01/03/2021
L'Europe vue du cabinet du Commissaire Moscovici
Un sociologue à la Commission européenne
Frédéric Mérand
Presses de la Fondation nationale des sciences politiques
Frédéric Mérand est professeur de science politique à l'université de Montréal. Pendant quatre ans il s'est immergé au cabinet de Pierre Moscovici, Commissaire européen, Français et social-démocrate, et a pu observer le fonctionnement de la "machine" européenne...vu de la Commission.
Beaucoup de projets, et beaucoup de déceptions puisqu'à la fin ce sont les ministres, éventuellement les Premiers Ministres, qui décident, et il suffit d'un petit nombre des 28 pour tout bloquer, même si le Commissaire s'appuie sur l'opinion publique relayée par le Parlement européen, par exemple pour lutter contre l'évasion fiscale.
Parvenir à une décision implique de chercher en permanence des compromis. Heureusement pour Mosco il a bénéficié de l'aide du Président de la Commission, Jean-Claude Juncker.
"A Bruxelles, la gauche c'est le keynésianisme, et la droite c'est la rigueur."
Au cours de ces quatre années, rien moins que la crise grecque. "Les fiscaux de la troïka cherchaient des domaines où on pouvait couper : la santé, l'éducation..."
"J'ai été ministre deux fois de ma vie en France. Le gouvernement Jospin était le plus à gauche de l'histoire récente, mais aussi celui qui a le plus privatisé" (Pierre Moscovici)
"La démocratie et la lutte contre les inégalités doivent être les piliers de l'Europe" (PM)
Mosco n'a pu obtenir "que le multinationales paient leurs impôts là où elles font leurs profits." ; "La France ne peut pas imposer les bénéfices retirés par Google de la vente de données personnelles des Français."
"D'anciens collaborateurs de Pierre Moscovici comme Stanislas Guerini, Cédric O, Julien Denormandie et Alexis Kohler se joignent à l'équipe du jeune candidat Macron."
"Ni organisation internationale, ni Etat fédéral, l'Union européenne demeurera un régime politique singulier parce qu'il fait place à l'exercice de la démocratie entre des démocraties"
16:47 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
23/12/2020
Europol en action(s)
Le réveil de la bête
Jacques Moulin
Série noire / nrf / Gallimard
Les Etats membres, au nom de leur "souveraineté", ont beaucoup de mal à accepter une structure supra-nationale. Surtout en matière de police.
Mais les criminels se moquent de nos frontières et les franchissent sans problème. Surtout sur des problématiques comme la cybercriminalité et le terrorisme.
En 1999, enfin, a été mis en place "Europol", une agence de l'Union européenne chargée d'appuyer les polices nationales dans la lutte transfrontalière contre les trafics de drogue, la traite des êtres humains, en particulier la pédophilie, et , tout particulièrement contre le terrorisme et la cybercriminalité.
Europol est basé à La Haye. L'actuelle directrice est belge (et non allemande comme dans le roman). Plus de mille personnes travaillent sous sa responsabilité. Europol doit rendre des comptes au Parlement européen. Nous sommes loin du FBI...mais c'est un début !
Dans le roman, un commandant de police, français, appartenant à la direction antiterroriste d'Europol, enquête sur l'ultradroite et ses tentacules au sein de l'Union européenne, susceptible d'actions violentes, comme on a pu le voir en Allemagne.
L'auteur est journaliste mais il ne se contente pas de décrire car il a suffisamment d'imagination pour provoquer des rebondissements et de l'action qui se déroule à Paris, et ses banlieues, plus qu'à La Haye.
"Deniz bien connu, avec son mépris de caste affligeant.Toujours ce modèle français, bien académique, ou la "culture générale" sert de sésame. Quelle culture ? La leur, bien sûr, sagement transmise de génération en génération dans les lycées huppés de la République égalitaire. En fait, ils ne diffèrent guère dans leur rigidité des écoles coraniques, talmudiques et autres catéchismes. Juste un truc pour conserver l'élite. Des héritiers."
08:39 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, europe
27/04/2020
Une fiction sur le Parlement européen
Parlement
sur france.tv
de Noé Debré
avec Xavier Lacaille, Liz Kingsman
Grand débat entre mes ex- collègues, retraités ou en activité.
Cette mini série de 10 fois une vingtaine de minutes fait-elle le jeu des anti-européens en caricaturant les membres du PE, ceux qui travaillent pour eux et le fonctionnement de l'institution ?
Ou faut-il la prendre comme une comédie qui n'a pas vocation à être un documentaire ?
Je dois dire que j'ai été passablement agacé. La comédie n'aurait-elle pas été aussi drôle en étant plus près de la réalité ?
Je crains que les téléspectateurs imaginent que le parlement fonctionne comme montrer dans cette fiction.
J'ai été également agacé par les personnages caricaturaux. J'ai passé plus de trente ans au Parlement européen, j'ai fréquenté des parlementaires européens de presque tous les groupes politiques, de presque toutes les nationalités, mais aucun qui, même de loin, ressemble à l'abruti qui nous est montré.
Et je peux dire la même chose des assistants parlementaires, des fonctionnaires et des conseillers politiques des groupes. La seule qui soit crédible est l'assistante britannique.
Dommage. Une occasion manquée...
18:50 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : série télé, europe
11/10/2019
Un des pouvoirs du Parlement européen
Les Français viennent de découvrir un des pouvoirs du Parlement européen : accepter, ou non, chacun-e des Commissaires choisi-e-s par les Etats membres.
Imaginons, en France, chaque membre du gouvernement passant devant la commission parlementaire responsable des compétences du futur ministre. Avec la possibilité de dire :" pourquoi pas ministre, de l'éducation par exemple, mais pas ministre de l'agriculture...ou inversement.
Cela existe au niveau européen depuis plusieurs législatures, et, à chaque fois, l'Etat membre avait la possibilité, soit de nommer une autre personne, soit de proposer la nomination à un autre poste.
Cela ne gênait pas les gouvernement français, puisque jamais un candidat choisi par le Président français de l'époque n'avait été refusé.
Tant qu'il s'agissait d'un Roumain, d'un Bulgare, d'un Hongrois, même d'un Italien, les médias français en parlait peu, ou même pas du tout.
Il a été peu question de ce pouvoir pendant les élections au Parlement européen. Il est vrai que l'Europe n'était pas le point principal des différents partis. Le Parlement européen encore moins.
Et si maintenant le Parlement français revendiquait le même pouvoir à l'égard des membres du gouvernement de notre pays ?
20:28 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
08/03/2019
meurtres au parlement européen
Les compromis
Maxime Galligaro et Eric Cardère
éditions Rivages / noir
Dans moins de trois mois, les élections au Parlement européen. Mais comment fonctionne cette institution ? Pour le savoir, rien de mieux que ce roman policier !
Deux meurtres au Parlement européen. Et comme celui-ci se partage entre Bruxelles et Strasbourg, il y en a un dans chacune de ces villes. "Les lieux deviennent vivants" écrit Daniel Cohn-Bendit dans sa préface.
Les auteurs ont travaillé quelques années dans la "maison", comme assistants parlementaires. Ils ont manifestement le sens de l'observation. Leurs quelques erreurs sont secondaires.
Les "compromis" sont ceux que passent les groupes politiques pour arriver à une majorité.
"Les conseillers (des groupes politiques) sont le chaînons manquant entre l'assistant et l'élu. Ils travaillent directement pour un groupe parlementaire. Quand j'étais arrivé au Parlement, j'avais été intimidé par leur aisance, par leur manière très directe de parler aux députés- ce que les assistants parlementaires aimeraient, mais ne peuvent pas faire. Politiques, mais pas élus, ils ont un pouvoir considérable." J'ai fait ce métier pendant plus de trente ans, je ne savais pas que nous donnions cette image...
"La Commission européenne, c'est fait pour taper dessus."
"Dans un Parlement, s'il y a des assistants, c'est bien qu'il y a des assistés."
"Ceux qui pensent que la flatterie ne mène à rien n'ont jamais côtoyé de politiques."
"Pour un assistant, la journée se termine quand le patron passe la porte du bureau". Ce n'est même pas vrai, surtout depuis l'invention des téléphones portables !
"Le prix d'éloquence sera donné au laconisme." (Saint-Just)
15:55 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, europe