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02/04/2022

Traquer l'info

L'obsession du pouvoir

scénario : Gérard Davet & Fabrice Lhomme

Dessin : Pierre Van Hove

Couleurs : Mathilda

éditions Delcourt

 

Deux journalistes enquêteurs du Monde ont suivi les trois derniers présidents de la République, y compris l'actuel. Leur "Un président ne devrait pas dire ça...", issu de plus de soixante rencontres avec François Hollande a probablement contribué à l'impossibilité pour celui-ci de se représenter. Avec Hollande, comme avec tous les autres, en particulier Fillon, tout était enregistré. Pas moyen de démentir.

Les auteurs montrent les trajectoires de Sarko et Hollande à partir de 81, jusqu'à l'apparition, et la victoire,  de Macron, de l'ascension à la berézina de l'un puis de l'autre.

"Trop omnibulés par leur rivalité et leur ego, ils ne sont même pas en état de se représenter."

"interviewer les témoins sensibles à deux, ça permet d'éviter les temps faibles et de ne rien oublier"

"Les journalistes ont le droit, et même le devoir d'obtenir les documents couverts par le secret de l'instruction."

"le journalisme, c'est le contact et la distance" (Hubert Beuve-Méry)

"Nicolas Sarkozy ne parvient pas à se debarasser de ses trop nombreux boulets judiciaires"

"Hollande a un atout formidable, celui de ne pas avoir été pris au sérieux par ses pairs" (Nicolas Sarkozy)

"Macron c'est moi"  (François Hollande à ceux qui s'inquiétaient)

"Je pense que Macron est authentiquement de gauche" (François Hollande lors de la nomination de Macron au ministère des finances)

"L'enfer, c'est la vérité perçue trop tard" (Thomas Hobbes)

 

 

08:48 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique, bd

29/03/2022

ça en fait des kilomètres

Douze voyages présidentiels

suivis et racontés par Mathieu Sapin

avec les éclairages d'Elizabeth Pineau et Clara Wright, journalistes

éditions Zadig

 

Mathieu Sapin nous a raconté la "Campagne présidentielle" de François Hollande, puis la découverte des coulisses de l'Elysée dans "Le château". Il a suivi également Gérard Depardieu.

Il raconte les douze voyages présidentiels qu'il a suivi,  "trois mois derrière Macron en France", "ça en fait des kilomètres, mais c'est rien en comparaison de tous les voyages officiels que je n'ai pas suivis !"

Des voyages certes, mais dans un contexte sanitaire particulier, Covid oblige.

Des voyages pour faire des annonces comme 1,8 milliard d'euros sur cinq ans pour les technologies quantiques, ou deux repas par jour à un euro pour tous les étudiants, dans les restaurants universitaires.

Des voyages dans la proche banlieue ou à l'autre bout du monde.

"Les présidents vivent dans la bulle de l'Elysée, c'est un lieu ouaté, qui isole, tous ont peur de perdre le contact avec le terrain, donc ils font des déplacements. Mais c'est une quête impossible." (débrief par un journaliste accrédité à l'Elysée)

"j'ai été frappé de voir à quel point tout était verrouillé'" Mathieu Sapin

 

08:16 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, politique

19/02/2022

Novices et professionnels en politique

Les candidats

Etienne Ollion

PUF

 

"Avènement d'une nouvelle génération politique, qui n'a eu d'autres expériences professionnelles que dans ce milieu".

"les élus de 2012 avaient passé près des 2/3 de leur vie adulte actifs et rémunérés en politique."

"Un changement qui a vu se multiplier les positions rémunérées en politique, après 70. Une véritable armée de réserve politique a vu le jour"

"44% des députés LREM n'ont jamais été élus ou auxiliaires politiques contre 0% parmi les élus LR ou PS"

"Jamais un parlement n'a été du corps électoral qui l'élit, et encore moins de la population. Cette Assemblée est la moins socialement diverse depuis très longtemps.""L'Assemblée de 2017 est une Assemblée bourgeoise"

"La baisse de leur salaire réel explique le retrait progressif des élites sociales à l'Assemblée""la part des diplômés du supérieur est en hausse, la part des écoles prestigieuses est en baisse continuelle.""Qui peut y voir une vie désirable ?"

"Le temps passé en politique forme les futurs élus"

"En faisant entrer en politique des élus peu au fait des jeux politiques, l'équilibre des pouvoirs s'est déplacé vers l'administration et l'exécutif" "Les novices ont été la meilleure caution d'un système politique qui ne s'est pas du tout réformé, Tout change pour que rien ne change"

"la temporalité politique est frénétique. L'activité politique est une vie par excès, de soucis, de rendez-vous, de requêtes, de reps, de déplacements. On a le temps de rien faire d'autre, entre les injonctions de présence à Paris et dans la circonscription"

"l'instabilité professionnelle est consubstantielle d'une activité politique."

"L'optimisation de chaque instant est une pratique fréquente au sein des classes supérieures."

"Tout ce qui est privé devient public. Il faut une forme de cynisme, parce qu'ils se font critiquer en permanence."

L'auteur de l'étude, Etienne Ollion est sociologue, directeur de recherche au CNRS, professeur à l'école polytechnique".

 

18:04 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique

02/02/2022

Souvenirs, souvenirs 2

Tu le sais bien, le temps passe

Catherine Nay

éditions Bouquins

 

Catherine Nay raconte bien, sans souci d'objectivité. Elle raconte des confidences qui lui ont été faites. Surtout venant de sa famille politique.

Ce volume va se 1995 (élections de Chirac) à 2007 (élection de Macron).

Clairement, elle aime Chirac et prend la défense de Bernadette.

Concernant Sarkozy, elle n'aime pas Cécilia et lui impute les erreurs de son mari. Elle aime Carla dont elle vante les qualités.

Elle n'aime pas la gauche. Ni Jospin, ni Hollande ne trouve grâce à ses yeux.

Personnages de second plan : Juppé, de Villepin et Séguin.

 

"Monsieur le Ministre, vous savez que le chocolat, c'est bon pour le moral et pour le sexe. Moi à mon âge, c'est surtout pour le moral, mais vous, vous êtes encore jeune ! " (Chirac à Moscovici)

"J'ai réinventé le passé pour voir la beauté de l'avenir" (Aragon)

"Pour gagner il faut détester l'ennemi" (Jacques Pilhan, conseiller en communication de Mitterrand puis de Chirac)

"La politique n'est ni une logique ni une morale. C'est d'abord une dynamique" (Pilhan)

"La beauté du désir, c'est quand c'est réciproque" (Jospin)

"Moi, me faire élire député ? Mais ça racornit, ça rapetisse..." ; "comment voulez vous que les députés soient intelligents ? Ils ont presque tous été conseillers généraux avant..."

"en matière de popularité, les politologues le savent : on descend par l'ascenseur, on remonte par les escaliers"

 

 

 

16:38 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique

06/01/2022

Chacun de nous est concerné

Elise et les nouveaux partisans

Dominique Grange et Tardi

éditions Delcourt

 

Inutile de présenter le dessinateur Tardi, dessinateur de BD capable de raconter, avec grand talent, aussi bien Nestor Burma que la vie de son père au stalag. Il a également mis en images "Mort à crédit" et "Voyage au bout de la nuit" de Céline.

Pour les gens de ma génération qui ont eu autour de 20 ans en mai 68, Dominique Grange est La chanteuse engagée qui parle des luttes d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs, en particulier du Chili après le Coup d'Etat de Pinochet. J'ai pensé à elle en me promenant à Valparaiso et dans la maison de Pablo Néruda.

Ce livre n'est pas leur première collaboration. Il n'y a pas de surprise : c'est excellent, sensible et prenant. Elise n'est pas Dominique, mais la vie de luttes de Dominique inspire beaucoup l'Elise de ce roman graphique.

Comme Elise, j'ai été étudiant à la fac de Vincennes juste après mai 68. Je me souviens bien du fourmillement de gauchistes. En particulier de la "Gauche Prolétarienne". Mais contrairement à Elise, la majorité des étudiants étaient là, comme moi, non pas pour faire la révolution dans d'interminables réunions mais avaient choisi Vincennes parce qu'ils travaillaient et que cette université proposait des horaires de cours le soir et le samedi. Nous étions pressés de décrocher notre licence pour avoir de meilleures perspectives d'emploi. Et beaucoup d'enseignants étaient loin d'être réactionnaires !

Elise a découvert sur le tard que Mao était un dictateur et sa "Révolution culturelle" une machine à broyer les humains.

 Que sont devenus les responsables de la "Gauche Prolétarienne" ? Ils venaient de la bourgeoisie et y sont retourné. Certains se sont implantés en usine, comme des prêtres ouvriers. D'où ils venaient ils n'avaient aucune idée des conditions de vie de la classe ouvrière. Je n'avais aucune envie d'aller travailler chez renault, comme mon père et ma tante !

Comme le raconte le roman graphique, l'aventure s'est terminée pour certains par la drogue et/ou la suicide.

"Nos motivations étaient légitimes" écrit justement Dominique. Elle omet de signaler que les élections de juin 68 n'ont pas démontrer que "le peuple" était de notre côté, malheureusement...