09/02/2022
Histoire de la gauche en BD
A bâbord, toute !
Jean-Yves Le Naour (historien)
Marko (Marc Armspach) dessinateur
éditions Dunod
"Au commencement Dieu était de droite mais Jésus son fils était de gauche", "comme tous les révolutionnaires il a mal fini".
"En 1516, Thomas More est le premier à décrire une société idéale. On appellera ça l'utopie".
"Pour faciliter le comptage des voix, le président a une idée...révolutionnaire ! : les adversaires du veto à gauche, les partisans du veto à droite, et c'est ainsi que la droite et la gauche apparaissent physiquement dans notre histoire."
"Le 17 juillet 1791, la troupe, sur ordre de l'Assemblée, tire sur les manifestants. Ils ont arboré le drapeau rouge de la loi martiale ; de ce jour, le drapeau rouge, couleur du sang des républicains, est devenu celui du peuple révolutionnaire."
"1831 à Lyon, la révolte des canuts constitue la première insurrection sociale de l'ère industrielle"
"Le pape Grégoire XVI en 1932 est le premier à proposer la séparation de l'Eglise et de l'Etat."
"En 1834, Félicité de La Mennais propose que l'Eglise s'appuie sur les évangiles pour embrasser la cause des victimes de l'oppression sociale"
"En 1892, Léon XIII appelle les catholiques à se rallier à la République"
"Toute la première Internationale allait être paralysée par le duel entre Marx et Bakounine"
Demain, des républiques soeurs formeront les Etats-Unis d'Europe" (Jules Guesde)
"Blum appelle à défendre la République contre le fascisme, comme si la République ce n'était pas déjà le fascisme" (Paul Vaillant-Couturier, PCF)
"élections de 1951 : la SFIO tombe à 14%" ; "la SFIO dépérit, désertée par le vote ouvrier et peinant à collecter celui des employés"
"Tentant de reprendre les classes populaires au FN, Jean-Luc Mélanchon remplace le clivage gauche/droite par le clivage peuple/élite."
08:47 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
06/02/2022
Prise de la Bastille
14 Juillet
Eric Vuillard
éditions Babel poche / Actes Sud
Après le succès mérité de "L'ordre du jour" Goncourt 2017, les éditions Actes Sud ont décidé de republié "14 juillet" en livre de poche. Il s'agit d'un récit, comme "L'ordre du jour", "La guerre des pauvres".
Le grand mérite de ce récit est de donner de la chair à tous ces personnages du peuple de Paris qui vont faire tomber le symbole de l'arbitraire. Parmi ceux qui se trouvaient devant les fossés de la Bastille, je note un "Valin" de 22 ans.
Le 14 juillet commence le 28 avril quand les ouvriers d'une manufacture royale, menacés d'une baisse de salaire, se révoltent. Révolte durement réprimée par les soldats. "On parle de plus de 300 morts. On raconte qu'à part celle du 10 août 1792, ce fut la journée la plus meurtrière de la Révolution."
"La nuit du 14 juillet fut sans doute la plus agitée, la plus heureuse, mais aussi la plus tourmentée qu'une ville ait jamais connue"
"La France était un pays jeune, incroyablement jeune. Les révolutionnaires furent de très jeunes gens."
"La France était ouverte aux marchandises anglaises, et les riches clients s'adressent à présent à des fournisseurs étrangers qui vendent à meilleur prix. Des ateliers ferment, on réduit les effectifs."
"C'est depuis la foule sans nom qu'il faut envisager les choses. Et l'on doit raconter ce qui n'est pas écrit."
17:14 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire
02/02/2022
Souvenirs, souvenirs 2
Tu le sais bien, le temps passe
Catherine Nay
éditions Bouquins
Catherine Nay raconte bien, sans souci d'objectivité. Elle raconte des confidences qui lui ont été faites. Surtout venant de sa famille politique.
Ce volume va se 1995 (élections de Chirac) à 2007 (élection de Macron).
Clairement, elle aime Chirac et prend la défense de Bernadette.
Concernant Sarkozy, elle n'aime pas Cécilia et lui impute les erreurs de son mari. Elle aime Carla dont elle vante les qualités.
Elle n'aime pas la gauche. Ni Jospin, ni Hollande ne trouve grâce à ses yeux.
Personnages de second plan : Juppé, de Villepin et Séguin.
"Monsieur le Ministre, vous savez que le chocolat, c'est bon pour le moral et pour le sexe. Moi à mon âge, c'est surtout pour le moral, mais vous, vous êtes encore jeune ! " (Chirac à Moscovici)
"J'ai réinventé le passé pour voir la beauté de l'avenir" (Aragon)
"Pour gagner il faut détester l'ennemi" (Jacques Pilhan, conseiller en communication de Mitterrand puis de Chirac)
"La politique n'est ni une logique ni une morale. C'est d'abord une dynamique" (Pilhan)
"La beauté du désir, c'est quand c'est réciproque" (Jospin)
"Moi, me faire élire député ? Mais ça racornit, ça rapetisse..." ; "comment voulez vous que les députés soient intelligents ? Ils ont presque tous été conseillers généraux avant..."
"en matière de popularité, les politologues le savent : on descend par l'ascenseur, on remonte par les escaliers"
16:38 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique
31/01/2022
Maire de banlieue
Les promesses
de Thomas Kruithof
avec Isabelle Huppert, Reda Kateb
Un grand ensemble délabré : fuites d'eau, ascenseur en panne etc. Appartements transformés en dortoirs par des "marchands de sommeil". Comment obtenir une rénovation ? Madame le Maire, incarnée par Isabelle Huppert, se bat pour obtenir une subvention de l'Etat. Pour l'obtenir, il faut que les protagonistes prouvent qu'ils sont prêts à participer, selon le principe connu "aide toi, le ciel t'aidera".
Madame le Maire fait une promesse : "nous allons gagner" ! En sachant que c'est très peu probable.
A ce moment, un ami, conseiller du Président de la République, lui fait entrevoir la possibilité d'être nommée ministre. Ce n'est pas une promesse, juste un grain d'espoir semé. Elle y croit car elle a envie d'y croire. La politique étant beaucoup basée sur les cooptations, il suffit qu'un membre du cabinet, plus proche du Président, avance un autre nom, et le rêve s'envole.
Madame le Maire avait fait à la première adjointe de lui laisser la place. C'était une promesse. Il arrive que des promesses de ce genre ne soit pas tenue...
Le chef du parti , pour arranger les choses, promet à la maire une place au Sénat. Promesse classique en politique.
Comme disait Chirac : "les promesses n'engagent que ceux qui veulent y croire".
Quelle image de la politique les spectateurs vont-ils avoir après avoir vu ce film ? Pas trop négative , j'espère...Car la politique est un engagement qui prend beaucoup de temps pour des résultats qui peuvent être décevants...
17:21 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
28/01/2022
Profiter de la situation
Adieu Monsieur Haffmann
de Fred Cavayé
avec Daniel Auteuil, Gilles Lellouche, Sara Gireaudeau
Le film est l'adaptation d'une pièce de théâtre ayant remporté quatre "Molières", ce qui donne une unité de lieu assez forte.
Dans ce quasi huis-clos, un artisan réalisant des bijoux artistiques, obligé de se cacher de l'occupant allemand...et de la police française, son employé qui devient aux yeux de tous le patron, sans en avoir le talent, mais prêt à tout pour profiter de la situation, et l'épouse de celui-ci qui a plus de moralité.
Un film d'autant plus émouvant que les trois acteurs sont excellents, avec le plaisir de revoir Sara Gireaudeau découverte dans "Le bureau des légendes."
17:33 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma