26/02/2010
exclusions
Article 11.19 : "Lorsqu'un(e) adhérent(e) du Parti est candidat(e) à un poste électif pour lequel les instances régulières du parti ont investi un(e) autre candidat(e), le Conseil national, saisi par l'une des parties en cause, constate que l'indiscipliné(e) s'est lui (elle) même mis(e) en dehors du Parti et le (la) répute exclu(e)."
Article 11.12 (au PS, on parle de la réintégration avant de parler d'exclusion) : "Tout(e) citoyen(e) exclu(e) -ou réputé(e) exclu(e) du parti ne peut être réadmis(e) qu'après un délai de deux années.
La décision de réintégration est prise par le Conseil national, ou le Bureau national des adhésions, après avis motivé de la fédération et de la section auxquelles appartenait l'intéressé(e) avant son exclusion."
Lorsqu'avec quelques camarades et amis, j'ai accepté d'être candidat sur une liste de gauche, pour être en conformité avec les décisions du PS de faire partout des listes de gauche, face à une liste "apolitique" ayant l'appui de certains caciques départementaux, je savais que je me mettais "en dehors du parti".
J'ai été exclu par voie de presse ("Le PS vire JF Vallin"), mais le "conseil national" n'a pas été saisi. Je ne me considère donc pas comme "réputé exclu".
Les camarades des cinq fédérations du Languedoc-Roussillon s'appuient sur le même article : leurs listes ont été approuvées par le "conseil national", et le "Bureau" du parti ne peut donc pas les considérer comme exclus.
08:46 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, ps
25/02/2010
violence et politique
Niger :
L'année dernière le Président Tandja avait dissous le Parlement et le Conseil constitutionnel qui voulaient l'empêcher de se maintenir au pouvoir, et changé la Constitution. Il avait ainsi perdu toute légitimité démocratique.
Il vient d'être renversé par un coup d'Etat militaire.
L'Union Africaine a condamné "l'usage de la violence pour tout changement de pouvoir politique". La CEDEAO a "condamné une fois de plus tous les actes destinés à parvenir, ou à se maintenir, au pouvoir par des moyens non constitutionnels".
L'Union européenne a exprimé "sa profonde préoccupation" et appelé au "retour à l'ordre constitutionnel" par "la mise en œuvre rapide d'un processus démocratique", soutenant "la médiation de la CEDEAO et de l'Union Africaine".
Le Secrétaire général de l'ONU "désapprouve tout changement anticonstitutionnel et toute tentative pour rester au pouvoir par des voies anticonstitutionnelles".
Mais toutes ces instances n'étaient pas parvenues à faire bouger le Président Tandja et à lui faire renoncer au pouvoir.
Il n'est pas surprenant que le coup d'Etat ait eu lieu 48 heures après l'échec de la dernière tentative de la CEDEAO.
Quand la voie diplomatique ne donne aucun résultat, est-il condamnable d'utiliser la force ?
Les syndicats et les défenseurs des droits de l'Homme demandent aux putschistes de tenir leurs promesses et de rétablir au plus vite la démocratie.
Le retour à la liberté d'expression serait un premier signe.
Dans l'attente d'une légitimité démocratique retrouvée, le régime de sanctions prévu par l'Accord de Cotonou signé entre l'Union européenne et les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, doit se poursuivre.
10:31 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique, politique
28/01/2010
les coulisses du conlit ivoirien
Adieu, Abidjan-sur-Seine !
Les coulisses du conflit ivoirien
Guy Labertit
Autres Temps Editions
Guy est un ami. Laurent Gbagbo est l'ami de Guy. J'ai donc un préjugé favorable.
Malheureusement le sous-titre ne tient pas vraiment ses promesses.
Nous n'apprenons rien sur les "coulisses du conflit ivoirien". Rien qui ne soit déjà connu.
Il s'agit d'un plaidoyer, argumenté, de mon ami Guy Labertit en faveur de son ami Laurent Gbagbo, Président de la Côte d'Ivoire.
Je ne sais toujours pas qui a payé les équipements (véhicules 4x4, téléphones satellitaires, etc.) des putschistes venus du Burkina Faso en 2002. L'explication par "le casse de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest" n'explique pas les circuits du financement.
Qui sont les "véritables instigateurs" ?
Je ne sais toujours pas pourquoi Chirac et Villepin étaient si acharnés contre le Président ivoirien. Parce ce que ce Président est socialiste ? Parce qu'il refusait d'entrer dans le modèle de la "Françafrique" ?
Guy a raison de dénoncer les "accords de Marcoussis", Villepin se vantant d'avoir "tordu le bras" d'un Président élu, et celui-ci a eu raison de refuser de voir nommer les putschistes aux ministères de la défense et de l'intérieur, ce que Villepin entendait bien lui imposer.
Je me souviens d'avoir vu à Abidjan tous les réfugié(e)s ayant fui le Nord aux mains des rebelles. Je n'ai pas eu connaissance de mouvements de population dans les sens inverse.
L'exemple ivoirien, c'est l'illustration des difficultés de l'Afrique pour sortir du colonialisme et pour conforter la démocratie.
En quoi ces partages du pouvoir entre élus et rebelles sont-ils des avancées démocratiques ?
N'est-ce pas légitimer les rebellions et encourager de futurs coups d'Etat ?
Il suffit donc d'être "chef de guerre" pour partager le pouvoir, sans d'autre légitimité que la force des armes ?
Pour sortir de l'étreinte de la France, le Président ivoirien a passé un accord avec le porte-parole de ceux qui avaient voulu le renverser, et l'a nommé Premier ministre.
Le livre ne nous l'apprend pas, mais nous explique que c'était la seule solution. Mais sur quelle ligne politique, pour accomplir quelles réalisations, se fait cette cohabitation, ce partage du pouvoir ?
"Les crises prennent souvent naissance dans des scrutins discutables"
"Une fois étouffés ses premiers cris d'orfraie, l'ectoplasmique communauté internationale a digéré toutes les impostures électorales imposées aux citoyens du continent africain"
"Les rébellions sont de fausses solutions à de vrais problèmes"
"Les bien-pensants du monde occidental aiment surtout la gauche martyre, plus que vivante !"
"Parti très hexagonal et sans âme hors des frontières" (à propos du PS, dont il fut le "délégué Afrique" pendant treize ans)
"Le peu d'intérêt qu'accorde à l'Afrique une classe politique française très hexagonale et volontiers chauvine"
"Les médias télévisés jouent, par nature, sur les registres de l'émotion et de la simplification"
14:47 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique, politique
19/01/2010
"sorcier" de la com
Le sorcier de l'Elysée
L'histoire secrète de Jacques Pilhan
L'homme qui conseilla François Mitterrand et Jacques Chirac
François Bazin
Editions Plon
"Conseiller en communication", ce n'est pas être publicitaire, même si Pilhan a commencé sa carrière chez Séguéla.
"Son rêve secret était celui d'une communication sans pub, devenue à ce point cohérente qu'elle pouvait presque se passer de toute action visible."
"Sa stratégie était l'art de préparer les cristallisations, d'organiser la rencontre d'un homme et d'une opinion".
Il se basait sur de nombreuses études qualitatives pour déterminer les styles de vie, les modes de vie, les préoccupations des Français ("le monde d'un côté et mon nombril de l'autre"). En constatant que "l'opinion publique est calquée sur le déroulé des journaux télévisés des six derniers mois".
Ce livre est désespérant pour les militants PS et UMP qui s'imaginent choisir les programmes et les orientations stratégiques de leurs candidats et influencer les électeurs avec leurs tracts distribués sur les marchés ou dans les boites à lettres. "Le système est totalitaire", "pour s'imposer, il faut tuer", "on ne gagne pas une élection en se faisant aimer des électeurs mais en flinguant l'adversaire", "Ils croient qu'une campagne, c'est de la pêche à la ligne, en fait, c'est une partie de chasse", disait Pilhan, et ce livre le prouve.
Si Pilhan a gagné la réputation d'être un sorcier, c'est probablement qu'il maîtrisait mieux que d'autres les règles de ce système, pour déterminer le "positionnement symbolique" de ceux qu'il conseillait, "en prenant acte du triomphe de l'Emotion sur la Pensée, ou de la Séduction sur l'Illusion".
Citations de Jacques Pilhan :
"L'intelligence, c'est la simplicité" ; "Faire simple, il n'y a rien de plus compliqué"
"L'opinion change d'elle même l'image de celui qu'elle veut faire gagner".
"Tout homme porte en lui six ou sept visage différents. L'art de la communication c'est de trouver le bon, au moment juste. Car c'est toujours le plus efficace".
"Toute action, même loupée, laisse une trace"
"Parler au moment juste est supérieur à parler juste". "L'important n'est pas ce qui est dit mais ce qui est cru, non pas ce qui est compris mais ce qui est ressenti, non pas ce qui est vu mais ce qui est imaginé. La communication n'est pas un art de la compréhension mais une gestion de la sensation"
"Ce que tu es parle si fort que je n'entends pas ce que tu dis" ; "Lorsque le signifié vient contredire le signifiant, le téléspectateur ne retient qu'une seule chose : le double langage"
"Pas d'incarnation, pas de projet !"
"A la télé, le spectacle relationnel est plus fort que le contenu"
"Si on ne pratique pas l'exercice de la volonté, tout est toujours foutu"
Citations de l'auteur :
"Donner du temps au temps ; ancrer, dans le passé, la compréhension du présent ; ne jamais être là où on l'attend ; choisir le terrain de l'affrontement ; imposer son rythme et les armes de la bataille"
"Le désir suppose l'attente" ; "La rareté, ce ressort du désir"
"C'est la marque du chef que de pouvoir se taire, tout en étant compris."
"Dans tout coup de foudre il existe une part de vanité partagée"
"L'invention de la modernité suppose une claire conscience des racines"
"Le message indirect ("on parle de moi" est plus puissant que le message direct ("je parle")
"Tout est d'apparence. Même la discrétion"
"Le geste est tout et le propos n'est rien"
"La campagne électorale proprement dite est une sorte de spasme bref et violent, qui relève autant de la technique guerrière que de l'acte amoureux : je te tue, je te prends"
"Le grand art, c'est de durer" (Metternich)
08:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
13/01/2010
inventaires
Droit d'inventaires
François Hollande
Entretiens avec Pierre Favier
Editions du Seuil
Après onze années à la tête du PS (un record) François Hollande dresse les inventaires.
Sa carrière, après l'ENA, commence à l'Elysée, comme conseiller du conseiller (Attali), puis directeur de cabinet de Max Gallo, tout en s'investissant sur le terrain électoral corrézien, sur lequel il lui faudra de longues années d'efforts avant d'être couronné de succès.
Faute d'avoir préparé sa succession, ou par manque d'autorité politique pour le faire, son parcours de Premier Secrétaire s'est arrêté au Congrès de Reims.
Ces inventaires prennent, bien évidemment une forme de justification, avec des éclairages pour aider à comprendre.
Il explique ce qu'il entend par " réformisme de gauche", indiquant des pistes pour l'avenir, dont il entend bien ne pas être absent. Il critique et fait des propositions, en particulier dans le domaine fiscal, une de ses spécialités ("Il est bien plus qu'un système de redistribution. Il donne à la société des leviers pour produire davantage et mieux."."Le rendement de l'impôt sur le revenu, en dix ans, a diminué de près de 30%").
Je m'inscris totalement en faux à l'égard de son affirmation selon laquelle : "les chefs de gouvernements (socialistes) répugnaient, sauf Jospin, à venir (aux réunions du Parti Socialiste Européen)". Je suis bien placé pour savoir qu'ils y venaient tous, avant chaque réunion du Conseil. Et si François Hollande a raison d'écrire qu'ils n'ont pas été capables "de prendre une initiative institutionnelle forte", c'est parce que leur priorité n'était pas institutionnelle mais la lutte contre le chômage qui les obsédaient.
C'est un livre d'entretiens, donc facile à lire, avec Pierre Favier qui était le représentant de l'AFP à l'Elysée pendant la "décennie Mitterrand", qu'il a décrite en quatre volumes.
Il manque à ce livre ce qui caractérise tant François Hollande : l'humour, dont je n'ai pas trouvé la moindre trace.
09:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, ps