Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/10/2017

Séparation de l'Eglise et de l'Etat

La Séparation de 1905

Les hommes et les lieux

sous la direction de Jean-Pierre Chantin et Daniel Moulinet

éditions ouvrières / éditions de l'Atelier

avec le concours du Centre National du Livre

 

Les maires du Narbonnais sont en colère contre l'évêque. Celui-ci interdit les concerts profanes dans les églises de son diocèse.

Les maires font valoir que ce sont les communes qui sont propriétaires des églises et qu'elles prennent en charge tous les frais d'entretien et de réparations. Mais ils ne sont que "nu-propriétaires". Les fidèles et le clergé en ont la pleine jouissance, bien que "sans droit juridique."

Ils considèrent que la Loi de 1905 es dépassée et devrait être revue.

Sauf que la Loi de Séparation n'avait pas prévu une telle situation. Les biens des Eglises devaient, sur proposition de Jean Jaurès, être dévolus à des associations cultuelles placées sous l'autorité de la hiérarchie religieuse.

Loi acceptée par les Protestants et les Juifs, mais refusée par le Pape.

Cet ouvrage, fruit d'un colloque organisé à Lyon à l'occasion du centenaire de la Loi de Séparation, et qui garde toute son actualité, explique clairement que c'est la loi du 2 janvier 1907 qui prend acte du refus de l'Eglise catholique et dispose, dans son article 5 qu'"à défaut d'associations cultuelles les édifices affectés à l'exercice du culte continueront à être laissés à la disposition des fidèles et des ministres du culte pour la pratique de leur religion." La Loi d'avril 1908 ouvrit la possibilité aux commune "d'engager les dépenses nécessaires pour l'entretien et la conservation des édifices du culte." Il s'agit d'un "transfert total des charges de l'utilisateur sur le propriétaire." "Celui qui profite n'est ni propriétaire ni locataire. Il jouit d'une concession d'usage, à titre exclusif et perpétuel. La Loi de décembre 1913 rend les communes explicitement responsable de la sécurité des lieux et des objets qui s'y trouvent.

Autres interventions lors du colloque reprises dans le livre : "la laïcisation de la mort", "les Protestants face à la Séparation", "les Juifs face à la Séparation", "l'application de la loi de Séparation Outre-Mer" (trop basée sur l'Eglise catholique, oubliant l'islam), et bien entendu "la révolte des Inventaires." qui n'était pas attendue. "Ce qui devait n'être qu'un épisode technique anodin de la Séparation est devenu l'un des psychodrames de l'histoire de France.

 

 

16:12 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

25/09/2017

Mieux comprendre l'Inde et le Pakistan

Les mondes  de l'Inde

Numéro spécial de l'Histoire

 

Une fois de plus, le passé permet de mieux comprendre le présent.

Le magazine l'Histoire propose un numéro très complet aux articles multiples avec de nombreuses illustrations.

L'Inde, plus grande démocratie du monde ne pourra l'être effectivement tant que le système des castes perdurera. Et il est encore très vivant dans le monde rural.

Comme le prouve l'actuel gouvernement nationaliste, la religion joue un rôle important, et le bouddhisme n'y a pas prospéré. "Nul n'est prophète en son pays..."

Envahie par les Moghols puis les Britanniques,  l'Inde a su garder ses spécificités au sein de l'ensemble de l'Océan "Indien".

 

 

08:41 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, inde

23/08/2017

Une histoire de France qui sort de l'ordinaire

Histoire mondiale de la France

sous la direction de Patrick Boucheron

éditions du Seuil

 

"Ce ne serait pas trop de l'histoire du monde pour expliquer la France." (Jules Michelet)

Mais,  contrairement à ce glorieux ancêtre, les auteurs ne considèrent pas cette "glorieuse patrie" comme "le pilote du vaisseau de l'humanité."

"Expliquer la France par le monde, une France qui s'explique avec le monde. La France n'existe pas séparément du monde."

Une façon innovante de parler de l'histoire de ce qui est devenu la France : 122 auteurs pour 146 dates. Presque tous des historiens universitaires, mais il y a également l'écrivain congolais Alain Mabanckou qui parle d'Aimé Césaire.

Comme le pointillisme en peinture, ces touches rassemblées composent un tableau attractif. "Tellement plus intéressante ainsi !".

Ne faut-il pas avoir, au préalable, un bonne notion de l'Histoire de France pour goûter cette histoire décalée et ces éclairages sur des points spécifiques de l'histoire mondiale de la France ?

 

Un livre qui se lit "au hasard des envies et des souvenirs."

 

08:38 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

16/07/2017

Les hommes de la liberté 4

La révolution qui lève

1785/1787

Claude Manceron

éditions Robert Laffont

 

Dans ce quatrième tome des "Hommes de la liberté", la fresque des années qui précèdent la Révolution, une place de choix est faite à l'affaire du "collier de la Reine", mal nommée puisque  ce collier n'a jamais été à  Marie-Antoinette, victime "de la calomnie qui fait depuis quelques années l'environnement de la Reine de France.""La Reine vient d'insulter toute misère en se faisant acheter par le Trésor royal le château de Saint-Cloud."

"Elle a rempli, croit-elle son contrat avec la France en lui donnant deux enfants mâles et elle ne peut quasiment plus supporter les rares nuits communes avec un Louis XVI écrasé de sommeil." "Elle a la maladresse de l'innocence."

Au centre d'"une des plus belles escroqueries de l'Histoire", le cardinal de Rohan, Grand Aumônier de France. "Cet âne mitré rêvait d'être nommé Premier des ministres, le prurit habituel à ceux qui ont tout : il ne leur reste que l'ambition pour unique appétit."

"Les bévues de Louis XVI ont réussi ce miracle de transformer en héros l'un des prélats les plus corrompus de France." "Peut-être le roi n'est-il pas trop fâché de cette rude leçon donnée à sa femme qui l'humiliait tant ?"

Treize des soixante et un chapitres  sont consacrés à l'affaire.

"La banqueroute, c'est leur cancer encore caché, mais rongeant de l'intérieur cet immense mécanisme du luxe délirant de la noblesse de cour, qui s'emballe à force d'emprunts ."

Le livre s'ouvre sur l'arrestation, pendant cinq jours,  de Beaumarchais qui a osé écrire, dans Les noces de Figaro, "qu'avez-vous fait pour avoir tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître et rien de plus !".

Dans le même esprit, Barère, futur grand de la Convention, écrit "Le mérite n'a pas besoin d'aïeux".

Autre grande affaire de cette marche vers la Révolution : ce que l'on nomme aujourd'hui les "mouvements sociaux", ces "manifestations des plus pauvres parmi les pauvres". A Lyon, "les compagnons n'arrivent plus à payer leur pain. Les ouvriers tisseurs désertent les ateliers. Rapidement , toute la fabrique lyonnaise est pratiquement en grève. Les maçons s'émeuvent à leur tour et délaissent les chantiers." Tout cela se terminera par un répression sanglante.

Le livre se conclu par la convocation par le roi, sur proposition de Calonne, son ministre des finances , d'une assemblée de 144 notables choisis par le roi. "Pour un notable convoqué, il va faire des dizaines de mécontents." "Pas un savant, pas un homme de lettres, pas un industriel, pas un avocat."

Dans son discours d'ouverture le roi propose "une répartition plus égale des impositions." La Révolution est en marche !

"A partir de l'été 1786 le trésor royal est au bord de la faillite. Les paiements commencent à s'arrêter, faute de numéraire dans les caisses. Emprunter ? Mais à qui ? "

 

16:37 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

26/06/2017

Officiers et espions en Asie centrale

Le grand jeu

Peter Hopkirk

éditions Nevicata

 

Le "grand jeu", c'est l'affrontement, direct ou indirect, essentiellement pendant la deuxième moitié du XIXe siècle,  entre l'Empire britannique de la reine Victoria et l'Empire russe tsariste,  en Asie centrale.

La Russie a des visées expansionniste. "Les Russes ont la peur permanente d'être encerclés, d'où une poussée constante vers l'est et le sud."

L'Angleterre veut protéger sa colonie indienne de tout risque d'invasion qui pourrait survenir, en particulier en passant par l'Afghanistan. Le Tibet et la Perse sont également des voies de passage.

"Lorsque la partie débuta, les frontières des deux empires étaient distantes de plus de trois mille kilomètres. Cent ans plus tard, moins de trente kilomètres les séparaient. "Les deux empires avaient atteint les limites de leur capacité d'expansion."

De jeunes officiers, rêvant de gloire, se lancèrent sur les chemins extrêmement dangereux avec le même but : dresser les cartes des passages possibles vers l'Inde.

Jusqu'au jour où le tsar Nicolas II, mal conseillé, se lança dans le rêve d'un empire russe en extrême-Orient. La guerre contre le Japon tourna à la déroute. Ce qui aurait du alerter les alliés de la Russie avant 1914. "La guerre avait pour toujours détruit le mythe de la supériorité de l'homme blanc sur les peuples d'Asie."

En ce début de XXe siècle, " c'était la puissance allemande que la Russie et la Grande-Bretagne redoutaient le plus."