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19/02/2011

Djoliba, fleuve de sang

Djoliba, fleuve de sang

Alain Wagneur

Actes Sud / Actes noirs

 

Djoliba est le nom du fleuve Niger en bambara. Heureusement, ce roman policier aux nombreux rebondissements est moins sanglant que son titre ne le laisse envisager.

Il se déroule partie en Charente maritime, partie au Mali.

Il dénonce les pratiques arriérées d’assassins qui tuent des enfants pour faire de leurs organes des « remèdes » pour des imbéciles puissants et riches.

« Chaque jour,  en Afrique, des enfants se font enlever, se font tuer par des fous qui se prétendent sorciers »

La Botswanaise Unity Dow en avait fait, elle aussi,  un livre policier, « Les cris de l’innocence »,  également chez « Actes Sud ». J’en avais parlé sur ce blog.

Les allusions à l’opération de l’association « L’Arche de Noé », au Tchad,  sont transparentes.

Alain Wagneur ose se moquer, au passage,  de « Nicolas le frénétique »,  « l’agité devenu Président de la République ». « Chaque crime est suivi d’une con.de presse et de l’annonce d’un projet de loi ».

Juste un détail : on ne peut pas dire d’un homme d’un mètre quatre-vingt dix pour quatre-vingt treize kilos, « puissant et musclé » qu’il « s’empâte » ! (Il m’a pris pour modèle ???)

 

« Cette élite africaine que les Français aiment tant ; qui récite du Ronsard ou du Senghor en traversant les bidonvilles de Dakar ou d’Abidjan au volant d’une Mercedes climatisée ».

« Le savoir peut être désirable, c’est un moyen de séduction et il donne du pouvoir sur ceux qui n’en ont pas. »

« De famines plus ou moins provoquées, en inondations plus ou prévisibles mais toujours dévastatrices »

« Entre l’église très verticale, « un élan vers le ciel », et le temple protestant très horizontal, « l’égalité des hommes face à Dieu »

« Le thermomètre ne descend pas en dessous de 35°, pas d’air, irrespirable, une fournaise ininterrompue, de quoi vous rendre fou et méchant »

« Les Français aiment la pierre, celle des pavillons et des caveaux »

« Le gris léger des technocrates pour qui la complexité du monde est le cache-sexe de leurs intérêts »

« Ils imaginent que la vérité est une menace. Ils se trompent, bien sûr. La vérité, tout le monde s’en fiche » 

« La colonisation, c’est avant tout une conquête militaire qui a entraîné des milliers de morts »

« La Côte d’ivoire est malade, comme tout le continent. Mais elle, c’est une maladie déclarée, avec le nationalisme, la xénophobie, la lutte des clans et des mafias »

10:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

15/02/2011

Le nègre du Président

Le nègre du Président

 

Daniel Carton

 

Edition Hugo & Cie

 

 

Daniel Carton, originaire du Pas-de-Calais, ancien journaliste de "La Voie du Nord", du Monde et du Nouvel Observateur, s'est fait connaître du "grand" public par  "Bien entendu c'est off...ce que les journalistes politiques ne racontent jamais !" dans lequel il stigmatisait les connivences entre responsables politiques et journalistes.

 

C'est sur ce même thème qu'il revient, par le biais du roman.

Comme tous les journalistes politiques Daniel Carton est un spécialiste des "petites phrases", et le prouve !

 

Impossible de ne pas reconnaître le Président, dont il dresse un portrait féroce, avec sa montre, non pas Rolex mais Patex en or gris à 45 680 euros.

Le "nègre" cela pourrait être n'importe qui dans "l'entourage". "Une clique de tête à claques". Mais parmi laquelle il est même possible de trouver "un bosseur version p'tit gars du Pas-de-Calais éduqué dans le souvenir des tranchées de 14".

 

Un prétexte pour décrire le fonctionnement de ces gens, généralement des hommes, qui accrochent leur étoile au char d'un possible vainqueur. Et les femmes qui "tombent" : "Y en a qui préfèrent les footballeurs. Y en a qui préfèrent se taper des énarques".

La substance des faiblesses de l'âme humaine, ajoutée au cynisme du locataire de l'Elysée. "Gouverner avec Lui, ce n'est pas prévoir, c'est d'abord se faire voir!"

 

 

"Devant le petit personnel ne jamais laisser tomber la cravate qui vous pose et le costard qui en impose".

 

"Il doit y avoir un âge où l'on est tenté de tout remonter pour freiner la descente"

 

"Comme ceux de la télé, ils ne l'approchent jamais, mais ils croient toujours que le peuple est vulgaire" en pensant que "c'était quand même difficile de Le faire élire en Le faisant parler comme Montaigne, celui de l'avenue !"

 

"Si Brahms et Mozart ne sont pas inscrits à leur très grand parti, il est inutile de leur en parler".

 

"Ces vieilles familles où l'on se vouvoie pour être sûr de ne pas se laisser prendre par l'horreur des sentiments"

 

"Etre moche, ça pousse sérieusement à apprendre"

 

"Quand tu chopes ce satané virus de la politique t'acceptes d'y mettre un orteil et tout y passe. Ta zigounette avec, et ceci n'est pas qu'une image"

 

"En politique, la communauté des haines fait le fond des amitiés"

 

"Rares, très rares sont ceux qui sur ces cimes, acceptent de s'accorder aussi le pouvoir d'avoir tort."

 

"Nous construisons tous des châteaux en Espagne. Le plus difficile est de pouvoir vivre dedans."

 

"On est ce que l'on fait"

 

29/01/2011

Purge

Purge

 

Sofi Oksanen

 

Prix du livre européen, Prix FNAC du roman, Prix Fémina étranger

 

Editions Stock

 

 

Dans un petit village d'Estonie, deux femmes, de deux générations, se rencontrent. Hasard ?

 

Avant guerre, pendant la guerre, après la guerre, ce petit pays a subi l'oppression allemande, puis russe, de nouveau allemande, puis soviétique. Pour les femmes, l'oppression est toujours masculine. Avec de lourds secrets de famille cachés dans des endroits improbables.

 

Rêve de liberté et d'émancipation, rêve d'amour et d'une vie meilleure, forcément ailleurs, en Finlande, en Allemagne, ou même en Sibérie et, au quotidien, la lutte pour survivre, pour ne pas se laisser écraser.

 

 

"Tout est réponse, si seulement on connaissait la question !" (Paul-Erik Rummo)

 

"Les vieux meubles sont pleins d'échardes : gare à ceux qui s'y frottent"

 

 

08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

22/01/2011

anthologie de la "nouvelle" latino-américaine contemporaine

Les bonnes nouvelles de l'Amérique latine

 

Anthologie de la nouvelle latino-américaine contemporaine

 

Etablie et présentée par Gustavo Guerrero et Fernando Iwasaki

 

Préface de Mario Vargas Llosa

 

 

L'Amérique latine est plurielle et diverse, et sa littérature également. L'avantage de la "nouvelle" est qu'en quelques pages elle montre cette diversité, en nous racontant des histoires de genres parfois très différents, dans des styles qui ne le sont pas moins.

"Le réalisme n'est pas fâché avec l'imagination la plus audacieuse, ni avec l'exploration de l'inédit et de l'insolite" (Mario Vargas Llosa).

 

"Toutes les anthologies sont arbitraires" reconnaissent ceux qui ont établi celle-ci. Je ne connais pas suffisamment la littérature latino-américaine pour juger de la pertinence de celle-ci, seulement témoigner que j'ai pris du plaisir à lire, chaque soir pendant un mois, une de ces nouvelles.

 

08:21 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

20/01/2011

Métronome

Métronome

 

Histoire de France au rythme du métro parisien

 

Lorànt Deutsch

 

Editions Michel Lafon

 

 

Succès, mérité,  de librairie depuis un peu plus d'un an.

Livre de vulgarisation historique à la lecture d'autant plus facile que les anecdotes fourmillent.

Vingt-et un chapitres, pour autant de siècles.

Les stations de métro ne sont que des prétextes pour commencer les promenades dans l'histoire, de la capitale, et plus largement de la France.

Le métro, à part 21 stations,  a très peu à voir avec le livre.

 

Noël est passé, Métronome reste un livre à offrir.

 

08:34 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire