29/08/2014
L'enfance de Willy l'Africain
Les dents du bonheur
William Leymergie
Albin Michel
Depuis des années, je me réveille, je fais ma gym, je prends mon petit déjeuner, avec Télé-Matin. Mais quand William Leymergie n'est pas là, ce n'est pas pareil.
"Le sexagénaire que je suis ressent aujourd'hui, comme ses contemporains, le besoin de retrouver l'enfant qu'il a été, de revisiter les événements et arrachements successifs qui l'ont construit, les multiples cultures dont il est le fruit. Et tout ce qui a forgé son imaginaire, son rapport au monde et les valeurs qui ont fondé son identité."
Je suis un contemporain de William Leymergie, mais je n'éprouve pas le besoin de retrouver l'enfant que j'ai été. Peut-être parce que je suis un tout petit peu plus jeune que lui ? Mais je réfléchirai sans doute un jour pour savoir ce qui a forgé mon imaginaire, mon rapport au monde, les valeurs qui ont fondé mon identité."
"C'est grâce à l'Afrique que je suis devenu un "rencontreur" de gens, un éternel promeneur dans la vie ?" "Elle m'a marqué de son empreinte et a fait naître en moi une curiosité insatiable."
Est-ce parce que j'ai découvert l'Afrique à 17 ans que j'ai gardé le goût des voyages et des découvertes ? Je partage son opinion quand il écrit : "ma première impression du Sénégal est une immense sensation d'étuve."
Tout à fait en accord également d'après mon expérience : "La vraie cassure qui sépare les individus n'est pas tant leur couleur de peau ou leur religion que la classe sociale." Et c'est encore plus vrai en Afrique où les différences sociales sont plus marquées que chez nous.
"Du fait de leur amour puissant, démesuré, j'avais une vision naïve de l'existence" (à propos de ses parents).
Devenu journaliste après n'avoir rien fait pendant des années, en particulier à l'université, William Leymergie prévient que son itinéraire serait impossible aujourd'hui où il faut Sciences Po + une école de journalisme, donc minimum Bac +5 pour espérer décrocher un stage non rémunéré.
Il reste maintenant un second livre à écrire : son parcours au sein de la grande famille de l'audio-visuel, à la radio puis à la télévision jusqu'à en devenir une vedette.
11:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : people
28/08/2014
Maestro
De Léa Fazer
Avec Michaël Lonsdale, Pio Marmai, Déborah François, Alice Belaïdi
Si le film ne se joue pas, ou plus, dans votre cinéma habituel, ne manquez pas la sortie en "vidéo à la demande", ou en DVD de ce film subtil et plein d'humour.
C'est le "choc des cultures" entre la PS3 et la poésie, entre le cinéaste qui fait des films d'auteur et le jeune acteur qui manque totalement de culture classique mais qui ne manque pas de sensibilité.
Le film a été écrit par Jocelyn Quivrin, pour lui même, avant qu'un accident de voiture mette fin à sa jeune et prometteuse carrière. Il voulait rendre hommage à Eric Rohmer, lui aussi disparu, magnifiquement joué par Michaël Lonsdale, 83 ans, au sommet de son talent et qui peut donc se permettre de jouer sur l'autodérision.
Tous les acteurs sont excellents, probablement parce que leurs personnages sont attachants.
11:12 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
27/08/2014
Les amazones de la Républiques
Renaud Revel
éditions "First"
Renaud Revel est rédacteur en chef à l'Express. Il serait bien mieux à Closer tant son propos est basé sur les potins, la moralisation hypocrite de ceux qui regardent par les trous de serrure, et le mépris qui ne respecte pas les sentiments humains.
Qui sont les "amazones" ? "Courtisanes", "gourgandines", "chasseresses grisées par le pouvoir", sont les termes utilisés pour qualifier ces femmes proches des derniers présidents de la République sans être mariées avec eux. Les journalistes sont essentiellement dans le collimateur de ce confrère probablement envieux. "L'oreiller, chez une journaliste, est le stade ultime de la connivence". "Elles sont prêtes à tout. Et j'en ai souffert, cruellement souffert" (Bernadette Chirac)
"Toute femme serait- elle soumise aux lois de l'attraction politique, quand elle s'approche de son épicentre ?"
Les hommes politique sont accusés de "faire passer leur plaisir avant le salut de la patrie." "Mariés à la politique, sans que l'on sache qui est le maître ou l'esclave de l'autre." "Finalement, chaque homme n'agit qu'en fonction de la satisfaction d'un désir" 'Jacques Chirac)
"Valéry Giscard d'Estaing picora en abondance, comme on plonge les doigts dans une assiette de pistaches : avec détachements."
"VGE laissa l'image d'un homme qui butina, là où Mitterrand moissonna. Et là où Chirac festoya."
"Au cœur de granit du Don Juan de Latché, on opposera celui d'artichaut du bulldozer de Corrèze". "Ce gaulois ripailleur à la sexualité débraillée." "Cet homme aux mœurs de soudard, qui buvait, rigolait et ripaillait, avait également des faiblesses touchantes. Si bien qu'à travers lui se retrouvait une France terrienne, romantique et paillarde."
"Sarkozy n'est ni l'homme à la rose, aux conquêtes simultanées et jetables, ni l'ancien soudard de la ville de Paris, aux liaisons superposées et adultérines."
A propos de Mitterrand : "Un sujet, un verbe, un compliment" (Pierre Dac)
"On ne peut pas aimer les femmes qui se fardent ou les femmes à bijoux" (François Mitterrand)
"C'est étrange, lorsque l'on vieillit, on ne se reconnaît plus" (François Mitterrand)
"On met du temps à être jeune" (Picasso)
A propos de Sarkozy : "Un homme qui ne boit que de l'eau a quelque chose à cacher à ses semblables" (Baudelaire)
"Le discours dépend de la personne à laquelle on s'adresse" (Lacan)
17:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
26/08/2014
New-York Melody
Begin again
De John Carney
Avec Keira Knightley, Mark Rufflo
Un réalisateur irlandais et une actrice anglaise, mignonne, pour mettre en scène New-York sur fond sonore sympathique aux mélodies souvent sirupeuses pour souligner l'ambiance romantique.
Le titre français illustre cet aspect mélodique et new-yorkais.
Le titre original explique la romance. "Begin again" : nouveau départ pour deux couples de tourtereaux que la fascination de la gloire avaient séparés.
Moralité qui ne peut que plaire aux Américains : un couple peut traverser des difficultés...et les surmonter, surtout avec la musique appropriée !
08:48 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
25/08/2014
Vers la fin de la Ve République ?
Une des principales caractéristiques des IIIe et IVe Républiques était l'instabilité gouvernementale...provoquée par les membres des gouvernements eux-mêmes.
Ils faisaient tomber les gouvernements dont ils faisaient partie afin de changer de "président du Conseil", ou de portefeuille, ou de collègues.
Une des mesures prise par les auteurs de la Constitution de 1958 consista à priver de leur siège de parlementaire les ministres quittant le gouvernement. Sarkozy, qui n'était pas gaulliste, revint sur cette disposition. Son ami Brice Hortefeux fut le premier à en bénéficier. Si Montebourg n'est plus ministre demain, son suppléant rentrera à la maison, laissant la place au sein de l'Assemblée nationale à l'ex-ministre. Il aurait été beaucoup moins confortable pour lui de se retrouver sans mandat parlementaire, comme le prévoyait à l'origine la Ve République.
Quand le ministre de l'économie explique qu'il n'est pas d'accord avec la politique économique du gouvernement, il est possible de se demander dans quel régime la France se trouve. S'il avait critiqué l'aménagement des rythmes scolaires la faute eut été vénielle, un manque à la solidarité gouvernementale, mais comment peut-il affirmer qu'il veut rester ministre de l'économie sans appliquer la politique économique définie par le Président et le Premier ministre, qui a eu raison de démissionner !
Il y a quelques années, Arnaud Montebourg avait lancé un mouvement en faveur d'une VIe République, comme Jean-Luc Mélanchon aujourd'hui. Déjà à l'époque les contours que Montebourg dessinait ressemblait beaucoup à la IVe...
11:48 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique