09/06/2011
des primaires qui ont un sens
L'Uruguay gouverné à gauche
Problèmes d'Amérique latine n°74
Editions Choiseul
Regroupant toutes les forces de gauche, depuis le centre gauche jusqu'à ceux qui veulent changer le monde, le Frente Amplio (le "front large"), avec les Présidents Tabaré Vazquez puis Mujica, mène une politique délibérément réformiste et résolument progressiste, en s'appuyant sur l'exemple du "battlisme" du début du XXe siècle : la priorité a été donnée au travail qualifié et, pour cela, le budget de l'éducation a été doublé et un plan d'accès universel à l'informatique mis en place."Il faut livrer bataille pour que les gens apprennent à apprendre tout au long de leur vie".
Une taxe progressive et directe a été instaurée sur les hauts revenus et un "Système national intégré de santé" a été créé, permettant l'accès universel aux soins.
"Le problème de la pauvreté, auparavant perçu comme un "problème des pauvres, à résoudre par les pauvres" est devenu celui de la société dans son ensemble".
La taxe sur les entreprises a été différenciée : diminuée si les bénéfices sont investis dans la recherche et l'appareil productif.
Les gouvernements du Frente Amplio ont fortifié l'Etat dans son rôle de régulateur et mis un terme au processus lent et graduel de dérégulation et de libéralisation de l'économie, tout en protégeant et renforçant les organisations syndicales, par exemple en rendant obligatoire les négociations salariales, y compris pour les ouvriers agricoles.
Cela n'a pas fait fuir les capitaux, au contraire, puisque l'investissement a battu des records historiques, ce qui permet à l'économie de sortir du secteur primaire.
Les Tupmaros, dont est issu le président Mujica, est la seule guérilla d'Amérique du Sud qui a réussi, après sa défaite militaire, à se transformer en parti de gouvernement, sans pour autant renier son passé, et à proposer, en alliance avec les socialistes et les communistes, une alternative électorale crédible. Reconversion probablement rendue plus facile par le fait que les Tupamaros n'ont jamais eu recours au terrorisme.
Ce "Front Large" s'est constitué non pas à travers des discussions théoriques mais grâce à la participation à des actions communes.
Toutes les sensibilités de la gauche participent aux "primaires ouvertes" organisées pour désigner les candidats, mais seul le vainqueur de ces primaires se présente aux élections, ce qui donne tout son sens à l'opération.
08:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
06/06/2011
Quand Serge Moati se souvient
30 ans après
Serge Moati
Editions du Seuil
Souvenirs de Serge Moati, réalisateur de télévision, socialiste.
Il se raconte. Il raconte ses rencontres avec François Mitterrand, dont il fut le conseiller audiovisuel, pour l’aider à apprivoiser les cameras que cet homme du début du siècle n’aimait pas.
Conseiller, en particulier, pour les débats présidentiels de 74, 81 et 88. Metteur en scène de la cérémonie du Panthéon. Nommé directeur de France 3, il raconte comment il est amené à faire revenir Guy Lux à la télévision (« Ceux qui ont voté Mitterrand n’ont pas voté contre Guy Lux ») et fait le parallèle entre son éviction de son émission « Ripostes », par Patrice Duhamel, et celle de Guy Lux.
Beaucoup d’émotions et de nostalgie pour « toutes ces années Mitterrand qui furent celles de mon (notre) âge d’homme » …
« En ce temps là, j’étais très ardent et un peu con »
« Pour le stratège de Château-Chinon, toutes les ambiguïtés étaient bonnes à prendre »
« Les « presque vieux de mon espèce adorent se dire qu’ils ont encore de beaux restes »
« Je ne suis pas contre les vieux, mais ce qui les fait vieillir »
« Il n’y a rien de pire que les espérances différées et les déceptions amoureuses »
« C’est le traître, toujours, qui crée le héros »
08:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
31/05/2011
Des élections locales aux élections nationales...
Ciao Silvio ?
Je fais partie de ceux que la défaite de Berlusconi réjouit. Milan est symbolique. Je m'étais fait un plaisir d'y organiser un Congrès du Parti socialiste européen. Toute une série de villes italiennes basculent à gauche, du nord au sud.
Si j'étais optimisme j'y verrais le début de la fin de ce populisme bling-bling et sexiste qui fait honte à tant d'Italiens.
Prosaïquement j'y vois la confirmation de la règle d'airain qui s'abat sur les partis au pouvoir lors des élections locales.
L'Italie en est une nouvelle confirmation, juste après l'Espagne, la Grande-Bretagne, l'Allemagne...et la France.
Nous savons malheureusement, par expérience qu'il faut se garder d'oublier, qu'il ne suffit pas de faire un quasi grand chelem lors des élections régionales pour emporter dans la foulée les élections nationales.
Tous mes vœux accompagnent, quand même, les progressistes italiens, britanniques, allemands...et français !
08:43 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique
10/05/2011
après le 9, le 10 mai...
Putain, 30 ans...
Je viens de réaliser deux choses :
1) toutes les personnes qui ont moins de 48 ans n'ont pas voté le 10 mai 1981 pour la victoire de Mitterrand...et cela fait beaucoup de monde !
2) sur ces trente dernières années, Mitterrand a été président presque la moitié du temps, moins deux fois deux ans de cohabitation, mais en ajoutant cinq années de gouvernement Jospin, cela fait donc quinze ans à droite et quinze ans à gauche...
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été intéressé par la vie politique : 1958 : le retour de De Gaulle, la guerre d'indépendance de l'Algérie, avec, à Paris les attentats et les manifestations (en particulier le jour des morts du métro Charonne).
Mais le tournant de l'engagement date de 1965 : la première élection du candidat de la République au suffrage universel, François Mitterrand candidat unique de la gauche, ma demande d'adhésion à la FGDS, pourtant motivée, mais refusée par Charles Hernu, parce que je n'avais que 16 ans ; ma première rencontre avec celui qui n'était alors que l'ex candidat à la présidentielle, à l'occasion de la sortie de son livre "Ma part de vérité". Il me pose des questions sur ce que je fais, et me parle de Jean-Christophe, comme moi étudiant en Histoire à Vincennes.
Nouvelle rencontre en 1978, alors que je suis le suppléant de Jacques Guyard, futur ministre, et que François Mitterrand vient nous soutenir dans notre campagne.
Rencontre avant 81, alors qu'il est Premier secrétaire du PS, et que je suis Secrétaire général des cheminots socialistes, et qu'il s'intéresse de près aux socialistes militants dans les entreprises, qu'il veut détacher de l'influence du CERES de Chevènement.
1981 : Mes collègues socialistes français qui partent dans les cabinets ministériels, alors que je reste au groupe socialiste du parlement européen (putain, 30 ans !)...
J'ai vu François Mitterrand deux fois au Parlement européen, avec quasiment quatorze ans d'écart. Les deux fois, il a donné, de façon magistrale, une impulsion à l'Europe.
Regret de ne jamais avoir été à l'Elysée, alors que je fréquentais assez souvent Matignon, de 1981 à 1984.
Dernière rencontre, émouvante, au siège du PS où il vient "faire un tour" après ses deux septennats.
09:56 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique
19/04/2011
Maire courage
Les vérités d'Helene Mandroux
Éditions "Au diable Vauvert"
Livre né sous une mauvaise étoile, puisque se télescopant avec la mort de George Frêche avec qui elle avait quelques comptes à régler après leurs scores respectifs aux élections régionales.
Helene Mandroux, médecin, devenue, par la volonté de GF adjoint chargée des finances, puis maire de Montpellier. Pour combien de temps encore ?
Ce livre est publié "Au diable Vauvert", comme "Indignez vous" de Stephane Essel.
Être de gauche, c'est refuser l'idée que l'organisation sociale est construite une fois pour toutes sur un modèle inégalitaire
Je ne suis qu'un grain de sable à l'échelle de l'humanité mais en accumulant les grains de sable, on peut former une dune
Il ne faut jamais oublier pourquoi des femmes et des hommes ont voté pour toi
Il est indispensable que chacun puisse s'épanouir et exister au sens plein du mot...comme dans un couple !
Ne plus apprendre, c'est le commencement de la fin
Il ne faut pas jeter la politique, il faut jeter les politiciens qui ne respectent aucune valeur
La politique, c'est l'humain
Le spectacle humain est passionnant
Ma tolérance s'arrête là où commence l'intolérance envers les autres
Résister, dire la vérité isole aujourd'hui, mais dessine inexorablement l'avenir
12:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique