Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/10/2009

Un VRP de haut niveau

Quel est le rôle du Président de la République française ?

 

Nicolas Sarkozy au Kazakhstan en "visite d'Etat", le plus haut niveau protocolaire. Accompagné de quelques ministres. Pas de Secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme. Mieux vaut s'occuper du sport, elle n'aurait pas sa place dans un tel pays où les opposants sont muselés, où la liberté de la presse est inexistante, en particulier sur Internet, et celle de manifester très restreinte.

 

Accompagné, surtout de nombreux chefs d'entreprises, comme toujours maintenant à chacun de ses déplacements. Des dizaines de contrats sont à la signature, en particulier pour construire un oléoduc et pour vendre du matériel de communication militaire.

Tant mieux pour les entreprises françaises.

 

Mais est-ce le rôle du Président de la République ? Imagine-t-on le général De Gaulle à Québec, à Phnom-Penh, François Mitterrand à Cancun, transformés en représentants de commerce ?

Ne serait-ce pas plutôt le rôle du Premier Ministre ?

Justement François Fillon était au Kazakhstan il y a peu...

Le tempérament de l'hyper Président, ajouté au quinquennat, ont fait évolué le rôle du Président de la République, dans un sens que son prestigieux fondateur n'aurait jamais imaginé...

  

06/10/2009

l'épreuve de Julien Dray

L'épreuve

 

Julien Dray

 

Editions "Le cherche midi"

 

Il y a bientôt un an, à 6heures 35, le matin, soixante policiers procèdent à des perquisitions simultanées pour tenter de prouver que le député Julien Dray a bénéficié de "chèques de complaisance" de la part d'associations qu'il a aidé à naître, notamment  "SOS racisme" et la Fédération des Lycéens.

 

Pendant que sa femme et ses enfants voient les policiers envahir leur appartement parisien, il est dans son logement de l'Essonne, où se trouve sa permanence de député.

 

Alors qu'il ne sait pas encore ce qui lui est reproché, la presse, manifestement avertie,  le présente comme un acheteur compulsif, collectionneur de montres très chères ("ma collection de montres de luxe -j'aimerais bien qu'elle existe", vivant au dessus des moyens d'un député.

 

Combattant politique blessé, manifestement prêt à faire autre chose que de la politique dans la dernière période de sa vie, Julien Dray clame son innocence, et dans ce livre thérapie, s'adresse successivement aux un(e)s et aux autres pour dire sa détresse, ses indignations, dressant au passage un tableau très noir du PS, de la justice, de la presse.

 

Il dénonce les journalistes, "trop paresseux pour mener leur propre enquête", "qui se prennent non seulement pour des juges et des policiers, mais aussi pour des experts comptables", "juge, jury exécuteur",  "les chiens" comme a dit Mitterrand (François), lui qui ne portait jamais de montre,  aux obsèques de Pierre Bérégovoy, victime, lui aussi, d'un lynchage médiatique.

François Mitterrand qui a été le seul parlementaire de gauche,  avant Julien Dray,  à bénéficier de l'"honneur" d'avoir son bureau perquisitionné à l'Assemblée nationale.

 

Julien Dray décrit "une pratique journalistique consistant à devenir le porte-voix et le diffuseur d'officines qui recourent à l'intox et à la manipulation  de l'opinion, jusqu'à prendre les couleurs du harcèlement". Il a gagné son premier procès pour diffamation contre "Le Point", les autres sont en attente. Cela a fait, à peine, un entrefilet dans les journaux.

 

Il raconte la saisie de son calepin bourré de chiffres qui se révèlent être non pas les relevés de ses mouvements financiers...mais de son taux quotidien de diabète !

 

Il dénonce la réforme de la justice qui met l'enquête préliminaire sous la responsabilité non pas d'un juge d'instruction, mais directement sous la tutelle du "parquet" et donc du ministre de la justice et il propose une "sécurité sociale de la justice".

 

 Il voit un lien entre ses velléités d'être Premier Secrétaire du PS, et ses ennuis.

Il regrette amèrement l'attitude de "prudence" de Martine Aubry, et de Ségolène Royal qu'il a appuyée de toutes ses forces lors de l'élection présidentielle.

Il regrette "ces petites mesquineries que l'on se permet quand on voit un homme amoindri, et que l'on ne le sent plus en capacité de nuire".

"Quand la tension monte, les uns et les autres succombent à leurs pires travers et se livrent à des escarmouches où tous les coups sont permis, et même certains que l'on ne délivrerait pas à nos adversaires politiques".

"Nous n'avons plus de colonne vertébrale idéologique. Nous n'avons plus de projet qui fasse immédiatement sens dans l'esprit de nos concitoyens ou qui leur donne simplement envie".

"Sans ligne idéologique, nous sommes dans l'opportunisme et l'empirisme le plus total".

 

Il tente de se consoler avec Lévinas : "Ce qui n'aura pas d'importance dans cinq ans n'a pas d'importance aujourd'hui.",  Adriano Sofi : "Etre fidèle à soi-même,  tel qu'on a été, est  une nécessité urgente et stupide" et la maxime "J'ai perdu mes certitudes mais gardé mes convictions".

 

"On est qu'un petit caillou, tout petit. Il y a une Histoire qui nous dépasse et qui continue. Il faut tout relativiser au regard de celle-ci."

 

15/09/2009

Le livre qui fait parler, en mal, du PS

Hold-UPS , arnaques et trahisons

 

Antonin André et Karim Rissouli

 

Editions du moment

 

 

Tout le monde est au courant des fraudes qui ont entachée l'élection de Martine Aubry au poste de leader du PS.

Il n'y a qu'au PS que cela peut arriver, puisque c'est le seul parti où le/la numéro 1 est élu(e) directement au suffrage universel des militant(e)s.

Mince consolation, je l'avoue, car jamais, pour un démocrate, la fin ne peut justifier les moyens.

Je suis bien content de ne pas y avoir participé, ni au vote, et encore moins aux fraudes.

Après plusieurs décennies au PS, je n'ai pas attendu ce livre pour savoir que, la nature humaine étant ce qu'elle est, certain(e)s n'hésitent pas à utiliser des méthodes de voyous pour parvenir à leurs fins, dès que le moindre poste est en jeu, tout en ayant les mots "camarade" et "gauche" à la bouche. J'ai cru comprendre que ce n'était guère mieux dans les organisations non politiques, malheureusement...

 

Puisque tout le monde est au courant, j'ai donc lu ce livre en "sautant" le premier chapitre, dont tout le monde parle.

 

Le problème, de fond,  avec ce livre, c'est que les auteurs n'ont pas fait le travail de base de doivent faire tous les bons journalistes : vérifier et recouper les informations recueillies. C'est long et ça évite les scandales, c'est déontologique, donc ce n'est pas payant.

 

Trois exemples, et il y en a probablement beaucoup d'autres :

 

1) sur un sujet que je connais bien : l'Europe : ils reprennent l'affirmation selon laquelle "pour la première fois les socialistes européens avaient un "Manifeste" commun", alors qu'il n'était pas difficile de vérifier que les socialistes européens ont eu un Manifeste commun pour chaque élection européenne depuis 1979. Le fait que des socialistes aient répété cette sottise, ne me semble pas être une excuse valable, car cela n'en fait pas une vérité !

 

2) Les auteurs racontent un affrontement entre Martine Aubry et le journaliste de Libération chargé de suivre le PS. Celui-ci a non seulement démenti, mais regretté que ses confrères ne se soient pas donné la peine d'entrer en contact avec lui avant d'écrire.

 

3) Dans un autre chapitre, les auteurs font entrer en scène le mari de Martine Aubry, à Reims, où il n'était pas...

 

L'impression qui en ressort, à mes yeux, est que ces deux jeunes journalistes (28 et 35 ans) ont voulu faire un "coup",  double,  médiatique (ils font le "buzz !", le livre se vend bien, même moi je l'ai acheté !) et politique (belle attaque contre le PS en général et Martine Aubry en particulier qu'ils nomment "la maîtresse d'école", "la tsarine", "cette femme qui n'est pas à sa place", etc.. J'espère que la Droite sera reconnaissante), et pour cela ils répètent tout ce qu'ils ont pu entendre, et qui peut faire vendre,  sans chercher à vérifier le moins du monde la véracité des faits rapportés, sans utiliser le conditionnel.

 

09:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, politique

25/08/2009

Primaires, pourquoi faire ?

Primaires

 

 

L'idée semble faire son chemin au parti socialiste d'une désignation du candidat (ou de la candidate) du PS au premier tour de la présidentielle par toutes celles et tous ceux qui le souhaiteront.

Cela n'entraînera pas,  malheureusement, une garantie de présence au second tour. Comme cela s'est déjà passé, la dispersion des candidats à gauche peut permettre à l'extrême droite (ou à l'extrême centre ?) de devancer un(e) candidat(e),  même désigné(e) au delà des membres du PS.

 

Le PS, contrairement à la plupart des partis socialistes et sociaux-démocrates européens, compte un très faible nombre d'adhérents.

Mais pourquoi être membre du PS et payer une cotisation ?

Pour désigner un(e) candidat(e) aux différentes élections ?

Comment ne pas voir que la plupart des candidats, à commencer par les conseillers municipaux, sont désignés bien plus par cooptation des échelons supérieurs que par "la base" ?

J'ai le souvenir cuisant d'une petite élection cantonale, pour laquelle je n'étais pas candidat, pour laquelle nous n'avons non seulement même pas été autorisés à voter, mais où aucun de ceux ayant pris la décision n'a eu le courage de venir nous l'expliquer et tenter de la justifier.

Dans le cas des parlementaires, les choses sont encore plus claires : ce ne sont pas les adhérents qui décident.

Montebourg n'a affronté aucune "primaires" pour devenir député. Avocat parisien, il a "hérité" de la circonscription de  Pierre Joxe, qui l'avait choisi pour lui succéder. Tout comme  Manuel Valls est arrivé du Val de Marne pour succéder à Jacques Guyard comme député-maire d'Evry.

 

Qui peut encore croire que la ligne politique, le programme gouvernemental, et a fortiori présidentiel,  sont définis par les adhérents "de base" ?

 

La politique étant devenu d'abord une compétition médiatique, c'est donc sur ce terrain que les postulant(e)s devront faire leur preuve avant d'affronter le suffrage universel. Au risque d'en sortir "en lambeaux" !

 

L'organisation de "primaires" extérieures au parti aura peut-être pour mérite d'obliger le PS à repenser sa raison d'être, sa conception même de "parti", et donc son fonctionnement.

 

Sortir du parti de militants (aujourd'hui les campagnes électorales ne reposent plus sur les colleurs d'affiches bénévoles, à peine sur les distributeurs de tracts) pour devenir un réseau d'influence multiplicateur de réseaux ?

14:08 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, ps

19/08/2009

Hors du système ?

Sur son blog, "Camba" explique que les électeurs, partout en Europe,  ne votent pas socialiste, ou social-démocrate, , malgré la crise, parce que le PS apparaitrait comme trop intégré au "système".

Les socialistes et sociaux-démocrates étaient déjà bien intégrés au système au temps de leurs succès électoraux.

L'Histoire montre qu'en période de crise, c'est toujours la Droite, éventuellement l'extrême droite, qui l'emporte.

Les électeurs ont peur et se replient. "C'était mieux avant !" et c'est la faute des autres, surtout les éétrangers. Les réflexes de solidarté deviennent un luxe. Le succès de Sarko vient de sa récupération des votes de l'extrême droite.

C'est en période reprise que l'ouverture aux autres se fait.

C'est ce que nous apprend l'Histoire.

C'est à ce moment là qu'il faudra être prêts !

15:22 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, ps