26/01/2020
De Cluny à la première croisade
Chevaliers, moines et paysans
Florian Mazel et Vincent Sorel
Histoire dessinée de la France (6)
éditions La Découverte et La revue dessinée
"Ce qui est au coeur de cette période, c'est la religion et l'Eglise". Ce sont les religieux qui ont "l'accès au salut divin". Un sacré chantage... "Le monde entier se revêtait d'une blanche robe d'églises." (Raoul Glaber, XIe siècle). Au XIIe sècle, l'abbaye de Cluny devient "le plus grand édifice chrétien d'Europe".
Pour écarter l'héritier carolingien, et devenir "Roi des Francs", "par la grâce de Dieu, guide du peuple chrétien et protecteur de l'Eglise, Hugues Capet a "le soutien des évêques, indispensable depuis Clovis."
"De nouvelles cathédrales sont bâties, les usages féodaux et la langue française se diffusent."
"Les relations ente les nobles et les communautés religieuses consolident la domination des puissants." "La société féodale est une société d'héritiers et la mobilité sociale y est faible."
"L'amour courtois est généralement un amour aldultère qui pousse l'amant vers une dame souvent mariée." "L'idéologie courtoise fait passer le désir amoureux avant le mariage, ce qui constitue une contestation de l'ordre ecclésiastique."
"Les stratégies matrimoniales sont un des fondements de la domination aristocratique. Au XIIe siècle le mariage devient un sacrement. L'idée, c'est de rendre l'Eglise indispensable pour la conclusion de toute alliance matrimoniale." "La répression de l'adultère, qui relevait des cours laïques glisse de plus en plus souvent vers les cours épiscopales."
Florian Mazel est professeur à l'université de Rennes. Il a coordonné "Histoire mondiale de la France".
Vincent Sorel, diplômé des arts décoratifs de Strasbourg est auteur de BD et illustrateur pour la presse et l'édition jeunesse.
Le résultat est un livre facile à lire et qui, loin de se contenter de parler de batailles, raconte la société de l'époque.
09:27 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
08/01/2020
Julia et Alphonse dans l'Essonne
Alphonse Daudet entre Gard et Essonne
Association pour la protection et la mise en valeur de Calvisson et de la Vaunage
Cercle littéraire et historique de Draveil
Alphonse Daudet est né à Nîmes. Il n'a jamais été un "petit chose" et n'a jamais habité dans un moulin. Il est le descendant de riches soyeux, riches surtout du côté de sa mère. Mais à la fin du XIXe siècle, les affaires des soyeux périclitent.
Après de courts séjours à Alès et Lyon, il "monte" à Paris où il rencontre et séduit Julia Allard, avec qui il se marie. Ses témoins sont Paul Dalloz, directeur du "Moniteur universel" et Frédéric Mistral. Julia apporte en dot une petite fortune qui permettra à Alphonse de ne travailler à rien d'autre qu'à ses livres. Il a 37 ans quand le succès arrive enfin. La vie de la famille se partage entre Paris, dans un appartement de l'Hôtel Lamoignon, puis place des Vosges, et leur maison de Champrosay, qui était alors dans le département de Seine et Oise, aujourd'hui disparu. Les Daudet y reçoivent volontiers leurs amis écrivains et peintres, Frédéric Mistral, Edmond de Goncourt, Pierre Loti, Edouard Manet, Claude Monet, Auguste Renoir.
Leurs promenades les amènent aux bords de la Seine ou dans la forêt de Sénart.
Après la disparition de Julia et d'Alphonse, leurs légataires découvriront qu'une grande partie des brouillons, en particulier ceux des "Lettres de mon moulin" était rédigée de la main de Julia...
08:41 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
06/01/2020
La construction d'un empire
Charlemagne
768/814
Le Monde et Hachette
J'avoue avoir du mal à comprendre la stratégie du Monde en matière de BD historiques.
Alors que sa série d'albums sur "Les grands personnages de l'Histoire" est encore en cours, le vénérable journal vespéral lance une "Histoire de France en bande dessinée", en 60 volumes !
Avec un album sur Charlemagne qui avait fait l'objet, à juste titre, d'un album en tant que "grand personnage".
Comme pour la série des "grands personnages", les parutions ne tiendront aucun compte de la chronologie. Aux lecteurs la tâche de remettre les choses dans l'ordre au fur et à mesure. De Charlemagne portant le dossard 7, nous passerons directement au dossard 35, "de Bonaparte à Napoléon"... Le marketing est-il l'explication ? La Gaulois ne sont pas assez vendeurs ?
Autre problème, au moins à mes yeux : la liste des contributeurs, de toute la collection, en dernière page, ne nous permet pas de savoir, pour chaque album, qui ont été les historiens consultés, qui a écrit le scénario, qui a dessiné...et je trouve ça dommage.
Petit détail qui m'irrite ou me fait sourire : pourquoi représenter Charlemagne avec une "barbe fleurie" ? Cela correspond à notre imaginaire, mais peut-être pas à la réalité historique puisque toutes les pièces de monnaie de l'époque le representent glabre ou moustachu...
De même, il aurait été utile de rappeler que Charles est né sur le territoire de l'actuelle Belgique, comme Clovis, et que, comme Clovis et tous les Francs,Charlemagne parlait un langage germanique.
08:34 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
02/01/2020
Histoires franco-allemandes
Notre histoire
1922/1945
Hélie de Saint Marc et August von Kageneck
"J'ai lu" 7357
Tout pourrait opposer Hélie de Saint Marc, ancien résistant (à 19 ans) déporté à Buchenwald, et August von Kageneck, officier de "panzers".
Ils dialoguent et se racontent leurs parcours. Tous les deux nés en 1922 , avec des noms à particule, dans des familles nombreuses très catholiques, scolarisés chez les Jésuites avant d'embrasser une carrière militaire d'officier. "J'ai chercher à Saint-Cyr, puis à la Légion étrangère, la fraternité que j'avais connue dans la Résistance et à Buchenwald" (HMS).
"La déportation m'a décapé de mes préjugés. J'ai appris à douter. J'ai découvert l'infini des hommes, sans distinction de race ou de culture." (HSM)
"J'ai toujours été fasciné de voir à quel point des êtres sensés, parfois d'une grande intelligence, en arrivent à tenir des propos ignobles et absurdes comme si l'antisémitisme était une maladie de la raison" (HSM)
"Après la guerre, j'ai découvert que la Wehrmacht fut non seulement complice mais parfois coupable des crimes commis au nom de l'idéologie nazie." (AK)
"L'Histoire ne juge jamais que les vaincus." "L'Histoire est un remède au totalitarisme. Elle enseigne qu'il n'y a pas d'actes isolés, seulement des enchaînements. Un pays sans Histoire ne serait pas un pays sans malheurs, mais un pays sans valeurs" (HSM)
"Il y a, de façon permanente, près de trente conflits sur la surface du globe. Il faudra bien que des hommes et des femmes continuent à consacrer leur vie à la défense d'une collectivité nationale." (HSM)
"Je suis évidemment très favorable à une Europe unissant les destins de pays voisins. Construire une communauté dotée d'un pouvoir fort, et notamment une vraie politique de sécurité, me semble tout à fait normal et même inéluctable. Ce qui importe, c'est d'encourager le sentiment que nos deux pays sont liés par une communauté de destins." (AK)
08:44 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
30/12/2019
le beau Philippe
Philippe le Bel
Scénario : Mathieu Gabella
Historiens : Etienne Anheim et Valérie Theis
Dessin : Christophe Regnault
Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées
Le Monde / Glénat / Fayard
Quand il est question de Philippe le Bel, la première chose qui vient généralement à l'esprit est sa décision d'éliminer les Templiers. Dans cet album, cela ne prend qu'une page.
Par contre il est beaucoup question de son affrontement avec le Pape Boniface VIII, avec en arrière plan cette grande controverse également soulevée par Frédéric Barberousse, Empereur germanique : du Pape ou du Roi, qui doit avoir la prépondérance ? Henri VIII d'Angleterre a tranché de manière radicale en créant sa propre Eglise.
En geste d'apaisement le Pape a fait du grand-père de Philippe, Louis IX, un Saint.
Une autre grande affaire de son règne fut la défaite contre les Flamands qui encore aujourd'hui fêtent cette "bataille des éperons d'or", éperons des nobles français, encore pendus dans la cathédrale de Courtrai.
Philippe s'appuie sur un cercle de fidèles issus de la petite noblesse, mais compétents dans les domaines juridiques et financier. Ce qui était important car le roi était toujours en quête de ressources.
"En essayant d'étendre et de développer le pouvoir de la monarchie Philippe le Bel s'était engagé dans un processus de construction de l'Etat royal dont il avait sous-estimé le coût, un coût que personne n'était prêt à assumer."
"La tâche de l'historien n'est pas de ressusciter le passé, mais de le rendre intelligible"
18:38 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire