Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/12/2009

Un pays uni et en mouvement

"Un Pays uni et en mouvement", tel est le slogan qui s'affiche massivement en Angola.

Moins de 10 ans après la fin de la guerre dont les civils étaient les victimes, cette volonté d'unité n'est pas surprenante. Mais comment unir cette Nation enfin réconciliée ? Par le foot, bien entendu ! Le compte à rebours est commencé : dans à peine plus d'un mois commencera ici la "Coupe d'Afrique des Nations", et les stades ont été rénovés en conséquence.

Mais tout n'est pas réglé et les esprits risquent de s'échauffer parmi les sportifs, les dirigeants et les supporters...sans que le foot n'ait rien à y voir.

4 heures ont été nécessaires entre le moment où l'avion a atteri et le moment où j'ai pu entrer dans ma chambre. Tous les collègues participant à la même réunion ont subi le même traitement, bien qu'arrivant à des heures différentes, du fait des lenteurs bureaucratiques.

Autre problème : il n'y a pas de taxi dans ce pays ! Pour se déplacer, tout le monde est, et sera pendant la Coupe d'Afrique, tributaire des transports "organisés". Une attende d'une demi-heure sur l'horaire prévu est un moindre mal : au moins il y a un bus et, à la fin, enfin, il part.

Les rues sont totalement embouteillées, et les voitures, surtout japonaises et coréennes,  ne sont pas des "poubelles". Il va être difficile de circuler pendant la Coupe, les soirs de matchs.

A part ces désagréments, le pays est réellement en développement. Je n'y étais pas revenu depuis la mort de Savimbi. Les immeubles poussent comme des champigons (début des travaux à 6 heures : c'est ce que le Africains appellent "l'esclavagisme chinois", et pas besoin de réveil à l'hotel !).

Je profite de l'occasion pour saluer, depuis l'Angola,  toutes celles et tous ceux qui, en novembre, ont rendu 2.410 visites à ce modeste blog.

08:32 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

02/12/2009

et maintenant l'Angola !

Résumé succinct de l'Histoire récente de l'Angola

 

 

Les tentatives indépendantistes des années 1920 ont été brisées par la dictature de Salazar.

 

Plusieurs centaines de milliers de Portugais vivaient en Angola, attirés par des richesses agricoles et minières exceptionnelles.

 

1957 = Création du Front National de Libération de l'Angola (FNLA)

1962 = Fondation du Mouvement Populaire de Libération de l'Angola (MPLA, actuellement au pouvoir, et membre de l'Internationale Socialiste)

1966 : Scission du FNLA = naissance de l'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola (UNITA) dirigée par Jonas Savimbi. (Réunification en 2004)

 

1974 = La "Révolution des œillets" à Lisbonne ouvre la voie de l'indépendance.

 

1975 = Proclamation de l'indépendance

 

Les trois mouvements de libération se combattent. Le FNLA est soutenu par le Zaïre de Mobutu,  et certains pays occidentaux. L'UNITA bénéficie du soutien, y compris militaire,  de l'Afrique du Sud (y compris l'envoi de commandos de sabotage des installations pétrolières) et de la Namibie (au temps du régime d'apartheid), ainsi que du soutien convergent des USA (y compris livraisons de missiles) et de la Chine.  Le MPLA peut compter sur l'aide de l'URSS (matériel militaire et jusqu'à 1.500 "conseillers"), de la RDA (jusqu'à 2.500 "conseillers"),  et de soldats cubains,  de 1976 à 1988 qui surveillent, en particulier,  l'enclave de Cabinda, riche en pétrole.

Savimbi est reçu au Parlement européen, à Strasbourg,  en 1986.

En plus des aides extérieures, l'UNITA se finance par l'exploitation des diamants et le MPLA par celle du pétrole.

 

Avec la disparition du communisme en Europe de l'Est les USA éprouveront moins le besoin de s'opposer au MPLA au pouvoir et plus l'envie de défendre leurs intérêts pétroliers, alors que les annonces de nouvelles importantes découvertes de gisements se succèdent.

La disparition du régime d'apartheid sud-africain, l'indépendance de la Namibie, la disparition de gouvernement amis à Brazzaville et à Kinshasa, affaiblissent également sensiblement l'UNITA.

Le MPLA, comme l'ANC et la SWAPO,  demande alors son adhésion à l'Internationale Socialiste.

 

1991 = cessez-le-feu,  et accord de paix négocié par un secrétaire d'Etat portugais nommé José Manuel Durao Barroso ; opération de l'ONU ; mise en place d'un comité tripartite USA/ Russie/ Portugal ; préparation d'élections libres. Le Président Dos Santos annonce la restitution de tous les biens ecclésiastiques saisis depuis l'indépendance.

 

1992 = élections,  présidentielle et législatives, déclarées "libres et justes" par les observateurs de l'ONU. Entre les deux tours de l'élection présidentielle, Savimbi refuse les résultats et reprend la lutte armée. Le deuxième tour n'aura jamais lieu, mais la communauté internationale, y compris les Etats-Unis,  reconnaît comme légitimes le Président, le Parlement et le gouvernement angolais issus des élections.

 

1994 = nouvel accord de paix, signé à Lusaka, accepté par une fraction de l'UNITA.

 

1997 = les députés de l'UNITA, élus en 1992, acceptent de siéger au Parlement. Des membres de l'UNITA entrent au gouvernement d'"unité et de réconciliation nationale"

Le Conseil de sécurité de l'ONU est incapable de faire appliquer les sanctions votées contre Savimbi, déclaré "criminel de guerre" par la SADC.

 

 

Les combats entre l'UNITA, qui contrôlera jusqu'à 1/3 du pays,  et le MPLA ne cesseront qu'avec la mort de Savimbi en 2002.

L'armée gouvernementale peut alors concentrer ses forces contre les indépendantistes de Cabinda, qui ne bénéficient plus de l'aide congolaise.  Le gouvernement refuse toute idée de référendum d'autodétermination.

 

Cette guerre interne,  de presque trente ans, aura fait des dizaines de milliers de morts (l'ONU a parlé de 1.000 morts par jour), les populations soumises au pillage, à l'enrôlement forcé, à la terreur, plus de quatre million de déplacés (jusqu'à 1/3 de la population affectée à un moment ou un autre), et 450.000 réfugiés dans les pays voisins,  dépendants de l'aide humanitaire,   une destruction quasi totale des infrastructures, une désorganisation complète de l'économie et de la société.

La présence de milliers de mines antipersonnel empêchait l'exploitation de l'énorme potentiel agricole.

 

Pour réaliser la reconstruction,  le gouvernement a emprunté des milliards, gagés sur le pétrole,  y compris aux banques américaines, européennes et chinoises.

La croissance économique, entre 15 et 30% par an depuis dix ans,  est directement liée aux fluctuations du prix du pétrole.

Les revenus du diamant se sont plus accaparés par l'UNITA.

Les investissements étrangers sont nombreux dans de nombreux secteurs.

Des accusations de corruption sont portées contre les dirigeants angolais, en particulier contre le Président et son entourage, en raison de l'opacité des comptes publics. "Transparency International" classe l'Angola comme un des pays les plus corrompus au monde. Le Président a lancé comme mot d'ordre pour le prochain Congrès du parti "tolérance zéro contre la corruption", proposant une autocritique collective.

Afin de resserrer les liens avec les USA, le gouvernement angolais a soutenu la guerre en Irak et signé un accord de coopération militaire.

 

Des centaines de milliers d'Angolais vivent encore de l'aide humanitaire internationale.

Les ONG "Human Rights Watch" et "SOS Habitat" ont dénoncé les opérations d'expulsions, sans relogement,  de milliers d'habitants pauvres de Luanda. 3.000 "maisons" ont ainsi été détruites pour faire place à des projets gouvernementaux.

 

2008 : Après un recensement électoral étalé sur dix mois, premières élections législatives depuis 1992, sous observation internationale : le MPLA remporte 81% des suffrages et 191 des 220 sièges, l'UNITA 10% et 16 sièges. Tout le monde reconnaît les résultats, malgré les critiques concernant le manque de liberté de la presse (un journaliste, Mr Lello, a même été emprisonné). Le MPLA a clairement touché "les dividendes de la paix", même si, en son sein, d'anciens hauts responsables du parti critiquent l'absence de démocratie interne.

 Les prochaines élections législatives auront lieu en 2012, et, probablement en même temps, se tiendra, enfin,  l'élection présidentielle. Dos Santos est Président depuis 1979.

08:45 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

03/11/2009

les élections peuvent bien se passer en Afrique

Mozambique : la guerre est finie !

 

 

Comme trop de pays africains, le Mozambique a connu au moment de son indépendance une guerre civile meurtrière.

Les élections qui viennent d'avoir lieu, incontestées probablement car non contestables, viennent de marquer la défaite de l'ancienne guérilla RENAMO, qui s'est d'ailleurs divisée à l'occasion du scrutin.

La victoire du Président reconduit, Armando Guebuza,  est également un peu celle de son prédécesseur, le Président Chissano qui, après deux mandats, et au plus haut de sa popularité avait su renoncer au pouvoir. Il a également été récompensé par un prix international pour sa "bonne gouvernance".

Le défi aujourd'hui pour le Mozambique est de poursuivre son développement sans tomber complètement dans le giron de son puissant voisin sud-africain...

 

17:20 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

29/09/2009

Sommet Amérique du Sud / Afrique

ASA

 

Amérique du Sud / Afrique

Après Abuja en 2006, le deuxième Sommet se tenait sur une île vénézuélienne.

Pas frand chose dans la presse, rien à la télé, et pourtant un évènement important : le renforcement des relations Sud/ Sud. Des "Suds" qui voudraient vivre mieux, et pour cela souhaitent un monde plus juste. 

 

66 pays représentés, dont trente chefs d'Etats (dont Afrique du Sud, Zimbabwe, RDC...).

 

Chavez veut se faire une place alors que le Président brésilien Lula, initiateur du rapprochement de l'Amérique latine avec l'Afrique,  est passé de la théorie à la pratique (les échanges entre le Brésil et l'Afrique ont triplé en cinq ans). Lula a reçu le "prix Houphouët-Boigny pour la paix" en juillet dernier.

 

Au menu : une "révolution verte" (et la demande d'ouverture des marchés agricoles européens), la coopération énergétique (8 accords énergétiques, dont un réseau de raffineries), les infrastructures, la lutte contre la pauvreté, la lutte contre le trafic de drogue,  une "Banque du Sud" pour "contrer" le FMI et la Banque Mondiale, avec la perspective d'une monnaie unique, une "Alliance atlantique du sud", pour s'opposer à l'OTAN...

 

Décision concrète : création d'un secrétariat (à la charge du Venezuela)

 

 

Le prochain Sommet est prévu en 2011 en Lybie.

 

 

"La crédibilité de la coopération Sud/Sud est en jeu" (Jean Ping, Président de la Commission de l'Union africaine)

 

"En Amérique latine, il existe une brèche scandaleuse entre les nantis et les plus pauvres. La situation est la même en Afrique". (Fernando Lugo, Président du Paraguay)

 

"30% des votes de l'ONU sont représentés ici : nous pouvons former un bloc influent pour changer l'ordre mondial terriblement injuste" (Rafael Correa, Président de l'Equateur).

 

10/08/2009

voyages africains

Le Président Obama est allé au Ghana, pays choisi comme symbole de l'altenance politique démocratique.

Le ministre français de la "coopération" vient de se rendre en Afrique, dans deux pays, également symboliques :

en Mauritanie : où un coup d'Etat s'était déroulé l'année dernière (j'y avais observé les élections il y a deux ans) ; l'Union africaine, et l'Union européenne, dont la France, avaient fait semblant d'être fâchées ; les militaires ont fait semblant d'organiser des élections ; le ministre français est allé les  féliciter ; le Président de la commission électorale, mis en place à la veille du scrutin a démissionné pour ne pas cautionner les résultats ; aucune importance... 

en Guiné : là aussi un coup d'Etat. Facile d'imaginer que le ministre a demandé aux militaires de faire semblant, eux aussi, d'organiser des élections dès qu'ils seront certains de les gagner.

Sarkozy n'est pas Obama...

09:00 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : afrique