10/01/2015
Triste Mexique
Triple crossing
Sébastian Rotella
éditions Liana Levi et Points policiers
L'affaire récente des étudiants méxicains disparus, probablement assassinés, a mis un coup de projecteur sur les problèmes du système mexicain, gangréné par l'argent de la drogue. Comme en Europe ce sont les même filières, les mêmes cartels qui organisent le passage vers les Etats-Unis de la drogue et des immigrés clandestins qui se voudraient "travailleurs internationaux". Mais, contrairement à l'Europe, il n'y a pas de mer pour faire obstacle à l'immigration, tout au plus un fleuve, "une eau noire, polluée par les égouts et les rejets toxiques, venue tout droit des montagnes d'ordures des bidonvilles".
Il y a les bons, les méchants, les infiltrés, les vendus, et surtout ces énormes problèmes que sont la drogue et la demande migratoire vers une vie meilleure.
L'action ne se déroule pas à Ciudad Juarez, comme de nombreux films et romans, mais à Tijuana, comme dans "Tijuana Straits" de Kem Nunn (10/18), dont j'ai parlé et qui soulignait, lui aussi, l'écart de développement entre les Californies, de chaque coté de la frontière.
Le titre fait référence à la fameuse région des "trois frontières", zone de non droit et de tous les trafics, , où se rejoignent le Paraguay, le Brésil et l'Argentine. "Les Nations-Unies du crime organisé". En particulier toutes les contrefaçons, y compris de cartes de crédit. Revenus : plus de 20 milliards de $ par an ! De quoi corrompre quelques policiers et juges mal payés..."Même la loi est à vendre".
Sebastian Rotella est journaliste et, manifestement, sait de quoi il parle, sous forme de roman. Ce qui est inquiétant pour la démocratie méxicaine. "Les parrains de la drogue vont et viennent, mais ce sont toujours les mêmes élites qui restent au pouvoir."
"Nous faisons la chasse aux policiers honnêtes, pour les aider. Comme ils sont rares, nous arrêtons autant de malhonnêtes que possible". "Faire respecter la loi est devenu un acte de subversion."
Au total, un livre prenant.
08:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
09/01/2015
Une heure, rien qu'une heure durant...
Une heure de tranquillité
De Patrice Lecomte
Avec Christian Clavier
Carole Bouquet, Valérie Bonneton, Rosy de Palma, Stephane de Groodt
D'après la pièce de Florian Zeller
Le personnage principal voudrait "une heure de tranquillité" pour écouter un disque rare qu'il vient enfin de trouver, après des années de recherches : "Me, Myself, and I"...
Bien entendu, malgré toutes ses esquives, les évènements vont s'enchaîner pour l'en empêcher : sa femme, l'amant de sa femme, sa maîtresse, son fils, le plombier, qui n'est pas Polonais, le voisin du dessous.
Comique de répétition : chaque fois qu'il va mettre l'aiguille sur le disque nous savons qu'un gag contrariant arrive.
Adaptation d'un vaudeville à succès par Patrice Lecomte (Les Bronzés).
Pour faire bon poids, le scénario du film rajoute une famille d'immigrés clandestins, la fête des voisins, la bonne espagnole...et l'apparition surprise, à la fin, du remarquable Jean-Pierre Marielle.
Ecrit et joué pour faire rire, le film est souvent drôle. Le jeu de Clavier, qui rappelle souvent celui de Louis De Funès, est plus approprié, et donc plus efficace, que celui de Luchini, trop intello pour le rôle.
08:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
08/01/2015
Histoire des USA : pour mieux comprendre aujourd'hui
Histoire des Etats-Unis
René Rémond
PUF, Quadrige, Grands textes
L'un de mes petits-fils parti aux Etats-Unis, j'ai éprouvé le besoin d'en revoir un minimum d'histoire. Pour cela, j'ai pris le petit livre de René Rémond, décédé aujourd'hui, mais qui enseignait l'histoire contemporaine à Nanterre, même s'il s'est fait surtout connaître comme spécialiste des droites françaises.
Je relève comme points saillants :
L'immigration : constante de l'histoire de l'Amérique. 1890 : pour la première fois l'immigration n'est plus majoritairement anglo-saxonne et germanique. 1921 et 1924 : lois restrictives : l'Etat le plus libéral du monde sous le rapport de la libre circulation des personnes devient l'un de ceux dont l'accès est le plus difficile.
La question raciale : dès le XVIIIe siècle, dans le Sud, les Noirs sont plus nombreux que les Blancs, qui détiennent richesse et pouvoir. Il faudra attendre 1865, et une guerre civile faisant plus de 600.000 morts pour que l'esclavage soit aboli, et 1954 pour que la Cour suprême déclare anticonstitutionnel l'apartheid scolaire.
L'importance de la morale religieuse : "code bleu" imposant un ordre moral rigoureux, la réussite est le signe de la bienveillance divine. La communauté considère qu'elle a le droit de veiller à la moralité de ses membres.
Partage de souveraineté : "Unis dans la diversité" : en 1787 : débat que nous connaissons en Europe sur l'équilibre entre le rôle de chaque Etat et d'un pouvoir fédéral, ou confédéral. Seul un impôt fédéral donnant des ressources solides a permis l'unité (1913 : 16ème amendement).
Le "New-Deal" : grands travaux + programmes sociaux pour sortir de la crise d'une économie reposant sur l'emprunt .
Prohibition : de l'alcool (1919 : 18ème amendement), supprimée quand on a bien voulu constater qu'elle faisait surtout la fortune des gangs, et n'empêchait pas la consommation, impossible à contrôler. Ne devrait-on pas se poser la question aujourd'hui pour certaines drogues ?
08:32 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, usa
07/01/2015
Dessins de presse
Tout va bien
Mana Neyestani
Arte éditions
200 dessins de presse de Mana Neyestani, dessinateur iranien, réfugié politique en France.
Membre de "Cartooning for Peace", il a reçu en 2012 le Prix international du dessin de presse.
Ses dessins parlent, avec sobriété, essentiellement d'oppression et de liberté. La plupart du temps en noir et blanc.
De nombreuses références à son pays, ainsi qu'à la Syrie.
Malheureusement, ses thèmes s'appliquent à de nombreux autres pays...
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : dessins de presse
04/01/2015
Michaël Kenna, Paris
Les paysages de la capitale
à travers l'objectif du photographe Michaël Kenna
Musée Carnavalet, 18 rue des Francs-Bourgeois, Paris 3ème
Jusqu'au 1er février
Photographe anglais vivant aux USA, Michaël Kenna a légué à la ville de Paris certaines de ses photographies qui sont exposées au musée Carnavalet.
Photos en noir et blanc avec une caractéristique commune : l'absence humaine, pour se concentrer sur les monuments, en particulier la tour Eiffel, photographiée sous des angles différents.
Le Pont-Neuf et la Passerelle des Arts font, justement, l'objet de plusieurs prises.
Au musée Carnavalet, entrée gratuite, en marge de l'exposition sur la Libération de Paris, dont j'ai déjà parlé.
08:35 | Lien permanent | Commentaires (0)