30/04/2013
Comprendre Angela Merkel
Devenue un symbole
Volontairement, ou non, Angela Merkel est devenue un symbole. Pas seulement en France, pas seulement dans les pays qui ont besoin de l'argent européen, donc allemand.
Symbole de puissance et d'exigence, avec les bons et les mauvais côtés, dont une austérité contre-productive.
Pour comprendre la Chancelière allemande, il faut avoir en tête qu'elle est une femme politique, qui veut être réélue en septembre, et que son électorat a le sentiment que "ce sont toujours les Allemands qui paient pour les autres". Ce n'est pas vrai, mais entre faire de la pédagogie, expliquer que les entreprises allemandes ont besoin d'un marché européen solvable et aller dans le sens du vent, à quatre mois des élections, elle a choisit de faire de la politique.
Elle préfère être populaire chez elle et impopulaire ailleurs que l'inverse !
Il faut se souvenir qu'il y a un an, Angela avait proposé à Nicolas de battre les estrades de la campagne présidentielle à ses côtés. Proposition poliment repoussée, tant "Merkozy" servait de repoussoir.
Le parti socialiste a raison d'espérer une autre politique pour l'Allemagne et pour l'Europe.
Un gouvernement de "grosse koalition" est plus vraisemblable qu'une victoire des sociaux-démocrates du SPD.
Mais, en attendant, le gouvernement de la France est à gauche, et le PS doit appliquer le principe de responsabilité et de solidarité.
16:01 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, europe
25/04/2013
Cohn-Bendit prépare sa nouvelle vie
Pour supprimer les partis politiques ! ?
Réflexions d'un apatride sans parti
Daniel Cohn-Bendit
Editions "Indigène", collection "Ceux qui marchent contre le vent"
Chez Dany, il y a d'abord l'aspect humain. Il raconte le parcours de ses parents, réfugiés en France pendant la guerre, puis le sien, né à Montauban, reparti en Allemagne, choisissant de devenir Allemand pour ne pas avoir à faire son service militaire, revenu en France pour faire ses études supérieures.
Pacifiste dans l'âme, il se heurtera au courant pacifiste allemand au moment de la guerre d'éclatement de la Yougoslavie : il demande alors que les soldats allemands soient "aux avant-postes de la protection de ceux qui se font massacrer ou jeter dans des camps de concentration."
Il raconte son itinéraire politique, teinté de pensée libertaire, "dans une opposition à tout concept d'autorité qui s'imposerait autrement que par une volonté collective autonome", dans la ligne antitotalitaire et autogestionnaire de "Socialisme et barbarie". "Contre la dictature du prolétariat et contre la dictature du capitalisme".
Quand il s'engage dans un parti, les Verts allemands, il choisit le courant "écolo-réformiste". "La grande leçon de la perestroïka, c'est que le réformisme peut être subversif."
"Dans la radicalité, il y a un danger majeur : le refus de l'autre, son déni, la volonté de l'anéantir". "Le rassemblement se fera non pas sur la position la plus radicale, mais sur des intérêts, des intuitions, des émotions et des désirs différents."
S'il a raison de dire qu'"un parti capte une grande partie de l'énergie des militants pour régler des problèmes internes", son appel à créer une "Coopérative politique" laisse plus sceptique.
Il prône le "réformisme subversif" constitué en "force de propositions".
Ce soixante-huitard assumé veut se "réinventer à l'aune de (ses) 68 ans" : "lecture, cinéma, football et rock'n'roll...autant de parades contre l'obscurantisme de la politique."
08:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
16/04/2013
Déclaration
Rien à déclarer
Le moment arrive de la déclaration, au percepteur, des revenus de l'année dernière, puisque notre pays est le seul en Europe à ne pas pratiquer la retenue à la source.
Je n'ai aucune idée de la façon dont se fait la déclaration de patrimoine pour les personnes assujetties à l'impôt sur la fortune.
Mais la saison est aux déclarations, à commencer par celles, obligatoires, des ministres, et celles de quelques autres femmes et hommes politiques voulant attirer l'attention.
N'ayant plus aucune responsabilité politique, et n'étant candidat à rien, je n'ai donc rien à déclarer.
Contrairement à Jean-Luc M., je n'ai aucune raison de préciser la taille de mes chaussures...et encore moins mon tour de taille, qui restera secret !
Contrairement à Jean-Marie Le P., je ne vois pas l'utilité d'avouer la marque de mes slips. J'espère seulement qu'ils sont "made in France", pour ne pas avoir de problème avec le ministre Montebourg.
Contrairement à Marine, je ne trouve pas honteux de rouler dans une petite voiture, et je ne considère pas comme une décadence d'avoir troqué ma Safrane pour une Twingo, que je n'ai l'intention de changer que pour une ZOE électrique.
Contrairement à Nicolas S., je n'ai pas de montre de luxe, et, contrairement à Jacques S., je ne considère pas cela comme un signe d'échec de ma vie.
Contrairement à Aurélie F., je n'ai aucun maillot à l'effigie d'une idole, ni d'idole, d'ailleurs.
Je n'ai jamais été corrompu, probablement parce que je n'étais pas assez important pour intéresser les corrupteurs.
Tout ce que je possède vient de nos revenus salariaux.
Maire-adjoint, je n'étais pas choqué par le système de rétro commissions versées à mon parti. Au parti et pas à moi ! C'était avant les lois d'organisation du financement des partis politiques. Merci François Mitterrand et Michel Rocard. Merci à ceux qui ont été punis pour nous tous.
Comme pour beaucoup de militant(e)s, être candidat m'a, financièrement, coûté beaucoup plus que cela m'a rapporté.
Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, être conseiller municipal (presque vingt ans dans mon cas), ne donne droit à aucune indemnité. Les indemnités de Maires et d'adjoints méritent généralement leur nom, et ne sont pas des salaires.
La majorité des élus de France sont donc financièrement désintéressés.
16:12 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
26/03/2013
Dernière année sur le trône
Tombeau de Nicolas 1er
Et avènement de François IV
Patrick Rambaud
Editions Grasset
Pour moi, Patrick Rambaud est d'abord l'auteur de "La Bataille", livre couronné par l'Académie française. Il y raconte le "début de la fin" de l'épopée napoléonienne.
Je n'avais lu aucune de ses "Chroniques du règne de Nicolas 1er".
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire les péripéties de cette "dernière année sur le trône". A l'heure où François IV est très critiqué, il n'est pas mauvais de se souvenir de "Notre affligeante Majesté".
Le temps où "Notre clinquant Leader inventait des Lois en lisant les faits divers des gazettes" et où il "privilégiait les privilégiés". "Le régime du paraître était obligatoire".
Je n'ai pas compté le nombre d'adjectifs dont l'auteur qualifie notre ancien Souverain, mais il ne doit pas être loin des quatre-vingt dix neuf noms de Dieu.
Bilan dressé par la Cour des Comptes : dette publique de 20 milliards d'euros, aggravée de 600 millions pendant le quinquennat de notre "Déchu Leader" et autres donneurs de leçons. 450.000 emplois industriels perdus.
La fin est particulièrement d'actualité : "Le 15 juin à minuit, l'ancien occupant du Château perdit son immunité pénale. Les juges allaient pouvoir l'entendre et le confondre. De vieilles affaires reprenaient jeunesse."
"Acharnement ! Criaient les impériaux, mais ils ouvraient leur gazette pour vérifier que le règne de Nicolas 1er ne se prolongeât point dans la rubrique judiciaire".
"Ah! Que c'est dur de n'être plus rien quand on s'est cru presque tout."
08:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, sarkozy, hollande
26/02/2013
amours, sexes et politique, à gauche
L'amour à gauche
Marivaudages, jalousies et désirs d'avenir
Anna Alter et Perrine Cherchève
Schématiquement, il y aurait, à gauche, trois conceptions de l'amour.
Celle, "cul serré" de Robespierre.
Celle, permissive, de Danton.
Et celle, révolutionnaire et féministe d'Olympe de Gouges.
Ces trois modèles ont été guillotinés, mais leurs héritiers sont toujours là.
Mais pas d'exemple révolutionnaire à proposer pour les tenants de la liberté de choix de l'orientation sexuelle.
Ne cherchez pas des révélations fracassantes. Les seuls ragots rapportés concernent Dominique Voynet, qui a refusé de répondre. Elle a probablement bien fait.
Quelques personnalités, plus ou moins importantes (Roland Castro, l'ex épouse de José Bové, Daniel Cohn-Bendit, Alain Krivine...), livrent leurs souvenirs et leurs analyses, plus ou moins représentatives.
La vérité est que le pouvoir est un aphrodisiaque.
Un livre racoleur qui ne tient pas ses promesses, par deux journalistes femmes et féministes, l'une à "Marianne", l'autre indépendante, au nom trop évocateur pour ne pas être un pseudo.
"La pleine puissance orgastique est la condition de tout progrès humain" (Wilhem Reich)
"Ce sont les enfants des soixante-huitards - ces hédonistes ne pensant qu'à eux mêmes et à leur bon plaisir - qui écoperont plus tard."
"Sur les positions au lit, il n'y a pas eu de décision de congrès. Le missionnaire, étant donné notre attachement à la laïcité, aurait dû être exclu, mais nous fermons les yeux"
"Je ne connais pas l'amour à gauche, mais seulement l'amour gauche"
"Les illusions des médecins et des femmes, c'était de croire que le plaisir viendrait dès que la peur de la grossesse serait endiguée."
"L'erreur était de penser que l'on pouvait si facilement dissocier la sexualité de l'affectivité".
"J'ai beau fouiller dans ma mémoire, je n'ai connu que des sexes de gauche".
09:17 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique