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03/07/2020

Pas si noir

Richesse oblige

Hannelore Cayre

éditions Métailié / Noir

 

Deux histoires qui ne restent pas longtemps parallèles puisqu'elles sont issues du même arbre généalogique.

 Auguste de Rigny, 20 ans en 1870. En 1870, le service militaire se fait par tirage au sort. Auguste tire un mauvais numéro. Il devrait partir à l'armée alors que la guerre se profile entre Napoléon III et la Prusse. Mais le système est clément pour les riches qui peuvent payer un remplaçant pour partir à la place de leur rejeton. Sauf qu'en ces circonstances, il est de plus en plus difficile de trouver des volontaires, même en les payant bien. Auguste est d'une famille riche, mais il a des scrupules. Etudiant, il a lu Marx et quelques autres. "La question de l'achat d'un homme, paradoxe insurmontable pour un socialiste."

"Les Communards ont foutu le feu à tout l'état civil parisien stocké à l'Hôtel de Ville depuis le XVIe siècle ; un geste politique pour faire table rase des filiations bourgeoises et de l'hérédité."

Les scrupules d'Auguste l'amène à reconnaitre pour sien l'enfant conçu par son remplaçant avant de partir se faire tuer au combat. C'est de cette branche , un peu marginale, qu'est issue Blanche de Rigny, la véritable héroïne du roman. Elle s'efforce, avec succès, de reconstituer l'arbre généalogique.

C'est drôle, c'est enlevé, comme l'était "La Daronne" de la même Hannelore Cayre, prix du "polar européen", sorti en film avec Isabelle Huppert...en mars de cette année ! Auparavant Hannelore Cayre avait écrit "Commis d'office", en 2004, adapté au cinéma en 2009.

Roman drôle avec un fond social, sociologique, historique, politique, économique, inspiré du livre de Thomas Piketty " le capital au XXIe siècle".

 

"Le genre humain est partagé entre les hommes qui raisonnent et les hommes qui croient." (Condorcet)

"Un peuple instruit est un peuple ingouvernable" (Adolphe Thiers)

"Le peuple accepte tous les tyrans pourvu qu'on lui laisse le museau dans la gamelle"

"Ne te fais pas tuer, lâche héroïque quand il y a encore du bien à faire ; quand à coté de la patrie ne deuil, il y a la révolution en marche" (Jules Vallès, pendant la "semaine sanglante" de la Commune  de Paris)

 

08:52 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, histoire

15/06/2020

Je présume...

Livingstone

Scénario : Rodolphe

Dessin : Paul Teng

Couleur : Céline Labriet

Dossier historique : Christian Clot

Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées

Le Monde / Glénat / Fayard

 

Fin du XIXe siècle : le docteur évangélisateur David Livingstone est un des Anglais les plus célèbres de son temps, avec Darwin et Dickens. Il a été le premier Européen a traverser l'Afrique d'Ouest en Est, découvrant le désert du Kalahari, le fleuve Zambèze et d'immenses chutes auxquelles il donnera le nom de la Reine Victoria.

Son but premier est l'évangélisation, mais il liste les matières premières et les éventuelles voies commerciales. Explorant les fleuves, en particulier le Zambèze pour voir s'ils sont navigables.

Il ne cache pas son dégoût pour les trafiquants d'esclaves arabes. Un jour, impuissant,  il les voit massacrer des centaines de villageois, y compris femmes et enfants.

Cherchant obstinément la source du Nil, il repart en exploration vers le lac Tanganyika. Et il disparait !

Le "New York Herald", journal à sensations,  finance l'expédition de deux cent hommes de son journaliste Stanley pour le retrouver, ce qu'il fait, afin de relancer les ventes du journal.

Des retours en arrière permettent de mieux comprendre Livingstone, au travail à 9 ans dans une filature, mais assoiffé de connaissances et donc acharné dans ses études du soir, jusqu'à ses diplômes de médecin et de pasteur, et son ordination de missionnaire.

A 60 ans, il succombe de la dysenterie. Son corps, embaumé, est ramené vers la cote Est. Le périple dure 7 mois. Il est inhumé, lors de funérailles nationales,  dans la nef centrale de Westminster, aux côtés des rois de son pays.

 

 

16:00 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, afrique, histoire

23/05/2020

Lublin 1938/1944

Au nom de l'enquête

Marcin Wronski

Actes noirs / Actes Sud

 

Lublin, au sud-est de Varsovie, sur la route vers l'Ukraine.

En 1938, une jeune femme est violée puis étranglée.De mystérieuses sécrétions maculent le corps de la victime. Le commissaire Zyga Maciejewski enquête. L'année suivante, même chose, alors que l'armée allemande envahit la Pologne. "Au nom de l'enquête", Zyga accepte d'être intégrée à la fameuse Kripo, la police criminelle allemande, bien connue des lecteurs de Philip Kerr. N'étant un "collabo" que pour des raisons de recherche d'un criminel, Zyga est recruté par la résistance, ce qui contrebalance son appartenance à la police allemande.

Zyga est obsédé par ces meurtres. D'autres identiques suivront. Pour Zyga, ils occultent les milliers de morts causés par les nazis, en particulier l'extermination du ghetto, et les morts du camp de concentration de Majdanck. Avec les nazis, le crime est dans l'ordre des choses.

En 1944, ce sont les troupes soviétiques qui bombardent Lublin puis s'installent dans la ville, ce qui n'empêchent pas Zyga de se concentrer sur la recherche de son tueur en série. Enfin avec succès.

 

 

17:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, histoire

20/05/2020

Salomon, maître des djinns

Soliman le Magnifique

scénario : Clothilde Bruneau, Esteban Mathieu

historien : Julien Loiseau (maître de conférences en histoire de l'islam)

dessin : Cristi Pacurariu

couleurs : Andrea Meloni, Mad5 Factory

Le Monde / Glénat / Fayard

 

Il n'y a qu'un seul Dieu, il ne peut donc y avoir qu'un seul Empereur. Soliman n'a jamais reconnu Charles Quint comme empereur romano-germanique. Soliman a bénéficié de la faveur des armes, en particulier de l'artillerie la plus puissante de son temps, grâce aux innovations de ses artilleurs francs,   et donc de la main de Dieu.

A la tête d'un Empire allant de Buda à La Mecque ainsi que le Yémen, et de Tunis à Bagdad, il avait pour concurrents les Habsbourg, ainsi que le Shah d'Iran.

Il conduisit en personne dix expéditions en Europe et trois en Asie. Avec deux échecs : Vienne et Malte.

A la tête de ses troupes à plus de 70 ans, afin d'éviter d'être évincé par son fils le plus populaire au sein de l'armée, il n'a pas hésité à le faire exécuter, ainsi que les jeunes enfants de ce dernier.

Les Balkans ne cessèrent de former le coeur de l'Empire ottoman.

 

"Le canon de la loi doit toujours succéder au fracas des armes."

 

08:05 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

18/05/2020

Une famille puissante, mais déchirée

L'Empire des Plantagenêt

1154 / 1224

Martin Aurell

éditions Perrin

 

 

De par son mariage avec Aliénor d'Aquitaine, Henri II Plantagenêt se trouve à la tête d'un "empire" qui va de l'Ecosse aux Pyrénées, de l'Irlande au Limousin. Mais pour ses fiefs continentaux Henri doit l'hommage au roi de France.

Pour tenter de contrôler ce vaste espace disparate, Henri II instaure une organisation bureaucratique en s'appuyant sur des clercs cultivés et des chevaliers lettrés. "La promotion par les études est monnaie courante." Le multiculturalisme implique le multilinguisme. Henri II ne maîtrise pas l'anglo-saxon, mais maîtrise le latin et fait preuve d'une vraie curiosité intellectuelle. Richard Coeur de Lion, comme une grande partie de la Cour,  pratique la poésie occitane.

"Le népotisme et le clientélisme sont alors les moyens les plus sûrs de promotion politique"

Le roi est condamné au nomatisme. C'est un perpétuel cavalier. En 34 années de règne, Henri II a traversé 28 fois la Manche. Il demeure plus souvent en Normandie qu'en Angleterre. Jean sans Terre restera reclus dans ses palais.

"Plantagenêt" ne deviendra un patronyme qu'au XVe siècle. "Plantagenêt" était le sobriquet de Geoffroy le bel, Comte d'Anjou, marié à Mathilde (petite fille de Guillaume le Conquérant), père d'Henri II. Sobriquet qui renvoie à son goût pour les bois et les forêts en raison de sa passion cynégétique.  "Le fondateur de la dynastie Pantagenêt apparait comme un jeune désargenté qui s'est fait un nom dans l'aristocratie par ses hauts faits d'armes et qui, en épousant une riche héritière, a trouvé la fortune nécessaire à son installation."

Henri II est obligé de reconnaître l'hérédité des fiefs de l'aristocratie. En échange il fait accepter le caractère héréditaire de la royauté.

L'aristocratie se révolte régulièrement, en particulier contre la lourde fiscalité imposée pour payer les mercenaires qui font les guerres. "A la fin du XIIe siècle, dans le milieu aristocratique, les armes sont souvent l'aboutissement naturel de tout conflit." "Les guerres sont toujours psychologiques : elles se gagnent autant dans l'imaginaire collectif que sur le champ de bataille." "Le mercenariat est à la guerre chevaleresque ce que la prostitution est à l'amour courtois" (Bertrand de Born)

Les succès de Philippe Auguste se multiplient jusqu'à la conquête de la Normandie, de l'Anjou et de la Touraine qui échappent à jamais au roi d'Angleterre.

"L'impopularité de Jean sans Terre parmi ses nobles est pour beaucoup dans la perte de la Normandie" Après la défaite de Bouvines, une révolte généralisée impose à Jean sans Terre, la "Grande Charte qui limite les pouvoirs royaux et pose les bases du parlementarisme anglais. "L'échec final de Jean sans Terre face aux Capétiens trouve sa cause principale dans la mésentente pathétique des Angevins". "L'harmonie est trop souvent l'exception dans les maisons princières".

 

Martin Aurell est professeur d'histoire du Moyen-âge à Poitiers, université réputée pour sa tradition de recherches sur les Plantagenêt.

 

08:32 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire