17/10/2015
les derniers jours de Louis XIV
Nous, Louis, Roi
Eve de Castro
éditions de l'Iconoclaste
En s'appuyant sur le travail d' historiens tels Jean-Christian Petitfils, Eve de Castro livre le récit à la première personne des dix-sept derniers jours, et dix-sept dernières nuits, de Louis XIV, soixante dix-sept ans, roi tout puissant, par la grâce de Dieu, sauf devant la mort et, il n'en doute pas, devant Dieu devant qui il devra rendre des comptes, comme Madame de Maintenon l'en a averti tout autant que son confesseur.
Ses médecins sont dignes de Molière. Ils ont été incapables de diagnostiquer la gangrène due au diabète. De quoi faire peur à tous les diabétiques et les inciter à faire attention. Même si, aujourd'hui, il y a d'autres remèdes que les saignées et les purges !
"Je sais dissimuler autant qu'éblouir"
"La famine a tué un demi-million de mes sujets et la guerre presque autant."
"Ceux que la mort épargne se sentent infiniment vivants"
"Mourir est la dernière bêtise qu'il nous soit donné de faire" (la Princesse Palatine, sa belle soeur)
08:19 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, histoire
07/10/2015
Entre amour et raison d'Etat
Le soleil et la cendre
Frédérique Goura
éditions Flammarion
Juin 1659 : les négociations de paix avec l'Espagne trainent en longueur. Au coeur de ces négociations : le mariage du roi de France avec sa cousine l'infante d'Espagne. Mais Louis aime Marie, la nièce du Premier Ministre, Mazarin, et est aimé d'elle. Ensemble ils naviguent sur "la carte du tendre".
"Depuis quatre saisons, Louis avait pour elle les égards que l'on réserve à une fiancée". "Sa joie de vivre éveillait le rire du roi."
La Cour se met en route pour Bordeaux, ville du mariage entre Louis XIII et Anne d'Autriche, infante d'Espagne, échangée à quatorze ans contre Elizabeth de France, fille d'Henri IV et future épouse du roi d'Espagne. Avec le roi mais sans Marie."Vous êtes le roi, vous pleurez, et je pars !" Ils ont le droit de s'écrire et ne s'en privent pas, chaque jour. Leurs coeurs s'enflamment. Ils auront droit à une trop brève rencontre à Saint Jean d'Angély.
Mazarin ne cède pas : le mariage d'un roi n'a rien à voir avec l'amour. Il menace de repartir en Italie avec ses nièces. Marie est même menacée d'être envoyée dans un couvent du Nouveau Monde. Certains historiens affirment qu'elle a rêvé d'être la "favorite" du roi à défaut d'être son épouse. Dans la tradition royale française instaurée par Charles VII avec sa "dame de Beauté", Agnès Sorel. Le livre ne le mentionne pas.
Sur la fin du voyage, Louis se conselera avec Olympe, soeur de Marie. Le mariage royal est repoussé, le voyage continue vers le Languedoc. Marie est contrainte de prier le roi de ne plus lui écrire.
Fouquet, chargé de trouver de l'argent pour financer ce voyage, n'est pas favorable à ce mariage, pour lui, "le devenir de la France, ce n'était pas les ors terni de l'Espagne, c'était l'Acadie, les Antilles, la Nouvelle-France". "Depuis le début du siècle, les dépenses de l'Etat avait quintuplé."
"Mazarin lui avait enseigné comme principe majeur l'art de dissimuler les faits gênants."
"Tel est le propre de la politique, où il faut savoir du jour au lendemain sourire aux pires ennemis."
21:26 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
03/10/2015
La vie amoureuse de nos rois, de Louis XIV à Louis XVI
Une histoire érotique de Versailles
Michel Vergé-Franceschi et Anna Moretti
éditions Payot
Le contenu ne correspond pas au titre alléchant.
Deux tiers du livre sont consacrés aux amours de Louis XIV qui a reconnu vingt et un enfants hors mariage.
Le château de Versailles a-t-il joué un rôle spécifique ?
Avant que la Cour ne s'y installe, il a abrité les amours du roi avec Louise de La Vallière. Pour ne pas peiner son épouse, d'un tempérament jaloux, le roi préférait alors la discrétion. Louise sera un peu plus tard la "reine" de plusieurs fêtes versaillaises, avant de prendre le voile sous le nom de "Louise de la Miséricorde".
Quand la Cour prend possession des lieux, il abrite, le roi, son épouse légitime, avec qui il termine chaque nuit pour complaire à son confesseur, la favorite, et quelques maîtresses. Cette promiscuité est une peu la spécificité érotique du château.
Un chapitre est consacré aux "orgies du Régent". Mais tout le monde sait que Philippe d'Orléans n'aimait pas Versailles et qu'il habitait dans son "Palais Royal" au cœur de Paris. La petite ville de Versailles s'est alors vidée de la moitié de ses habitants.
Le règne de Louis XV est marqué par une volupté, et des débauches, héritées du Régent. Qu'elles aient lieu à Versailles ou ailleurs ne change pas grand chose à l'histoire.
Le livre se termine avec Louis XVI qui n'était pas, en matière d'érotisme, le digne successeur de ses aïeux depuis Henri IV.
11:55 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : histoire
30/08/2015
La vie la plus triste qui se soit jamais vue ?
Charles Quint, l'indomptable
Lindsay Armstrong
éditions Flammarion
En ce temps là, la France était le pays le plus puissant d'Europe. Mais Charles VIII, Louis XII, et surtout François 1er puis Henri II se trouvèrent en rivalité dans ce domaine avec l'Empire, bientôt incarné par Carlos 1er, héritier des couronnes de Castille et d'Aragon, mais aussi de l'Autriche des Habsbourg, et des Pays-Bas bourguignons incluant l'Artois. Un véritable encerclement qui menace "de serrer le trop puissant royaume de France dans un étau".
Charles (15 ans) et François (21 ans) arrivent au pouvoir au même moment. Tous les deux tentent d'acheter la couronne du "Saint Empire romain de la nation germanique". Ils ne sont pas plus germaniques l'un que l'autre. Mais l'un dispose de l'argent de son Empire d'outre-atlantique, qui lui permettra de financer ses guerres pendant ses plus de quarante ans de règne. La démonstration de force de François amènera les électeurs à se prononcer pour Charles, "premier et dernier Empereur du vieux et du nouveau Monde".
Les prétextes des affrontements et guerres à répétition : Milan et Naples. Eventuellement le Duché de Bourgogne confisqué par Louis XI.
A Crépy, après 25 années de batailles et de morts, le roi de France renonce publiquement à l'Artois, les Flandres et Naples, Charles à toute revendication sur la Bourgogne.
La défaite française de Saint-Quentin, suivie du Traité de Cateau-Cambrésis, "marquera la fin des guerres d'Italie entre les Valois et les Habsbourg et la victoire posthume de Charles Quint sur François 1er et Henri II.
Comparses aux renversements d'alliances : Henri VIII et les Papes successifs. Sans parler de Soliman le Magnifique, allié, parfois gênant, de François.
Elevé dans ce qui est devenu la Belgique, Charles est francophone, passionné de l'histoire de ses ancêtres Duc de Bourgogne (il est l'arrière petit-fils de Charles le Téméraire, le petit-fils de Maximilian d'Autriche, qui s'était marié avec la dernière descendante du Duc de Bourgogne). On l'initie, avec beaucoup de difficultés, aux langues de ses futures royaumes : allemand, espagnol, italien.
Ne pouvant être partout à la fois, il sera rarement en Espagne, laissant ses royaumes sous la régence de son épouse, infante du Portugal. Mais il choisira d'y mourir.
Il sera plus souvent en Allemagne, essayant de trouver des compromis dans la controverse religieuse lancée par Martin Luther. Sur ce terrain, il n'aura guère plus de succès que François. Tous les deux tancés par les Papes successifs leur reprochant de ne pas en faire assez contre les hérétiques. Pendant ce temps là, Henri VIII...En France, les guerres de religions s'approchent. En Allemagne, les princes finiront par obtenir la liberté religieuse dans leurs Etats ("cuius regio, cuius religio"), tandis que dans les villes le principe de la coexistence triomphera.
Tous les Français connaissent 1515, Marignan. Pavie, dix ans plus tard, est moins connue. C'est la grande victoire de l'Empire. Le roi de France est fait prisonnier.
"Se sentant coupable, il est très attentif au traitement inhumain réservé aux Indiens. Il promulgue les lois interdisant l'esclavage."
Bruxelles et l'Espagne, "rencontre difficile entre deux mondes très distants, l'un mystique et tragique, l'autre terrien et ripailleur."
19:37 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
11/08/2015
La fin du Moyen-Âge
Le temps des Valois
Claude Gauvard
Professeur émérite d'histoire médiévale à la Sorbonne
éditions P.U.F.
Le temps des Valois, c'est le temps de la guerre "de 100 ans", de la peste noire, des famines. C'est la fin de la féodalité : les souverains sortent vainqueurs des affrontement contre l'aristocratie, avec l'aide de nobles plus modestes.
"Cette crise a tété le ferment du développement des institutions qui ont façonné le royaume de France". Après trois graves défaites, Crécy, Poitiers, Azincourt, la guerre ne se gagnera plus avec le "ban et l'arrière ban" féodal, mais avec l'artillerie, et avec une armée permanente au service exclusif du roi, payée par des impôts stabilisés, qui permettent de payer également les "fonctionnaires" qui assurent le fonctionnement de l'Etat. "La naissance de l'Etat moderne."
"Ce royaume de France est né en ce début du XIVe siècle." "L'attachement au royaume l'emporte sur l'attachement aux parents par le sang." "Existe-t-il un sentiment national ? Le devoir du peuple est d'obéir et de payer l'impôt. Dans cette société fortement hiérarchisée, chacun doit rester à sa place, ce qui tue dans l'oeuf tout développement du sentiment national."
"Le Moyen Âge, théoriquement, se termine en 1453, avec la prise de Constantinople par les Turcs, ou en 1492, avec la découverte du Nouveau Monde." Pour l'auteur, après la terrible Peste noire de 1348, rien ne sera plus comme avant. Comme d'autres historiens, elle montre qu'il n'y a pas de cloison entre Moyen Âge et Renaissance, l'influence italienne se manifestant avant même la fin de la guerre de Cent Ans.
"La guerre de Cent Ans est en partie née de la crise de la seigneurie qui avait vu ses revenus baisser." "Tout autant que la noblesse française, la noblesse anglaise, confrontée au même problème d'effondrement de ses revenus seigneuriaux, souhaite la guerre."
"La guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons n'est pas née de la faiblesse du pouvoir, comme cela est toujours écrit, mais au contraire de l'enjeu fort qu'il représente."
"D'une certaine façon, la guerre de Cent Ans est une lutte des Gascons contre les Bretons." A Poitiers, "Les combats voient s'affronter des Gascons et des Bretons contre d'autres Gascons et d'autres Bretons."
10:47 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire