03/03/2025
Une vie de grand reporter
Maman s'en va-t-en guerre
Dorothée Olliéric
éditions du Rocher
"Maman t'aime" , c'est la dernière phrase que Dorothée Olliéric dit à ses enfants avant de partir en reportage dans un pays en guerre, avec son gilet pare-balles et son casque lourd.
Il est souvent difficile de concilier vie professionnelle et vie familiale. Encore plus pour les femmes, aussi regrettable soit-il. Spécialement dans certains métiers.
De l'Afghanistan à l'Ukraine, en passant par l'Afrique elle nous raconte la guerre "à hauteur de femmes et d'hommes"
Un livre plein d'humanité qui m'a procuré plus d'émotions que bien des romans.
De Sarajevo au Rwanda, aux Congos et l'Angola, je suis allé dans la plupart des pays dont parle Dorothée Ollliéric, sauf que quand j'y suis allé la guerre était finie, ou quasiment, les combats n'étaient pas à ma porte, ma vie n'était pas menacée et j'ai rarement porté gilet pare-balles et casque de protection.
Ce livre nous montre à quel point l'homme peut être inhumain...
08:38 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0)
14/02/2025
Grand reporter
Loin de chez moi
Maryse Burgot
Fayard
Si vous regardez les informations sur "France télévision" vous connaissez forcément Maryse Burgot, le plus souvent avec un gilet pare-balles siglé "Presse" et un casque sur la tête. Il n'y a pas longtemps encore en Israël.
Vue depuis longtemps mais je n'avais pas imaginé qu'elle atteignait maintenant les 60 ans...et je n'avais jamais réalisé qu'elle ne dépasse guerre le mètre 60 !
Grand reporter, elle nous raconte quelques unes de ses missions les plus marquantes, et elle insiste sur son rôle de mère qu'elle arrive à concilier avec un métier fait de déplacements souvent imprévus.
Un livre que j'ai dévoré plus vite que bien des romans, des Balkans à l'Ukraine en passant par l'Afghanistan, l'Irak, la Syrie...
07:53 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0)
29/11/2024
Israël fae à l'islam radical
Le grand aveuglement
Charles Enderlin
éditions Albin Michel
Le "grand aveuglement" c'est celui de Netanyahu et ses amis qui ont favorisé le contrôle de Gaza par le Hamas. Une politique destinée à empêcher la création d'un Etat palestinien. Un aveuglement qui a débuté dans les années 70 lorsque les Israéliens ont pensé que le Hamas pouvait être l'antidote de l'OLP.
"Toute personne qui veut empêcher la création d'un Etat palestinien doit soutenir le renforcement du Hamas" (Netanyahu, mars 2019)
"Il n'y a pas ici de terre arabe, c'est un héritage divin" (rabbin Tsvi Yehouda Cohen Kook, 1967)
"de par la promesse biblique, la Terre d'Israël entière appartient au peuple d'Israël" parti Shass
"tout processus de renaissance du peuple juif sur sa terre est un acte divin" (quotidien Yediot Aharonot, 1968))
"les lois internationales interdisent à une puissance occupante d'effectuer des transferts de population"
"Menahem Begin et Ariel Sharon n'ont aucune intention d'appliquer l'accord de Camp David sur l'autonomie palestinienne. Ils le sape par un programme de colonisation provoquant défiant le monde tout en s'enfermant dans un ghetto mental."
1988 : Hussein de Jordanie renonce à toute revendication sur la Cisjordanie. "Les treize mille fonctionnaires cisjordaniens ne recevront plus leurs salaires d'Aman, ce qui va contribuer encore à l'appauvrissement de la population."
"le gouvernement américain maintient son engagement en faveur d'une paix juste au Proche Orient. Nous oeuvrons pour qu'un jour, deux Etats, Israël et la Palestine, vivent ensemble en paix dans des frontières sures et reconnues, ainsi que le stipule les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies." (George Bush, 2001)
2001 "Sharon décide de réoccuper toutes les zones autonomes palestiniennes et dans les faits de détruire l'administration palestinienne, ses ministères, ses institutions, sa police."
2002 : Netanyahu : "Arafat n'est rien d'autre qu'une doublure de Ben Laden"
"Israël n'a pas à verser un sou pour maintenir en vie la population de Cisjordanie et de Gaza." (Ariel Sharon, 2003)
"le problème des réfugiés palestiniens doit être réglé hors des frontières de l'Etat d'Israël" (Netanyahu)
"Israël assurera une complète égalité des droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance de race ou de sexe ; il garantira la pleine liberté de conscience, de culte, d'éducation et de culture" (déclaration d'indépendance d'Israël)
"Israël peut être un Etat juif ou un Etat démocratique. Il ne peut pas être les deux."
"le gouvernement actuel est nationaliste juif, religieux, autoritaire, sans contre-pouvoir, et en rupture avec l'Etat de droit de la démocratie libérale."
08:09 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : israël, palestine
10/11/2024
10 présidents, 10 révélations
Les secrets de la Maison Blanche
Nicole Bacharan et Dominique Simonet
Le Monde et La Vie
Pour commencer, le plan de la résidence du Président des Etats-Unis d'Amérique.
Grâce à la déclassification de documents jusqu'ici confidentiels, et quelques sources inédites les historiens connaissent mieux des faits historiques vécus à la Maison Blanche, et les auteurs nous font profiter de et éclairage nouveau.
Thomas Jefferson a doublé d'un coup la surface des Etats-Unis, au détriment de la France (la Louisiane), à l'insu du Congrès.
Abraham Lincoln, loin de son image d'adversaire de l'esclavage, préparait l'expulsion des Noirs américains vers l'Afrique. C'est face aux besoins de la guerre civile (la guerre de "sécession") qu'il s'est résolu à émanciper les esclaves.
Woodrow Wilson tombé malade, c'est la "First Lady" qui gouverne, empêchant toute "fuite" sur l'incapacité du Président à gouverner.
Franklin Delano Roosevelt s'est engagé clandestinement dans la Seconde guerre mondiale en rusant avec la Congrès, seul autorisé à déclarer la guerre. "Je suis parfaitement disposé à dire des demi-mensonges si cela aide à gagner la guerre."
Avant de reconnaître la naissance du nouvel Etat d'Israël, Harry Truman,en opposition avec sa propre administration, a négocié, dans le bureau ovale, avec des amis juifs. "Partager la Palestine, c'est déclarer la guerre au monde arabe." répètent les diplomates américains.
Kennedy s'est préparé à une troisième guerre mondiale tout en négociant en secret avec les soviétiques. Le bureau ovale étant truffé de micros John entraîne son frère Bob dans la galerie extérieure pour échanger avec lui et donner ses instructions.
Richard Nixon a transformé la Maison Blanche et quartier général d'un réseau de malfaiteurs. "Pour Nixon, la politique est une sorte de jeu dans lequel tous les coups sont permis pour autant qu'il soient efficaces."
Avec le concours de la CIA Reagan a conclu un pacte secret avec le Pape Jean-Paul II pour abattre l'Union soviétique en utilisant l'opposition polonaise.
De la Maison Blanche Obama ordonnait, chaque semaine, dans le monde entier, une liste de quinze assassinats ciblés, dont celui de Ben Laden. Une guerre "non conventionnelle".
Trump, Président sortant, censé être le gardien et le protecteur de la Constitution a appelé à transgresser, à piétiner, les institutions et à marcher sur le Congrès. Il voulait rejoindre les manifestants. Les policiers chargés de sa sécurité ont refusé. "Le Président était cramoisi de rage, il a repoussé ses agents et tenté de saisir le volant de la voiture présidentielle. Mais les officiers de sécurité ont tenu bon. Ils l'ont ramené, presque de force, à la Maison Blanche" . C'est cet homme, échappant à la justice, qui vient d'être élu de nouveau à la tête de l'Etat fédéral...
08:42 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : usa
02/09/2024
Histoire d'un conflit (XIXe-XXIe siècle)
Comment la Palestine fut perdue
et pourquoi Israël n'a pas gagné
Jean-Pierre Filiu
éditions du Seuil
Le livre est divisé en deux parties :
1) - Les trois forces israéliennes :
a) un sionisme historiquement chrétien
"un des actes de foi du courant "évangélique" est la croyance en la "seconde venue" de Jésus à Jérusalem pour y établir le Royaume céleste, une fois les Juifs "restaurés" sur la terre d'Israël."
"L'imprégnation biblique de la plupart des décideurs anglo-saxons se double de la détermination à fermer les portes des USA à l'immigration."
b) un pluralisme de combat
"Soit la dimension juive d'Israël est appelée à se dissoudre face à la démographie palestinienne, dans le cadre d'un Etat de droit assurant l'égalité à tous ses citoyens ; soit l'ambition démocratique de l'Etat juif est vouée à capituler face à la domination durablement imposée à des millions de Palestiniens"
c) une stratégie de faits accomplis
"à partir de l'été 48, l'Etat juif ne lutte plus pour sa survie mais pour obtenir le territoire le plus étendu, et donc le plus favorable à une campagne massive d'immigration juive."
"Ce renversement de légitimité qui fait passer les "droits" des immigrants sionistes avant ceux des Arabes de Palestine, est fondamental, car tout le reste en découle"
2) Les trois faiblesses palestiniennes
a) L'illusion arabe
"Les Palestiniens sont privés de représentation autonome par des Etats" supposés "frères"
"Les Palestiniens sont réduits à n'être qu'un peuple de réfugiés"
"L'appui financier du roi Faysal, du fait même de sa générosité désintéressée, constitue la seule intervention arabe à avoir renforcé sensiblement le nationalisme palestinien."
"En 1990, Arafat plaide en vain devant le Conseil de Sécurité de l'ONU en faveur d'une protection internationale de la population palestinienne des territoires occupés"
b) la dynamique factionnelle
"Le Hamas accuse l'OLP d'avoir cédé à l'invasion intellectuelle de l'Occident en adoptant l'idée d'un Etat laïc"
c) le deux poids, deux mesures
"le nationalisme palestinien se réclame en vain du droit des peuples à l'autodétermination, au sortir de la Première guerre mondiale. Mais il découvre que dans le mandat confié par la SDN sur la Palestine, seul le peuple juif se voit reconnaître des droits nationaux, dont sont en revanche exclus les habitants arabes, pourtant majoritaires à 90%.
Et c'est une décision de la toute jeune ONU, en 1947 qui déclenche le début de l'exode de la population arabe de Palestine, bien avant la proclamation de l'Etat d'Israël.
C'est encore l'ONU qui en 1949 créée une agence dédiée aux réfugiés palestiniens, agence chargée de les assister dans leur exil, plutôt que de garantir leur droit au retour dans leur patrie.
C'est toujours l'ONU qui après l'occupation par Israël, en 67, du reste de la Palestine mandataire, continue de réduire le peuple palestinien à un statut collectif de réfugiés sans droits nationaux."
"Israël présente le paradoxe d'un Etat créé par une décision de l'ONU, le plan de partage de la Palestine de 1947, qui va pourtant contester avec constance, et jusqu'à maintenant, la supposée "partialité" de l'ONU à son encontre."
"la réalité est que la domination islamiste à Gaza est confortée par le blocus israélien. Le Hamas, loin d'être affecté par un effondrement généralisé, investit avec succès dans la contrebande."
Conclusion : "sans un cadre de coexistence, un tel rapport de force n'apportera à l'Etat juif ni la sécurité, ni la stabilité, ainsi que l'épouvante du 7 octobre l'a démontré."
08:05 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : palestine, israël