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08/08/2008

Maurtanie : inévitable ?

Il y a un peu plus d'un an, je participais à l'observation des élections présidentielles en Mauritanie : les premières incontestables dans ce pays : rine à redire, sauf la différence de moyens.

 

Le candidat vainqueur avait reçu au deuxième tour le soutien de deux importants candidats du premier tour : un ancien gouverneur de la banque centrale, et surtout le candidat de la communauté noire des anciens esclaves.

Le principal opposant avait, avec réticences, reconnu sa défaite.

Un nouveau coup d'état militaire vient de mettre fin à cette expérience démocratique.

Le plus triste est que la seule manifestation a été pour soutenir le pouvoir en place.

Le peuple n'est pas descendu dans la rue pour soutenir le président qu'il avait élu.

Dérive autoritaire de sa part ? Peut-être, mais l'armée ne l'est-elle pas par nature?

Dans un système démocratique le contre pouvoir doit être le parlement et non l'armée.

Mais si la démocratie ne change rien aux conditions de vie du peuple, faut-il s'étonner de l'indifférence du peuple à l'égard de la démocratie ?

 

 

12:21 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

08/07/2008

Au Quartier général de la mission EUFOR Tchad

Visite du Quartier Général opérationnel de l'opération EUFOR Tchad/ république centrafricaine (Mont Valérien) Tous les membres du Quartier Général que nous avons rencontré étaient très occupés à préparer le rapport de "mi-mandat" que le Général Nash doit présenter au Conseil cette semaine. La première phase, celle du déploiement pour atteindre la "capacité opérationnelle initiale", est en train de se terminer alors que commence la saison des pluies qui rend les pistes impraticables. Le principal défi, jusqu'à présent, n'a pas été de faire face à des actions militaires,  mais d'assurer la logistique : 2.500 véhicules ou conteneurs à envoyer en utilisant 2.000 kms de pistes du port de Douala, au Cameroun, à Abeche, plaque tournante de l'Est du Tchad, et 850 kms de piste d'Abeche à la République centrafricaine. Aujourd'hui,  3.255 militaires de 25 pays sont opérationnels, pour assurer un environnement sécurisé, avec l'aide du centre satellitaire de l'UE (Tojeron) qui a également dressé des cartes détaillées. Le mandat de la mission est très clair : protéger les camps, mais ne pas y pénétrer. En leur périphérie, cela nécessite une grande coopération avec la mission de police de l'ONU (MINURCAT), les agences onusiennes,  comme l'UNHCR,  et les 77 ONG qui travaillent dans les camps. Les camps de déplacés internes sont plus vulnérables que les camps de réfugiés, et les actions du FED visent à  permettre leur retour.

 

Les problèmes de Droits de l'Homme, par exemple les enfants soldats,  sont renvoyés vers l'ONU. La mission EUFOR est présente pour protéger les camps et les humanitaires, mais il est évident pour les militaires que la Région connait des disfonctionnements structurels liés à l'absence d'Etats de Droits, et de la culture d'impunité pour ceux qui utilisent la violence à l'égard des populations. Officiellement la mission ne doit durer qu'un an, pour être remplacée par une mission de l'ONU. C'est la réponse que donne le Général Nash, en insistant sur le fait qu'il s'agit de la réponse officielle. Il est évident qu'il est peu probable que soient réglés d'ici là les problèmes entre le Soudan et le Tchad, ainsi que les problèmes du Darfour où le déploiement de la mission de l'ONU a pris beaucoup de retard.  Un remplacement, dans quelques mois,  de la mission européenne par des "casques bleus" supposerait que les moyens en soient donnés très rapidement à l'ONU.

 

07:49 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, afrique

27/06/2008

Zimbabwe

Trois réflexions à propos du Zimbabwe

 

 

 

1) Contrairement à ce que l ' on entend souvent, les politiques menées font une différence :

 

Il y a soixante ans la Birmanie était bien plus prospère que la Thaïlande, la Corée du Nord bien plus riche que celle du Sud...et, il y a encore 20 ans,  le Zimbabwe était un des pays les plus prospères d ' Afrique australe, donc du continent !

 

 

2) La situation politique est déprimante, et la situation économique est désespérée. Des milliers de Zimbabwéens s ' enfuient vers l ' Afrique du Sud...où ils sont victimes de réactions xénophobes parfois violentes,  jusqu ' à la mort.

 

Pas de camps de rétention, ni de charters : des trains de nuit cadenassés pour les renvoyer chez eux, vers leur désespoir.

 

 

3) Mugabe n ' a pas ruiné seulement son pays : il a également détruit la promesse illusoire du mécanisme de "surveillance par les pairs" promis par l ' Union africaine comme gage de bonne gouvernance,  au moment de la mise en place du NEPAD.

 

 

08:54 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique, zimbabwe

09/06/2008

difficiles accords de partenariat

IL FAUT TENIR COMPTE DES PRÉOCCUPATIONS DES Pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique DANS LES NÉGOCIATIONS SUR LES ACCORDS DE PARTENARIAT ECONOMIQUE

 

 

 

 

Les Accords de partenariat économique doivent être un instrument positif au service du développement et de l'intégration régionale des pays ACP.

 

 

Aucun pays ACP ne doit se retrouver dans une situation pire que celle qui prévalait avant la mise en oeuvre d'un accord de partenariat économique.

 

 

Les accords de partenariat économique doivent aider les pays ACP à s'intégrer progressivement dans l'économie mondiale selon leurs propres termes et à se développer de manière durable.

 

 

Or, certains pays ACP ont le sentiment qu'ils ne disposent d'aucune marge de manoeuvre dans les négociations.

 

 

Les Accords de partenariat économique ne doivent pas être négociés comme des accords de libre échange traditionnels.

 

 

Les ACP doivent avoir la possibilité d'exclure de ces accords les services, les questions de propriété intellectuelle et les sujets dits de Singapour (investissement, concurrence et marchés publics).

 

 

En revanche, il faudrait inclure dans ces accords des normes sur le développement durable, y compris le travail décent et les droits fondamentaux des travailleurs.

 

 

Tout comme le Parlement européen  les Parlements des pays ACP ont un rôle légitime dans la négociation, la ratification et le contrôle de ces accords.

 

07/06/2008

Sardines

Sardines Nuruddin Farah 10/18 n°3482 Nuruddin Farah est un des plus grands écrivains africains. Réfugié en Afrique du Sud, ses livres, en particulier celui-ci,  parlent de son pays natal,  la Somalie.

 

Ce second volet de son triptyque intitulé de façon explicite "Variations sur le thème d'une dictature africaine" est particulièrement consacré à la condition des femmes. Avec une conclusion implacable : si la dictature est possible, c'est parce qu'elle existe déjà au sein de la famille,  du clan,  de la société.

 

Dans leur condition, les femmes ne sont pas victimes seulement des hommes, mais également des plus traditionnalistes d'entre elles qui tiennent à faire subir à leurs petites filles les douleurs qu'elles ont vécues. Extraits : "Nous disons que nous sommes socialistes en public, ou quand nous sommes en présence de ceux qui ne savent pas que nous faisons semblant, que nous jouons. Aussitôt que le rideau retombe sur la scène, aussitôt que nous sommes seuls, le masque tombe et nous venons réclamer notre part du butin". "Quand un aigle s'envole triomphalement avec sa proie, il découvre que le ciel n'offre aucune place où se poser calmement pour dégarnir l'os de la chair". "Il faut sur imprimer le motif tribal sur la tapisserie de la politique africaine". "La stratégie reste la même : affame et règne". "Nous avons vu les échecs d'un impérialiste nationaliste (Nasser) et d'un impérialiste tribaliste (Kenyatta)". "Dans ce siècle, l'Africain est un invité, que ce soit en Afrique ou ailleurs". "La tradition nomade est bien moins rigide, en général, que le comportement institutionnalisé de la tradition arabe". "S'il avait un esprit aussi faible, c'était parce qu'il n'avait pas grandi avec un père fort à dépasser ou à imiter." "Elle déchira le dessin en morceaux pas plus grands que des larmes" "Chaque viol est politique : les puissants violent les faibles". "La femme ne doit pas prendre plaisir à l'extraordinaire exhibitionnisme extraverti de ces Européennes qui, ayant traqué le soleil jusque dans son séjour d'été, se baignent vêtues seulement de leur sueur triomphale." "Si elles sont bonnes musulmanes, elles vont au ciel, où Allah leur assignera leur tâche habituelle : celle de servir les hommes". "Comme toujours, il y avait une discrimination à l'encontre des filles : elles étaient enterrées à l'extérieur du cimetière familial. La plupart d'entre elles n'avaient pas de pierre pour marquer leur tombe". "Une femme, comme tous les êtres inférieurs, doit être laissée dans le doute" (Faut-il préciser que dans le livre ces affirmations ne sont avancées que pour être dénoncées et combattues ?) "La bonne écriture est subversive, la mauvaise ne l'est pas. La bonne écriture, c'est comme une bombe : ça explose à la face du lecteur". Citation :  "Dans une ville affamée, il y a toujours un parfum de nourriture dans l'air" Malcom Muggeridge

07:47 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, afrique