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31/07/2014

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Ils voulaient tuer Jaurès parce qu'il était le symbole de l'opposition à la guerre. Par sa mort de symbole il est devenu icône.

Aurait-il pu éviter la guerre ? Peu probable. Le 31 juillet, il était malheureusement trop tard. L'Autriche-Hongrie avait déclaré la guerre à la Serbie le 28. La tentative de médiation anglaise avait échoué. La Russie mobilisait, et l'Allemagne était décidée à la guerre. La classe ouvrière allemande ne protestait pas contre cette perspective. Le SPD avait donné son accord aux déclarations de guerre contre la Russie et contre la France.

La France pouvait-elle éviter la guerre ? Une vingtaine d'années plus tard les accords de Munich allaient montrer qu'il est impossible d'arrêter les dirigeants d'un pays qui veulent la guerre. En France l'extrême droite voulait la guerre, pour récupérer l'Alsace et la Lorraine. Le Président de la République considérait la guerre comme inévitable. Le Président du Conseil, Viviani, socialiste indépendant ne voulait pas de la guerre. Faut-il rappeler que la France n'a déclaré la guerre à personne. La guerre lui a été déclarée, et l'agression s'est faite sur son sol. Jaurès n'avait, malheureusement, aucun moyen de pression sur l'appareil militaire allemand, qui demandait depuis longtemps une guerre "préventive" contre la Russie et la France, en commençant par envahir la France.

 

21:26 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jaurès

30/07/2014

Monsieur le Ministre

Binet

éditions "Fluide glacial"

 

Réédition, en un seul volume, de deux tomes parus en 1989 et 1990.

Il est fascinant de voir à quel point la caricature de Binet est toujours actuelle. Les moeurs politiques, les ambitions, les magouilles, les coups bas, les passages à la télé, les bagarres internes au parti,  ne semblent pas avoir changé.

Déjà à l'époque, il fallait jouer sur l'émotion et non sur la raison.

Bien entendu tout cela est satirique, donc exagéré, mais tellement drôle.

08:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, politique

29/07/2014

Le sexe, l'Homme & l'évolution

Pascal Picq, paléoanthropologue au Collège de France

Philippe Brenot,psychiatre, directeur d'enseignement en sexologie à l'université.

 

Qu'est qui est, dans nos pratiques sexuelles,  spécifiquement humain ? Avec, pour aider à trouver les réponses à cette question, un rappel des études sur les mœurs supposés de nos ancêtres communs avec les autres primates, dont nous ne descendons pas, et qui ont évolué différemment de nous.

"Toute la distinction de la sexualité humaine repose sur la femme", qui, contrairement aux autre primates, associe "camouflage de l'ovulation et réceptivité sexuelle quasi permanente".

"Le sexe fait donc la différence car c'est l'un des moteurs de l'évolution." "Il est également au fondement du lien social". "L'évolution étant la descendance avec modification".

"La reproduction sexuée a pour fonction et cause ultime de produire de la différence." "La sélection naturelle n'est pas la préservation du plus apte, mais le succès reproducteur différentiel des individus." "Ce n'est pas le nombre de nouveau-nés qui compte pour le succès reproductif individuel, mais le nombre d'enfants qui arrivent à l'âge adulte".

"Le succès du film "La marche de l'empereur" aux Etats-Unis vient du fait que dans cette société puritaine, le manchot empereur représente le modèle idéal de monogamie : un maximum de fidélité et d'investissement du couple pour un minimum de parades et de copulations." " Les questions relatives à la sexualité et aux origines de la vie ont été accaparées par les religions et les dogmatismes religieux."

Spécifique à la sexualité humaine : les tabous, les empêchements à l'amour, l'homosexualité, la prostitution, le viol, l'inceste, les fantasmes ("si le désir naît du corps, le fantasme surgit de l'esprit"), les seins et les fesses des femmes comme signaux érotiques, l'érection masculine.

Non spécifique à la sexualité humaine : interdit de l'inceste, la sexualité en face à face, les perversions, les pratiques érotiques, la durée du coït, la variété des positions, l'orgasme féminin.

"L'un des plus grands bouleversements de cette après Seconde guerre mondiale a certainement été pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, et même de la vie sur terre, la séparation entre fécondité et sexualité."  

 

"Si l'histoire sexuelle d'un homme donne la clef de sa vie, c'est parce que dans la sexualité de l'homme se projette sa manière d'être à l'égard du monde" (Maurice Merleau-Ponty)

 

 

"La recherche du plaisir et surtout la capacité de donner du plaisir au partenaire supposent une représentation des états mentaux de l'autre, de ses attentes."

 

 

 

07:41 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, sexualité

28/07/2014

été 1914 : comment l'Europe a marché vers la guerre

 

Les somnambules

 

Christopher Clarke

 

Flammarion « au fil de l’histoire »

 

 

 

Le 28 juillet 1914, l’empereur François-Joseph signe, avec une plume d’oie,  sa déclaration de guerre à la Serbie, « pour la défense de l’honneur de la monarchie, pour la protection de sa dignité et de son statut de puissance, pour la sécurité de ses possessions. »

 

« Les somnambules » est le dernier gros livre historique sur les causes de la première guerre mondiale, écrit par un éminent professeur de l’université de Cambridge. Ce livre est un succès de librairie en Allemagne, ce qui n’est pas surprenant puisqu’il va à l’encontre de la thèse habituelle, et au Traité de Versailles, qui fait porter la responsabilité de la guerre à l’Allemagne (voir à ce sujet ma note sur « Le dernier été de l’Europe » de l’universitaire américain David Fromkin).

 

Pour résumer la thèse de Christopher Clarke :

 

-      L’Autriche-Hongrie était dans son droit en voulant « punir » la Serbie ;  elle a « le droit de défendre ses intérêts vitaux » ; Sigmund Freud déclare : « Toute ma libido est offerte à l’Autriche-Hongrie » ;

 

-      L’Allemagne ne voulait pas la guerre : « elle s’est abstenue de tout préparatif militaire et compte toujours éviter l’extension du conflit austro-serbe » ; « Les décideurs allemands s’accrochent de toutes leurs forces à leur stratégie de localisation du conflit » ;

 

-      La Russie a tout déclenché en mobilisant le 31 juillet,  après la déclaration de guerre de l’Autriche à la Serbie : « les sentiments de crainte et d’horreur inspirés par la guerre qui submergent le Tsar au moment de déclencher le conflit ». Clarke fait semblant d’oublier que c’est l’Allemagne qui déclara la guerre à la Russie, le 1er août, et non l’inverse…avant d’envahir le Luxembourg et la Belgique le 2 août, en violant leur neutralité ! Rapides pour des gens qui s’étaient « abstenus de tout préparatif militaire ».

 

-      « La Russie et la France avaient ainsi lié la fortune de deux des plus grandes puissances mondiales, de façon asymétrique, à la destinée incertaine d’un Etat turbulent et parfois violent. »

 

-      Mais, il ne faut pas poser la question de la responsabilité : « le déclenchement de la guerre de 1914 n’est pas un roman d’Agatha Christie à la fin duquel nous découvrons le coupable. » « Les protagonistes de 1914 étaient des somnambules, aveugles à la réalité des horreurs qu’ils étaient sur le point de faire naître dans le monde. »

 

 

 

08:32 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

27/07/2014

Promenade au château de Fleckenstein

Alors que les circuits touristiques mènent majoritairement au sud de l'Alsace (Koenigsbourg, Mont Sainte-Odile, Colmar, route des vins...), il ne faut pas manquer au nord, à la limite de la frontière entre la France et l'Allemagne, de l'Alsace et du Palatinat,  le château-fort du Baron de Fleckenstein.

Il n'est pas superbement restauré comme le Haut-Koenigsbourg. Les travaux ont consisté essentiellement à sécuriser les ruines afin que les touristes puissent s'y promener.

Il faut donc faire fonctionner l'imagination devant, et à l'intérieur de ce château troglodyte taillé dans le grès rose des Vosges. Un énorme rocher haut de 30 mètrres, long de 90, à l'intérieur duquel, et contre lequel, ont été creusés ou construits, escaliers, salles, bâtiments, tours, citernes filtrantes, puits.

Château-fort au Moyen-Âge, palais seigneurial au XVIe, avant d'être largement démoli, par crainte qu'il ne devienne un repère de brigands,  après la guerre de 30 ans et le Traité de Westphalie (1648), l'Alsace étant incorporée à la France.

Autre intérêt de la promenade : la magnifique forêt domaniale qui l'entoure, que l'on traverse pour y aller et en revenir, et que l'on voit du haut de cet escarpement.

 

08:33 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyages