28/10/2011
Bravo l'artiste
The Artist
De Michel Hazanavicius
Avec Jean Dujardin (prix d'interprétation masculine à Cannes) et
Bérénice Béjo
Prix du public au Festival de San Sébastian
Michel Hazanavicius s'est fait connaître avec ses pastiches d'OSS 117, avec le même Jean Dujardin en vedette.
Il reste dans le même registre, cette fois avec le cinéma en noir et blanc, du temps du muet.
Le moins que l'on puisse dire est que la démarche est originale, au temps de l'émergence de la 3D !
Le résultat, pétillant comme Dujardin, est réussi, même si l'intrigue est secondaire : les destins croisés d'une vedette du muet qui, dans son déclin, voit une figurante devenir une Star du parlant.
Les cinéphiles y retrouveront de nombreuses références / hommages aux films et aux actrices et acteurs du noir et blanc, en particulier Douglas Fairbanks, inoubliable Zorro.
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
21/10/2011
souvenirs de la maison close
L'Appolonide
Souvenirs de la maison close
De Bertrand Bonello
Avec Noémie Lvosky, Céline Sallette
Et des apparitions de Xavier Beauvois
Ce n'est pas la première fois que je vais voir un film en faisant confiance aux critiques professionnels : 5 étoiles pour le Nouvel Observateur, Télérama, Libération ("Un chef d'œuvre"), Le Monde ("Confine au sublime"). J'ai même lu que Bonello était à classer dans la même catégorie que Visconti et Renoir...
Après ce film de plus de deux heures je cherche encore le sens caché (philosophique ?) de ce film esthétisant.
Certes, les actrices sont excellentes. Leurs corps, nus ou artistiquement dévêtus, agréables à regarder, mais j'ai souffert du huis-clos de cette maison vraiment close sur l'extérieur d'où ne viennent que les clients, peu sympathiques.
Je n'ai éprouvé aucune empathie, ni pour ces femmes qui vivent essentiellement entre elles, ni, encore moins, pour leurs clients.
J'en suis ressorti tout autant imperméable aux mécanismes de la prostitution.
Faut-il, comme dans les pays scandinaves, pénaliser les clients ?
Le parallèle fait, à la fin du film, entre cette maison close, luxueuse, de la fin du XIXe, et la prostitution d'aujourd'hui, sur les boulevards parisiens, me semble tout à fait déplacé.
Je ne connais pas la sociologie de la prostitution, mais les "call girls" sont probablement les "héritières" de ces maisons pour riches bourgeois, comme les "tapineuses" ont succédé aux malheureuses des "maisons d'abatage".
08:36 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
20/10/2011
oecuménisme drôle et tendre
Et maintenant on va où ?
De et avec Nadine Labaki
Prix du meilleur film européen au Festival de San Sébastian
Prix œcuménique Cannes 2011
Nadine Labaki avait fait parler d'elle avec son premier film "Caramel", qui montrait des femmes dans leur vie quotidienne à Beyrouth, dans une sorte de "Vénus Beauté" à la libanaise. J'en avais parlé sur ce blog.
Ce second film mérite amplement son prix d'œcuménisme, car c'est bien de cela qu'il s'agit.
Dans un petit village libanais, chrétiens et musulmans coexistent. Le curé et l'imam déploient tous leurs efforts pour que les choses se passent le mieux possible. Mais les affrontements extérieurs ne restent pas sans répercussions, que les femmes font tout pour éviter.
Un film sérieux et politique mais traité avec drôlerie et tendresse, avec des personnages, surtout féminins, attachants.
La fin explique le titre et montre bien les impasses de l'intolérance au sein d'un peuple semblable, que seuls les hasards de l'Histoire et des conversions religieuses ont divisé artificiellement.
10:55 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
14/10/2011
quand les musulmans aidaient les juifs
Les hommes libres
D'Ismaël Ferroukhi
Avec Michaël Lonsdale, Tahar Rahim, Lundra Azabal
1942 : dans le Paris de l'occupation, la Mosquée de Paris accueille des Juifs qui fuient les rafles (organisées par la police parisienne, et non par l'armée allemande contrairement à ce que montre le film), leur procure de faux papiers et organise leur départ clandestin.
Le film "Indigènes" avait, opportunément, rappelé le rôle des soldats africains aux premiers postes dans l'armée de libération de notre pays. Ces "hommes libres" nous font connaître le rôle, totalement méconnu, des musulmans dans la lutte contre le nazisme, en totale solidarité avec les Juifs.
La preuve est une nouvelle fois faite que ces peuples du Nord de l'Afrique sont du même terreau, du même sang, de la même culture, et que seule l'Histoire les a éloignés au fil du hasard des conversions religieuses.
Comment et pourquoi n'auraient-ils pas demandé leur indépendance après la victoire à laquelle ils avaient largement participé ?
Cette histoire, d'autant plus magnifique qu'elle est vraie, aurait méritée une mise en scène un peu plus élaborée. La scène de l'affrontement armé entre la gestapo et les résistants aurait méritée de ne pas être caricaturale...D'autant que les acteurs sont excellents, à commencer par Michaël Lonsdale et Tahar Rahim, qui s'est fait connaître dans "Le prophète".
Un film que je ne regrette pas d'avoir vu.
08:34 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
07/10/2011
pères et fils dans les vignes
Tu seras mon fils
De Gilles Legrand
Avec Niels Arestrup, Lorant Deutsch, Patrick Chesnais, Anne Marivin, Valérie Mairesse
Deux pères et deux fils.
L'un puissant hobereau viticulteur, qui ne tente pas d'aimer son fils et en trouve un de substitution.
Son régisseur, qui sait qu'il va mourir d'un cancer, et qui n'accepte pas de se faire "voler" son fils.
L'héritier naturel, écrasé par son père.
L'héritier putatif, qui ne manque pas de talents, et qui voudrait sortir de sa condition de fils du régisseur.
Au zoo de Niamey, le gardien m'avait expliquer qu'il était obligé d'éloigner les lionceaux mâles, systématiquement brutalisés, et même tués par leur père.
Les mâles dominant ont-ils un problème avec leurs fils ?
Sur les relations père/fils, il faut voir le film tchadien "Un homme qui crie", prix du jury à Cannes l'année dernière, disponible en DVD, et diffusé en ce moment sur Canal +.
"Tu seras mon fils" est un film au milieu des vignes. Un film qui a du corps, du tanin, long en bouche. Tout sauf gouleyant. Ce n'est pas un grand cru, mais il se laisse déguster avec plaisir.
08:12 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma