Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/01/2018

Le mystère Jacques Chirac

"Président, la nuit vient de tomber"

Arnaud Ardoin

éditions du Cherche Midi

 

La nuit est tombée sur Jacques Chirac (sans se faire mal, pour reprendre une de ses plaisanteries préférées). Son corps ne répond plus, il ne se déplace plus qu'en chaise roulante. Son esprit non plus et il n'est plus possible, d'après l'auteur, d'avoir un échange suivi sur quelque sujet que ce soit.  Il a dépassé le stade pendant lequel il déclarait : "Je préfère faire le gâteux pour qu'ils me foutent la paix."

Le "mystère Jacques Chirac",  selon l'auteur,  est à chercher dans son magnétisme, qui ferait de lui un "guérisseur" corrézien,  sa connaissance des arts premiers, de l'Afrique et du Japon et de "cette philosophie chinoise qui semble avoir guidé ses pas tout au long de sa vie." En plus de sa connaissance du russe qui lui permettait de traduire les grands auteurs tels Pouchkine. Il tentera même de faire publier sa traduction d'Eugène Onéguine.

Ce livre n'apprend rien sur le parcours politique de Jacques Chirac ni sur ses relations avec les femmes, y compris son épouse, sa fille Claude, son autre fille Laurence qui aura été le drame de sa vie (huit tentatives de suicide).

 

"La vérité d'un homme, c'est d'abord ce qu'il cache" (André Malraux)

"Quelque part en Afrique de l'Est, voici plusieurs millions d'années, notre ancêtre commun s'est levé et a décidé de partir à la conquête de l'inconnu. Au gré de ses errances, les peuples et les cultures sont nés." (J. Chirac à l'UNESCO) "L'homme africain est entré dans l'histoire. Il y est même entré en premier." (J. Chirac)

 

 

08:42 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

12/12/2017

Chroniques de la vie élyséenne au temps de François Hollande

La politique est un sport de combat

Gaspard Gantzer

éditions Fayard

 

"Conseiller en communication" de François Hollande, après avoir été celui de Bertrand Delanoé à la mairie de Paris, livre quelques anecdotes de sa vie à l'Elysée, après et avant d'autres de ses collègues.

Il est chargé de tenter d'améliorer l'image du Président auprès des médias. Il passe donc beaucoup de temps au téléphone avec les journalistes.

"La politique est un sport de combat", il pourra le constater en observant les manoeuvres de Manuel Valls et d'Emmanuel Macron pour devenir "calife à la place du calife", mais aussi les coups bas des "frondeurs".

En comparaison, il est plus facile de gérer, médiatiquement parlant, les épreuves comme le Mali, la Syrie et surtout les drames provoqués par le terrorisme.

Après cette expérience, Gaspard a décidé de quitter, au moins provisoirement, la politique, refusant un parachutage à Rennes.

L'impression générale que j'ai tiré du livre c'est que ces gens sont beaucoup dans "l'entre-soi", en particulier entre énarques, si possible de la même promotion, comme son copain Emmanuel.

 

"Il faut admettre être jugé pour ce que l'on fait et non plus sur ce que l'on va faire. On déçoit, on devient habituel. On lasse."

"Si la gauche est trop idéaliste, elle se décrédibilise dans l'exercice du pouvoir". (Manuel Valls)

 

 

09:50 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique

16/11/2017

Les secrets du Palais-Bourbon

J'irai dormir à l'Assemblée

Hélène Bekmezian

éditions Grasset

 

Sous le régime de la Ve République, le Législatif a perdu beaucoup de pouvoirs face à l'exécutif. "Un exécutif pratiquement  tout puissant face à l'Assemblée". "L'exécutif aura toujours le dernier mot." En compensation, les députés se crispent sur des apparences protocolaires qui ne masquent pas l'étroitesse de leur marge de manoeuvre. 

Ayant travaillé plus de trente ans au Parlement européen, je suis choqué d'entendre que quelques députés, au petit matin, ou au milieu de la nuit, ont voté de nouvelles lois "au nom du peuple français".

Si les députés veulent être pris au sérieux par les électeurs, et par le gouvernement, ne doivent-ils pas changer radicalement leur manière de procéder ?

Je suis choqué de lire qu'au nom d'un soit disant liberté d'amendements, il est possible de bloquer la machine parlementaire en en déposant des milliers (le record est à 120 000 pour un député du Maine et Loire), puisque "tout député peut en déposer autant qu'il veut". Exerce facile avec les machines à traitement de texte. Nous avons connu ce "flibusting" au Parlement européen avec le radical italien Marco Pannella. Et, au Parlement européen, tous ces amendements doivent être traduits dans toutes les langues de travail. Les leçons en ont été tirées et la possibilité de déposer des amendements en plénière est strictement encadrée. C'est en commission que le travail doit être accompli !

Pus étonnant encore, le débat en séance plénière sur chaque amendement. "Chaque député a cinq minutes pour défendre chacun de ses amendements en séance".  Au Parlement européen quand on vote (mardi, mercredi, jeudi des séances plénières, à midi), ne votent que les présents qui sont nombreux, sous peine de sanctions financières, et il n'est alors plus question de discuter. Un temps pour le débat, un temps pour le vote.

Autre étonnement : ce n'est qu'à la demande du gouvernement qu'"est fixé à l'avance un temps de parole global et défini pour chaque groupe." C'est ainsi que Chritine Boutin a pu rester cinq heures trente à la tribune pour défendre une motion de procédure !

Au Parlement européen, toutes les sessions sont limitées dans le temps, et donc organisées en limitant le temps consacré à chaque débat. Temps de parole distribué entre les groupes politiques proportionnellement à leur importance numérique. La distribution du temps de parole au sein du groupe est de la responsabilité de celui-ci. Pas question donc de débat se poursuivant des nuits entières. A l'Assemblée "en séance, le président de commission peut parler autant qu'il veut si le texte examiné concerne sa commission."...

Curieusement, le livre n'indique pas qu'il y a deux catégories de députés : les anciens ministres, et les autres. Ce n'est par le cas au Parlement européen où foisonnent les anciens ministres, les anciens premiers ministres, et même quelques anciens présidents de républiques. Rachida Dati a fait rire l'audience en s'insurgeant de ne pas obtenir un rapport qu'elle souhaitait en déclarant "mais je suis une ancienne ministre !"

Hélène Bekmezian a suivi les travaux de l'Assemblée Nationale pour Le Monde. Elle avoue que parmi les journalistes il y a également une aristocratie, et qu'il est plus facile de représenter "le journal de référence".

 

 

09:02 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique

20/10/2017

Aide de camp du président de la République

"Vous n'oublierez rien, Colonel"

Peer de Jong

éditions Tallandier

 

Entré dans l'armée comme simple soldat, Peer de Jong était colonel quand il lui a été proposé de devenir l'aide de camp du Président Mitterrand, à la fin de son second mandat. Jacques Chirac, élu Président lui a demande de poursuivre sa mission à ce poste.

L'aide de camp est probablement un des collaborateur le plus présent aux côtés du Président. Il les a donc aidé, l'un et l'autre, les appréciant,  chacun dans sa diversité. Il parle de leurs qualités, pas de leurs défauts, et raconte des anecdotes révélatrices.

J'imagine bien Jacques Chirac en train de préparer des tartines de pâté pour son premier ministre Raffarin qui a fait un malaise. Ou Bernadette n'arrivant pas à déménager à l'Elysée : "comment voulez-vous qu'on s'en sorte dans les 500m2 de l'Elysée alors que nos affaires sont réparties dans les 1500m2 de l'Hôtel  de Ville."

L'aide de camp est le lien entre le Président, Chef des armées et le chef d'Etat-Major. Il est en première ligne au moment de la tragédie rwandaise. "Mitterrand n'a pas le choix, il lui faut intervenir. Mais personne en Europe ne le suit." "Alain Juppé (alors ministre des affaires étrangères) est un soutien fort du chef de l'Etat. Il approuve l'opération alors qu'Edourd Balladur se désolidarise." "On reproche même au chef de l'Etat d'être responsable du génocide, alors que les Français ont probablement sauvé des milliers de vies humaines."

 

"L'essentiel, c'est de regarder devant soi, de ne surtout pas croiser les regards. Car c'est à ce moment précis que les gens se jettent sur vous." (François Mitterrand)

"la politique est un monstre froid."

"Les vieux soldats ne meurent jamais, ils ne font que s'éteindre." (Mac Arthur)

"L'histoire me donnera raison, d'autant que j'écrirai cette histoire moi même." (Winston Churchill)

 

 

12/10/2017

35 ans de compagnonage avec Michel Rocard

C'était Rocard

Jean-Paul Huchon

éditions de l'Archipel

 

 

Michel Rocard est décédé l'an dernier, à plus de 80 ans.

Jusqu'au bout, il continue à réfléchir "sur le réchauffement de la planète, le drame des migrants, les déceptions de la construction européenne, l'agacement devant le déclin des socialistes, leur incapacité à être à la hauteur de leur histoire".  Heureusement, il n' a pas vu la présidentielle et les législatives...

Bien qu'ayant été au PSU, je n'ai pas été "rocardien" au sein du PS, me sentant plus proche de Pierre Mauroy qui cherchait la synthèse.

Jean-Paul Huchon a été très proche de Michel Rocard, avant une brouille dont il ne cache rien dans ce livre.

Il a été son Directeur de cabinet dans chaque ministère puis à Matignon, son premier adjoint puis son successeur à la mairie de Conflans Saint Honorine.

Il livre dans ce livre ses souvenirs concernant sa "vie commune", politique,  avec Rocard. Il parle également de l'homme et de sa relation avec les femmes ("très compulsif").

"Michel pouvait pardonner aux militants de se tromper. Il ne pouvait pas le pardonner à ceux qui savent,  Mélanchon, Montebourg, Hamon. Ces gens savent qu'ils sont à côté de la réalité, mais ils n'en continuent pas moins d'asséner leurs fausses idées creuses, parce qu'ils croient que cela les sert."

Les photos qui illustrent le livre me rappellent de vieux souvenirs...

 

"Les politiques sont une catégorie de la population harcelée par la pression du temps. Ni soirée, ni week-end tranquille, pas un moment pour lire, or la lecture est la clé de la réflexion."

"Il n'est pas nécessaire d'être méchant pour être efficace"

"Il faut s'ouvrir au monde pour le comprendre et le maîtriser."

"Michel reprochait à Valls, comme à Macron, de manquer de culture historique."

"Les promesses électorales visent moins à régler les problèmes qu'à éveiller enthousiasmes et applaudissements."

"La modération demande plus de courage que de lyrisme."

08:36 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique