03/06/2015
Quand le dessin sert de catharsis
Catharsis
Luz
éditions Futuropolis
Luz, dessinateur à Charlie, à été traumatisé par la fusillade qui a eu lieu dans les locaux de l'hebdomadaire. Comment ne pas l'être ? Comment continuer à dessiner quand les meilleurs copains sont tombés sous les balles de fanatiques ?
"Ce livre n'es pas un témoignage, encore moins un ouvrage de bande dessinée". Et pourtant il est les deux à la fois. Sa catharsis, faite en dessins, en bandes dessinées, est un témoignage unique et touchant.
Ses dessins racontent, entre autres, sa "boule au ventre", ses mains fatiguées jusqu'à l'impuissance, sa protection rapprochée, la difficulté de vivre en couple après le traumatisme, l'enterrement de Charb, la psy, etc.
16:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charlie, bd
02/06/2015
Du RMI à l'assemblée nationale
Député, pour que ça change
Michel Pouzol
éditions du Cherche Midi
Un itinéraire atypique : Michel Pouzol, intermittent du spectacle, puis rmiste, surendetté, chargé de famille, adhère au PS, et cinq ans plus tard, il est député, après être passé par la case "élection au conseil général".
D'où vient mon sentiment de malaise ? Je connais bien le PS et son fonctionnement. Je sais la vigueur des luttes pour les postes éligibles, y compris à Brétigny-sur-orge, dont j'ai été l'élu pendant douze ans. Je sais donc que rien n'est dû au hasard, surtout pas une élection à l'assemblée nationale.
Je ne doute pas que Michel Pouzol soit bien placé pour aider les gens en galère. Mais je me demande si sa galère ne lui sert pas d'argument pour se vendre.
Autre malaise : il met beaucoup en avant sa femme, qu'il présente comme fragile psychologiquement et physiquement, et ses enfants qu'il emmène dans les réunions publiques politiques. Je n'ai jamais fait cela. Cela ne m'est pas venu à l'esprit, et si, sous influence anglo-saxonne, j'en avais esquissé l'hypothèse, il est clair que mon épouse ne l'aurait pas permis, à juste raison.
Michel Pouzol se présente comme petit-fils de paysan et ouvrier. Il a été ouvrier, et fait les 3x8, le temps d'un job d'été ! J'ai fait des jobs d'été pénibles : savoir que l'on ne restera pas aide à tenir le coup. J'ai fait les 3x8 pendant sept ans, sans savoir quand cela se terminerait. La vision est bien différente.
Egalement petit-fils de paysans, ma grand-mère limousine, qui a terminé sa carrière comme "dame pipi" à Paris, me disait toujours "rentre à la RATP, tu auras une bonne retraite". Je suis rentré à la SNCF...J'y étais encore, travaillant dans une gare de triage, quand j'ai passé mon mémoire de maîtrise. Contrairement à ce que chantait Ferrat, je ne suis pas resté à "attendre sans s'en faire le temps que la retraite sonne". Après mon Bac, il n'était pas question de ne pas travailler pour subvenir à mes besoins, ni de ne pas faire d'études à l'université. Et tant pis pour mes rêves de devenir acteur...
Après son Bac, Michel Pouzol rêvait d'être journaliste et/ou cinéaste. Il a vécu de quelques piges et rêvé de faire un long métrage. Quel taux de chômage parmi les apprentis journalistes et cinéastes ? Il n'est pas devenu rmiste parce que son emploi aurait été supprimé. Comment peut-il dire qu'au sein du PS il a été victime de "mépris de classe", alors qu'il a toujours mis en avant sa situation sociale précaire comme justification de sa candidature ?
Autant il parle dans ce livre de la façon dont il a été désigné et élu aux élections cantonales, autant il n'évoque pas sa désignation pour être le candidat du PS aux législatives.
Les choses sont pourtant claires ; il a été choisi par la "gauche" du PS, comme un symbole. Cela s'appelle du populisme. Il s'agissait également d'empêcher le maire de la ville, socialiste, mais pas de la bonne "tendance" au sein du PS. Comme cela est souvent le cas au sein du PS...
Bien dans cette ligne politique, il affirme : "nous devons desserrer les verrous européens qui pèsent si lourdement sur les ménages et les familles les plus fragiles." Je suis affligé qu'un parlementaire puisse faire de telles affirmations.
Au mois de mars, Michel Puzol, conseiller général, et son camarade maire, membre de deux fractions différentes du PS ont tous les deux été battus... Prochain chapitre aux législatives !
18:27 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
31/05/2015
Cro Magnon porte de Versailles
Lascaux à Paris, l'exposition
Porte de Versailles, jusqu'au 30 août
En attendant d'aller visiter la réplique de la grotte Chauvet qui vient d'être inaugurée en Ardèche, à défaut d'aller en Dordogne visiter Lascaux II, la reconstitution d'une partie de la grotte de Lascaux se visite actuellement à Paris.
La partie la plus spectaculaire est, bien entendu, la salle dans laquelle sont exposés les peintures les plus significatives, en particulier les fameux chevaux, les rennes et les bisons.
Dans la salle suivante, se trouvent des ordinateurs interactifs qui permettent de voir certaines peintures sous des lumières différentes. Et là, extraordinaire, selon la lumière les chevaux bougent. Du cinéma préhistorique ! Il y a 17.000 ans !
A ma grande surprise, il y avait peu de monde en ce samedi après-midi. L'entrée à presque 15 euros est-elle dissuasive ?
Un extraordinaire témoignage des débuts de l'Homme et de ses capacités créatives.
11:26 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo
30/05/2015
la Révolution se profile
La pyramide de glace
Jean-François Parot
éditions JC Lattès
C'est toujours un plaisir de retrouver Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet depuis 1761, ses vieux amis, leurs réflexions avisées et leurs recettes de cuisine. Dépaysant de lire la langue recherchée de Jean-François Parot, avec un renvoi en fin de volume pour quelques explications historiques ou linguistiques. Quelques mots peu communs mériteraient le même traitement. J'ignorais qu'une fidélité pouvait être adamantine et ce que peut être un pandémonium et en quoi consiste colliger. Sans parler des sagesses talapoines et autres pimpesouées.
Le Floch, marquis de Ranreuil, et Jean-François Parot, ne cachent pas leur sympathie pour le couple royal.
"Le Roi est un honnête homme qui connaît et qui veut, mais jamais il n'aura la force d'imposer sa préférence et d'en ordonner l'application."
En 1784, il fait très froid à Paris. "Il a fait froid à chier des clous". Des pyramides de glace sont érigées. Au moment du dégel, le corps nu d'une femme ressemblant étrangement à la reine est découvert. L'enquête ressemble à un labyrinthe, comme souvent avec Parot. Elle est l'occasion de défendre l'honneur de Marie-Antoinette, mis à mal par ses sosies, et d'accabler de reproches le futur Philippe-Egalité, Duc de Chartres en 1784, puisque c'est le titre que portait le fils aîné du Duc d'Orléans, titre qu'il prendra à la mort de son père l'année suivante. "Homme intelligent, mais de basses manœuvres", "danger pour le trône", "il s'est placé entre les mains des Anglais."
L'auteur ne cache rien de la misère aggravée par le froid. "L'effervescence d'un peuple dont les manifestations de peur, d'exaspération et de rage étaient de plus en plus fréquentes et inquiétaient les autorités." Mais, selon lui, les mouvements de mécontentement du peuple sont suscités par le cousin du roi et ses amis francs maçons dont "de notoriété, le grand maître était le duc de Chartres". Nicolas vit très mal que son Aimée soit "entrée en loge". "La présence dans ses rangs de la haute noblesse avait limité la répression et la condamnation du pape Clément XII était restée lettre morte dans le royaume." " Quelles étaient les visées de ces loges ? Dans leurs états occultes, agissaient-elles dans le respect du trône ou cherchaient-elles à l'ébranler en agitant les systèmes philosophiques ou en répandant comme le Duc de Chartres, les idées d'une réforme à l'anglaise du royaume ?". "Dans les loges, il y a ceux qui travaillent au progrès de l'humanité et ceux qui oeuvrent pour eux mêmes."
"Les uns souffrent de plus en plus, et les autres les oppressent sans pitié". "Chaque jour on ramassait des morts dans les rues. Quand ce n'était pas le froid, c'était la faim qui décimait les plus pauvres." "Les errants venus des campagnes, aimantés par la grande ville gonflaient le nombre des pauvres." "Le spectre de la famine demeurait toujours présent, dans l'obsession de l'approvisionnement en pain." "Rien n'avait transpiré d'une quelconque compassion de la famille d'Orléans pour soulager les plus pauvres." Contrairement au Roi...
"La noblesse et la finance se disputent l'impudence et tombent dans le mépris public". Nicolas dénonce "les dérèglements des ordres supérieurs d'une société dans laquelle l'argent, la corruption et le libertinage constituaient les errements les plus communs." "Ces chats fourrés qui prétendant protéger le droit et les libertés communes, multipliaient d'aigres remontrances aux édits du roi."
Le libertinage décrit n'est pas sans échos aujourd'hui...
12:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, polar, histoire
29/05/2015
Indian palace, la suite
Suite royale
de John Madden
Avec Judi Dench, Maggie Smith, Bill Nighy, Richard Gere
Indian Palace racontait les aventures d'une bande de retraités anglais s'installant en Inde, où la vie est moins chère. Avec les aléas entre le dépliant publicitaire et la réalité. L'humour anglais, et la qualité des actrices et acteurs, en avait fait un grand succès, mérité.
Deux ans plus tard, les retraités sont bien installés. Une extension de l'hôtel est envisagée, en partenariat avec une chaîne américaine. En renfort : Richard Gere !
Les films pour retraités vont probablement se multiplier. Tous n'auront pas la qualité de Quartet. Les chassés croisés amoureux, et les jalousies, sont bien connus dans les maisons de retraite. Ils ne font pas automatiquement de bons films. Malgré la qualité des acteurs qui portent le film en l'absence de scénario.
Cette suite n'aura probablement pas le succès du premier opus. Restent le dépaysement et une fête de mariage qui fait penser à Bollywood, et les délicieuse octogénaires que sont Judi Dench et Dame Maggie Smith.
19:37 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma