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23/08/2011

histoire(s) du PS

PS : 40 ans d'histoire(s)

 

Du congrès d'Epinay à nos jours

 

Daniel Vaillant

 

Editions de l'Archipel

 

 

Bien que nous ayons eu des parcours très différents (Daniel a été plusieurs fois ministres, après avoir eu d'importantes responsabilités au sein du PS, et j'ai quitté le 18e arrondissement bien avant qu'il n'y arrive...), nous avons quelques points communs : l'âge, un père travaillant chez Renault à Boulogne-Billancourt, l'engagement précoce en politique, en 1965, à l'occasion de la première candidature de François Mitterrand à l'élection présidentielle, une proximité et une collaboration avec Lionel Jospin, aussi bien quand il était Premier secrétaire du PS que Premier ministre, et une relation amicale avec Bertrand Delanoë, bien avant qu'il ne devienne maire de Paris.

 

En quarante ans Daniel et moi,  nous avons pris du poids, au sens propre comme au sens figuré. Lui plus que moi...

L'un et l'autre,  nous sommes un peu déboussolés par ce que le PS est devenu !

Il regrette en particulier que "les barrière soient dressées entre les dirigeants et la base".

Mais, "la nostalgie ne peut-être le moteur d'une histoire à construire".

 

Malgré son sous-titre, ce livre commence bien avant le Congrès d'Epinay, puisque Daniel Vaillant y parle de ses racines et de ses premiers engagements.

Comme d'autres l'ont fait avant lui, il raconte son histoire du PS, mais il ne prétend pas remplacer les historiens. Il y rajoute des anecdotes qui lui sont propres.

Sur le plan factuel, sur au moins deux points, mes souvenirs ne correspondent pas à son récit, mais rien d'important...

 

Je suis heureux qu'il rende hommage à mon ami Roger Fajardie, "homme fin, cultivé et attachant", "ce grand militant désintéressé et ami fidèle de Pierre Mauroy".

Je rejoins également son appréciation de Stéphane Le Foll, "un grand gaillard, solide, politique, sympathique et toujours loyal".

 

 

"Oublier l'Histoire et les enseignements qu'elle nous livre serait une erreur fatale."

 

"L'homme providentiel est une chimère pour la gauche"

 

"Pour réussir en politique, il faut savoir se coucher tard"

 

11:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

09/08/2011

gavroche en politique

André Laignel, un gavroche en politique

 

Jean Diharsce

 

 

La première fois que je suis allé à Issoudun, c’était en 1984. J’accompagnais, à l’occasion des élections européennes,  mon ami Roger Fajardie, député européen sortant, et qui sera réélu, et Nicole Péry, numéro deux de la liste socialiste française, dont mon épouse était l’assistante parlementaire. Quelques mois plus tard, Nicole sera élue vice-présidente du Parlement européen.

Nous étions les invités du maire de la ville, André Laignel. J’ai rarement autant ri qu’au cours du dîner qui a suivi la réunion électorale. André s’est montré féroce,  mais avec un humour irrésistible.

Je suis retourné à Issoudun il y a quelques années : j’ai été frappé de voir comment cette petite ville de 15 000 habitants, dans une région enclavée, était équipée et son centre ville attractif.

Il est évident que son maire, depuis 1977, s’est décarcassé, avec talent,  pour sa ville.

 

Je suis admiratif du parcours d’André Laignel. Pour avoir fait de nombreux aller et retour entre mes villes d’élection et mon lieu de travail, j’admire la volonté d’André, venant de Paris chaque fin de semaine pour passer ses week-ends dans le Berri, se faisant reprocher avec constance de ne pas être du pays. Cela lui a coûté, d’abord financièrement, en particulier pendant les huit années qui ont précédé sa première élection.

 

Ayant fait mes études universitaires tout en travaillant, passer ma maîtrise d’Histoire tout en faisant les 3X8 dans une gare de triage, je suis admiratif d’André, qui a quitté l’école à 14 ans, pour reprendre des études à 20, et aller jusqu’au Doctorat en droit, tout en travaillant, tout en militant, tout en prenant des responsabilités politiques.

Chapeau : j’ai une idée assez nette de ce que cela représente…

 

Son parcours électif a été à la hauteur de ses qualités : non seulement maire, mais aussi conseiller général, et même, pendant un temps président du conseil général, député, secrétaire d’Etat, puis député européen.

 

Pendant dix au Parlement européen, André Laignel a été un parlementaire présent, et critique. Je peux partager certaines de ces critiques. Il a raison de dire « C’est un parlement croupion,  le parlement européen seul ne peut rien faire. » Mais qui peut croire que le parlement français, qui ne peut même pas fixer son ordre du jour, a plus de pouvoir face à l’exécutif ? Il a raison de regretter que le parlement européen n’ait pas de pouvoirs d’initiative (réservés à la Commission), mais combien de lois françaises sont d’origine parlementaire et non pas gouvernementale ?

En fait, comme beaucoup de responsables politiques français, André Laignel était perdu dans ce système plus complexe que l’affrontement majorité/opposition du parlement français.

Concernant le projet de Traité constitutionnel, André Laignel faisait partie de « ceux qui pensent que ce petit pas est insuffisant, qu’il faut un électrochoc ». Nous avons eu l’électrochoc, et nous en avons vu le résultat : une crise profonde dont l’Union européenne n’est pas sortie. J’avoue faire partie des sociaux-démocrates réformistes, espèce socialiste qu’André n’aime guère !

 

 

Citation de l’auteur :

 

« Ces réunions dont les socialistes raffolent, où l’on passe son temps à se morfondre, à rabâcher de vieilles querelles, où les militants rêvent de bâtir un monde plus juste, plus fraternel »

 

Citations d’André Laignel :

 

« Du moment que j’avais un bouquin sur une chaise, j’étais isolé, dans mon univers »

« J’ai lu, beaucoup lu. C’est peut-être pour cela que je ne me suis jamais senti seul »

 

« A un moment donné, ce qui fait la différence, c’est la détermination »

 

« La charité, c’est une démarche individuelle. Moi je suis porteur, en tant qu’élu, de la solidarité. Il y a un centre municipal d’action sociale dont le métier est la mise en œuvre de la solidarité. C’est le service public ».

 

« Un but qui a besoin de moyens injustes n’est pas un but juste »

 

« De toute ma carrière, tu ne trouveras pas un mot attaquant les personnes. Les idées, oui. Leur comportement politique, oui. Les personnes, jamais. »

 

« Tout ce qui ne tue pas rend plus fort. Sans aucun doute sur le plan personnel. Il n’est pas certain que cela soit aussi évident sur le plan politique »

 

« Quand on est défait, c’est le choix des électeurs, ce n’est pas une atteinte personnelle, même si on peut le ressentir personnellement, douloureusement »

 

« Il faut une bonne dose de courage pour rester au parti socialiste. D’abnégation parfois. On ne tire pas facilement un trait sur plus de trente ans de militantisme, de fidélité, d’amitié. »

11:21 Publié dans Livre, vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

02/08/2011

La vie privée des femmes politiques

Et qui va garder les enfants ?

Béatrice Massenet

Éditions Robert Laffont


"Qui va garder les enfants ?" commentaire stupide de Laurent Fabius à l'annonce de la candidature de Ségolène Royal.
Béatrice Massenet a interrogé douze femmes politiques sur la façon dont elles organisent leur vie.

Pas de problème de garde d'enfant pour la première de la liste, par ordre alphabétique, Fadela Amara : elle n'en a pas !
Pour les autres : une ou deux "nounous" + des Babylone sitters + une ou deux grand-mères. Comme dit le proverbe africain, repris par Hillary Clinton : "il faut tout un village pour élever un enfant..."
Ce n'est pas vrai seulement pour les femmes politiques : bien avant d'être ministre Christine Lagarde a privilégié sa carrière, confié ses enfants à une nounou pour partir...aux Etats-Unis !

Et les maris, ou compagnons ? Pas plus facile que pour les hommes ! La politique prend beaucoup de temps. La majorité est divorcée ou séparée. Faire de la politique c'est sacrifier la vie familiale.

Béatrice Massenet n'est pas journaliste politique. Elle travaille à Biba. Les questions portent donc beaucoup sur la façon de s'habiller et de se chausser, et le shopping.

De ces douze portraits de femmes politiques, majoritairement de droite, il ressort que ce sont de grandes travailleuses qui font de la politique y compris pendant leurs loisirs, et qu'il n'y a pas plus de journée type que de semaine sans imprévus, les agendas ayant pour vocation d'être chamboulés en permanence.


"En politique, il n'y a qu'une loi : celle du plus fort" (Rolselyne Bachelot)

"Je ne pense pas que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Je pense que ce qui ne nous tue pas laisse des traces" (Rachida Dati)

"Il ne faut pas oublier que les pires coups viennent de notre camp" (Anne Hidalgo)

"En face de soi on a des adversaires, chez soi ses ennemis. Ce sont surtout les ennemis qui sont durs à gérer" (Nadine Morano)

"En politique on ne vous donne rien, il faut prendre. Le pouvoir, la parole." (Nadine Morano)

"En politique, la loyauté passe avant la compétence."(Valérie Pecresse)

10:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

17/07/2011

Fillon et les valeurs républicaines

A chacun(e) son électorat…

 

« La musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas », chantait Brassens. Il est vrai qu’il était issu de l’immigration, et n’avait donc probablement pas, lui non plus, intégré les « valeurs de la France ». La droite bien pensante lui a,  longtemps,  cherché des poux dans la guitare.

Le point de vue d’Eva Joly est largement minoritaire, mais pas scandaleux, le 14 juillet n’est pas, heureusement,  seulement un défilé militaire. Elle caresse son électorat dans le sens du poil.

Réserver les défilés militaires pour le 8 mai et le 11 novembre, comme le propose Eva Joly ? Pourquoi pas, s’il était clair que ces dates doivent fêter la paix, et non des victoires militaires. Comme les Allemands ne fêtent aucune de ces deux dates, il y a, au moins ambigüité. Ce qui n’est pas le cas concernant le rôle actuel de l’armée française sur ses différents théâtres d’opérations : être une force de paix. Avec des soldats qui meurent pour cela. D’où le catastrophique « timing » de la candidate des Verts.

La réaction du Premier  ministre montre, une nouvelle fois, que la Droite a l’intention de gagner les élections de l’année prochaine en renforçant son aile droite.

Mais à force de se placer sur le même terrain que Marine Le Pen, les idées de celle ci ne se trouvent elles pas popularisées, et son électorat conforté ?

 

08:42 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

28/06/2011

les coulisses de mai 81

10 jours en mai

 

Pierre Favier

 

Editions du Seuil

 

 

Les "10 jours en mai" se situent entre le 10 mai 1981, élection de François Mitterrand et la passation de pouvoir, le 21 mai.

 

Pierre Favier est journaliste de l'AFP. Certaines photos de l'époque le montre, le 10 mai, à Château-Chinon, jeune et barbu, à proximité du candidat. Sa "Décennie Mitterrand" fait référence. Il travaille comme un vrai journaliste. Contrairement à certains qui décrivent ces journées en tentant de se placer le plus au centre possible de l'Histoire, il confronte les sources, écrites (les "Mémoires", de responsables politique de gauche, de droite ou d'ailleurs,  les journaux de l'époque) ou orales (les nombreux "entretiens avec l'auteur"). Et quand les témoignages sont contradictoires, il n'hésite pas à l'écrire. Eventuellement en nous orientant vers les plus plausibles.

 

Une version crédible de l'envers du décor.

Le Président, "cet homme que la politique habite autant que l'Histoire et la littérature", qui "mesure le poids de l'Histoire",  mais aussi (surtout ?) la comédie du pouvoir de celles et ceux qui cherchent quelle sera leur place dans la nouvelle architecture du pouvoir. "Le Président, c'est d'abord celui qui nomme, désigne et promeut".

 

Une information qui prend toute sa valeur aujourd'hui : une des trois informations confidentielles transmises par le Président sortant : Anouar el-Sadate et les USA souhaitaient renverser Kadhafi, et voulaient savoir si la France était prête à les y aider.

 

 

"Il n'y a qu'un vainqueur : c'est l'espoir !" (François Mitterrand le 10 mai)

 

"Mitterrand était persuadé que lui même et la gauche allait rapidement être frappés par l'impopularité"

 

"Choisir, nommer, écouter, jouer des rivalités, créer l'émulation, séduire, charmer, entretenir le secret, ne pas sortir de sa réserve, entretenir le mystère, maintenir de la distance, rester maître de lui et de ses sentiments en toutes circonstances, rester fidèle à ses amis, ne jamais renoncer à sa liberté, préserver coûte que coûte sa vie personnelle, maîtriser le temps, être patient..."

 

 

 

 

 

 

 

08:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique