut offrir au Roi de Sicile (Guillaume 1er), et l'autre rempli de marchandises pour le compte d'un marchand lombard.
Le voyage sera mouvementé. Les "guerriers fauves" du navire de guerre auront fort à faire face aux pirates.
A Barfleur, un jeune garçon est assassiné. Un autre à chaque escale. Tout est fait pour que le lecteur perde la trace du tueur qui ne sera démasqué qu'au chapitre final.
"L'arbre du silence porte les fruits de la paix" (proverbe arabe)
"Ne reste jamais en tête à tête avec une femme qui ne soit pas la tienne, même si tu as l'intention de lui lire le Coran" (proverbe arabe).
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
30/11/2012
Les hamacs de carton
De Colin Niel Éditions "Rouergue noir" Les "hamacs de carton", ce sont ces "dossiers suspendus, alignés à la verticale". Des dossiers de demandes de la nationalité française. Sous le prétexte d'en enquête en Amazonie française, l'auteur nous parle de ces "nègres marrons", descendants des esclaves ayant fui les plantations, et s'etant installés sur le bord du fleuve Maroni, (d'où leur surnom ). "Pour la France, le Maroni représente une frontière entre deux pays alors que pour eux, il s'agit d'un seul territoire". "Le peuple ndjuka, qui s'était libéré de l'esclavage par lui même. Qui s'était battu contre les Hollandais, avait revendiqué son indépendance , bien avant l'abolition. L'installation de ces hommes et de ces femmes le long du fleuve Maroni, leur adaptation aux dangers de la forêt amazonienne. Le grand marronnage". L'auteur parle de l'antagonisme entre les Ndukas et les Alukus, vivant en amont du fleuve. Ce qu'il n'explique pas, c'est que les Ndukas, ayant fait la paix avec les colons hollandais interdisaient aux Alukus l'accès au littoral, les asphyxiant économiquement. Pour se sortir de cette situation, les Alukus se sont alliés avec les Français de Guyane...et sont devenus citoyens français, tandis que les demandes de nationalité française des Alukus s'empilent dans les "hamacs de carton" !
02:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
24/11/2012
enquête policière chez les "fous de Dieu"
Arab jazz
Karim Miské
Grand prix de littérature policière 2012
(Catégorie roman français)
Editions Viviane Hamy
Né à Abidjan d'un père Mauritanien et d'une mère française, Karim Miské prend la prétexte d'une enquête policière pour nous entraîner parmi les "fous de Dieu", "postés à tous les carrefours", loubbavitch, salafistes, Témoins de Jéhovah, de Paris à New-York.
"Immersion dans la folie des religions. La grande folie des croyants. Ou plutôt de ceux qui colmatent leur gouffre, leur vide intérieur avec le béton de la certitude".
"Le salut éternel plutôt que la vie ici bas".
J'ai eu un peu de mal à entrer dans le roman, probablement à cause du style syncopé comme un morceau de Free Jazz.
Au bout de 200 pages que les morceaux du puzzle se mettent en place. Le coupable est connu. Les 100 dernières pages sont consacrées à la traque menée par deux officiers de police, une Juive et un Breton, fils de militant communiste, "libres d'arpenter leur propre univers intérieur", "comme si une enquête policière était une sorte de thérapie de groupe".
"Pas de confession chez les cocos, aucun moyen d'évacuer. Le curé est dans la tête. Un commissaire politique en guise de surmoi." "Il passe sa vie dans cet aller-retour permanent entre pulsions inassouvies et culpabilité".
08:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
22/11/2012
SAS au Mali
Panique à Bamako
Gérard De Villiers
SAS n° 195
Livre d'actualité puisque lundi les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne ont décidé d'une mission pour aider une future force africaine dans sa reconquête du nord du Mali, dans le cadre de la "Politique de Sécurité et de Défense Commune", en coordination avec l'Union africaine, la CEDEAO et l'ONU.
Comme souvent, le livre commence par une analyse géopolitique superficielle mais assez juste :
"Etat laïque bien que musulman, pratiquant un islam africanisé, le Mali est authentiquement multiculturel".
L'armée malienne a connu une véritable débâcle face à "une coalition improbable de Touaregs de la "Légion islamique" de Kadhafi, revenus de Libye armés jusqu'aux dents, et d'islamistes fanatiques, agglutinés en plusieurs mouvements, sous la houlette de l'AQMI".
L'enlèvement d'otages et le trafic de drogue sont les sources les plus importantes de revenus des groupes islamistes combattants, qui peuvent se trouver en concurrence entre eux sur ce terrain.
Les otages servent également de "boucliers humains" afin d'éviter les opérations contre eux.
Les groupes islamistes contrôlent désormais une "zone franche" de 1.500km de haut, de la Mauritanie au Tchad.
La spécificité d'Ansar Dine, filiale franchisée de l'AQMI, est d'être dirigé par un Touareg, chargé de recruter les jeunes Touaregs pour les islamistes, alors que le MUJAO ne compte quasiment aucun Malien dans ses rangs et voudrait imposer la charia dans tout l'Ouest africain.
Les écoutes des téléphones satellitaires des rebelles et la surveillance aérienne se font, en particulier par les Américains, depuis le Burkina, et le sud de l'Algérie, par les Français depuis Dakar et Niamey.
Le capitaine Sanogo, auteur d'un coup d'Etat, a accepté, sous la pression internationale, de céder le pouvoir aux parlementaires, en échange d'une pension de retraite de chef d'Etat.
Remarque personnelle : il est bien connu que les militaires ne sont jamais responsables de leurs défaites : c'est toujours la faute aux civils !
La tentation est de s'"allier", discrètement, contre les islamistes, avec les indépendantistes touaregs du MNLA, qui ne demandent qu'à négocier pour être reconnus, et se contenteraient d'une large autonomie. "Ils n'ont ni les mêmes valeurs, ni les mêmes objectifs". Mais toutes les opérations militaires ont montré que le MNLA touareg, peu organisé, ne pèse pas grand chose face aux islamistes beaucoup mieux armés ayant des moyens financiers beaucoup plus importants, grâce aux trafics illégaux.
Il n'y a pas de "panique à Bamako", même si tous les mouvements rebelles du nord y sont présents, "la plupart des diplomates demeurant claquemurés dans leurs ambassades respectives."
08:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, mali