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20/10/2015

Le jour où François Hollande est devenu Président

Le stage est fini

Françoise Fressoz

éditions Albin Michel

 

Selon la journaliste Françoise Fressoz, François Hollande est devenu véritablement Président en  janvier, à l'occasion des assassinats des journalistes de Charlie Hebdo. "Il a les mots justes, les gestes qu'il faut".

"Ce n'est pas François Hollande qui a inventé les déficits, le chômage de masse, la désindustrialisation, l'accumulation de dépenses et d'impôts."

"Entre 2007 et 2012, la dette publique a augmenté de 600 milliards d'euros. Elle pèse désormais près de 90% de la richesse nationale . Le remboursement de ses intérêts coûte chaque année l'équivalent des budgets de la défense et de la justice réunis." Voilà l'héritage sarkozyste." "0% de croissance, 10% de chômage, 90% de dette publique, détenue aux deux tiers par des capitaux étrangers, 65 milliards d'euros de déficit de la balance commerciale. Merci Sarkozy."

Mais, "un invraisemblable excès d'optimisme lui fait rater l'opération vérité des comptes." "Le refus de la dramatisation est le péché originel du quinquennat." 

L'impasse du début du quinquennat : il y a une grave crise de l'offre et il faut réduire les charges sociales : "ils devront massivement aider les entreprises et clament qu'ils vont les taxer."

"Il était impossible de mener de front la lutte contre les déficits et la restauration de la compétitivité."

"Hollande choisit de traiter en priorité la question des déficits et s'embourbe rapidement dans les hausses d'impôts."

"Valls est un accoucheur de décisions. Il aide Hollande à être un homme d'action."

"L'impuissance du politique qui résiste à l'alternance gauche/droite n'en finit pas de faire le lit du Front National."

Les qualités de François Hollande : "l'instinct de survie, le sens des situations et la lucidité."

"La gauche a toujours été faite de deux courants : l'un attaché "à son pouvoir tribunicien", et l'autre "à l'art du compromis." "Lorsque l'un entre ouvertement en guerre contre l'autre, on peut estimer que le camp, dans son ensemble, entre dans une zone de grand danger." "La gauche n'a pas su se mettre au clair avec la mondialisation, ni résoudre la question de l'appartenance à l'Europe, devenue le bouc émissaire facile des impasses nationales."

 

 

18:34 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

17/07/2015

Mitterrand ambigu ?

Portrait d'un ambigu

Philip Short

éditions du nouveau monde

 

François Mitterrand est décédé il y a bientôt vingt ans. La pile des livres qui lui sont consacrés continue à s'élever.

Philip Short était journaliste de la BBC  accrédité à Paris pendant les présidences de François Mitterrand. C'est sa troisième biographie, après celle de Mao et de Pol Pot, sans qu'il ne faille voir un lien avec les deux ouvrages précédents.

Enorme pavé de plus de huit cent pages. La lecture terminée, j'en tire l'impression que François Mitterrand ne correspond pas du tout à cette image d'ambiguité. 

Il n'était pas ambigu dans sa vie amoureuse : son épouse, Danielle, trop souvent laissée seule,  vivait avec un autre homme à partir de 1958, aussi bien rue de Bièvres qu'à Latche. Mitterrand a eu de nombreuses relations extra-conjugales. Sans ambiguïté . Y compris avec la mère de Mazarine. Dont Danielle connaissait l'existence. Et Anne savait qu'il ne divorcerait jamais d'avec Danielle. L'ambiguité n'existait que pour l'extérieur des deux familles. 

Le Président Mitterrand a été sans ambiguité dans le domaine des relations extérieures. Les exemples sont multiples : l'Europe ("il y a un danger qui plane sur elle, c'est que le grand nombre finisse par en faire simplement une zone de libre échange"), le Moyen-Orient ("la reconnaissance préalable et mutuelle du droit des autres à l'existence"), la force de dissuasion ("l'arme nucléaire n'est pas faite pour gagner la guerre mis pour l'empêcher" ;"les pacifistes sont à l'ouest, les missiles sont à l'est"), etc.  

Dans le domaine de l'économie, celui qu'il maîtrisait le moins, il n'était pas ambigu, il tergiversait par manque d'assurance.

Son seul moment d'ambiguité politique a été lorsqu'il travaillait à Vichy tout en étant déjà un résistant actif. Il n'était pas seul dans ce cas, et la consigne donnée par Londres à ses semblables était de continuer le plus longtemps possible dans ce double rôle. Raymond Marcellin et Maurice Couve de Murville furent dans le même cas.

L'ambiguité de ses positions sous la Ive République ne venait-elle pas de la situation politique de l'époque ?

Il n'a pas été ambigu sous la Ve : toujours pour l'Union de la Gauche, avec pour objectif de battre la droite et de récupérer le plus grand nombre d'électeurs communistes. Il a été plus secret qu'ambigu."Ceux qui le connaissaient le mieux ne connaissaient que 30% de ce qu'il pensait". "Son mépris pour le pouvoir de l'argent et sa foi en la justice sociale furent constants tout au long de sa carrière politique." ("L'argent qui corrompt, l'argent qui achète, l'argent qui écrase, l'argent qui tue, l'argent qui ruine et l'argent qui pourrit jusqu'à la conscience des hommes.")

Il n'a été ambigu que dans sa mort : "une messe est possible", avec un enterrement à Jarnac où il sera pour l'éternité, sans Danielle ni Anne. "J'ai une âme mystique et un cerveau rationaliste."

"Décider de la façon dont on devra passer ses dernières années n'est pas une hypothèse abstraite, mais un choix irréversible ."

"Ce n'est pas la mort qui me fait peur, c'est de ne plus vivre." "Je compte sur vous pour veiller à ce qu'on ne me voit pas ratatiné comme un légume, grabataire et inconscient. Il faudra tout faire pour m'épargner cette misère."

 

"Ce sont les rêves, non les réalités qui font gagner les élections."

"C'est plus difficile de négocier avec quelqu'un qui a un rêve qu'avec quelqu'un qui a un objectif"

"Il se voyait lui même comme un romantique dont la vie était un roman en train de s'écrire" (quel romancier plein d'imagination aurait pu créer une telle vie ?)

 

21/06/2015

Sarko le Danois

Il est possible d'avoir du sang hongrois et grec et de vouloir remettre en cause le droit du sol en privilégiant le droit du sang. "Qu'un sang impur abreuve nos sillons..."

Comparer le drame des migrations à un problème de plomberie n'est pas fortuit. Et ce n'est sans doute pas par hasard que cette intervention a eu lieu peu après les élections législatives danoises.

Que montrent les résultats de ces élections ?

- Pour la première fois, l'extrême droite devance la droite classique ;

- La campagne électorale a essentiellement tourné autour de l'Europe et de l'arrivée de migrants au Danemark ;

- La reprise économique n'a que très peu profité aux sociaux- démocrates sortants.

Sarkozy a montré clairement qu'il ne se laisserait pas distancé sur le terrain populiste et xénophobe par le FN. Mais, quitte à voter contre l'immigration, les électeurs ont préféré l'original à la copie.

François Hollande aura probablement remarqué qu'il n'a servi à rien aux sociaux démocrates d'entrer dans cette spirale, pour les mêmes raisons !

Comme au Danemark, la reprise économique touche la France. Comme au Danemark cela sera-t-il utile pour gagner les élections ?

Beaucoup d'électeurs comprennent que la croissance dépend plus d'une situation mondiale que des actions de gouvernements nationaux. Ceux qui réclament un "retour à la souveraineté" n'ont rien compris au monde actuel...

 

 

 

 

02/06/2015

Du RMI à l'assemblée nationale

Député, pour que ça change

Michel Pouzol

éditions du Cherche Midi

 

Un itinéraire atypique : Michel Pouzol, intermittent du spectacle, puis rmiste, surendetté, chargé de famille, adhère au PS, et cinq ans plus tard, il est député, après être passé par la case "élection au conseil général".

D'où vient mon sentiment de malaise ? Je connais bien le PS et son fonctionnement. Je sais la vigueur des luttes pour les postes éligibles, y compris à Brétigny-sur-orge, dont j'ai été l'élu pendant douze ans. Je sais donc que rien n'est dû au hasard, surtout pas une élection à l'assemblée nationale.

Je ne doute pas que Michel Pouzol soit bien placé pour aider les gens en galère. Mais je me demande si sa galère ne lui sert pas d'argument pour se vendre.

Autre malaise : il met beaucoup en avant sa femme, qu'il présente comme fragile psychologiquement et physiquement, et ses enfants qu'il emmène dans les réunions publiques politiques. Je n'ai jamais fait cela. Cela ne m'est pas venu à l'esprit, et si, sous influence anglo-saxonne,  j'en avais esquissé l'hypothèse, il est clair que mon épouse ne l'aurait pas permis, à juste raison.

Michel Pouzol se présente comme petit-fils de paysan et ouvrier. Il a été ouvrier, et fait les 3x8,  le temps d'un job d'été ! J'ai fait des jobs d'été pénibles : savoir que l'on ne restera pas aide à tenir le coup. J'ai fait les 3x8 pendant sept ans, sans savoir quand cela se terminerait. La vision est bien différente.

Egalement petit-fils de paysans, ma grand-mère limousine, qui a terminé sa carrière comme "dame pipi" à Paris,  me disait toujours "rentre à la RATP, tu auras une bonne retraite". Je suis rentré à la SNCF...J'y étais encore, travaillant dans une gare de triage, quand j'ai passé mon mémoire de maîtrise. Contrairement à ce que chantait Ferrat, je ne suis pas resté à "attendre sans s'en faire le temps que la retraite sonne".  Après mon Bac, il n'était pas question de ne pas travailler pour subvenir à mes besoins, ni de ne pas faire d'études à l'université. Et tant pis pour mes rêves de devenir acteur...

Après son Bac, Michel Pouzol rêvait d'être journaliste et/ou cinéaste. Il a vécu de quelques piges et rêvé de faire un long métrage. Quel taux de chômage parmi les apprentis journalistes et cinéastes ? Il n'est pas devenu rmiste parce que son emploi aurait été supprimé. Comment peut-il dire qu'au sein du PS il a été victime de "mépris de classe", alors qu'il a toujours mis en avant sa situation sociale précaire comme justification de sa candidature ?

Autant il parle dans ce livre de la façon dont il a été désigné et élu aux élections cantonales, autant il n'évoque pas sa désignation pour être le candidat du PS aux législatives. 

Les choses sont pourtant claires ; il a été choisi par la "gauche" du PS, comme un symbole. Cela s'appelle du populisme. Il s'agissait également d'empêcher le maire de la ville, socialiste, mais pas de la bonne "tendance" au sein du PS. Comme cela est souvent le cas au sein du PS...

Bien dans cette ligne politique, il affirme : "nous devons desserrer les verrous européens qui pèsent si lourdement sur les ménages et les familles les plus fragiles." Je suis affligé qu'un parlementaire puisse faire de telles affirmations.

Au mois de mars, Michel Puzol, conseiller général,  et son camarade maire, membre de deux fractions différentes du PS ont tous les deux été battus... Prochain chapitre aux législatives !

  

 

 

 

18:27 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

21/05/2015

Voyages, voyages...

Dans les coulisses des voyages présidentiels

Du général De Gaulle à François Hollande

Jean-Marie Cambacérès

éditions du Cherche Midi (documents)

 

J'ai connu Jean-Marie Cambacérès au début des années 80. Il était directeur du cabinet de Lionel Jospin, alors Premier Secrétaire du PS. Je l'ai connu maire de Sommières et conseiller au cabinet de Gaston Deferre, ministre de l'intérieur. Je l'ai connu échouant dans sa tentative de prendre la place du conseiller général sortant, socialiste, mais qui ne voulait pas prendre sa retraite. Je l'ai connu député du Gard. Je me souviens qu'il a quitté le PS quand Fabius en est devenu le Premier Secrétaire.

La dernière fois que je l'ai vu, avant la dédicace de son livre, c'était au Parlement européen, à Bruxelles, où il m'avait demandé de lui prendre quelques rendez-vous dans sa qualité de Président de "France-Asie".

Diplomé de chinois, il a organisé le voyage de François Mitterrand et Lionel Jospin à Pékin , avant la présidentielle de 81.

A des titres divers, il a participé à quelques voyages présidentiels. Mais il ne se contente pas de parler des voyages auxquels il a participé. Il a lu des livres de mémoires qui en évoquaient certains, et il a interrogé de nombreuses personnalités directement impliquées, y compris l'ancien président Giscard d'Estaing.

Son livre fourmille d'anecdotes qui le rende d'une lecture agréable.

A travers leur façon de voyager, le portrait de chaque président s'esquisse.

J'ai noté, en particulier, l'invention du "thé d'Etat" pour remplacer le "dîner d'Etat", le président iranien refusant de dîner avec des femmes prévues à ce dîner officiel.

Avec la construction européenne et l'essor du multilatéralisme, les voyages se multiplient, d'où une évolution vers des voyages moins formels et plus courts.

Autre évolution : les présidents se transforment en représentant des intérêts économiques de la France. parfois avec des effets d'annonces non suivis d'effet. Nicolas Sarkozy en était le spécialiste.

Les voyages doivent également être positifs pour l'opinion publique française, d'où la volonté de "faire le buzz" ! La "meute" de journalistes  suit le Président, afin d'en être, comme au Festival de Cannes...