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09/06/2012

Toutes les drogues sont néfastes et toutes les politiques répressives ont échoué

D’abord un problème de santé publique

 

1)   Le problème des addictions aux drogues est d’abord un problème de santé publique, et qui devrait être traité comme tel. Les drogues sont plus ou moins mortelles, plus ou moins répandues, mais le problème reste fondamentalement le même.

2)   Si autant d’argent public était mis dans la prévention, dans la désintoxication que dans la répression, cela aurait peut-être plus de résultat ?

3)   Que les drogues soient légales ou pas ne change rien au fait qu’il faut convaincre les jeunes de ne pas les consommer. Tabac et alcool sont des drogues légales qui font des milliers (millions ?) de morts chaque année. Tabac et alcool sont des drogues illégales pour les mineurs, et tout le monde sait qu’elles se répandent chez les adolescents. Les jeunes des Pays-Bas, où le cannabis est légal, consomment moins que les jeunes Français. Il faut donc prévenir, de la façon la plus précoce possible,  désintoxiquer, guérir.

4)   La prohibition, de l’alcool ou du cannabis, a été, et reste,  partout un échec. La prohibition de l’alcool aux USA avant guerre a surtout fait la fortune d’Al Capone et ses semblables. La prohibition du cannabis et de la cocaïne fait aujourd’hui la fortune de tous les narcotrafiquants, souvent alliés à des groupes terroristes, qui font peser de graves menaces sur les Etats latino-américains et Ouest africains. Comme l’a dit le président colombien Santos, pas vraiment un « gauchiste », ni un « baba cool » permissif : « Interdire, c’est comme faire du vélo d’appartement : on pédale, on pédale et on reste sur place ! ».

Conclusion : dissuader de l’utilisation de toutes les drogues, y compris tabac et alcool, non par la répression, non par la pénalisation, mais par la prévention et la désintoxication.  

 

29/05/2012

comment le candidat sortant a perdu

Les dessous de la campagne

 

Laurent Neumann

 

Editions Fayard

 

 

Le directeur de l''hebdomadaire "Marianne" se concentre sur les derniers mois de la campagne électorale.

Pas de grandes révélations mais un verdict pire que celui des urnes : non seulement Sarko a perdu, mais il a perdu dans le déshonneur en faisant une campagne non pas à droite mais à l'extrême droite, sur les valeurs de celles-ci : "cogner sur les chômeurs, les immigrés, les assistés, les syndicats",  tout en cherchant à "balancer" sur le camp adverse le maximum de "boules puantes", n'hésitant pas à mentir de façon éhontée. "Nicolas Sarkozy a fait ses classes dans l'ombre de Charles Pasqua"...

C'est "l'énergie du dépotoir'" (Nicolas Bedos).

 

Appréciation de Neumann : l'outrance des critiques, leur exagération,  ont servi Hollande. "Le camp Sarkozy parle sans filtre. L'outrance verbale est la seule règle qui vaille".

 "Personne à droite n'a retenu la leçon essentielle de la primaire socialiste : c'est justement la violence des attaques contre François Hollande qui lui a sans doute fait gagner". "Il n'est jamais bon de passer pour le méchant". "Hollande, c'est le candidat Téflon".

Appréciation complémentaire : comme beaucoup Sarko a sous estimé son rival.

 

Il était persuadé que son rival serait DSK. La police avait,  dès février 2011, tout un dossier sur les mœurs du Directeur du FMI. Tout était bloqué pour n'éclater qu'en mars 2012, à un moment où il aurait été trop tard pour les socialistes de se choisir un autre candidat. Ce devait être la plus forte des "boules puantes".  Merci Nafissatou qui a tout fait éclater en voulant gagner quelques milliers de $ !

Les "snipers" de l'UMP, candidat sortant en tête,  ne parviendront pas, malgré tous leurs efforts, à faire porter à Hollande le "chapeau" des turpitudes, ou simplement des mœurs trop libres de DSK.

"François Hollande ne traîne derrière lui aucune affaire de sexe, aucune affaire de fric". En face "sont inscrites à l'encre indélébile dans l'inconscient collectif : affaires Bettencourt, affaire Karachi, affaire Gaubertet Takieddine". Pas besoin pour le candidat socialiste d'en parler...

 

Les chapitres sont basés sur différents préceptes de "L'art de la guerre" de Sun Tzu, dont mon préféré est "Qui connait son ennemi comme il se connaît, en cent combats ne sera point défait". Nicolas croyait connaître François. Mais qui connaissait vraiment François Hollande ?

 

 

"Le pouvoir ne fatigue pas, c'est l'opposition qui épuise"

"Nicolas Sarkozy a épuisé la France et les Français. Il nous a fatigués."

"La honte d'entendre un fils et petit-fils d'immigré fouler aux pieds toutes les valeurs de la France".

 

"L'homme est ainsi fait que tout est organisé pour qu'il oublie qu'il va mourir" (Blaise Pascal)

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

22/05/2012

un président normal ?

L'homme qui ne devait pas être Président

 

Antonin André et Karim Rissouli

 

Editions Albin Michel

 

 

9 décembre 2010, Alger, François Hollande déclare : "Le temps d'un Président normal est venu !". Quand ce concept est-il né ?  Dès décembre 2004, Paris Match posait la question : "Les Français peuvent-ils élire quelqu'un de normal ?", à propos de François Hollande. Pas difficile de deviner l'auteur(e) de l'article...

 

Quand François Hollande reprend le concept,  il avait pour but, d'après les auteurs, de se distinguer,  non pas du candidat sortant,  mais de DSK, lors des "primaires". D'où le flottement, en mai de l'année dernière, quand DSK a glissé en sortant de la douche de la suite du Sofitel.

Rapidement,  "il intègre que le ressentiment à l'égard du sortant sera un élément clé.", "après avoir travaillé sur sa stature présidentielle".

 

Le principe est aussi vieux que les candidatures électorales "réussir à transformer ses faiblesses personnelles en atout politique".

Il veut donner un "image de gauche crédible et sérieuse".

 

François Hollande doit beaucoup à la Corrèze. Ce sont "les épousailles d'un territoire".

L'humour "corrézien" de Jacques Chirac, répétant à trois reprises qu'il votera Hollande lui donne une nouvelle légitimité.

"Il y a une sorte de mimétisme avec Mitterrand à la tribune, mais dès qu'il descend dans la foule, c'est Chirac !"

 

 

"Je pense que Hollande est l'inverse d'un homme normal. C'est quelqu'un de beaucoup plus fort que ce que l'on croit, beaucoup plus fermé aussi. Je n'ai jamais connu quelqu'un d'aussi difficile à cerner" François Rebsamen, Sénateur-maire de Dijon.

 

François Hollande :

"Quand on gagne et qu'on veut remporter l'étape suivante, il faut n'avoir aucune mémoire"

"Je suis très bavard, mais sur l'essentiel, sur moi, je ne dis rien. Même à mes proches."

 

 

09:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : hollande, politique

08/05/2012

séduire en politique : une longue histoire

Une histoire de la séduction politique

 

Christian Delporte

 

Editions "champs Histoire"

 

 

"Qui veut régner doit plaire" Frédéric Mistral

"Quand on veut passionner les foules, il faut d'abord parler à leurs yeux" Lincoln.

"Je ne refuse jamais ; je ne contredis jamais ; j'oublie quelquefois" Disraeli

"La gauche n'a même pas de goût pour les femmes" Silvio Berlusconi

"Rien de si aimable qu'un homme séduisant, mais rien de plus odieux qu'un séducteur" Ninon de Lenclos

"La séduction ne serait-elle pas finalement la marque d'un appétit jamais assouvi ?"

 

"Tout homme politique qui veut convaincre doit jouer sur les apparences, autrement dit séduire"

"La politique est un art du paraître"

"Pour gagner, celui qui prétend être élu à une magistrature doit obligatoirement changer et adapter son "visage" à l'interlocuteur du moment"

"Les apparences ne sont pas accessoires mais centrales"

"L'influence sur l'autre passe à plus de 80% par le visage et par la voix, et moins de 10% par le discours"

"La télévision, c'est d'abord de l'image, et l'image met en évidence le paraître"

"La télévision s'écoute avec les yeux" : Nicolas Sarkozy.

"Raisonner exige un haut degré de discipline et de concentration ; faire impression est plus facile"

"Que faut-il entendre par style, sinon les apparences qui fixent la personnalité du candidat dans l'imaginaire commun, et nourrissent le lien affectif avec l'opinion"

"Les gens superficiels, et c'est la majorité, ne jugent les hommes que sur leur apparence extérieure" (Silvain Roudès, 1907)

"La construction d'une image est une course de fond. Elle demande du temps et de la persévérance"

 

"Le pouvoir rend beau. Le pouvoir attire". "Le roi est beau simplement parce qu'il est le roi".

"Le pouvoir, c'est l'aphrodisiaque absolu" : Henry Kissinger

 

"Quand on veut être élu, il faut toujours commencer par séduire les journalistes"

 

"Quand on aspire au pouvoir, les meilleurs partisans, ce sont les besogneux"

 

"Le peuple romain, écrivait Montesquieu, vénérait Néron car "il aimait avec fureur ce que le peuple aimait"

"Les opinions veulent des dirigeants qui leur ressemblent et qui les flattent"

"Je voulais être un président le plus près possible des hommes et le plus semblable à tous les Français" Georges Pompidou.

"Dis moi où tu passes tes vacances et je te dirai qui tu es"

"Exposer de manière trop ostentatoire sa sensibilité intellectuelle peut jouer en votre défaveur. Penser et être proche des préoccupations quotidiennes, paraît, aux yeux de beaucoup, contradictoire" (Note personnelle : un jour un député, qui ne m'aimait guère, m'a reproché, sans aucun fondement, de n'écouter que "France Culture", en soulignant que ce n'était pas son cas. Ce dont je ne doute pas.)

 

"L'orateur populaire ne vise pas l'intelligence, "mais cette région inconsciente où germent les émotions".

 

"La foule, par nature manipulable, se coupe de l'univers du raisonnable, du libre arbitre, de l'esprit critique"

 

 De César à Obama, premier chef d'Etat à inspirer un sex-toy à son effigie, en passant par Napoléon et Kennedy, et bien d'autres, y compris des femmes, une petite histoire de la séduction en politique.

 

J'ai particulièrement aimé les extraits d'un ouvrage de 1846, anonyme, "L'art de devenir député".

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

03/04/2012

François Hollande gentil ?

La force du gentil

 

Marie-Eve Malouines

 

Editions JC Lattès

 

 

Marie-Eve Malouines est chef du service politique de "France Info". Elle pose deux questions : "François Hollande est-il un vrai gentil ?", "Son image est-elle un atout ou une faiblesse ?"

"Le pouvoir peut-il s'accomplir autrement que par l'affrontement ? Incongrue, bienvenue ou mal fichue, l'équation dépasse le seul terrain politique. Cette audace constitue à la fois la faiblesse, et la force de François Hollande".

 

"Il fait des morts par inadvertance"

"Il prend tout, il ne donne rien"

"François n'exige aucune fidélité, et en parallèle, il n'a jamais été fidèle"

"Il vaut mieux être dans le pouvoir réel que dans le pouvoir affiché" ; "François Hollande s'est toujours tenu dans l'ombre, mais tout près du puissant" ;"Au Parti Socialiste, pour survivre, il faut un protecteur. Pour ne pas se faire marcher sur les pieds, il faut un parrain"

"Dans le combat politique, la victoire ne repose pas uniquement sur ses forces, elle dépend également de la division de l'adversaire"

"Pour gagner un combat électoral, ou une investiture, il faut créer les conditions de sa propre légitimité."

"Cet admirateur de Jean Jaurès préfère le rassemblement et la synthèse aux  scissions"

"Il ne dénigre jamais autrui" ; "Il ne se met jamais publiquement en colère. Son ton est toujours maîtrisé"

"François Hollande est un robin des bois fiscaliste"

"Son ambition ne réside pas dans le fait de gagner le pouvoir, mais de le pratiquer" ; "J'ai d'autant plus envie d'exercer le pouvoir que je le connais" (FH)

"Il ambitionne de rompre avec la tradition selon laquelle la gauche ne reste jamais plus d'une seule mandature aux manettes de l'Etat"

"Il est le seul homme politique qui n'ait pas besoin d'une psychanalyse"

"François a la goût du secret, c'est la qualité des hommes d'Etat"

"Dans le passage du "nous" au "je" réside la grande révolution intérieure de François Hollande"

"Il se décrit comme porteur de certaines valeurs spirituelles, de ce qu'une religion peut "donner de mieux" : "une générosité, le sens de l'autre, le souci du partage et peut-être aussi une conscience plus aigüe du bien et du mal" ; "François Hollande a décidé qu'il ne convenait pas d'espérer un ailleurs meilleur, mais qu'il s'agissait au contraire de s'appliquer, dès à présent, à construire un bonheur partagé"

"L'engagement est un instrument permettant de dépasser la contrainte inéluctable de la mort"

 

"Ce n'est pas la largeur d'épaule qui fait la souveraineté, c'est l'intelligence" (Sophocle)

 

"François Hollande est persuadé que le pays a besoin de réconciliation, de rassemblement et d'apaisement"

"François Hollande serait donc "trop gentil", mais il n'a jamais été affublé de l'imperfection qui va de pair avec ce défaut, à savoir l'inconstance"