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17/03/2009

Une Présidence de crises (extraits)

Extraits

 

"L'Europe a été bâtie pour les hommes qui y vivent, pas pour l'application intransigeante de théories du marché pur et parfait qui, la crise l'a bien révélé, est une illusion"

 

"L'Europe comme force de paix ne se heurte pas aux égoïsmes nationaux qui resurgissent en matière de politique économique"

"L'Europe n'a pas pour vocation de faire les ménages humanitaires de l'OTAN"

"Ce qui ne marche vraiment pas ? La mise en commun de moyens pour une politique européenne de la sécurité et de la défense"

"Si l'Europe veut exister en hors de ses frontières, elle a besoin de moyens propres"

 

"Il faut choisir entre l'Europe mendiante et l'Europe puissance"

 

"Rien ne pourra empêcher ceux qui veulent avancer de le faire"

En mars 2007, dix huit de nos partenaires se sont réunis  pour voir comment poursuivre l'aventure européenne sans nous".

"Le référendum n'est pas la bonne formule pour adopter des Traités et des règlements internationaux"

 

"Romano Prodi n'était pas l'homme de la situation. Il a été un mauvais Président de la Commission européenne."

 

  "Il devient de moins en moins acceptable pour le reste du monde que nous soyons les arbitres des élégances en matières de démocratie"

 

"La Turquie est intéressante en ce qu'elle oblige l'Europe à s'interroger sur son devenir"

 

"Il n'est pas question que le revenu des agriculteurs puisse varier au gré des humeurs ou des majorités parlementaires"

 

"Ce n'est pas demain la veille que les Etats membres laisseront le Parlement européen décider à leur place de leur souveraineté"

 

"Le Parlement européen doit travailler à politiser son action pour gagner en visibilité"

 

"La France veut la coordination, mais essaie de jouer "perso" sur la baisse de la TVA et sur la taxe intérieure sur les produits pétroliers"

 

"Rien de durable sans les institutions. Rien de politique sans les hommes"

 

08:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, politique

10/03/2009

Une Présidences de crises

Une Présidence de crises

 

Jean-Pierre Jouyet

 

Et Sophie Coignard

 

Editions Albin Michel

 

 

Jean-Pierre Jouyet raconte les six mois de Présidence française de l'Union européenne.

Il déborde même un peu en racontant comment, selon lui, pendant la Présidence allemande, Le Président Sarkozy aurait sorti l'Union européenne de l'ornière en "inventant" le Traité "simplifié" de Lisbonne.

C'est un des reproches qui peut être fait à ce livre : l'auteur encense un peu trop systématiquement l'homme qui l'a fait ministre, puis lui a offert une position économique avantageuse en récompense de son bon travail.

Il se trouve que j'étais en Allemagne au moment où le Conseil européen est arrivé à un compromis sur ce Traité dont on ne sait pas s'il entrera en vigueur un jour. Aucun média allemand ne parlait du rôle "magique" de Sarkozy, que je n'ai découvert que dans la presse française,  à mon retour...

 

Pendant ses six mois,  la Présidence,  française, de l'Union européenne a du faire face à deux crises majeures. "Les crises mettent à mal les dogmes européens". Mais pas seulement européen : le dogme libéral de Sarkozy a été mis à mal par la crise économique... Il est incontestable que le Président français s'est beaucoup démené. Son ministre est dithyrambique, sans l'ombre d'un doute critique.

 

D'après lui, sans l'intervention de Sarkozy, la Géorgie indépendant n'existerait peut-être plus. Il ne mentionne pas que, sans aucun mandat, il a concédé aux Russes un droit de regard sur les Russes se trouvant hors de Russie (comme Hitler l'avait obtenu à Munich pour les Allemands vivant hors d'Allemagne), et que les Russes occupent et ont, en pratique, annexé deux provinces géorgiennes.

 

Sur la crise économique, la Présidence française s'est également beaucoup agitée, mais pas un euro supplémentaire n'a été débloqué du budget européen pour faire face à la crise,  pendant qu'Obama présentait un plan de 800 milliards de $.

 

Selon la journaliste, du Point,  Sophie Coignard qui interroge l'ex ministre, Sarkozy a eu le temps de s'occuper de l'Europe parce qu'il est "privé d'opposition". Ce qui fera plaisir aux socialistes.

 

Une originalité à la fin : le récit imaginaire dans un pays qui ne l'est pas moins, d'un voyage,  si l'Union européenne et toutes ses dispositions n'existaient pas pour nous simplifier sinon la vie, du moins nos voyages !

 

Au total,  un livre un peu décevant parce qu'il n'y a pas beaucoup de la substance que Jouyet, de par ses expériences, pourrait apporter, mais pas non plus d'anecdotes qui nous auraient montré un peu des coulisses de l'Union européenne.

Deux exemples :

- il mentionne les tiraillements entre les ministres des affaires étrangères et les ministres des finances (ce qui n'est pas nouveau), mais ne donne pas d'exemples précis ;

- il critique la Commission européenne, mais défend son actuel Président.

Extraits la semaine prochaine

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, politique

28/02/2009

Perles parlementaires

Perles parlementaires

 

"Le char de l'Etat navigue sur un volcan"

 

Paul Quimper

 

Editions Horay

 

 

"Le prix de l'humour politique" est bien connu. Il regroupe,  chaque année, les "petites phrases" les plus amusantes, volontaires, ou non.

Ce petit ouvrage se limite aux "perles", involontaires,  prononcées par les parlementaires au sein de l'hémicycle,  du Sénat ou de l'Assemblée Nationale,  recueillies par le chroniqueur parlementaire Paul Quimper,  aujourd'hui décédé.

 

Un seul, mais gros, regret : les noms des auteurs, non plus que les dates, ne nous sont pas fournis.

 

Florilèges, parmi mes préférées :

 

"Mes chers confrères, dans le mot confrère il y a le mot frère" (Victor Hugo au Sénat en 1883)

 

"Mr Duclos enfourche une tarte à la crème trop facile"

 

"Le bouquet final de ce feu d'artifice risque de finir en eau de boudin"

 

"J'ai du suspendre le cours de sexologie, car il ne débouchait ni sur la licence, ni sur la maîtrise" (Le ministre de l'éducation nationale)

 

"L'éternel féminin ne date pas d'hier"

 

"Nous sommes dans l'impasse, il faut avancer"

 

"Un souffle nouveau est en marche"

 

" En annonçant des procédures d'expulsion,  vous enfoncez des portes ouvertes "

 

"Nos vieillards meurent de froid à petit feu"

 

"La lutte contre le tabac est une œuvre de longue haleine"

 

"Parce qu'elle est en flèche, la Politique Agricole Commune est une cible"

 

"A la télévision, le public n'est plus d'accord pour suivre les yeux fermés"

 

"A force de traire la vache à lait, vous finirez par tuer la poule aux œufs d'or"

"Il faut réaliser le dégel des épargnes liquides"

 

"Je remercie Mr le Ministre de m'écouter d'un œil bienveillant"

 

"Une lecture attentive des différents alinéas donne la certitude que l'obligation est facultative"

 

"Les électeurs sont des fourmis qui ne veulent pas se laisser tondre par les cigales"

 

"Le gouvernement vient de faire une nouvelle brèche dans le trou du déficit budgétaire"

 

"Je suis un élu du peuple, j'ai le droit de dire n'importe quoi"

 

21/02/2009

On les aura

On les aura

Catherine Beaunez

Editions « Au diable Vauvert »

 

Il y a peu, je parlais de l’exposition « Permis de croquer », à la bibliothèque historique de la ville de Paris. J’y ai trouvé cet album qui n’est pas nouveau mais qui garde toute son actualité : la résistible avancée des femmes dans le monde politique, grâce à la parité imposée par une Loi présentée par Nicole Péry au nom du gouvernement Jospin.

Catherine Beaunez, une des trop rares femmes parmi les dessinateurs de presse, nous rappelle que la parité devant les tâches ménagères n’est pas encore acquise (« on ne naît pas homme, on le devient »), qu’il est difficile de concilier maternité et vie politique, que les hommes qui ont le pouvoir ne sont pas désireux de le partager, que l’on demande aux  femmes qui accèdent aux responsabilités de donner plus de preuves de compétences, surtout si, en plus,  elles sont belles.

Un livre drôle car, étant femme, Catherine Beaunez peut se permettre de relever, avec humour, quelques contradictions vécues par les femmes.

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

26/01/2009

Michel Rocard quitte le Parlement européen

Au revoir, et merci Michel !

 

Après presque 15 ans de mandat européen, 40 années de vie élective, soixante ans de vie militante, Michel Rocard va quitter le Parlement européen, et donc la vie élective, mais pas la vie militante.

Son prologue d’une trentaine de pages de l’ouvrage collectif « Notre Europe », dont je reparlerai, est une nouvelle preuve de la vigueur et de la clarté de son esprit, même si l’homme est bientôt octogénaire.

« La politique est l’activité la plus importante de l’humanité » y écrit-il. Il y a consacré sa vie.

Il explique qu’il a quitté le Sénat, où il s’ennuyait, pour le Parlement européen parce qu’il y aime sa « culture » de la recherche de compromis et de consensus entre positions antinomiques. Beaucoup d’élus européens rêvent du parcours inverse, du Parlement européen vers les Parlements nationaux.

Il est vrai que Michel Rocard considérait, avec quelques raisons, que les qualités pour être élu(e)s n’étaient pas forcément les mêmes que pour gouverner. Il se sentait d’autant plus mal à l’aise à serrer les mains sur les marchés qu’il avait un handicap sérieux pour un élu : autant il reconnaissait les femmes agréables, autant il était peu physionomiste pour les hommes.

Je suis trop jeune pour avoir connu le jeune énarque se dissimulant sous le pseudonyme de Michel Servet, du nom de cet « hérétique » brûlé par Calvin. Mais je me souviens sa candidature, qui restera la seule, à l’élection présidentielle, en 1969. J’avais 20 ans, et à l’époque avoir 20 ans ne donnait pas le droit de vote. Je n’en ai que milité davantage.

25 ans plus tard Michel Rocard a accepté de faire trajet dans ma Twingo pour animer une réunion publique à Aire-sur-la-Lys, réunion que j’avais maintenue malgré les pressions contraires du 1er Secrétaire de la Fédération socialiste du Pas-de-Calais et du député de la circonscription.

Le dernier combat de Michel Rocard au Parlement européen aura été d’attirer l’attention sur l’importance de l’Arctique pour l’avenir de notre planète, et j’ai été très heureux de l’épauler sur ce sujet. Nous avons gagné, au Parlement, pour réclamer un Traité international semblable à celui de l’Antarctique, mais dont les pays riverains ne veulent pas, et nous avons échoué, face à la Droite,  pour demander la démilitarisation de l’Arctique.

Nous savons qu’à l’extérieur du Parlement européen, sur ce sujet et sur quelques autres,  Michel Rocard va continuer le combat !

08:00 Publié dans billet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, politique