10/11/2024
10 présidents, 10 révélations
Les secrets de la Maison Blanche
Nicole Bacharan et Dominique Simonet
Le Monde et La Vie
Pour commencer, le plan de la résidence du Président des Etats-Unis d'Amérique.
Grâce à la déclassification de documents jusqu'ici confidentiels, et quelques sources inédites les historiens connaissent mieux des faits historiques vécus à la Maison Blanche, et les auteurs nous font profiter de et éclairage nouveau.
Thomas Jefferson a doublé d'un coup la surface des Etats-Unis, au détriment de la France (la Louisiane), à l'insu du Congrès.
Abraham Lincoln, loin de son image d'adversaire de l'esclavage, préparait l'expulsion des Noirs américains vers l'Afrique. C'est face aux besoins de la guerre civile (la guerre de "sécession") qu'il s'est résolu à émanciper les esclaves.
Woodrow Wilson tombé malade, c'est la "First Lady" qui gouverne, empêchant toute "fuite" sur l'incapacité du Président à gouverner.
Franklin Delano Roosevelt s'est engagé clandestinement dans la Seconde guerre mondiale en rusant avec la Congrès, seul autorisé à déclarer la guerre. "Je suis parfaitement disposé à dire des demi-mensonges si cela aide à gagner la guerre."
Avant de reconnaître la naissance du nouvel Etat d'Israël, Harry Truman,en opposition avec sa propre administration, a négocié, dans le bureau ovale, avec des amis juifs. "Partager la Palestine, c'est déclarer la guerre au monde arabe." répètent les diplomates américains.
Kennedy s'est préparé à une troisième guerre mondiale tout en négociant en secret avec les soviétiques. Le bureau ovale étant truffé de micros John entraîne son frère Bob dans la galerie extérieure pour échanger avec lui et donner ses instructions.
Richard Nixon a transformé la Maison Blanche et quartier général d'un réseau de malfaiteurs. "Pour Nixon, la politique est une sorte de jeu dans lequel tous les coups sont permis pour autant qu'il soient efficaces."
Avec le concours de la CIA Reagan a conclu un pacte secret avec le Pape Jean-Paul II pour abattre l'Union soviétique en utilisant l'opposition polonaise.
De la Maison Blanche Obama ordonnait, chaque semaine, dans le monde entier, une liste de quinze assassinats ciblés, dont celui de Ben Laden. Une guerre "non conventionnelle".
Trump, Président sortant, censé être le gardien et le protecteur de la Constitution a appelé à transgresser, à piétiner, les institutions et à marcher sur le Congrès. Il voulait rejoindre les manifestants. Les policiers chargés de sa sécurité ont refusé. "Le Président était cramoisi de rage, il a repoussé ses agents et tenté de saisir le volant de la voiture présidentielle. Mais les officiers de sécurité ont tenu bon. Ils l'ont ramené, presque de force, à la Maison Blanche" . C'est cet homme, échappant à la justice, qui vient d'être élu de nouveau à la tête de l'Etat fédéral...
08:42 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : usa
02/09/2024
Histoire d'un conflit (XIXe-XXIe siècle)
Comment la Palestine fut perdue
et pourquoi Israël n'a pas gagné
Jean-Pierre Filiu
éditions du Seuil
Le livre est divisé en deux parties :
1) - Les trois forces israéliennes :
a) un sionisme historiquement chrétien
"un des actes de foi du courant "évangélique" est la croyance en la "seconde venue" de Jésus à Jérusalem pour y établir le Royaume céleste, une fois les Juifs "restaurés" sur la terre d'Israël."
"L'imprégnation biblique de la plupart des décideurs anglo-saxons se double de la détermination à fermer les portes des USA à l'immigration."
b) un pluralisme de combat
"Soit la dimension juive d'Israël est appelée à se dissoudre face à la démographie palestinienne, dans le cadre d'un Etat de droit assurant l'égalité à tous ses citoyens ; soit l'ambition démocratique de l'Etat juif est vouée à capituler face à la domination durablement imposée à des millions de Palestiniens"
c) une stratégie de faits accomplis
"à partir de l'été 48, l'Etat juif ne lutte plus pour sa survie mais pour obtenir le territoire le plus étendu, et donc le plus favorable à une campagne massive d'immigration juive."
"Ce renversement de légitimité qui fait passer les "droits" des immigrants sionistes avant ceux des Arabes de Palestine, est fondamental, car tout le reste en découle"
2) Les trois faiblesses palestiniennes
a) L'illusion arabe
"Les Palestiniens sont privés de représentation autonome par des Etats" supposés "frères"
"Les Palestiniens sont réduits à n'être qu'un peuple de réfugiés"
"L'appui financier du roi Faysal, du fait même de sa générosité désintéressée, constitue la seule intervention arabe à avoir renforcé sensiblement le nationalisme palestinien."
"En 1990, Arafat plaide en vain devant le Conseil de Sécurité de l'ONU en faveur d'une protection internationale de la population palestinienne des territoires occupés"
b) la dynamique factionnelle
"Le Hamas accuse l'OLP d'avoir cédé à l'invasion intellectuelle de l'Occident en adoptant l'idée d'un Etat laïc"
c) le deux poids, deux mesures
"le nationalisme palestinien se réclame en vain du droit des peuples à l'autodétermination, au sortir de la Première guerre mondiale. Mais il découvre que dans le mandat confié par la SDN sur la Palestine, seul le peuple juif se voit reconnaître des droits nationaux, dont sont en revanche exclus les habitants arabes, pourtant majoritaires à 90%.
Et c'est une décision de la toute jeune ONU, en 1947 qui déclenche le début de l'exode de la population arabe de Palestine, bien avant la proclamation de l'Etat d'Israël.
C'est encore l'ONU qui en 1949 créée une agence dédiée aux réfugiés palestiniens, agence chargée de les assister dans leur exil, plutôt que de garantir leur droit au retour dans leur patrie.
C'est toujours l'ONU qui après l'occupation par Israël, en 67, du reste de la Palestine mandataire, continue de réduire le peuple palestinien à un statut collectif de réfugiés sans droits nationaux."
"Israël présente le paradoxe d'un Etat créé par une décision de l'ONU, le plan de partage de la Palestine de 1947, qui va pourtant contester avec constance, et jusqu'à maintenant, la supposée "partialité" de l'ONU à son encontre."
"la réalité est que la domination islamiste à Gaza est confortée par le blocus israélien. Le Hamas, loin d'être affecté par un effondrement généralisé, investit avec succès dans la contrebande."
Conclusion : "sans un cadre de coexistence, un tel rapport de force n'apportera à l'Etat juif ni la sécurité, ni la stabilité, ainsi que l'épouvante du 7 octobre l'a démontré."
08:05 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : palestine, israël
23/08/2024
Relations internationales au XXe siècle
Histoire mondiale des relations internationales
de 1900 à nos jours
sous la direction de Pierre Grosser
collection Bouquins
Une douzaine d'enseignants chercheurs traitant des relations internationales depuis 1900.
A la fois une longue période et le monde entier. Le résultat est un beau bébé de 1200 pages découpées en périodes de dix ans.
L'inconvénient est que chacun a tendance à faire le point au début et à la fin de sa décennie. Il en résulte des répétitions inévitables. Ce qui est mieux que des contradictions...
La grande question qui traverse les décennies est celle du multilatéralisme. Aucun système n'a pu empêcher deux guerres mondiales et l'ONU semble bien incapable d'empêcher une éventuelle déflagration.
L'unilatéralisme américain fait face à la puissance montante de la Chine qui considère que toute la mer de Chine lui appartient.
L'URSS a disparu mais Poutine voudrait reconstituer l'Empire russe. L'agression de l'Ukraine par la Russie oblige l'Europe a reconsidérer les paramètres de sa sécurité.
La politique israélienne fait peser une menace sur toute la région.
L'Afrique n'est pas un continent de paix et la prise du pouvoir par les militaires dans plusieurs pays, encouragée par la Russie, n'augure rien de bon.
"On assiste au triomphe de la diplomatie multivectorielle qui consiste à multiplier les liens en fonction des intérêts"
"Les plus pessimistes voient le monde revenir où ce livre a commencé : une puissance hégémonique en crise confrontée à une puissance montante ambitieuse et s'inquiétant d'une domination de l'Eurasie par des concurrents ; une interdépendance fragile et une concurrence entre impérialismes qui s'étendent aux espaces extra-atmoshériques et aux eaux internationales ; un système à cheval entre bipolarisation et multipolarité, la montée des nationalismes, les crises sociales internes et l'augmentation des dépenses militaires."
08:06 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : relations internationales
30/03/2024
le demi-siècle de reportages d'un Asiate
Ma part de rêve
Jean-Claude Pomonti
éditions "Les Indes savantes"
Journaliste au Monde pendant presque quarante ans, Jean-Claude Pomonti était pour moi, comme pour beaucoup d'autres, une référence absolue pour tout ce qui concernait l'Asie du Sud-Est. En particulier pour le Vietnam et le Cambodge pendant une période riche en évènements dans ces pays.
Installé depuis plus de tente ans en Asie du Sud-Est, il est dîplomé en vietnamien et marié avec une Vietnamienne.
La période du covid l'a amené à se plonger dans ses archives qui retracent les itinéraires de sa vie de reporter et à écrire quelques textes inédits.
J'avais au lycée des copains vietnamiens. Je n'ai oublié ni les guerres du Vietnam, ni les atrocités du Cambodge.
"Avant la fermeture entre les deux régions, à hauteur du 17ème parallèle, près d'un million de Vietnamiens sont descendus se réfugier dans le Sud."
"Dans l'armée du Sud, beaucoup d'officiers sont incompétents et corrompus."
"La réécriture de l'Histoire n'est pas le monopole des autocrates. Dans l'Extrême-Orient féodal, les annales des dynasties régnantes s'inscrivaient à la gloire des régnants."
"Hun Sen n'a pas nié que l'intervention des bérets bleus de l'ONU a contribué au rétablissement de la paix."
"Au Cambodge, la Chine est de nos jours l'allié d'un clan d'essence mafieuse."
"Le rétablissement d'une coopération militaire entre les Philippines et les Etats-Unis est un revers sérieux pour la Chine."
"Le socialisme est le chemin le plus long du capitalisme au capitalisme" (André Fontaine)
10:53 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : asie du sud-est
12/02/2024
Rellire l'histoire du sionisme
Deux peuples pour un Etat ?
Shlomo Sand
éditions Seuil
"Pour de nombreux intellectuels juifs critiques, il était clair que le désir de créer un Etat juif exclusif sur une terre peuplée en majorité par des Arabes entraînerait un conflit violent et insoluble."
"Avec l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite en Israël, les massacres perpétrés par le Hamas et les bombardements de la bande de Gaza la question d'un Etat binational où Israéliens et Palestiniens seraient citoyens d'un même Etat est devenue une urgence pour toute la région."
"7,5 millions d'Israéliens-juifs dominent, par une politique d'expulsions, de déplacement, de répression et d'enfermement, un peuple palestinien-arabe de 7,5 millions de personnes, dont une grande partie est privée de droits civiques et des libertés politiques élémentaires."
"Il est évident qu'une telle situation ne pourra durer éternellement."
"Ici, c'est un Etat d'apartheid." (Tamir Pardo, ancien chef du Mossad)
"l'oppression sévère et la négation des droits élémentaires de la population locale ont suscité une résistance violente, entraînant une répression toujours plus rude."
"Depuis cinquante-six ans, plusieurs millions de Palestiniens vivent sous un régime militaire et sont privés de droits civiques, juridiques et politiques. Plus grave encore : les Palestiniens soumis à l'occupation doivent vivre à côté de colons dans une situation d'apartheid de plus en plus évidente. Il leur est interdit d'habiter dans les colonies où ils sont autorisés uniquement à travailler. Il leur est interdit d'épouser un Juif ou une Juive et ils ne peuvent pas obtenir la citoyenneté israélienne."
"Seule l'intégration égalitaire dans le cadre d'un pouvoir commun serait à même de garantir qu'Israël puisse être un refuge pour tous ses habitants."
"En 1923, nombre de sionistes instruits savaient qu'il n'y avait jamais eu d'exil de masse de la population locale dans l'Antiquité, ni même de vague d'émigration importante. Nombreux sont ceux qui jugeaient probable que les paysans locaux palestiniens étaient les descendants des anciens Hébreux. Les Arabes n'ont pas exterminé la population rurale qu'ils y ont trouvée."
"Le recours au mythe de l'exil et du retour vers "la terre des ancêtres" après deux mille ans d'errance est devenu la doxa du sionisme, le présentant comme un fait historique authentique."
"Les récits de la Bible ont été transformés en "faits historiques" "On peut déplorer que cette falsification historique manifeste n'ait pas posé problème aux historiens israéliens qui savaient pertinemment qu'il n'existe à ce jour aucune trace ou témoignage d'un exil organisé par les Romains ou par les autres."
"Israël doit accorder l'égalité civique aux Palestiniens sous occupation"
"Israël se trouve face à un choix simple : continuer d'être un Etat d'apartheid ou avancer progressivement vers un Etat binational fondé sur l'égalité avec une citoyenneté égale et commune pour les Palestiniens et les Israéliens, dans le cadre d'une fédération, avec des institutions dont une partie incarnera la souveraineté partagée, et l'autre formulera les aspirations culturelles et nationales spécifiques."
"On ne peut plus séparer les deux populations et partager le pays de façon équitable"
"Le futur Etat palestino-israélien devra être une démocratie associative, qui stimulera et développera deux langues et deux cultures, tout en préservant l'autonomie interne de chaque communauté."
11:54 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : palestine, israël