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12/08/2008

L'assassinat raté de georges Frêche

L'assassinat raté de Georges Frêche

 

 

Alain Rollat

 

 

Editions Singulières

 

 

 

Ce livre ne s'adresse pas spécialement aux habitants de Montpellier et de ses environs.

 

A partir du cas de Georges Frêche, ancien maire et président de l'agglomération, et du conseil régional de "Septimanie", l'auteur, journaliste, ancien du Monde et de Midi Libre, fondateur de "la Gazette de Sète", démonte comment fonctionne les médias.

 

Un mécanisme qui devrait être étudié dans tous les cours de déontologie des écoles de journalisme ("L'information que le journaliste digne de ce nom doit au public n'est pas un produit marchand mais un bien social").

 

Une démonstration qui nous sert de "vaccin" de rappel pour relativiser la "vérité" journalistique ("Le temps des médias n'est pas celui de la connaissance" ; "On ne rencontre jamais, nulle par, aucune vérité absolue"; "On ne transmet plus une information, on exprime une émotion").

 

 

Georges Frêche est un potentat local, féodal,  et qui se comporte comme tel.

 

Intellectuel brillant, politicien ambitieux, il a arraché, avant d'avoir 40 ans, la ville de Montpellier à la Droite, à la surprise générale, lui a donné une image de "surdouée". Elle a, avec Toulouse, le plus fort taux d'expansion. Frêche est un bâtisseur flamboyant qui n'a jamais manqué de projets pour sa ville et au delà ("Il suffit de comparer la Montpellier d'aujourd'hui à la Montpellier d'avant Frêche" ; "Montpellier est un chantier dont son maire serait le bulldozer").

 

Fort en gueule, les médias l'ont lynché et lui ont collé l'étiquette infamante du racisme.

 

Alain Rollat décrypte dans ce livre, à partir du cas de Frêche,  les mécanismes des relations entre politique et journalisme.

 

 

L'étude de cas commence avec l'affaire des "harkis", ou plutôt ceux d'entre eux que Frêche traite de "sous-hommes". C'est un mot déplacé, mais "il est parfaitement clair que les propos ne visent pas les anciens harkis en général, en tant que communauté, leur appartenance à une race ou une religion (comme si les harkis, anciens militaires relevaient d'une ethnie, une race ou une religion), mais simplement ses deux ou trois contradicteurs venus le provoquer".

 

"Si tu traites un type de connard et qu'il est noir, tu ne traites pas les Noirs de connards pour autant".

 

L'affaire est montée en épingle par le quotidien local "Midi Libre", en conflit ouvert avec Frêche depuis que celui-ci a décidé de couper publicités et annonces légales suite à un article qui lui a déplu.

 

Le Monde, quotidien de référence, est alors propriétaire de Midi Libre,  et tous les articles concernant la vie locale proviennent de Midi Libre.

 

Pour Alain Rollat, il s'agit clairement de "représailles concertées", mais "la vérité, la vraie vérité n'intéressait personne"."Il était devenu médiatiquement incorrect de ne pas participer à l'hallali". "Midi Libre a préféré la loi du talion à celle de la vérité" ; "les lecteurs du Monde ont avalé, à leur insu, le faux témoignage de Midi Libre". Et à partir du moment où "l'affaire"  été reprise par la télévision...

 

 

C'est dans ce contexte qu'il parle, à propos des mauvais résultats de l'équipe de Montpellier,  de la composition de l'équipe de France de foot : "Dans cette équipe, il y a neuf Blacks sur onze. Qu'il y en ait trois ou quatre serait le reflet de la société. S'il y en a autant, c'est parce que les blancs sont nuls". La justice a relaxé Frêche des accusations de racisme. Et pourtant, comme l'a noté ironiquement Le Pen,  le racisme anti-blanc est évident.

 

Sommé de s'expliquer il s'enfonce : "les compatriotes dont j'ai parlé (pas les Blancs) ont une rage de vaincre qui les honore. Ils sont souvent ceux qui se battent le plus pour réussir. Ils en veulent. Ils utilisent le foot pour la promotion sociale et c'est très bien pour eux.

 

 

"L'équation Frêche = Le Pen ne résiste pas un instant au révélateur du bilan des actes de GF : urbanisme, logement, éducation, sécurité, loisirs, culture, sport, basés sur un objectif clair : l'intégration passe par une politique laïque, cohérente et volontariste."

 

40% des logements d'Antigone sont des HLM semblables aux autres logements de ce quartier proche du centre, imaginé par Ricardo Bofill. "L'homme politique digne de ce nom s'incarne dans son œuvre".

 

Mais "on est toujours, quelque part, responsable des inimitiés qu'on suscite" et "on ne recourt pas impunément à la violence verbale"."Il faudrait que quelqu'un se dévoue pour expliquer à GF que la politique consiste à peser ses mots".

 

 

Citation

 

 

"Partout sont à craindre la ruse, les embûches, la perfidie". Quintus Cicéron

 

 

08:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, politique

05/08/2008

Elysée République : immunité présidentielle

Elysée République

 

 

Immunité présidentielle

 

 

Rémy Le Gall et Frisco (dessins)

 

 

Casterman

 

 

 

L'année dernière, à l'occasion de la sortie du premier tome ("secrets présidentiels"), j'écrivais : "ça m'a donné envie de connaître la suite de l'histoire".

 

Le Président de la République est toujours aussi méchant et son opposant toujours aussi beau et intelligent.

 

Le méchant Président bénéficie d'une "immunité présidentielle".

 

Où les auteurs de BD vont-ils chercher tout ça ?

 

Toute ressemblance est fortuite, par exemple quand un conseiller déclare : "le Président a été élu car il incarnait la rupture", ou "il faut rétablir l'hyper présence médiatique du Président et réagir sur tous les évènements qui peuvent susciter de l'émotion", ou encore "l'info, c'est le pouvoir"

 

A suivre...

 

 

08:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, politique, bd

29/07/2008

Le jour où mon père s'est tu

Le jour où mon père s'est tu

 

 

Virginie Linhart

 

 

Seuil

 

 

Prix de l'essai des lecteurs de l'Express

 

 

 

Virginie est la fille de Robert Linhart, dirigeant d'un groupuscule maoïste de la fin des années 60.

 

Brillant intellectuel (Normale Sup à 19 ans), il a décidé, dans la ligne de la "révolution culturelle" de "retourner au peuple" et d'aller travailler en usine. Il a en a tiré un "best seller" : "L'établi".

 

"Il faut savoir descendre de cheval pour cueillir des fleurs" (Mao)

 

A 36 ans, après une tentative de suicide,  par médicaments, ratée, revenu d'un profond coma,  il sombre dans un quasi mutisme que sa fille vit comme un abandon.

 

Après avoir été tenté d'écrire sur cette génération de dirigeants gauchistes de mai 68, Virginie choisit finalement de rencontrer les "filles et fils de..."

 

 

Cela donne une très intéressante galerie de portraits, des parents, et des enfants, de l'enfance de ces enfants de parents militants intellectuels, passionnés de politique, de psychanalyse, de structuralisme, trop occupés par leurs controverses intellectuelles pour s'occuper des enfants, sauf pour exiger d'eux la réussite scolaire car, pour ces révolutionnaires surdiplômés,  le gauchisme est un élitisme. Est partagé surtout le sentiment d'être "l'avant garde".

 

La pratique ne s'accorde pas toujours avec la théorie, ce qui est pénible quand on se veut "scientifique" même en politique !

 

Le retour à la norme sera difficile. La disparition des illusions s'accompagnera souvent de l'éclatement des couples, ce qui est toujours difficile pour les enfants...

 

L'auteure remarque que beaucoup de ces responsables militant(e)s sont des enfants de survivant(e)s de la Shoah. D'où la volonté de vivre, de "jouir sans entrave",  exprimée en mai 68.

 

 

Défilent pour nous :

 

Roland Castro, Judith Miller (fille de Lacan) et son mari Alain Miller, Beny Levy (secrétaire de Sartre puis responsable d'une école talmudique), Alain Krivine (Ligue Communiste Révolutionnaire),  Henri Weber (bras droit de Krivine, puis de Fabius), mais aussi des "petits" qui n'avaient pas le filet de sécurité de l'université, et qui l'ont payé cher...et leurs enfants qui ont une règle générale : ne pas faire comme leurs parents.

 

Presque, toutes et tous se situent à gauche,  et féministes dans leur vie quotidienne. Un seul d'entre eux, fils d'un journaliste fondateur de Libération,  est militant : Mao Péninou, élu du XIXe arrondissement, tendance DSK.

 

 

Extraits :

 

 

"Méchants comme tous les gens qui ont une intelligence extrême" ;

 

 

"Il ne s'est jamais remis de ce temps où il crut possible d'infléchir le cours de l'Histoire"

 

 

"C'est de s'être trop pris au sérieux qu'ils ont, par la suite, déprimé"

 

 

"L'idée générale, c'est qu'on est pas là pour s'amuser"

 

 

"Quand on comprend que l'on ne peut pas révolutionner le monde, on le réforme"

 

 

08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, politique

22/07/2008

La vraie nature de Nicolas Sarkozy

La vraie nature de Nicolas Sarkozy

 

 

Michaël Darmon

 

 

Edition du Seuil

 

 

 

Il existe tellement de livres sur Sarkozy, pourquoi celui-ci ? Parce qu'il était en soldes et que son auteur, journaliste à France 2 est maintenant accrédité à l'Elysée,  après avoir suivi le candidat.

 

Il a vu celui-ci choisir pour axe de campagne un "totem" de la Gauche : la "rupture" et la porter "comme une bannière dans tous ses discours".

 

"La rupture permet de dire à la fois qu'il faut retrouver des valeurs traditionnelles et en même temps qu'il faut changer ce qui ne marche pas".

 

Il connait bien,  sinon la "vraie nature" de Sarkozy, du moins son "système" de fonctionnement, en bande, avec un réseau de sondeurs pour assurer un "quadrillage du ressenti de la société française". "Il identifie la demande politique et cale l'offre, autour de quatre sujets régaliens : la sécurité, l'immigration, l'éducation et la justice, en créant un avantage concurrentiel"."Se placer du côté des victimes, c'est le cœur de la méthode Sarkozy".

 

"Il préfère la compagnie des patrons à celle des technocrates", mais dispose d'un "réseau pensant" de trentenaires sortis des grandes écoles.

 

 

 

Citations tirées du livre :

 

 

"Dans une bataille, l'important c'est de tenir le dernier quart d'heure"

 

Georges Clémenceau

 

 

"C'est parce que nous aurons tout dit avant, que nous ferons tout après".

 

NS

 

 

"La politique me paraît la seule activité humaine qui restitue le rapport à la fuite du temps"

 

Yasmina Reza

 

 

 

Extraits

 

 

"Même s'il s'en défend vigoureusement aujourd'hui, NS et bien un père fondateur de la "politique people" en France"

 

 

"Il pense que l'Etat doit réguler une société dans laquelle les communautés religieuses organisées devraient jouer un rôle plus visible"

 

"Le volontarisme des religions au service d'un activité de régulation de la sphère publique constitue un des fondements d'une gouvernance Sarkozy".

 

"Il est sur scène comme un télévangéliste".

 

 

 

"Il utilise la provocation comme levier de communication et nomme la réalité en cherchant à choquer", considérant que "la perte de crédibilité des responsables politiques proviendrait de leur vocabulaire inadapté et incompréhensible". "Dans la république d'opinion,  dont il est devenu le symbole, un problème nommé est à moitié réglé. Les mots fracassants habillent la pénurie".

 

 

"Tous les homme politiques sont des egos devant l'Histoire"

 

"Sarkozy s'est jeté dans la vie publique en quête vitale de nourriture narcissique. La politique est son fournisseur officiel de reconnaissance".

 

 

 

"David Martinon recommande à ses étudiants de Sciences Politiques la lecture des aventures de SAS, en invoquant leur documentation pointue en matière d'analyse géostratégique et de fiabilité des renseignements qui charpentent le récit."

 

 

07:47 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, sarkozy, livre

13/07/2008

Europe / Méditerranée : Sarkozy a trop voulu tiré la couverture à lui !

L'avenir des Relations Euro-méditerranéennes  

 L'Union pour la Méditerranée doit relancer et innover le partenariat Euro-méditerranéen en lui donnant une nouvelle dynamique et une plus grande dimension.

   L'Union européenne doit constituer le sujet institutionnel et politique central (côté européen) dans  l'élaboration de  l'Union pour la Méditerranée, parce que les relations entre l'Europe et les pays de la Méditerranée concernent toute l'Europe .   Il est évident qu'il faut renforcer la dimension politique. En plus de celui des gouvernements il faut renforcer le rôle des Parlements nationaux et impliquer davantage la société civile. Il est essentiel d'insister sur les partenaires sociaux qui ont un rôle fondamental à jouer.

 La stabilité de l'Europe, en plus de notre action politique-économique-sociale ou autre, dépend également de la réussite du processus euro-méditerranéen.

L'Union pour la Méditerranée peut être une excellente idée si elle confère une approche européenne globale ; les Institutions de l'Union européenne, le budget de l'Union européenne et les Etats membres, doivent être pris en considération dans leur ensemble. La politique euro-méditerranéenne constitue un défi commun, dommage qu'elle soit polluée par les "effets de manches" du Président français qui se sert plus de sa présidence de l'Union européenne qu'il ne la sert .