01/04/2011
Ma part du gâteau
Ma part du gâteau
Cédric Klapish
Avec Karin Viard et Gilles Lellouche
Lui (Gilles Lellouche), et un requin de la finance. Il gagne des dizaines de milliers d'euros, en deux clics, en spéculant sur une variation d'un centime sur le cours du $. Faire des profits en faisant fermer une usine lui est aussi naturel que de partir en escapade à Venise pour séduire une jeune femme mannequin. Il n'est pas méchant, tout simplement inconscient de la vraie vie des gens, comme le prouve une scène dans laquelle il parle de la rémunération de la baby-sitter. Il veut simplement sa "part du gâteau". Cynique ?
Elle (Karin Viard, sur qui repose le film et qui fait un grand numéro d'actrice) est mère séparée, vient d'être licenciée pour cause de fermeture de l'usine dans laquelle elle travaillait, à Dunkerque. Le seul secteur porteur dans lequel il est possible de retrouver du travail, c'est le nettoyage. Le témoignage de Florence Aubenas dans "Quai de Ouistreham" n'est pas loin.
Bien entendu c'est chez ce jeune "trader" qui a fait fermer son usine qu'elle se retrouve à faire les ménages.
Il y a rapprochement, jusqu'à un certain point, les deux mondes manquant de possibilités de compréhension réciproque. Caricatural et manichéen ? Ce n'est pas "Le femmes du 6ème étage"...
Comédie sociale grinçante, elle fait penser à "We want sex equality", sauf que l'on n'est plus à la fin des années 60. La lutte n'est pas pour une amélioration mais pour toucher des indemnités de licenciements après la fermeture de l'usine.
Mieux vaut en rire ?
08:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)
25/03/2011
la permission de minuit
La permission de minuit
De Delphine Gleize
Avec Vincent Lindon, Emmanuelle Devos et Quentin Challat
La vie vaut la peine d'être vécue, car l'amour est là, tout proche. Même quand la mort menace, à cause d'une maladie "orpheline", génétique, qui provoque des cancers.
Vincent Lindon incarne un professeur de médecine, avec la même humanité qu'il incarnait hier un maître nageur, qui s'attache à une jeune malade, comme hier il s'attachait à un jeune clandestin voulant rejoindre l'Angleterre à la nage.
Un médecin qui va jusqu'à payer de sa poche, à la grande surprise de son épouse, 5 000 euros de lampes sans UV pour que son petit protégé puisse jouer au rugby en nocturne (Allez, poussez, les avants de Bayonne !).
Un médecin qui n'arrive pas à partir et à laisser la place à sa remplaçante (Emmanuelle Devos).
Le jeune Quentin Challat joue tellement bien que l'on se demande parfois s'il n'est pas réellement un "enfant de la lune", ces enfants qui ne peuvent s'exposer aux rayons UV, sous peine de mort et qui ont donc, pour sortir, la "permission de minuit", et de se déguiser en vampires...
Dans son cas le passage à l'adolescence est d'autant plus sensible. "L'important, c'est que les femmes avec qui l'on est n'aient pas à se plaindre !", lui dit son docteur alors qu'il rêve de faire l'amour au moins une fois avant de, peut-être, mourir trop tôt, en refusant tout apitoiement.
Un film touchant, poignant, sans pathos, mais qui m'a mis, quand même, les larmes au bord des yeux à plusieurs reprises.
12:19 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)
19/03/2011
We want sex !
We want sex…equality
(Made in Dagenham)
De Nigel Cole
Avec Sally Hawkins et Miranda Richardson
1968 : les ouvrières de l’usine Ford se mettent en grève, à la surprise générale, pour demander la revalorisation de leurs qualifications. Très vite, elles réalisent qu’elles sont sous payées parce que femmes.
Le syndicat, dont tous les permanents sont des hommes, est très vite dépassé et les patrons de Ford exercent un chantage à la délocalisation. Pourquoi employer des femmes s’il faut les payer autant que les hommes ?
Le gouvernement, travailliste, va-t-il se plier aux arguments patronaux ? Céder à la peur face au chantage (l’arrêt des investissements américains, pas seulement dans l’automobile) ?
Mais il y a au gouvernement une femme énergique et décidée qui n’a pas peur de la lutte : Barbara Castle, que j’ai bien connu une quinzaine d’années plus tard quand elle est devenue députée au Parlement européen, avec un caractère toujours aussi fort que ce que nous montre l’actrice Miranda Richardson dans le film. A ma connaissance Barbara vit encore, elle doit avoir un peu plus de quatre-vingt dix ans, et sa dernière lutte était à la tête des retraités se dressant contre Tony Blair.
C’est un film différent de ce que l’on voit d’habitude et qu’il ne faut pas manquer. Un film comme les Anglais savent en faire, social et humain, avec l’humour « so british ».
Ce que le film ne montre pas, c’est que, malheureusement, l’industrie automobile anglaise a disparu, au mieux rachetée par les Japonais, et Ford a aujourd’hui effectivement délocalisé ses activités et fermé l’usine...
11:33 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
11/03/2011
True Grit : un bon western
True Grit De Joël et Ethan Coen Avec Hailee Steinfeld, Jeff Bridges et Matt Damon Elle a 14 ans et est prête à tout pour venger la mort de son père. Elle a le sens de la répartie et elle a du cran ("true grit"). La voilà donc flanquée de deux chasseurs de primes à la poursuite du meurtrier. Jeff Bridges a eu l'Oscar du meilleur acteur l'année passée. Je suppose qu'il ne pouvait pas l'avoir deux années de suite, mais il l'aurait mérité pour ce rôle de borgne alcoolique et grande gueule ! Il y a de l'action et de l'humour, ainsi que des dialogues savoureux. Pas beaucoup de crédibilité, mais c'est la magie du cinéma...
08:39 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma
28/02/2011
le discours d'un roi
Le discours d'un roi
De Tom Hooper
Avec Colin Firth et Geoffrey Rush
Oscars 2011 : Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur acteur
Le scénario est original mais simple : le prince de York, père de la future souveraine Elisabeth, est bègue et manifestement très émotif ; il cherche à surmonter son handicap ; bien lui en prend puisqu'après la mort de son père et le "désistement" de son frère aîné, qui préfère l'amour au trône, il devient roi sous le nom de George VI.
Colin Firth joue incontestablement souverainement le rôle.
Mais j'ai surtout été séduit par le jeu de Geoffrey Rush, qui incarne le logopède (on dit également orthophoniste), sans diplôme et sans tabous, mais avec beaucoup d'humanité.
L'art du réalisateur est de nous captiver alors que, dès le début, nous connaissons la fin...
Au total un très bon film, sans être époustouflant. Classique et intelligent, avec un zeste d'humour britannique.
Meilleur film de l'année ? Cela me semble un peu exagéré tout de même.
14:04 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma