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29/07/2016

Entre Bourges et Montpellier, entre hier et aujourd'hui

Les lettres de sang

Yves Desmazes

éditions TDO

Collection "polar du Sud"

 

Un cadavre au pied de la statue de Jacques Coeur, à Montpellier. Car Jacques Coeur a une statue à Montpellier, ville où il avait développé ses affaires vers la Méditerranée. Quand l'homme d'affaires a déplacé ses activités à Marseille, les Montpeliérains lui en ont voulu et plusieurs d'entre eux ont témoigné à charge à son procès.

L'enquêteur, héros récurrent de l'auteur, fait le lien et va enquêter à Bourges, ville natale de l'ancien argentier de Charles VII (le "petit roi de Bourges", celui-là même que Jeanne d'Arc a poussé à se faire sacrer à Reims). Charles VII n'était pas d'un tempérament reconnaissant. Il l'a prouvé à Jeanne d'Arc...et à Jacques Coeur.

Le roman se partage entre le récit de la fuite de Jacques Coeur et l'enquête.

On y apprend, au passage, que le Vatican a supprimé l'obligation de tonsure en 1972.

 

Il s'agit du neuvième roman policier d'Yves Desmazes, ancien officier de police du SRPJ de Montpellier.

J'ai déjà signalé dans ce blog "Le grand coeur" de Jean-Christophe Rufin qui raconte la vie aventureuse de Jacques Coeur.

 

 

16:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, histoire

29/06/2016

Islande 1979

Le lagon noir

Arnaldur Indridason

Métaillé Noir

 

Il fait froid en Islande. Les paysages sont à couper le souffle. Le vent aussi !

On y mange du boeuf à la confiture de groseilles, ce qui est probablement moins savoureux que la raie faisandée à la graisse de mouton...

Pas de grandes épopées sur la lande dans ce roman, mais Indridason n'oublie pas le thème cher à son coeur : l'énigme d'une personne disparue que le jeune policier Erlendur, futur commissaire à la brigade criminelle, résout 25 ans plus tard, en parallèle avec l'enquête sur la mort d'un Islandais travaillant à la base américaine de Keflavik, dont le corps est retrouvé dans un lagon d'eau chaude.

Autre thème déjà présent dans les romans d'Indridason, cette importante base militaire américaine où vivaient cinq à six mille militaires américains et leurs familles, près de la capitale islandaise, mais en se mélangeant très peu. "A une certaine époque, les autorités islandaises avaient interdit que cette base militaire accueille des soldats de couleurs."

La base de Kevkafik servait de relais sur la route de Thulé, à l'extrême nord du Groënland, base avancée de surveillance de l'URSS. Des bombardiers armés de bombes atomiques survolaient la zone quasiment en permanence.

 

"Comme toutes les petites Nations, nous sommes toujours en mal de reconnaissance."

"Les opposants à la présence américaine, en général politiquement à gauche, voulaient non seulement que l'armée lève le camp, mais exigeaient en outre que l'Islande quitte l'OTAN et déclare sa neutralité ."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

09:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

13/06/2016

Souvenirs du plan Condor

Condor

Caryl Férey

éditions Gallimard

 

Le "plan Condor", dans les années 70,  consistait à lutter contre toutes les forces de gauche en Amérique Latine. Financé et organisé par la CIA, ses plus belles réussites furent les dictatures au Chili, en Argentine, Brésil, Bolivie, Paraguay et en Uruguay.

Après l'Argentine, avec "Mapuche",  qui avait valu à Caryl Férey le prix du meilleur polar de "Lire", en 2012, l'auteur nous emmène au Chili, de Santiago, ses bidonvilles et ses beaux quartiers ("les riches y vivent entre eux, mais pas ensemble"),  au désert de l'Atacama ("c'est dans ce désert que la dictature avait installé ses camps de concentration"), en passant par le port de Valparaiso,  dans une histoire qui trouve ses racines dans le coup d'Etat de Pinochet et la dictature sanglante qui s'en suivi. Même si beaucoup préfère l'amnésie.

L'héroïne est une jeune Mapuche, ce peuple vivant à cheval sur l'Argentine et le Chili, dans le cône sud. "Les Mapuches ("les gens de la terre") avaient refoulé les Incas".

Caryl Férey avait obtenu six prix en 2009 pour "Zulu", roman policier se déroulant à Capetown, dans l'Afrique du Sud post-apartheid.

Vous pouvez retrouver mes notes sur ses livres précédents sur mon blog.

 

"L'éducation était considérée comme un bien marchand. Chaque mensualité d'université équivalait au salaire d'un ouvrier." ; "Quand on fait des études, on a plus de chances d'avoir des dettes qu'un travail"

"A soixante-sept ans, un coup d'oeil dans la glace suffit à vous rappeler que ce n'est pas avec des crèmes de jour qu'on refait surface."

"Faute de femmes, le métissage était de mise, ce qui n'avait pas altéré un racisme latent."

"Il n'y a que les aristocrates pour se moquer de l'avenir"

 

 

11:17 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

23/05/2016

Algérie et fabricants d'armes

Paix à leurs armes

Olivier Bottini

éditions Black Piranha

 

Le représentant d'une importante entreprise allemande de fabrication d'armes est enlevé en Algérie.

Le gouvernement accuse les islamistes d' AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique).

Le policier, allemand,  en poste à l'ambassade allemande d'Alger veut y voir de plus près, sans l'autorisation des autorités algériennes.

Le personnage principal du roman n'est pas le policier mais l'Algérie et ses plaies mémorielles : l'occupation française, la guerre de libération, l'armée au pouvoir depuis l'indépendance, la décennie sanglante de lutte contre les islamistes ("la décennie noire"), les démocrates marginalisés.

 

"A 18 ans, les fils sont difficiles. Ils aimeraient être quelque chose, mais ne sont encore rien. De tristes chasseurs qui n'ont pas encore attrapé de proies, figés entre l'adolescence et la virilité."

"La mémoire collective de la domination coloniale française était encore bien ancrée dans la population." Je dois dire que je suis stupéfait d'entendre les responsables du FLN dire à des gens presque tous nés après 1962 que tout est de la faute de la colonisation. "Les 2/3 de la population ont moins de 35 ans, dont 30% sont chômeurs."

"Un Etat policier semi-démocratique ! un baril de poudre au vu du taux de chômage élevé chez les jeunes, de la répartition injuste de la rente pétrolière, de la crise du logement, de la pauvreté !"

"40% de tous les bakchichs versés dans le monde le sont au cours de négociations avec des produits d'armement. Plus de 20 milliards d'euros par an."

"Les politiciens du FLN s'étaient juré d'arabiser également les Berbères."

 

17:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, algérie

12/05/2016

Rome et les mafias

Suburra

Carlo Bonini

Giancarlo De Cataldo

éditions Métaillé / Noir

 

"Suburra, l'antique quartier des lupanars chanté par Pétrone. Demeure d'une plèbe violente et désespérée qui des siècles auparavant s'était faite bourgeoise."

Les auteurs sont l'un magistrat, déjà auteur du remarquable "Romanzo  criminale", et l'autre journaliste au quotidien La Repubblica.

Le roman raconte un grand projet immobilier allant de la capitale jusqu'à la mer. Bien évidemment, celui-ci ne peut se faire sans politiciens corrompus, et sans que les différentes mafias ne s'en mêlent pour en tirer profit. Avec un effort pour ne pas se faire la guerre le temps de l'opération. Sans oublier l'implication de "notre Sainte Mère l'Eglise", dont la banque est indispensable pour laver l'argent sale du trafic de drogue qui sera investi dans le projet. Ni omettre la complicité de magistrats et de policiers.

En face un colonel de gendarmerie, appuyé par un général de son corps, mais entravé par un autre, et un procureur intègre.

Une image très noire de la société italienne.

 

"Qu'est-ce que vous parlez compliqué, vous, les gens de gauche"

"Toute modération serait balayée par le vent impétueux du conflit"

"Une de ces idéalistes confuses qui déblatéraient sur un nouvel ordre sans tenir un minium compte de la réalité."

"La philosophie est violence, souffrance. Parce qu'il n'est pas possible de penser décemment sans se faire mal."

"La haine sociale bientôt submergera l'Europe des banquiers"

"En politique le passé et l'avenir n'existent pas. En politique, seul le présent existe."

 

08:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar