26/01/2022
Penelope sublime
Madres paralelas
de Pedro Almodovar
avec Pénelope Cruz (sacrée meilleure actrice pour ce rôle à Venise)
Milena Smit, Rossy de Palma
Une adolescente et une femme plus mûre se retrouvent enceintes sans l'avoir désiré. C'est le premier thème, puis nous avons le thème de l'échange accidentel des bébés à la maternité, comme dans "La vie est un long fleuve tranquille", en beaucoup moins drôle puisque nous avons droit au drame de la perte d'un nourrisson par "mort subite".
Donc, un film plein d'émotions qui ne tombe pas dan le mélo.
S'y rajoute l'évocation de la guerre civile et des fosses collectives des hommes tués par les franquistes.
17:28 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
23/01/2022
Soeur de François 1er, grand-mère d'Henri IV
Marguerite de Navarre
Perle de la Renaissance
Patricia Eichel-Lojkine
éditions Perrin
Volontaire, ou pas, la géographie des rues parisiennes fait déboucher la rue de la Ferronnerie, celle dans laquelle Henri IV a été assassiné, place Marguerite de Navarre, sa grand-mère.
Mais c'est peut-être en tant que soeur de François 1er que Marguerite de Navarre est restée dans notre histoire, l'encourageant à pratiquer une certaine tolérance envers les protestants. Ce qui a été le cas jusqu'au jour de l'apposition d'une affiche sur la porte de sa chambre.
Marguerite est restée fidèle à l'Eglise catholique et romaine ce qui ne l'a pas empêché de militer pour la traduction en français des textes religieux. Son royaume de Navarre était un lieu d'asile bien connu de ceux qui étaient pourchassés par les autorités religieuses.
Patricia Eichel-Lojkine enseigne la littérature française du XVIe siècle à l'université du Mans. Il est donc normal qu'elle attire notre attention sur l'oeuvre littéraire de Marguerite de Navarre que j'avoue ne pas connaître.
"Nulle part il n'y a moins de chasteté que chez ceux qui en ont fait le voeu" (Marguerite de Navarre)
"j'ai appris à vivre plus de papier que d'autre chose (Marguerite)
"Entre 1535 et 1539 , 38 personnes , dont 23 à Paris, sont condamnées à mort pour hérésie par le parlement de Paris" "Marguerite préfère se souvenir du jeune François ouvert aux idées nouvelles"
"Quand des jeunes filles disent regretter de n'être pas nées homme, ce n'est pas un aveu d'imperfection mais l'expression indirecte de leur condition d'opprimées."
16:06 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
21/01/2022
Kerr en BD
L'été de cristal
La trilogie berlinoise
d'après l'oeuvre de Philip Kerr
adaptation : Pierre Boisserie
dessin : François Warzala
couleur : Marie Galopin
éditions Les Arènes
Berlin, 1936. Hitler est au pouvoir. Les SA font régner la terreur. Les JO se préparent. Bernie Gunther, ancien flic de la police criminelle, reconverti dans le privé, s'est spécialisé dans la recherche de personnes disparues, très nombreuses à cette époque.Au delà de l'enquête, le tableau terrifiant du quotidien des Berlinois sous le régime nazi.
Le narrateur est Bernie, sardonique et provocateur. Il est même difficile de croire qu'il était possible de s'exprimer comme il le fait...
Le problème des adaptations, en BD comme au cinéma, est que, comme lecteur, nous nous sommes forgés une idée des personnages, et qu'il nous faut confronter cette idée avec l'incarnation qui en est faite.
Le graphisme et le découpage des cases sont d'un classicisme absolu.
"être cynique c'est , pour un détective, l'équivalent de la main verte pour un jardinier" (Philip Kerr)
16:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
18/01/2022
Meurtres dans "la maison de Molière"
L'assassin de la rue Voltaire
Henri Loevenbruck
XO éditions
Août 1789 : une série d'assassinats ébranle la Comédie française. Le journaliste Gabriel Joly mène l'enquête avec le commissaire Guyot.
Unité de lieu, presque unité de temps, nous suivons les progrès de l'enquête.
Nous apercevons Danton et Camille Desmoulins qui n'ont rien à voir avec l'énigme, tout comme la couverture qui reproduit "Le verrou" de Fragonard, mais cela nous replonge dans le contexte de l'époque.
"Le principe d'une élection n'est pas de s'abstenir quand on ne croit pas en la victoire de son camp, mais d'exprimer son opinion !"
"Quid du droit à l'instruction primaire ? Du droit aux même emplois, du droit à la santé, au divorce ?"
"N'y aurait-il donc en France que ce brave M Condorcet qui tienne l'exclusion des femmes du droit de cité pour pure tyrannie ? Le juste sort des femmes ne devrait point être un combat pour elles seules, mais pour l'humanité entière."
"Les sifflets n'étouffent que les sots, les applaudissements n'étourdissent que les fats."
15:22 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : polar historique
12/01/2022
L'Indochine vers l'indépendance
Une sortie honorable
Eric Vuillard
éditions Actes Sud
Un récit, comme "L'ordre du jour" qu'il ne faut surtout pas manquer. Dans ce nouveau récit, l'Indochine est à l'ordre du jour. Ou plutôt la fin de la colonisation française dans cette région du monde.
"Il faut voyager" écrivait Montaigne. "Cela rend modeste" ajoutait Flaubert"
"Le président reboutonna sa veste, comme les hommes d'affaires et les politiciens sont accoutumés à le faire par une sorte de réflexe conditionné. Les ouvriers, les employés des postes, les cheminots, les grutiers ne reboutonnent jamais leur veste."
"Les politiciens sont experts en toutes sortes de roublardises, ils jouent, le plus souvent fort mal, toujours le même rôle.
"Nous sommes les choses que nous possédons"
"De Lattre de Tassigny, Haut-Commissaire et commandant en chef en Indochine sera l'un des premiers à faire un usage massif du napalm."
"L'Amérique finançait désormais 40% du coût de la guerre."
"Dès le début de la guerre, la banque avait discrètement arrêté d'investir, elle s'était très vite débarrassée de ses positions indochinoises, faisant transiter ses fonds vers des cieux plus cléments."
"Les politiques étaient responsables d'avoir soutenu, contre les intérêts du peuple, une guerre inefficace, meurtrière, et d'avoir menti sr nos intentions et nos chances réelles de victoire. Ils avaient célébré sans cesse, bêtement, avec une mauvaise foi outrancière, nos soldats, quand c'était principalement des Arabes, des Vietnamiens ou des noirs qui mourraient , puisque l'essentiel de notre armée était alors composé de tirailleurs."
"Dans l'espérance dérisoire d'une sortie honorable, il aura fallu trente ans, et des millions de morts ("autant que de Français et d'Allemands pendant la Première Guerre mondiale"), et voici comment tout cela se termine ! Trente ans pour une telle sortie de scène. Le déshonneur eut peut-être mieux valu."
15:05 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire