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13/09/2015

Son seul amant est son royaume

Elisabeth Tudor

Nicolas Juncker

éditions Glénat, collection 13étrange

 

Bâtarde, fille d'Anne Boleyn, deuxième épouse d'Henri VIII qui l'a fait décapiter pour adultère.

Après la disparition de son demi-frère Edouard VI, et de sa demi-soeur Marie "la sanglante" qui ont régné avant elle, elle est la dernière des Tudor à pouvoir monter sur le trône. A part sa cousine Marie Stuart qui descend, elle aussi, d'Henri VII, dont la fille Marguerite s'est mariée avec le roi d'Ecosse.

"C'est par la Providence que cette couronne est venue sur ma tête. C'est par ma volonté qu'elle y restera."

L'opposition avec Marie Stuart se fait sur fond de guerre de religions : papistes, soutenus par l'Espagne et la France,  contre anglicans.

"Plusieurs fois Marie Tudor, sa demi-soeur, proposa à Elisabeth de se marier à quelque prince étranger...en échange de sa liberté."

Comme à Marie Stuart, on lui reprochera de rester sans mari.

Avec le livre sur Marie Stuart, un diptyque en miroir croisé.

Avec la même conclusion historique : Elisabeth élimine Marie, mais c'est le fils de celle-ci qui montera sur le trône...

08:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

09/09/2015

L'âge d'or de la BD belge

La collection du musée des beaux-arts de Liège

Centre Wallonie-Bruxelles de Paris

(en face de Centre Pompidou)

Jusqu'au 4 octobre

 

Une centaine de planches originales, de l'immédiat après guerre à la fin des années septante.

Les plus grands : Hergé, Jacobs, Peyo, Franquin, Morris, etc. Une saine émulation entre ceux qui publient dans Tintin et ceux de Spirou.

J'ai particulièrement aimé les planches successives montrant le processus d'élaboration, depuis les esquisses jusqu'à la planche éditée.

Les agrandissements permettent de constater qu'il s'agit de véritables œuvres d'art, avec un dessin qui raconte une histoire autant que les "bulles" qui vont avec.

15:10 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, expo

08/08/2015

Pennac + Cestac = duo gagnant !

Un amour exemplaire

Florence Cestac et Daniel Pennac

éditions Dargaud

 

Daniel Pennac raconte magnifiquement une histoire d'amour exceptionnelle, qui transgresse les barrières sociales, sans être mièvre,  et Florence Cestac la dessine avec son talent et son humour habituels.

J'ai découvert Florence Cestac avec son album "Le démon de midi" que j'ai trouvé irrésistible. Je me souviens d'un autre sur la ménopause . J'étais moins concerné, mais c'était drôle quand même.

Daniel Pennac est un auteur reconnu et prolixe, y compris pour la jeunesse. Prix du livre Inter ("La petite marchande de prose") et prix Renaudot ("Chagrin d'école"). Dans cet album, il montre toutes ses capacités d'imagination. Il avait déjà travaillé dans la BD avec deux albums de Lucky Luke.

Le résultat de l'addition de ces deux talents est un album jubilatoire, à lire et à relire.

 

"Un amour c'est comme un chien, faut le sortir souvent, sinon ça s'attaque aux pantoufles !"

 

 

 

20:47 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

29/07/2015

En Algérie, sur les traces familiales

L'Algérie, c'est beau comme l'Amérique

Olivia Burton et Mahi Grand

éditions Steinkis

 

Olivia est issue d'une famille "pied-noir". Son enfance et son adolescence ont été bercé de récits pleins de nostalgie d'un pays qu'elle ne connait pas. A la mort de sa grand-mère, elle retrouve le récit, qui lui est destiné, de ses cinquante années vécues "làs-bas".

Elle décide donc d'y aller. Non seulement à Alger, mais aussi dans les Aurès où se trouvait la ferme de 1.000 hectares de son grand-père, "parti de rien". Des histoires dignes de la conquête de l'Ouest américain.

Elle va "enfin, voir !". Et cela donne ce très bel album, bien raconté et bien dessiné, qui évoque l'histoire contemporaine, le décalage entre la mémoire idéalisée et la réalité,  et la beauté de paysages arides.

 

"Ils sont nés ici, ils ont grandi ici, ils ont aimé ce pays. A leur façon, ils sont Algériens." 

"Quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens"

19/07/2015

Mémoires d'Arméniens

Le fantôme arménien

Reportage de Laure Marchand, Guillaume Perrier, Thomas Azuelos

Dessin et couleur de Thomas Azuélos

éditions Futuropolis

 

Il y a un siècle,  plus de deux millions d'Arméniens vivaient dans les provinces de l'est de l'empire ottoman. La fin du XIXe siècle avait marqué l'intensification des persécutions et le début de massacres de masse. Pendant la première guerre mondiale, le gouvernement nationaliste "Jeune Turc" s'en est pris aux minorités, donc aux Arméniens.

En 1915, il y a donc un siècle, les Arméniens, à commencer par les notables, sont "jetés sur les routes, massacrés ou contraints à marcher jusqu'aux déserts de Mésopotamie, véritables mouroirs à ciel ouvert. Leurs biens sont systématiquement confisqués." "Mort progressive par épuisement, maladie puis liquidation par des escadrons de la mort lors de la longue marche en direction du désert syrien. Très peu y parviendront." "Le massacre est systématique". N'est-ce pas ce que l'on appelle un génocide ?

Le berceau historique des Arméniens est vidé de sa population. "Plus de la moitié est exterminée (entre un million et un million et demi) . La majorité des survivants est contrainte à l'exil." "Sans retour possible était inscrit sur leur passeport ottoman à leur départ. Ceux qui sont restés "se sont convertis pour survivre et ont vécu cachés, occultant leur culture, leur langue." "En Turquie, il fallait s'assimiler ou mourir." Leurs petits-enfants refont surface aujourd'hui.Mais leur agitation politique ne fait pas l'unanimité "dans une communauté pour qui le silence a toujours été la meilleure protection." "Abandonnées, les églises ont été livrées aux pillards. Il n'y a plus que des ruines."

Un photographe français, d'origine arménienne, a organisé, avec l'aide d'autorités locales, une exposition avec les photos d'identité de 99 de ces survivants, prise quand ils ont débarqué à Marseille, où l'accueil fut parfois rude ("Arménien, tête de chien, mange ta soupe et dis plus rien"). "Les photos étaient épinglées au niveau du coeur."

Ses compagnons de voyage ont longtemps hésité avant de se décider à se rendre sur la terre de leurs ancêtres , dans la Turquie de bourreaux.

"En 1915 les Kurdes ont collaboré avec les autorités ottomanes. Certaines tribus ont été le bras armé des génocidaires dans les régions où les peuples arménien et kurde vivaient côte à côte." "Les kurdes prennent peu à peu conscience de ce qu'ils ont fait aux Arméniens. Dans une région où les descendants des bourreaux et des victimes vivent ensemble, dans des villages où les familles sont liées, où tout le monde se connaît, les histoires de sauvetage sont nécessaires." Comme pour les Juifs, il y a eu des "Justes" qui ont sauvé des Arméniens du massacre. Les fonctionnaires dissidents furent tués.

 

Un très bel album, très émouvant , même pour qui n'a pas d'ascendant arménien.

 

16:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, arménie