15/06/2020
Je présume...
Livingstone
Scénario : Rodolphe
Dessin : Paul Teng
Couleur : Céline Labriet
Dossier historique : Christian Clot
Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées
Le Monde / Glénat / Fayard
Fin du XIXe siècle : le docteur évangélisateur David Livingstone est un des Anglais les plus célèbres de son temps, avec Darwin et Dickens. Il a été le premier Européen a traverser l'Afrique d'Ouest en Est, découvrant le désert du Kalahari, le fleuve Zambèze et d'immenses chutes auxquelles il donnera le nom de la Reine Victoria.
Son but premier est l'évangélisation, mais il liste les matières premières et les éventuelles voies commerciales. Explorant les fleuves, en particulier le Zambèze pour voir s'ils sont navigables.
Il ne cache pas son dégoût pour les trafiquants d'esclaves arabes. Un jour, impuissant, il les voit massacrer des centaines de villageois, y compris femmes et enfants.
Cherchant obstinément la source du Nil, il repart en exploration vers le lac Tanganyika. Et il disparait !
Le "New York Herald", journal à sensations, finance l'expédition de deux cent hommes de son journaliste Stanley pour le retrouver, ce qu'il fait, afin de relancer les ventes du journal.
Des retours en arrière permettent de mieux comprendre Livingstone, au travail à 9 ans dans une filature, mais assoiffé de connaissances et donc acharné dans ses études du soir, jusqu'à ses diplômes de médecin et de pasteur, et son ordination de missionnaire.
A 60 ans, il succombe de la dysenterie. Son corps, embaumé, est ramené vers la cote Est. Le périple dure 7 mois. Il est inhumé, lors de funérailles nationales, dans la nef centrale de Westminster, aux côtés des rois de son pays.
16:00 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, afrique, histoire
23/05/2020
Lublin 1938/1944
Au nom de l'enquête
Marcin Wronski
Actes noirs / Actes Sud
Lublin, au sud-est de Varsovie, sur la route vers l'Ukraine.
En 1938, une jeune femme est violée puis étranglée.De mystérieuses sécrétions maculent le corps de la victime. Le commissaire Zyga Maciejewski enquête. L'année suivante, même chose, alors que l'armée allemande envahit la Pologne. "Au nom de l'enquête", Zyga accepte d'être intégrée à la fameuse Kripo, la police criminelle allemande, bien connue des lecteurs de Philip Kerr. N'étant un "collabo" que pour des raisons de recherche d'un criminel, Zyga est recruté par la résistance, ce qui contrebalance son appartenance à la police allemande.
Zyga est obsédé par ces meurtres. D'autres identiques suivront. Pour Zyga, ils occultent les milliers de morts causés par les nazis, en particulier l'extermination du ghetto, et les morts du camp de concentration de Majdanck. Avec les nazis, le crime est dans l'ordre des choses.
En 1944, ce sont les troupes soviétiques qui bombardent Lublin puis s'installent dans la ville, ce qui n'empêchent pas Zyga de se concentrer sur la recherche de son tueur en série. Enfin avec succès.
17:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, histoire
20/05/2020
Salomon, maître des djinns
Soliman le Magnifique
scénario : Clothilde Bruneau, Esteban Mathieu
historien : Julien Loiseau (maître de conférences en histoire de l'islam)
dessin : Cristi Pacurariu
couleurs : Andrea Meloni, Mad5 Factory
Le Monde / Glénat / Fayard
Il n'y a qu'un seul Dieu, il ne peut donc y avoir qu'un seul Empereur. Soliman n'a jamais reconnu Charles Quint comme empereur romano-germanique. Soliman a bénéficié de la faveur des armes, en particulier de l'artillerie la plus puissante de son temps, grâce aux innovations de ses artilleurs francs, et donc de la main de Dieu.
A la tête d'un Empire allant de Buda à La Mecque ainsi que le Yémen, et de Tunis à Bagdad, il avait pour concurrents les Habsbourg, ainsi que le Shah d'Iran.
Il conduisit en personne dix expéditions en Europe et trois en Asie. Avec deux échecs : Vienne et Malte.
A la tête de ses troupes à plus de 70 ans, afin d'éviter d'être évincé par son fils le plus populaire au sein de l'armée, il n'a pas hésité à le faire exécuter, ainsi que les jeunes enfants de ce dernier.
Les Balkans ne cessèrent de former le coeur de l'Empire ottoman.
"Le canon de la loi doit toujours succéder au fracas des armes."
08:05 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
18/05/2020
Une famille puissante, mais déchirée
L'Empire des Plantagenêt
1154 / 1224
Martin Aurell
éditions Perrin
De par son mariage avec Aliénor d'Aquitaine, Henri II Plantagenêt se trouve à la tête d'un "empire" qui va de l'Ecosse aux Pyrénées, de l'Irlande au Limousin. Mais pour ses fiefs continentaux Henri doit l'hommage au roi de France.
Pour tenter de contrôler ce vaste espace disparate, Henri II instaure une organisation bureaucratique en s'appuyant sur des clercs cultivés et des chevaliers lettrés. "La promotion par les études est monnaie courante." Le multiculturalisme implique le multilinguisme. Henri II ne maîtrise pas l'anglo-saxon, mais maîtrise le latin et fait preuve d'une vraie curiosité intellectuelle. Richard Coeur de Lion, comme une grande partie de la Cour, pratique la poésie occitane.
"Le népotisme et le clientélisme sont alors les moyens les plus sûrs de promotion politique"
Le roi est condamné au nomatisme. C'est un perpétuel cavalier. En 34 années de règne, Henri II a traversé 28 fois la Manche. Il demeure plus souvent en Normandie qu'en Angleterre. Jean sans Terre restera reclus dans ses palais.
"Plantagenêt" ne deviendra un patronyme qu'au XVe siècle. "Plantagenêt" était le sobriquet de Geoffroy le bel, Comte d'Anjou, marié à Mathilde (petite fille de Guillaume le Conquérant), père d'Henri II. Sobriquet qui renvoie à son goût pour les bois et les forêts en raison de sa passion cynégétique. "Le fondateur de la dynastie Pantagenêt apparait comme un jeune désargenté qui s'est fait un nom dans l'aristocratie par ses hauts faits d'armes et qui, en épousant une riche héritière, a trouvé la fortune nécessaire à son installation."
Henri II est obligé de reconnaître l'hérédité des fiefs de l'aristocratie. En échange il fait accepter le caractère héréditaire de la royauté.
L'aristocratie se révolte régulièrement, en particulier contre la lourde fiscalité imposée pour payer les mercenaires qui font les guerres. "A la fin du XIIe siècle, dans le milieu aristocratique, les armes sont souvent l'aboutissement naturel de tout conflit." "Les guerres sont toujours psychologiques : elles se gagnent autant dans l'imaginaire collectif que sur le champ de bataille." "Le mercenariat est à la guerre chevaleresque ce que la prostitution est à l'amour courtois" (Bertrand de Born)
Les succès de Philippe Auguste se multiplient jusqu'à la conquête de la Normandie, de l'Anjou et de la Touraine qui échappent à jamais au roi d'Angleterre.
"L'impopularité de Jean sans Terre parmi ses nobles est pour beaucoup dans la perte de la Normandie" Après la défaite de Bouvines, une révolte généralisée impose à Jean sans Terre, la "Grande Charte qui limite les pouvoirs royaux et pose les bases du parlementarisme anglais. "L'échec final de Jean sans Terre face aux Capétiens trouve sa cause principale dans la mésentente pathétique des Angevins". "L'harmonie est trop souvent l'exception dans les maisons princières".
Martin Aurell est professeur d'histoire du Moyen-âge à Poitiers, université réputée pour sa tradition de recherches sur les Plantagenêt.
08:32 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
11/05/2020
Cadfael se dévoile
Le capuchon du moine
Ellis Peters
10/18 n°1993
Maître Bonel meurt en plein repas, en dégustant une succulente perdrix offerte par le prieur du couvent, faisant office d'abbé, en l'absence de celui-ci.
Le poison foudroyant est l'aconit, appelé familièrement "capuchon du moine". Il sort du laboratoire du Frère Catfael, herboriste du couvent. Il a été préparé pour un usage uniquement et strictement externe.
A qui profite le crime ? Les héritiers possibles sont les premiers soupçonnés. En particulier le jeune beau fils désigné héritier dans un premier testament. Il fait un coupable idéal pour le sergent des gens d'armes de la ville.
Mais Cadfael n'y croit pas et va plus loin dans les investigations, malgré les obstacles dressés par le faisant fonction d'abbé à qui il doit obéissance.
Tout sera bien car tout se terminera bien.
Ellis Peters, de son vrai nom Edith Pargeter, décédée en 1995, nous a laissé 21 volumes des enquêtes du Frère bénédictin Cadfael, et 10/18 a l'excellente idée de les réimprimer périodiquement.
L'enquête se déroule à la limite de l'Angleterre et du Pays de Galles, au XIIe siècle alors que s'éloigne la guerre entre les troupes du roi Etienne (Stephen) et les partisans de l'impératrice Mathilde. Tous deux ayant pour grand-père Guillaume le Conquérant. Mathilde est "impératrice" car veuve de l'empereur romano-germanique Henri V. Etienne a été reconnu roi d'Angleterre par le pape qui le soutient.
16:41 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : polar, histoire