01/03/2006
Principe de précaution
Principe de précaution
En décidant de fermer la salle des fêtes pour des raisons de sécurité, le Maire a pris la décision qui s'imposait : appliquer le principe de précaution. Nous lui donnons 1.000 fois raison.
En faisant voter par le Conseil municipal, sans l'informer des graves problèmes rencontrés à la salle des fêtes, des dépenses pour 1 million 700.000 euros pour deux rues, le Maire n'a malheureusement pas appliqué ce principe de précaution au domaine financier.
Imaginez que, depuis longtemps, vous rêviez de refaire votre cuisine. En plus c'était promis et convenu depuis plusieurs années. Vous avez prospecté, vous avez fait faire des devis et des plans de financement, vous avez choisi, vous êtes sur le point de signer, et là, patatras, le chauffagiste vous annonce que la chaudière risque de vous lâcher. Vous demandez l'avis d'un autre expert, pour être sûr. Mais il ne vous donnera sa réponse que dans une semaine.
Et là vous avez le choix entre deux options :
- soit vous remettez d'une semaine la signature de votre contrat pour la nouvelle cuisine, de façon à avoir tous les éléments en main pour vous décider, pour savoir combien la réparation, ou le remplacement, va vous coûter, si vous pourrez faire face aux différents crédits etc.
- soit vous prenez le risque et vous signez le contrat pour la cuisine, et l'emprunt qui va avec, en vous disant que "on verra bien" et en croisant les doigts (si vous êtes superstitieux, ou superstitieuse).
C'est cette deuxième option qu'a choisie le Maire, avec notre argent, et sans rien nous dire.
Aujourd'hui, nous ne savons pas exactement combien coûtera la réparation de la salle des fêtes, les experts délibèrent et se contredisent : 500.000 euros, 1 million, plus de 2 millions ? Nous ne savons pas ! Mais imaginez qu'il ait fallu la raser et en construire une nouvelle (coût minimum estimé à 5 millions d'euros), quelle aurait été notre réaction de contribuables face à ce manquement au principe de précaution budgétaire ?
11:09 Publié dans vie locale | Lien permanent | Commentaires (0)
24/02/2006
Pourquoi ils se battent
Voyages à travers les guerres du Moyen-Orient
Renaud Girard
Flammarion
Renaud Girard est "grand reporter" au Figaro, journal qui n'est pas ma lecture habituelle. Mais il faut reconnaître que son livre est clair et intelligent, posant bien les problèmes de la région.
Les premiers chapitres sont consacrés au problème israélo-palestinien, nœud ou prétexte de bien des crises. Ils ont été écrits avant la victoire du Hamas aux élections palestiniennes, mais on y trouve les raisons qui pouvaient laisser présager leur victoire : les accords d'Oslo ont été systématiquement sabotés, non seulement par le Hamas, mais aussi par les dirigeants israéliens successifs, en particulier de Droite. Qu'a reçu l'autorité palestinienne en contrepartie de ses concessions ? Pas l'arrêt de la colonisation. Rien qui aurait pu lui permettre de faire face à la montée islamiste, en particulier à Gaza, le plus grand ghetto du monde (2/3 de la population vivant dans des camps de réfugiés et ayant pour héros le Hezbollah libanais et les "martyrs" kamikazes).
Au lieu de s'investir dans la recherche de solutions offrant un avenir aux Palestiniens et aux Israéliens, comme Carter et Clinton avant lui, W. s'est fourvoyé en Irak, obtenant l'effet exactement inverse de ce qu'il disait rechercher : la guerre et la misère jettent une génération entière d'Irakiens dans les bras de l'Islam, chacun replié sur son identité religieuse, sunnite ou chiite, faisant courir le péril d'une guerre civile.
Le 11 septembre ne pouvait servir de prétexte : les terroristes ne venaient pas d'Irak. Leurs financements venaient de l'Arabie Saoudite wahhabite et de Dubaï, "alliés" des USA.
La traque de Ben Laden et des talibans n'est pas non plus un succès : le gouvernement afghan ne contrôle que la capitale, et le reste du pays est aux mains des seigneurs de la guerre liés aux trafiquants d'opium.
Comme toutes les guerres, celles du Moyen-Orient sont contre-productives et c'est la population civile qui souffre le plus !
En conclusion, l'auteur considère que l'Europe ne doit être accueillante que pour ceux qui adhèrent à ses valeurs démocratiques, la tolérance ne devant pas profiter aux intolérants et qu'elle doit aider les USA à régler, prioritairement, le problème israélo-palestinien.
09:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
23/02/2006
Police municipale
Les agents sont de braves gens
Les agents sont de braves gens, mais ils ont du aller se rhabiller...
La faute à qui ? La faute à cette équipe municipale qui ignore superbement, et volontairement, le Code des communes, législation et règlementation, quitte à mettre la commune en infraction.
Il aura fallu 21 mois pour réagir au rappel du sous-préfet !
Cela fait 5 ans que, malheureusement, il nous faut, régulièrement, faire des rappels à la réglementation, en particulier celle qui définit les droits des élus minoritaires.
Le Maire nous remerciera-t-il un jour de l'avoir obligé à respecter la Loi dans l'organisation de la "fête de l'andouille" ?
C'est vrai que les règlements, les arrêtés, tout ça, c'est bien embêtant, mais n'est ce pas le devoir du "Premier magistrat" de la commune d'être exemplaire et de les appliquer, s'il veut que ses concitoyens les respectent à leur tour, et prennent en compte les arrêtés municipaux ?
16:49 Publié dans vie locale | Lien permanent | Commentaires (3)
22/02/2006
Munich
MUNICH
Spielberg
Le film a suscité des polémiques en Israël et aux Etats-Unis, en posant des questions simples, à commencer par la plus simple de toutes :
- il n'y a pas les gentils d'un côté et les méchants de l'autre ?
- les Palestiniens n'ont-ils pas des droits ?
- a-t-on le droit d'utiliser les mêmes méthodes que les terroristes quand on se veut un Etat de Droit ?
Le film dure trois heures mais on ne les voit pas passer.
C'est un film qui parle de la violence et nous provoque moralement mais suggère plus qu'il ne montre l'horreur.
Un film qui, malheureusement, restera d'actualité tant que le problème palestinien ne sera pas résolu, et il ne sera pas résolu tant qu'une solution ne sera pas trouvée pour permettre de vivre, ensemble sur la même terre, ou côte à côte dans deux Etats aux frontières mutuellement reconnues, à leur choix, les fils d'Abraham, Ismaël et Isaac.
18:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)
21/02/2006
Bolkenstein
Bolkenstein / Frankenstein
Tout a été tellement dit et écrit. Faut-il en rajouter ?
Oui, certainement pour éclairer et préciser :
- Bolkenstein sonne comme Frankenstein, et ça fait peur, même si dans son pays, bas, son nom se prononce Bolkenstin, ce qui ne donne pas le même effet répulsif.
- Mr Bolkenstein, ci-devant membre de la Commission européenne, est aujourd'hui à la retraite. Il est dommage que son successeur, l'Irlandais Mc Creevy, ait cru bon de reprendre à son compte ce projet contestable.
- Dans certains pays, comme la Belgique, la lutte contre ce projet de Directive a commencé très tôt, et a été un des thèmes de la campagne des élections européennes de 2004. Elio Di Rupo, Président du PS belge, en a abondamment parlé lorsqu'il est venu à Aire.
- En France le projet a servi d'épouvantail lors de la campagne du référendum sur le projet de Traité constitutionnel. D'où la surprise de certains de le voir toujours là après la victoire du NON: c'est que les deux choses étaient indépendantes l'une de l'autre.
- La libre circulation des services (70% du Produit intérieur brut de l'UE) était déjà prévue par le Traité de Rome. Il est manifestement plus facile de faire circuler librement les capitaux que les hommes, surtout s'ils viennent pour travailler. Cette libre circulation serait incontestablement plus facile si l'harmonisation sociale avait fait quelques progrès. Comment ne pas voir qu'il y a tout lieu de redouter le "dumping" social s'ajoutant à l'actuel "dumping" fiscal que se livrent les Etats ?
- La grande question posée par cette libre circulation des travailleurs des services est celle de la législation, en particulier la législation sociale, mais aussi les conventions collectives et le droit des contrats, qui doit leur être appliquée.
Celle du pays d'origine, répondent Mr Bolkenstein, son successeur, les libéraux et les nouveaux Etats membres qui espèrent conquérir des marchés.
Celle du pays d'accueil, répondent tous ceux qui se battent pour la défense des acquis sociaux.
- Comme toujours dans l'Union européenne, un compromis a été cherché...et trouvé. En l'occurrence au sein du Parlement européen, entre la Droite européenne et les socialistes européens : plus de référence au pays d'origine, mais pas de référence, quand même, au pays d'accueil.
- La jurisprudence de la Cour de justice européenne est constante : en l'absence de précisions, s'applique la législation du pays d'accueil. La Cour vient de le rappeler récemment à la demande du gouvernement suédois, inquiet de l'arrivée massive d'entreprises baltes, enlevant systématiquement les appels d'offres, et appliquant leurs législations sociales. Mais si le compromis est juridiquement acceptable, il est invendable au sein de la gauche française, après le NON au référendum, et avant les élections présidentielles et législatives. A gauche les Français ont donc été les seuls à le refuser, avec les libéraux de tous pays...et l'organisation patronale européenne. Pour des raisons symétriquement opposées, bien entendu.
- Pour bien "enfoncer le clou", les députés européens ont supprimé tous les articles qui limitaient les pouvoirs des inspecteurs du travail.
- La protection des consommateurs est celle du pays dans lequel le "service" est vendu (important pour les agences de voyages et les agences immobilières).
- L'autre grand problème est celui du champ d'application de la Directive.
Les députés européens ont exclu tous les services publics non marchands, ainsi que l'audiovisuel, la santé, les jeux d'argent, le notariat, les agences de travail intérimaire et le travail social à domicile.
- Restent inclus, malgré l'opposition de la gauche, les services publics à caractère commercial, comme la distribution de l'eau, les services postaux, la culture, le traitement des déchets et la fourniture d'énergie, qui pourtant ne peuvent dépendre de la seule logique marchande.
- Les services financiers et les transports sont traités par des Directives spécifiques, comme cela a failli être le cas pour les services portuaires.
- La gauche demande une Directive spécifique pour les services d'intérêt général. Le caractère universel de ces services, y compris leur financement public, étaient inscrits dans le projet de Traité constitutionnel, mais comme celui-ci a été rejeté...
- La procédure législative se poursuit. En dernier ressort, ce sont les Etats membres qui décideront, et on attend leur "position commune". Si celle-ci ne tient pas suffisamment compte de la position du Parlement européen, il est fort probable que celui-ci la bloque en 2e lecture.
09:50 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0)