11/04/2018
La IIIe République
La République souveraine
La vie politique en France
1879/1939
René Rémond
éditions Fayard
De quand dater la naissance de la IIIe République ?
- 4 septembre 1870 : proclamation par le peuple de Paris de la République, après la déchéance de l'Empire ;
- 31 août 1871 : loi Rivet conférant au chef du pouvoir exécutif (Adolphe Thiers) le titre de "président de la République française" ;
- 30 janvier 1875 : amendement Wallon introduisant le terme République dans les lois constitutionnelles.
René Rémond fait partir cette "vie politique" au 30 janvier 1879, date de la démission du Maréchal de Mac-Mahon, suivie de l'élection du républicain Jules Grévy. Ce n'est qu'à partir de 1879 que les Républicains peuvent gouverner.
Malgré tous ses défauts la IIIe République dura soixante ans, record à battre par la Ve, née en 1958.
Pendant ces soixante ans, "la République est devenue l'identité de la nation."
République parlementaire dont les membres considéraient que "il n'est de République que parlementaire." Avec l'instabilité gouvernementale que cela implique...
"La République ne peut être que laïque" avec "l'enfermement du fait religieux dans la sphère des opinions privées individuelles."
"La IIIe République a été une étape sur le chemin de l'Etat de droit."
René Rémond est connu comme un spécialiste de l'histoire de la droite dans notre pays. Famille politique qu'il connait bien : "La droite reste attachée à un ordre qui légitime les inévitables inégalités, assigne à chacun une place dans la hiérarchie sociale et l'invite instamment à n'en point changer, exalte l'autorité, que ce soit celle du pouvoir politique, du chef de famille, du patron, des autorités traditionnelles, du clergé, des notabilités sociales."
Un livre utile alors que de nombreuses voix s'élèvent pour considérer que la Ve République a fait son temps et réclament une VIe République.
08:56 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique
01/03/2018
SNCF : les privilégiés ?
Statut des cheminots
L'ancien cheminot que je suis se sent concerné par le débat actuel sur la disparition du statut des cheminots.
En période de chômage je comprends qu'un statut garantissant la stabilité de l'emploi puisse faire des envieux. Fonctionnaires, postiers, autrefois électriciens etc.Est-ce si mal d'avoir une certaine garantie de l'emploi ? Garantie qui ne fonctionne pas en cas de faute grave...
Tickets gratuits ? J'en ai profité. J'ai été heureux d'en faire profiter ma femme et mes enfants, tant qu'ils étaient à charge. J'ai été heureux d'en faire profiter mes parents, une fois par an. Moins bien que les voyages gratuits des compagnies aériennes, mais un indéniable avantage. On ne me fera jamais croire que cela "plombe" les comptes de la SNCF, mais je comprends que cela puisse faire des jaloux.
La retraite ? Elle devrait, comme pour les travailleurs du privé, être liée à la pénibilité, aux horaires de travail. Tout le monde sait que le travail en 3X8, ou le travail de nuit systématique est nocif pour la santé. Je concède qu'il n'y a aucune raison pour que celles et ceux qui travaillent à la SNCF dans des bureaux, avec des horaires de bureaux, partent plus tôt à la retraite. Ceux qui, comme moi, se sont longtemps levés de bonne heure, parfois à deux heures de la nuit, pour aller travailler, savent qu'il n'est pas possible de tenir comme ça jusqu'à 65 ans.
Dernière remarque : quand j'ai quitté la SNCF, et tous les avantages de son statut, j'ai doublé mon salaire...
14:39 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : statut des cheminots
25/01/2018
Le mystère Jacques Chirac
"Président, la nuit vient de tomber"
Arnaud Ardoin
éditions du Cherche Midi
La nuit est tombée sur Jacques Chirac (sans se faire mal, pour reprendre une de ses plaisanteries préférées). Son corps ne répond plus, il ne se déplace plus qu'en chaise roulante. Son esprit non plus et il n'est plus possible, d'après l'auteur, d'avoir un échange suivi sur quelque sujet que ce soit. Il a dépassé le stade pendant lequel il déclarait : "Je préfère faire le gâteux pour qu'ils me foutent la paix."
Le "mystère Jacques Chirac", selon l'auteur, est à chercher dans son magnétisme, qui ferait de lui un "guérisseur" corrézien, sa connaissance des arts premiers, de l'Afrique et du Japon et de "cette philosophie chinoise qui semble avoir guidé ses pas tout au long de sa vie." En plus de sa connaissance du russe qui lui permettait de traduire les grands auteurs tels Pouchkine. Il tentera même de faire publier sa traduction d'Eugène Onéguine.
Ce livre n'apprend rien sur le parcours politique de Jacques Chirac ni sur ses relations avec les femmes, y compris son épouse, sa fille Claude, son autre fille Laurence qui aura été le drame de sa vie (huit tentatives de suicide).
"La vérité d'un homme, c'est d'abord ce qu'il cache" (André Malraux)
"Quelque part en Afrique de l'Est, voici plusieurs millions d'années, notre ancêtre commun s'est levé et a décidé de partir à la conquête de l'inconnu. Au gré de ses errances, les peuples et les cultures sont nés." (J. Chirac à l'UNESCO) "L'homme africain est entré dans l'histoire. Il y est même entré en premier." (J. Chirac)
08:42 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
12/12/2017
Chroniques de la vie élyséenne au temps de François Hollande
La politique est un sport de combat
Gaspard Gantzer
éditions Fayard
"Conseiller en communication" de François Hollande, après avoir été celui de Bertrand Delanoé à la mairie de Paris, livre quelques anecdotes de sa vie à l'Elysée, après et avant d'autres de ses collègues.
Il est chargé de tenter d'améliorer l'image du Président auprès des médias. Il passe donc beaucoup de temps au téléphone avec les journalistes.
"La politique est un sport de combat", il pourra le constater en observant les manoeuvres de Manuel Valls et d'Emmanuel Macron pour devenir "calife à la place du calife", mais aussi les coups bas des "frondeurs".
En comparaison, il est plus facile de gérer, médiatiquement parlant, les épreuves comme le Mali, la Syrie et surtout les drames provoqués par le terrorisme.
Après cette expérience, Gaspard a décidé de quitter, au moins provisoirement, la politique, refusant un parachutage à Rennes.
L'impression générale que j'ai tiré du livre c'est que ces gens sont beaucoup dans "l'entre-soi", en particulier entre énarques, si possible de la même promotion, comme son copain Emmanuel.
"Il faut admettre être jugé pour ce que l'on fait et non plus sur ce que l'on va faire. On déçoit, on devient habituel. On lasse."
"Si la gauche est trop idéaliste, elle se décrédibilise dans l'exercice du pouvoir". (Manuel Valls)
09:50 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique
16/11/2017
Les secrets du Palais-Bourbon
J'irai dormir à l'Assemblée
Hélène Bekmezian
éditions Grasset
Sous le régime de la Ve République, le Législatif a perdu beaucoup de pouvoirs face à l'exécutif. "Un exécutif pratiquement tout puissant face à l'Assemblée". "L'exécutif aura toujours le dernier mot." En compensation, les députés se crispent sur des apparences protocolaires qui ne masquent pas l'étroitesse de leur marge de manoeuvre.
Ayant travaillé plus de trente ans au Parlement européen, je suis choqué d'entendre que quelques députés, au petit matin, ou au milieu de la nuit, ont voté de nouvelles lois "au nom du peuple français".
Si les députés veulent être pris au sérieux par les électeurs, et par le gouvernement, ne doivent-ils pas changer radicalement leur manière de procéder ?
Je suis choqué de lire qu'au nom d'un soit disant liberté d'amendements, il est possible de bloquer la machine parlementaire en en déposant des milliers (le record est à 120 000 pour un député du Maine et Loire), puisque "tout député peut en déposer autant qu'il veut". Exerce facile avec les machines à traitement de texte. Nous avons connu ce "flibusting" au Parlement européen avec le radical italien Marco Pannella. Et, au Parlement européen, tous ces amendements doivent être traduits dans toutes les langues de travail. Les leçons en ont été tirées et la possibilité de déposer des amendements en plénière est strictement encadrée. C'est en commission que le travail doit être accompli !
Pus étonnant encore, le débat en séance plénière sur chaque amendement. "Chaque député a cinq minutes pour défendre chacun de ses amendements en séance". Au Parlement européen quand on vote (mardi, mercredi, jeudi des séances plénières, à midi), ne votent que les présents qui sont nombreux, sous peine de sanctions financières, et il n'est alors plus question de discuter. Un temps pour le débat, un temps pour le vote.
Autre étonnement : ce n'est qu'à la demande du gouvernement qu'"est fixé à l'avance un temps de parole global et défini pour chaque groupe." C'est ainsi que Chritine Boutin a pu rester cinq heures trente à la tribune pour défendre une motion de procédure !
Au Parlement européen, toutes les sessions sont limitées dans le temps, et donc organisées en limitant le temps consacré à chaque débat. Temps de parole distribué entre les groupes politiques proportionnellement à leur importance numérique. La distribution du temps de parole au sein du groupe est de la responsabilité de celui-ci. Pas question donc de débat se poursuivant des nuits entières. A l'Assemblée "en séance, le président de commission peut parler autant qu'il veut si le texte examiné concerne sa commission."...
Curieusement, le livre n'indique pas qu'il y a deux catégories de députés : les anciens ministres, et les autres. Ce n'est par le cas au Parlement européen où foisonnent les anciens ministres, les anciens premiers ministres, et même quelques anciens présidents de républiques. Rachida Dati a fait rire l'audience en s'insurgeant de ne pas obtenir un rapport qu'elle souhaitait en déclarant "mais je suis une ancienne ministre !"
Hélène Bekmezian a suivi les travaux de l'Assemblée Nationale pour Le Monde. Elle avoue que parmi les journalistes il y a également une aristocratie, et qu'il est plus facile de représenter "le journal de référence".
09:02 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique