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04/05/2016

Afghanistan, 2008

PUKHTU

DOA

Roman noir

Gallimard Série noire

 

Le terme "pukhtu" renvoie aux valeur fondamentales d'honneur du peuple pachtoune, à cheval sur la frontière artificielle entre l'Afghanistan et le Pakistan (ligne "Duran" fixée par le colonisateur britannique").

Personnages principaux :

- Sher Ali Khan qui entre dans la guerre contre les "croisés" après qu'un drone ait tué son fils ainé et sa fille aimée ;

- une poignée de paramilitaires qui profite de l'impunité pour se livrer au trafic de drogue et d'armes; l'un d'entre eux, Français,  est un agent de la CIA, infiltré pour découvrir leur trafic ; "élan de privatisation de la chose militaire constaté à l'occasion des invasions de l'Afghanistan et de l'Irak" ; "s'il est Américain, ou sous contrat de droit américain, il est hors de portée de toute cour de justice nationale ou internationale ;

- la police des frontières, corrompue qui profite de sa situation d'intermédiaire dans le trafic entre les deux pays ; "l'action internationale génère un flux de dizaines de milliards de $ de logistique militaire à travers le Pakistan." "L'argent coule sans s'arrêter et les trafic prolifèrent" ;

-l'armée et les services secrets pakistanais qui jouent double jeu ; 

- un journaliste indépendant qui semble inconscient du danger ;

- deux jeunes Françaises qui consomment allègrement la poudre venue d'Afghanistan "des gens qui sortent trop et regardent dehors pour ne rien voir dedans. Les "intranquilles" qui se fuient" ;

Une suite est promise; Indispensable pour connaître la fin...

90% de l'héroïne mondiale est produite en Afghanistan. Les talibans en sont largement bénéficiaires. Pour eux, et pour les autres, le roman explique les circuits de blanchiment de l'argent sale.

DOA (Dead On Arrival) a été récompensé deux fois du Grand Prix de littérature policière, pour "Citoyens clandestins" et "L'honorable société". Deux romans qui ne sont pas que policiers, comme celui-ci,  et que j'ai beaucoup aimés.

Les cartes qui se trouvent au début du livre sont bien utiles, et bien des auteurs devraient faire de même...

 

"Il n'y a rien de valorisant à rabaisser la femme au pire de l'homme"

 

17:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

25/04/2016

L'Iran d'aujourd'hui

Dernier refrain à Ispahan

Naïri Nahapétian

Point policier n°P3268

 

"Dans un royaume où les ignorants sont rois, un homme a volé la voix des femmes. Il a emporté leur chant, semé des tulipes sur leur chemin ; et la joie s'en est allée."

Tel est le "dernier refrain à Ispahan". La chanteuse à succès qui le chantait a été assassinée. Un bouquet de tulipes, symbole de la révolution islamiste, a été déposé près de son corps. Elle s'était exilée aux USA. Avait eu l'imprudence de vouloir revenir pour un concert, alors que le chant des femmes est désormais interdit. "Car le son de leur voix éveille la sensualité masculine"."Il y a un siècle, il était interdit à l'ensemble des musulmans de jouer de la musique."

L'enquête policière est le prétexte pour raconter l'Iran d'aujourd'hui de l'intérieur. De façon très critique, bien entendu.

 

"En Iran, nous nous inspirons davantage du comportementalisme que de Freud ou de votre incompréhensible Lacan. Je ne porte que peu de foi à toutes ces histoires d'Oedipe. Un bon musulman ne saurait tomber amoureux de sa mère ! Les règles de la charria sont là pour empêcher de telles perversités..."

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

21/04/2016

Moi Président

Moi Président

Mathieu Janin

Le Serpent à plumes éditions

 

Un roman policier sur fond politique. 2017 : à la surprise générale, la primaire de la droite a été gagnée par le député maire d'une ville située à 60 km de Paris (comme Meaux ?) Beau gosse, énarque, il a misé sur la surenchère sécuritaire. Mais comment les choses se passent-elles dans les "quartiers difficiles" de sa ville où vivent les jeunes,  enfants d'immigrés, déscolarisés et sans autre perspective que le chômage et le petit trafic de stupéfiants ?

Pour régler le problème, le député-maire a confié les pleins pouvoirs à son bras droit, Corse de l'école du SAC.

Entre les deux tours de la Présidentielle, les choses se mettent à déraper, et les cadavres s'accumulent.

Le suspens, consiste à se demander si, à la fin, les méchants seront punis et l'élection ratée.

L'auteur est journaliste. Longtemps au Parisien, il connait bien les problèmes des banlieues.

 

 

11:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

16/04/2016

Le premier polar de Vincent Peillon

Aurora

Vincent Peillon

éditions Stock

 

J'ai bien connu Vincent Peillon au Parlement européen. Homme très sympathique. J'ai été déçu qu'il ne réussisse pas au ministère de l'éducation nationale. D'autant plus que je trouvais bonne l'idée d'organiser plus d'activités péri-scolaires. Le système éducatif français se trouve dans les profondeurs du classement de l'UNICEF, et les pesanteurs semblent trop lourdes...

Aurora se lit beaucoup plus facilement de le libre précédent de Vincent Peillon, sur la laïcité.

C'est un "thriller" géopolitique. Je n'ai pas compté, mais le total des morts doit approcher de la cinquantaine.

Il s'agit d'une lute pour les ressource gazières du Groenland. Les USA considèrent que c'est leur chasse gardée, depuis la guerre, mais le consortium Aurora, basé à Hambourg, a passé un accord avec le Danemark, ancienne puisance tutélaire du Groenland.

Le consortium Aurora est dirigé par un ancien nazi qui n'a pas renoncé à ses convictions. Il profite de ses énormes ressources pour financer ceux qui partagent ses convictions. 

Une équipe d'anciens du Mossad est donc volontaire pour faire un grand nettoyage.

Pour ne pas laisser de traces, elle est menacée dès le travail terminé. Mais "vieux de la vieille", ils ne se laissent pas surprendre...

J'espère ne pas vous en avoir pas trop dit...

 

18:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

10/03/2016

1943 : Berlin, Zagreb, Zurich

La dame de Zagreb

Philippe Kerr

éditions du Masque

 

Dixième roman des aventures du policier berlinois, et social-démocrate, toujours plus insolent et cynique. A la limite de la crédibilité parfois. Créature de l'Ecossais Philippe Kerr. Je ne m'en lasse pas.

1943 : pour les nazis la guerre est déjà perdue, même si elle durera encore deux ans. Les bombes tombent sur Berlin et autres villes allemandes, et donc sur les populations civiles. Le moral est en berne. Certains dirigeants rêvent d'une paix séparée avec les Américains, "pour sauver l'Allemagne".

Logé luxueusement à Berlin et entretenu par les nazis, avec le grade de général SS Grupenführer,  le grand mufti de Jérusalem.

 

Bernie est envoyé en Croatie et en Suisse.

Croatie : les Oustachis sèment la terreur. Le camp de Jasenova n'est pas un camp d'extermination. Cent mille personnes y trouvèrent la mort. D'anciens moines catholiques se distinguent pas leur cruauté, leur sadisme y compris à l'égard d'enfants.

Les Allemands tentent, avec beaucoup de mal,  d'entraîner dans leur politique anti sémite les musulmans de Bosnie.

Ces faits n'ont pas été oubliés et resurgiront au moment de l'éclatement de la Yougoslavie.

Suisse : "cela aurait été embarrassant pour les autorités suisses si on avait su le volume d'affaires réalisées avec le gouvernement allemand, et en particulier la SS. Pour ne pas dire compromettant. Leur neutralité était en jeu." Parmi les contrats : les baraquements en bois des camps de concentration.

 

"La vie n'est rien d'autre qu'une série d'évènements aléatoires. Ce qui arrive n'a aucune logique."

"La mort avait déjà emporté tant d'êtres humains depuis le début de la guerre qu'un meurtre de plus semblait dérisoire."

"Tuer un homme est un sacré truc. On a toujours l'impression que les balles traversent deux personnes : celle qui les reçoit et celle qui les tire."

 

08:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar