09/02/2021
les coulisses de l'assemblée nationale
Palais Bourbon
Kokopello
couleur : Christian Lerolle
éditions Dargaud /Seuil
Après quelques mois de démarches, l'auteur est autorisé à suivre les travaux de l'Assemblée nationale. Il suit particulièrement une douzaine de député(e), de divers groupes politiques, sauf le FN. Il restera en immersion pendant deux ans, de jour, et parfois de nuit.
Il explique le fonctionnement de la "machine" que je perçois conne un dis-fonctionnement à l'aune de mes plus de 30 ans au parlement européen.
Je considère comme un dis-fonctionnement les séances qui se terminent au milieu de la nuit, les débats sur chaque amendement, la possibilité de déposer des milliers d'amendements pour bloquer le fonctionnement de l'assemblée, comme l'a fait "La France insoumise" déposant 22 000 amendements sur le même projet de loi. Le Parlement européen a pris des mesures pour empêcher la travail de sape, il n'y a pas de raison pour que l'Assemblée n'y parvienne pas.
L'auteur explique très bien que le travail de député(e) ne se fait pas uniquement à l'assemblée, et encore moins en séance plénière. Certains sites font de classements de dépôts de textes, mais les députés le plus souvent réélus sont ceux qui passent l'essentiel de leur temps dans leur circonscription. Et les électeurs qui viennent les voir ne sont pas là pour discuter des hautes valeurs de la démocratie mais pour obtenir une aide. Le parlementaire doit alors se transformer en assistante sociale, à moins qu'il n'en charge un(e) assistant(e).
Au total, une BD très pédagogique avec de l'humour, mais pas très critique...
"Le député est le curé laïc de la République" (Luc Carvounas)
15:06 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, politique
05/12/2020
Préfet en Languedoc-Roussillon
Parole de Préfet
Sarkozy, Frêche et les autres...
Cyrille Schott
éditions La Valette et Le Noyer
Membre du cabinet de François Mitterrand en 81, en 2007, Préfet de Normandie, après avoir été Préfet du Pas-de-Calais, Cyrille Schott, Alsacien, est promu par le Président Sarkozy Préfet de la région Languedoc-Roussillon.
Plutôt que d'affronter le Président de la Région, il s'allie avec lui pour faire aboutir quelques grands projets : ligne à grande vitesse de Nîmes à Montpellier, le doublement de l'A9 à hauteur de Montpellier...
Il doit vivre au milieu des oppositions entre le Président du Conseil régional et celui du Conseil départemental de l'Hérault, André Vezinhet, ancien Premier adjoint de Frêche qui ne supporte pas cette émancipation.
Il doit survivre au milieu des élus de Droite qui voudraient qu'il savonne la planche de Frêche, indépendamment des projets défendus par la Région et le Préfet.
Ces opposants finiront par l'emporter et obtenir son départ en 2009, après moins de deux années bien remplies. Blessé, il s'habitue vite à son nouveau poste au sein de la prestigieuse Cour des Comptes.
Dans ce livre il tient la chronique d'une vie de Préfet de Région. Et ce n'est pas triste !
"Le Languedoc a toujours nourri un vigoureux esprit d'opposition." (Jules Michelet)
08:40 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0)
10/11/2020
Voyages dans l'antichambre du pouvoir
Comédie française
Voyages dans l'antichambre du pouvoir
Mathieu Sapin
éditions Dargaud
Mathieu Sapin fait des reportages dessinés. La campagne électorale de François Hollande, puis François Hollande à l'Elysée, puis un magistral reportage dessiné en suivant Gérard Depardieu.
Sur le thème de "l'antichambre du pouvoir" Mathieu Sapin nous parle de Racine qui abandonne le théâtre pour écrire l'histoire de Louis XIV, et, en parallèle, l'entourage et deux voyages de l'actuel Président.
Point commun : le système de cooptation qui engendre, inévitablement, un phénomène de cour. Comédie "française" ? Il me semble qu'il n'y a pas que chez nous ! Plus le pouvoir central est fort, plus la distribution des postes dépend du leader, et donc plus les aspirants se pressent autour de leur espoir.
"Est-ce qu'on peut approcher le pouvoir sans pour autant perdre son âme ? Tutoyer le prince et rester soi-même ?" (Mathieu Sapin)
"on ne va pas se mentir : la plupart des politiques ont des psychopathologies lourdes." (Nathalie Kosciusko-Morizet)
15:57 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, politique
21/10/2020
Au nom de l'intérêt général
L'envers du décor
Jean-Pierre Jouyet
éditions Albin Michel
La couverture du livre est parlante : on y voit JP Jouyet tenant un énorme parapluie abritant François Hollande accaparé par l'écran de son téléphone portable. L'auteur insiste beaucoup, à de nombreuses reprises, sur son amitié et son admiration pour son camarade de promotion qu'il considère comme le plus intelligent d'entre tous. Amitié ternie par l'accord donné à Sarkozy, alors président de la République, de devenir son ministre des affaires européennes, le temps du semestre de présidence française de l'Union européenne.
Ministre de Sarkozy, Secrétaire général de l'Elysée sous Hollande, JP Jouyet, inspecteur des finances, donc sorti dans les premiers de l'ENA a occupé de nombreux postes de hautes responsabilités, à Bercy, à Bruxelles, à Matignon (sous Jospin), et dans les annexes du pouvoir (Directeur de l'Autorité des marchés financiers et Directeur général de la Caisse des dépôts), pour terminer sa carrière comme ambassadeur à Londres.
Ce qui ressort du livre, à mes yeux, c'est que ces gens de pouvoir, presque tous sortis dans les premiers de l'ENA, passent leur temps à se recevoir les un(e)s les autres, au delà des clivages politiques, liant même des amitiés durables. Je ne critiquerai pas trop puisque j'ai dîné avec JP Jouyet, moi qui n'ait même pas fait "Sciences Po", chez le Directeur de cabinet de Romano Prodi, alors Président de la Commission européenne. Ce qui m'a permis de téléphoner à JPJ quand il était au cabinet de Lionel Jospin à Matignon. Mais c'est un drôle de système quand même. "L'envers du décor" ?
Au passage l'auteur se moque de ses collègues (comme Macron) qui ne le trouvait pas assez "de gauche" et sont arrivés bien plus à droite que lui.
"La bourse aux "énarques de gauche" est devenue avec l'avènement du supposé "nouveau monde", le mercato des carriéristes pragmatiques. Je ne suis pas sûr que ce soit un progrès."
"L'agriculture et la culture, deux mondes où les passe-droits l'emportent souvent sur les règles."
"Je suis bien placé pour savoir que le principal objectif consiste à protéger le système bancaire et financier français, de plus en plus affaibli face aux Etats-Unis, à la Chine et aux économies émergentes d'Asie. Aucune inégalité n'est réduite à l'issue des crises. Ce sont les plus modestes, les plus fragiles qui perdent le plus, sans espoir de récupérer le manque à gagner."
"La vérité, selon moi, est que la gauche en revient toujours à un certain réalisme. Il lui faut parfois du temps. Ce sont les leçons que l'on peut retenir des mandats de François Mitterrand et de François Hollande."
18:31 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
17/08/2020
La trahison ne vient-elle pas toujours des plus proches
Trahison
Lilja Sigurdardottir
éditions Métailié / Noir
Après ses missions humanitaires au Liberia (pour lutter contre Ebola) et en Syrie (pour s'occuper d'un camp de réfugiés), Ursula qui n'appartient à aucun parti politique, se voit proposer le poste de ministre de l'intérieur par le Premier Ministre islandais. En Islande aussi la "société civile" est à la mode. Elle accepte, pour un an. Son ambition est de mettre en place une véritable politique des réfugiés et des demandeurs d'asile.
Mais les circonstances détournent quelque peu son attention. Le premier jour elle promet d'agir à la mère d'une adolescente violée par un policier.
Devant le déferlement d'attaques sur les réseaux sociaux, y compris de faux comptes Facebook et Tinder, elle accepte un garde du corps. Les médias ne l'épargnent pas.
Seulement à la fin du livre le lecteur découvre qui sont ses ennemis les plus déterminés.
Comme lui dit le Premier Ministre : "Rien de personnel, c'est la politique..."
08:23 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, politique