15/06/2008
Bonne fête les pères
Avec un petit pincement au coeur de ne pas avoir à dire "bonne fête des pères", pour la première fois...
08:17 Publié dans billet | Lien permanent | Commentaires (1)
14/06/2008
Les pirates du capitalisme
Les pirates du capitalisme
Comment les fonds d'investissement bousculent les marchés
Solveig Godeluck et Philippe Escande
Editions Albin Michel
Un livre essentiel pour comprendre le capitalisme de ce début du XXIe siècle !
Il décrit "un monde où l ' argent circule bien plus et bien plus vite que les hommes, où l ' économie toute entière baigne dans la finance." Si les "fonds" ont en commun de transformer le capitalisme financier mondialisé, et d'être géré par des gens qui gagnent beaucoup d'argent en spéculant avec l'argent des autres, les auteurs nous expliquent qu'il ne faut pas confondre :
- les "hedge funds", spéculatifs, littéralement "fonds de couverture", qui gèrent environ 2.000 milliards de $ achètent et revendent le plus rapidement possible des actions en bourse, repartant aussi soudainement qu'ils sont venus (rarement plus d'un an). "S'ils sont les premiers à anticiper, ils empocheront une belle plus-value". Ils servent souvent de "poissons pilotes" mais ne font pas appel à l'épargne public. Si vous êtes tenté(e) le ticket d'entrée est à 5 millions d'euros.
- les fonds de pensions qui prennent des participations tranquilles et minoritaires dans des entreprises cotées en Bourse, pour payer les retraites par capitalisation. Leur poids actuel est estimé à 20.000 milliards de $ (Donc 10 fois plus que les "hedge funds"). Ils "ont un travers : ils ne font rien pour éviter qu'une de leurs participations fonce dans le décor. Ils se contentent de déserter lorsqu'ils flairent un danger." Pour faire face aux retraites massives du "papy boom", ils leur arrivent de faire quelques placements dans les fonds spéculatifs.
- les fonds "souverains", afflux de liquidités en provenance des pays fortement exportateurs comme la Chine et les monarchies pétrolières. Ils sont estimés à plus de 3.000 milliards de $ et devraient atteindre 12.000 $ d ' ici 2015.
- les fonds d'investissements, objets principaux de ce livre. En France, ils possèdent des entreprises qui, au total, emploient un million et demi de salarié(e)s et qui profitaient du crédit abondant et bon marché, d'autant plus que les intérêts d'emprunt sont déductibles de l'impôt sur les sociétés. Le marché du crédit privé, aux USA + Union européenne, frôle les 30.000 milliards de $, soit plus que le total des actions en bourses (et plus que les fonds de pensions). La spécialité de ces immenses tirelires n'est pas le placement en Bourse (pas de comptes à rendre !) mais l'achat d'entreprises, la plus value se réalisant quelques années plus tard, à la revente, souvent en doublant ou en triplant la mise, après leur avoir fait subir un "traitement" plus ou moins profond. Dans plus de la moitié des cas ils achètent une entreprise cotée en Bourse...et la retire de la cotation. Bien entendu, les salariés, premières victimes des "dégraissages" (en clair des diminutions d'effectifs), et de la remise en cause des "avantages acquis", ne touchent rien de ces plus values (80% pour les investisseurs, 20% pour les gérants). Les cadres sont fortement invités à entrer dans le capital, quitte à s'endetter, ou à hypothéquer leur maison, comme gage de leur motivation. "Cette complicité est la pierre angulaire du montage". Et ces managers / propriétaires sont plus exigeants avec les salariés. En France, troisième pays d'accueil au monde de ces fonds, les sommes investies ont été multipliées par 10 en 10 ans : 5.000 entreprises, ¼ des sociétés de plus de 250 salariés, de Picard à Dim, de Materne à Yoplait, pour un chiffre d'affaires cumulé supérieur au CAC 40.
- les "private equity", sont des fonds d ' investissements, qui n ' ont rien d ' équitable. "Private" signifie "hors la Bourse" : ils veulent maîtriser la majorité du capital pour mener la stratégie qu ' ils entendent être la plus profitable, pour avoir une rentabilité meilleure qu ' un placement en Bourse. Ils "mobilisent" plus de 500 milliards chaque année, y compris des emprunts qu ' il faut rembourser ! La rentabilité du placement est généralement supérieure à 30% par an, contre 10 à 15% pour les placements en Bourse. Et les plus-values en capital ne sont généralement imposées qu ' entre 10 et 20% (alors que les impôts sur les salaires peuvent atteindre 45% : mieux vaut avoir des "stock options" !)
Extraits :
"L'éventail des salaires a été multiplié par cent. La création de valeur pour l'actionnaire a fait de l'ombre à la cohésion sociale dans l'entreprise."
"Les 20 premiers gérants de fonds gagnent plus de 22.000 fois le salaire moyen d'un salarié américain.
"Mondialisation + fonds + nouveaux outils spéculatifs = explosif !"
"Le temps moyen de détention d'action d'une entreprise par des investisseurs institutionnels est passé en quelques années de sept ans à sept mois."
"Ce qui change l ' économie et qui change le monde en ce début de millénaire, ce ne sont pas les fonds, mais l ' insondable océan de la dette" (30.000 milliards de dette privée pour les USA et l ' Europe).
"La dictature de l ' actionnaire manque aujourd ' hui singulièrement de contre-pouvoirs.
Citations
"Les affaires ? C'est bien simple, c'est l'argent des autres !" Alexandre Dumas fils
"La société postindustrielle a détruit les systèmes de protection sociale passés et n ' a pas encore trouvé ceux qui seraient adéquats". Daniel Cohen
J ' ai eu le plaisir de faire la connaissance de Solveig Godeluck, il y a un peu plus de 10 ans. Elle était alors étudiante à l ' école de journalisme de Lille. Dans le cadre d ' un exercice de l ' école, dans le style "dernière page de Libération", elle avait fait le portrait du Secrétaire Général du Parti Socialiste Européen que j ' étais alors. Elle m ' avait gentiment qualifié de "cacochyme". Comme elle avait du talent et que je voulais prouver que je n ' étais pas rancunier, je lui ai fait écrire les brochures racontant deux Congrès du PSE.
Aujourd ' hui, elle est journaliste au quotidien économique "Les Echos". Elle avait déjà écrit, de belle façon, trois livres des plus intéressants : "Entre gens de bonnes compagnies" (Comment les maîtres de la Bourse trompent les actionnaires) ; "La Géopolitique d ' Internet" et "Le boom de la netéconomie".
08:36 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : capitalisme, économie, fonds
13/06/2008
Mongol
De Sergei Botrov
C'est l'histoire de Témoudjin, fils d'un petit "khan" (roi) mongol, depuis la mort de son père, jusqu'à sa victoire sur ses alliés initiaux, qui l'avaient recueilli à l'âge de 15 ans lorsqu'il était abandonné de tous. Victoire qui lui permet de devenir "Roi universel", c'est à dire "Gengis Kahn".
Le film montre bien la vie rude et frustre de ce peuple nomade et pauvre, et les sempiternelles querelles et batailles de voisinage qui ne sont pas sans rappeler les combats entre seigneurs dans nos contrées en ce XIIIe siècle.
Le réalisateur a rajouté une histoire d'amour absolu, pas trop crédible dans ces temps où les femmes étaient des gages d'alliances entre tribus ou des prises de guerre, probablement pour nous rendre le personnage plus sympathique, et nous aider à passer les plus de deux heures que dure le film.
On voit bien que le futur Gengis Kahn impose à ses guerriers une discipline morale et militaire inhabituelle, qu'il est combattif et récompense bien ses troupes, mais n'est ce pas insuffisant pour nous faire comprendre comment il a réussi a rallier à sa bannière tous les Mongols ?
Le film ne nous dit rien des 20 ans de son règne pendant lequel ses conquêtes l'amèneront des portes de Pékin à celles de l'Empire turc, rien sur les populations massacrées et les villes rasées par ce si sympathique personnage.
Il est vrai que le peuple mongol ne connaissait pas l'écriture, introduite par Gengis Kahn, et que les témoignages viennent surtout de ses ennemis.
Un film pour celles et ceux qui aiment les paysages grandioses de l'Asie centrale (si j'ai bien compris le générique, le film a été tourné au Kazakhstan).
08:14 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
12/06/2008
Protection des populations ou des territoires ?
Le vote du rapport annuel sur la Politique Européenne de Sécurité et de Défense a donné lieu à une alliance, malheureusement non surprenante, entre la Droite et les Communistes, pour refuser que la priorité soit donnée à la protection des populations plutôt qu'à la protection des territoires.
Pourtant le Traité actuel de l'Union européenne, comme le projet de Traité de Lisbonne, en voie de ratification sont très clairs : la Politique Européenne de Sécurité et de Défense a des missions bien précises : humanitaires, prévention des conflits, rétablissement ou maintien de la paix.
La protection des territoires est de la responsabilité de l'OTAN (pour les pays qui en sont membres), et l'Union européenne n'a aucune compétence en la matière.
Comment faire comprendre que la "guerre froide" est terminée et que les armées d'aujourd'hui ont d'autres tâches, surtout au niveau européen ?
Les anti-européens de tout bord se sont retrouvés pour repousser, (307 voix pour / 312 contre) la proposition des socialistes européens de créer une force européenne, de réaction rapide, intégrée, civile et militaire, de sécurité humaine, qui pourrait réagir rapidement en cas de catastrophe semblable aux inondations en Birmanie, dans des pays où, contrairement à la dictature birmane, notre aide serait souhaitée.
08:27 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, défense
11/06/2008
pour une politique européenne de la mer
Le Parlement Européen a adopté un important rapport sur l'avenir de la politique maritime commune de l'Union Européenne,
consacré notamment au renfort des instruments de lutte contre le changement climatique et contre les accidents qui touchent gravement l'environnement (comme ceux qui ont inspiré les paquets Erika). Le PE soutient également les appels pour l'amélioration des conditions de travail et de sécurité des gens de la mer.
Le rapport adopté contient également deux nouveaux éléments importants pour une nouvelle stratégie commune de la politique maritime: la lutte contre les actions de piraterie (telles que celles subies par le bateau touristique français Le Ponant et le bateau-pêcheur espagnol Playa de Bakio en Somalie), et les mesures pour éviter le pillage au niveau des épaves d'une grande valeur historique et archéologique. Au cours de l'année écoulée, les attaques contre des bateaux de pêche, des navires marchands et des paquebots communautaires dans les eaux internationales ont augmenté en nombre et en fréquence, menaçant la vie des équipages et nuisant fortement au commerce international. Pour faire face à cette situation, le Parlement a adopté aujourd'hui un appel au soutien à l'initiative promue par plusieurs États Membres "visant à étendre le droit de poursuite par mer et par air aux eaux territoriales des États côtiers, sous réserve de l'accord des pays concernés, et à mettre en place un mécanisme d'assistance mutuelle pour faire face aux cas de piraterie maritime".Ainsi, le Parlement demande à la Commission de mettre en place un système communautaire de coordination et de reconnaissance mutuelle "qui permettrait aux bateaux militaires battant pavillon d'un État Membre déployés dans des eaux internationales, de protéger les bateaux de pêche et les navires marchands d'autres États Membres" Enfin, le Parlement a insisté sur la nécessité d'un plan visant à dresser l'inventaire et à établir une cartographie des épaves et des sites archéologiques immergés appartenant au patrimoine historique et culturel communautaire, car cela permettra de connaître et d'étudier plus facilement ceux-ci et contribuera à prévenir les pillages dont ils font l'objet.
07:51 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mer, europe