07/02/2020
Face au crime
La brigade du Tigre en Languedoc-Roussillon
François Barrère
éditions Privat
Les "Brigades du Tigre", créées par le "Tigre" Clemenceau en 1907, sont connues à travers le cinéma et la télévision. Leur originalité, par rapport à la police et la gendarmerie "traditionnelles" est de s'appuyer sur des moyens très modernes, à l'époque : la photographie, les empreintes digitales, et surtout la voiture pour ne pas être semés par les bandits, en particulier la célèbre "Bande à Bonnot." qui commet le premier hold-up en voiture de l'histoire du crime en France. L'administration recommande aux policiers de ne pas dépasser les 40 km/heure.Le premier laboratoire de police scientifique est créé à Lyon en 1910. Chaque brigade mobile est dotée d'un "inspecteur photographe".
La Brigade du Tigre, et ses annexes régionales, telle celle de Montpellier, intervient sur toutes les affaires sensibles. Pendant la guerre de 14/18, les affaires sont militaires. Probable séquelle de l'affaire Dreyfus, la responsabilité de la traque des agents envoyés sur notre territoire par les puissances étrangères passe du ministères des armées à celui de l'intérieur. Vers la fin de la guerre ce sont les déserteurs, de plus en plus nombreux qui sont recherchés.
"Notre" Brigade commence par enquêter sur le vol d'un troupeau de brebis...et arrête les voleurs en moins de 24 heures chrono. Les gendarmes ne pouvaient-ils pas résoudre le problème ?
Ses créateurs voulaient que la Brigade du Tigre soit exclusivement destinées aux enquêtes judiciaires, sans toucher à la politique. Mais au milieu des années 20, et plus encore dans les années 30, la Brigade est d'autant plus sollicitée que la région subie les contre coups de la guerre d'Espagne, les clans opposés n'hésitant pas à s'affronter en France. Le "Mouvement séparatiste catalan" cache des armes et des bombes destinées à franchir la frontière vers Barcelone. "La Brigade est de plus en plus contrainte à délaisser le crime de droit commun pour se plonger dans des enquêtes plus politiques que policières." Treize bombes sont découvertes dans la région. L'enquête montre qu'elles ont été déposées par des Italiens aux ordres du gouvernement fasciste de Mussolini.
A travers ces problèmes policiers le lecteur peut se faire une idée de la vie de nos aïeux en Languedoc et en Roussillon il y a un siècle.
17:10 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, police
28/01/2020
Révolution scientifique
Darwin (2)
Scénario : Christian Clot
Dessin : Fabio Bono
Couleurs : Dimitri Fogolin
Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées
Le Monde / Glénat / Fayard
Suite du voyage de Darwin : les Andes, avec la découverte de fossiles marins à 3000 mètres d'altitude, tremblement de terre à Valparaiso, les Galapagos et ses tortues géantes, les îles Coco ses atolls et ses coraux.
Darwin qui était parti pour "démontrer l'oeuvre de Dieu", se pose des questions. "Il faut peut-être admettre que le temps géologique est en désaccord avec le temps biblique". En aucun cas le monde n'a été créé en 4004 avant Jésus Christ, et "il se modifie en une lente transmutation." "Les espèces ne seraient donc pas créées ex nihilo et immuables." "Chaque espèces s'est adaptée en fonction des évolutions de son environnement et de ses besoins." "La résultante est que l'homme n'est qu'une espèce animale parmi d'autres, entre le temps géologique et la sélection naturelle." Darwin est surnommé "philo" par ses proches "tant il se pose des questions sur tous les sujets." "Il cherche à comprendre ce qu'il voit de manière objective, en assemblant des faits plus que des idées."
Cinq ans de voyages, quarante ans de travail et l'aide de nombreux savants pour étudier les collections ramenées. Une grande hésitation avant de présenter ses conclusions qui mettent à mal certains dogmes , dont le créationnisme.
Il sera donc durement attaqué, caricaturé
"A aucun moment je n'évoque la filiation de l'homme. Je n'ai jamais émis l'idée que l'homme descendait du singe."
08:09 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire, sciences
26/01/2020
De Cluny à la première croisade
Chevaliers, moines et paysans
Florian Mazel et Vincent Sorel
Histoire dessinée de la France (6)
éditions La Découverte et La revue dessinée
"Ce qui est au coeur de cette période, c'est la religion et l'Eglise". Ce sont les religieux qui ont "l'accès au salut divin". Un sacré chantage... "Le monde entier se revêtait d'une blanche robe d'églises." (Raoul Glaber, XIe siècle). Au XIIe sècle, l'abbaye de Cluny devient "le plus grand édifice chrétien d'Europe".
Pour écarter l'héritier carolingien, et devenir "Roi des Francs", "par la grâce de Dieu, guide du peuple chrétien et protecteur de l'Eglise, Hugues Capet a "le soutien des évêques, indispensable depuis Clovis."
"De nouvelles cathédrales sont bâties, les usages féodaux et la langue française se diffusent."
"Les relations ente les nobles et les communautés religieuses consolident la domination des puissants." "La société féodale est une société d'héritiers et la mobilité sociale y est faible."
"L'amour courtois est généralement un amour aldultère qui pousse l'amant vers une dame souvent mariée." "L'idéologie courtoise fait passer le désir amoureux avant le mariage, ce qui constitue une contestation de l'ordre ecclésiastique."
"Les stratégies matrimoniales sont un des fondements de la domination aristocratique. Au XIIe siècle le mariage devient un sacrement. L'idée, c'est de rendre l'Eglise indispensable pour la conclusion de toute alliance matrimoniale." "La répression de l'adultère, qui relevait des cours laïques glisse de plus en plus souvent vers les cours épiscopales."
Florian Mazel est professeur à l'université de Rennes. Il a coordonné "Histoire mondiale de la France".
Vincent Sorel, diplômé des arts décoratifs de Strasbourg est auteur de BD et illustrateur pour la presse et l'édition jeunesse.
Le résultat est un livre facile à lire et qui, loin de se contenter de parler de batailles, raconte la société de l'époque.
09:27 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
08/01/2020
Julia et Alphonse dans l'Essonne
Alphonse Daudet entre Gard et Essonne
Association pour la protection et la mise en valeur de Calvisson et de la Vaunage
Cercle littéraire et historique de Draveil
Alphonse Daudet est né à Nîmes. Il n'a jamais été un "petit chose" et n'a jamais habité dans un moulin. Il est le descendant de riches soyeux, riches surtout du côté de sa mère. Mais à la fin du XIXe siècle, les affaires des soyeux périclitent.
Après de courts séjours à Alès et Lyon, il "monte" à Paris où il rencontre et séduit Julia Allard, avec qui il se marie. Ses témoins sont Paul Dalloz, directeur du "Moniteur universel" et Frédéric Mistral. Julia apporte en dot une petite fortune qui permettra à Alphonse de ne travailler à rien d'autre qu'à ses livres. Il a 37 ans quand le succès arrive enfin. La vie de la famille se partage entre Paris, dans un appartement de l'Hôtel Lamoignon, puis place des Vosges, et leur maison de Champrosay, qui était alors dans le département de Seine et Oise, aujourd'hui disparu. Les Daudet y reçoivent volontiers leurs amis écrivains et peintres, Frédéric Mistral, Edmond de Goncourt, Pierre Loti, Edouard Manet, Claude Monet, Auguste Renoir.
Leurs promenades les amènent aux bords de la Seine ou dans la forêt de Sénart.
Après la disparition de Julia et d'Alphonse, leurs légataires découvriront qu'une grande partie des brouillons, en particulier ceux des "Lettres de mon moulin" était rédigée de la main de Julia...
08:41 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
06/01/2020
La construction d'un empire
Charlemagne
768/814
Le Monde et Hachette
J'avoue avoir du mal à comprendre la stratégie du Monde en matière de BD historiques.
Alors que sa série d'albums sur "Les grands personnages de l'Histoire" est encore en cours, le vénérable journal vespéral lance une "Histoire de France en bande dessinée", en 60 volumes !
Avec un album sur Charlemagne qui avait fait l'objet, à juste titre, d'un album en tant que "grand personnage".
Comme pour la série des "grands personnages", les parutions ne tiendront aucun compte de la chronologie. Aux lecteurs la tâche de remettre les choses dans l'ordre au fur et à mesure. De Charlemagne portant le dossard 7, nous passerons directement au dossard 35, "de Bonaparte à Napoléon"... Le marketing est-il l'explication ? La Gaulois ne sont pas assez vendeurs ?
Autre problème, au moins à mes yeux : la liste des contributeurs, de toute la collection, en dernière page, ne nous permet pas de savoir, pour chaque album, qui ont été les historiens consultés, qui a écrit le scénario, qui a dessiné...et je trouve ça dommage.
Petit détail qui m'irrite ou me fait sourire : pourquoi représenter Charlemagne avec une "barbe fleurie" ? Cela correspond à notre imaginaire, mais peut-être pas à la réalité historique puisque toutes les pièces de monnaie de l'époque le representent glabre ou moustachu...
De même, il aurait été utile de rappeler que Charles est né sur le territoire de l'actuelle Belgique, comme Clovis, et que, comme Clovis et tous les Francs,Charlemagne parlait un langage germanique.
08:34 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire