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29/09/2013

Dimanche sacré ?

 

Ouvert le dimanche ?

 

 

 

La loi est faite pour être respectée, et il serait scandaleux que certains puissent s’en affranchir parce qu’ils peuvent payer les pénalités.

 

Ceci étant dit, je comprends mal la sacralisation du dimanche, non pas par les cathos tradi mais par ma famille politique.

 

Ce qui me semble sacré, c’est le droit au repos.

 

Peut-être parce que pendant mes années SNCF, je travaillais, à mon tour, le dimanche, sans primes particulières, et que mon épouse travaillait à l’hôpital, parfois, le dimanche également. Service public oblige ! Je ne connais personne qui refuse d’écouter la radio, ou regarder la télévision, ou aller au cinéma, le dimanche, parce que cela oblige certains à travailler.

 

Peut-être aussi parce que je sais que, pour certains, le jour de repos est le samedi, shabbat tellement sacré que, pour rien au monde, ils ne toucheraient à un bouton d’ascenseur. Sans parler de ceux pour qui c’est le vendredi ! Je ne voudrais pas déclencher une polémique anti-islamique.

 

Peut-être, enfin, parce que j’ai trouvé bien pratique de pouvoir faire des courses le dimanche,  dans certaines capitales du monde.

 

Je ne suis pas bricoleur, je n’ai pas d’actions dans les magasins incriminés, mais s’ils y a des volontaires pour travailler ces jours là, et je parie qu’il y en aura toujours, à des salaires augmentés, je ne serais pas choqué que la loi soit changée.

 

 

 

10:55 Publié dans billet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique

30/08/2013

Selon que vous serez à Londres ou à Paris...

Démocraties

 

Hier, le Parlement britannique était convoqué pour décider d'une éventuelle action en Syrie.

Dans le même temps, le Président de la République française convoquait son "conseil de sécurité", composé de ministres, de généraux, de hauts fonctionnaires,  et promettait que le Parlement serait informé "dans les meilleurs délais".

Les commentateurs politiques ne semblent pas avoir noté cette illustration des régimes parlementaires et présidentiels.

Comme chacun sait, le Parlement britannique a émis un vote négatif.

En France, le gouvernement viendra expliquer au Parlement la décision prise...par le Président.

Les socialistes français se sont totalement coulés dans les institutions de la Ve République !

 

 

08:55 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, syrie

19/08/2013

Jean-Luc Mélanchon condamné à l'irresponsabilité

Pour se faire entendre, tout simplement pour exister, Jean-Luc Mélanchon est condamné à taper,  avec de plus en plus de virulence,  sur le gouvernement, et à se présenter comme le meilleur adversaire de Marine Le Pen.

 

Il est certain que Jean-Luc n’est pas Marine : pas trace de xénophobie. Il demande même la régularisation de tous les sans papiers ? N’est-ce pas irresponsable ? Quel serait le score du Front National si le gouvernement prenait une telle décision ?

 

Jean-Luc et Marine se retrouvent dans leur refus de la mondialisation. N’est-ce pas irresponsable, non pas de la refuser, mais même de faire croire que la France pourrait s’en sortir, ou tout simplement en sortir ?

 

Même refus de l’Europe, depuis très longtemps, habillé au Parti de Gauche par la description d’une Europe idéale, effectivement très loin de la réalité des possibles.

 

L’irresponsabilité culmine avec le reproche fait à François Hollande de chercher à rembourser la dette de l’Etat. Peut-être faudrait-il commencer par rappeler que le seul gouvernement à avoir réduit la dette depuis un demi siècle est celui de Lionel Jospin, n’en déplaise à la Droite.

N’est-il pas irresponsable de préconiser à la  fois le non remboursement de la dette et la poursuite du financement des dépenses publiques…par la dette ?

Malheureusement, les prêteurs ont une mauvaise habitude : ils ne veulent continuer à prêter que sils sont remboursés !

 

Si la France n’honorait pas les dettes faites sous le quinquennat de Sarkozy, l’actuel gouvernement ne pourrait plus emprunter pour couvrir le déficit budgétaire, en attendant une reprise économique qui ne peut être que mondiale, et favorisée au niveau européen.

 

 

09/07/2013

Petite exploration du pouvoir politique par une "plume"

Sous la plume

 

Petite exploration du pouvoir politique

 

Marie de Gandt

 

Editions Robert Laffont

 

 

Plusieurs livres ont déjà été écrits sur "les plumes de l'ombre", les "speech writers", ceux qui écrivent les discours, et même les livres, des hommes politiques, et de quelques autres. Un film a même été réalisé sur le thème. Généralement ces surdoués de la parole et de l'écriture sont muets quand il s'agit de parler d'eux mêmes. C'est en cela que ce livre est original.

 

Marie de Gandt est normalienne, normalienne supérieure, donc elle sait écrire. Dans la catégorie de la raison pour laquelle De Gaulle a embauché Pompidou : "un normalien qui sache écrire". Dans ce petit monde, comme à l'ENA, les gens se connaissent, les réseaux se tissent. Pas surprise donc d'être sollicitée par un compagnon d'études du grec ancien, devenu ministre de Sarkozy. "La connivence, c'est l'état actuel de la démocratie".

 

Là où les choses se pimentent, c'est que Marie se veut "de gauche", comme sa famille et son mari. La voici donc "plume d'ouverture", comme il y a eu des ministres "d'ouverture". En plus de l'intérêt de cette "petite exploration" non pas du pouvoir politique, mais d'une de ses facettes : les "cabinets" ministériels ou présidentiels, se trouve une réflexion sincère sur les différences entre la gauche et la droite. Distinction plus facile à faire quand le président sortant devient candidat sur le terrain de l'extrême droite.

 

Autre particularité : Marie fait des enfants, refusant de sacrifier toute sa vie à la politique. Courageux dans un univers machiste.

 

La façon dont les discours se préparent, dont se font les arbitrages entre ce qui sera dit et ce qui ne le sera pas est d'autant plus intéressant qu'il est plus important d'annoncer une décision, une mesure que de les mettre en œuvre. Le quinquennat de Sarkozy fourmille de ces exemples.

 

 

"Il est difficile d'être à la fois un homme et un grand homme"

  

"La politique se révèle être une solution à des "problèmes", pas une pensée"

 

"Les politiques n'ont pas d'intelligence émotionnelle"

 

"La politique, c'est comme l'amour pour Woody Allen : c'est sale quand c'est bien fait."

 

10/06/2013

Pierre Mauroy le réel et l'idéal

"Mon" Pierre Mauroy

 

 

Des pages entières dans les journaux, y compris avec des erreurs, même dans Le Monde, journal de référence, des témoignages sur toutes les chaînes de télévisions et de radios. J'ai quand même envie de parler de Pierre Mauroy que j'ai beaucoup fréquenté pendant 20 ans.

 

C'est en 1978, j'avais à peine 30 ans,  que j'ai rencontré Pierre Mauroy pour la première fois, et décidé de rejoindre son équipe. Il était impossible de ne pas tomber en sympathie avec la simplicité et l'humanité de son abord.

C'était la préparation du Congrès de Metz. Celui de l'affrontement entre Mitterrand et Rocard, et au milieu Pierre prêchait pour la synthèse, le rassemblement. Je me suis mis en congé de la SNCF pendant quelques semaines pour faire campagne et, en bon cheminot, j'expliquais : "quand on a deux locomotives, il faut les faire tirer dans le même sens, sinon le train se disloque". Malheureusement ceux qui voulaient l'affrontement étaient plus nombreux que les rassembleurs. Pierre et ses amis ont été remplacés dans leurs responsabilités au PS par de jeunes énarques conduits par Jospin et Fabius.

 

Mais les liens entre Pierre et François Mitterrand étaient suffisamment solides pour perdurer. Pendant cette période, je rendais visite régulièrement à l'équipe de Pierre, dans ses petits bureaux.

En 1980 Pierre Mauroy a signé une belle lettre, préparée et transmise par Marie-Jo Pontillon, pour appuyer ma candidature au secrétariat du groupe socialiste européen. J'y suis toujours !

En 1981, j'ai souvent fait l'aller et retour Bruxelles / Paris, en refusant la proposition de revenir vivre à Paris la formidable période de la Gauche rassemblée au gouvernement.

Je garde de cette période une photo de nous deux prise dans la cour de Matignon. Pierre Mauroy voulait rassembler la Gauche, et au delà de la Gauche, comme il voulait rassembler les socialistes.

 

En 1986, de nombreux socialistes européens pensaient à Pierre pour devenir le Président de "L'union des Partis Socialistes de l'UE", qui deviendra le Parti Socialiste Européen. J'avais servi d'intermédiaire, avec Pierre, et avec Lionel Jospin, le Premier Secrétaire de l'époque. Mais Lionel avait d'autres idées en tête. D'abord confier à Pierre la Fédération des élus socialistes.

En 1988, Lionel devient ministre, Pierre, candidat au poste de Premier Secrétaire, me charge de "sonder" quelques députés européens socialistes, français. De mes conversations, il ressort clairement que le CERES et autres "gauches" autoproclamées du PS ne se mêleront pas du duel. Vainqueur, Pierre, comme toujours, cherche l'apaisement, et confie à Laurent Fabius la tête de la liste socialiste aux élections européennes de 89. Cela n'empêche pas ses lieutenants, derrière Claude Bartolone, de pratiquer un harcèlement permanent, jusqu'au calamiteux Congrès de Rennes.

A la demande de Pierre je deviens secrétaire général adjoint de l'Union des partis socialistes de l'UE.

 

Au début des années 90,  Pierre Mauroy succède à Willy Brandt à la tête de l'Internationale socialiste. Afin d'avoir une bonne coordination entre l'IS et le Parti Socialiste Européen, Pierre obtient que je devienne Secrétaire général de cette organisation.

 

Nous nous retrouvons fréquemment dans différentes capitales, européennes ou non. Il me parle de Lille, de ses projets pour sa ville, à laquelle il veut donner une dimension internationale. Un jour, il m'invite à déjeuner dans sa mairie et me propose de devenir son adjoint chargé de cette dimension internationale. J'achète un appartement à Euralille, à côté de la gare TGV, signées par des architectes de renom, deux grandes fiertés du maire.

Mais Pierre Mauroy, craignant des élections difficiles, propose, quelques mois plus tard, à Martine Aubry de venir s'installer au beffroi. Comme Pierre l'a raconté dans son dernier livre, Martine est venue avec des exigences, et un certain nombre d'amis de Pierre en ont fait les frais.

Je me rappelle encore le coup de fil qu'il m'a passé, alors que j'étais à Strasbourg pour une session du Parlement européen, à plus de dix heures du soir, pour m'expliquer personnellement la situation. Avec tant de diplomatie et de gentillesse que je ne lui en ai jamais tenu rigueur.

J'apprendrais plus tard, à mes dépends, que tout le monde n'a pas cette élégance dans le monde politique.

 

Je n'ai plus été Secrétaire général du PSE, et lui a quitté quelques mois plus tard la Présidence de l'IS. Nos rencontres se sont espacées, mais il est  resté un homme qui a marqué ma vie, et forgé mon orientation politique, dans la lignée de Jean Jaurès : "aller à l'idéal, comprendre le réel". 

 

 

19:14 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mauroy, ps, politique