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16/01/2017

Vers la paix civile en Colombie ?

La Colombie de A à Z

Jean-Jacques Kourliandsky

André Versaille éditeur

 

Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l'IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques) est incontestablement un des meilleurs connaisseurs français de l'Amérique latine.

Le prix Nobel de la paix ayant été attribué au président colombien Santos pour ses efforts de paix civile avec les FARC, ayant eu la chance de rencontrer le président Santos il y a quelques années, à Bogota, ayant rencontré également Kourliandsky, mais pas lors du même voyage, j'ai voulu me plonger dans ce livre d'une centaine d'entrées, présentées par ordre alphabétique,  afin de mieux avoir à l'esprit les enjeux.

Comme toujours en géopolitique, il faut avoir à l'esprit la géographie , l'histoire, la culture...C'est ce que permet ce petit livre, dans lequel il ne faut pas chercher les adresses des meilleurs hôtels, bars et restaurants,  ni des boutiques d'artisanat ! Mais le lecteur y trouvera, en particulier,  les problématiques du trafic de de cocaïne, du poids du puissant voisin nord-américain, et de ses multi-nationales fruitières, des luttes des syndicats de travailleurs agricoles... 

 

 

 

 

11/11/2016

Le choix des électeurs

La majorité des électeurs a voté pour Hillary Clinton...et est en colère aujourd'hui...

Trump, comme W Bush il y a quelques années n'a été élu que grâce à un système qui favorise les petits Etats. Comme pour les élections des Sénateurs en France, ou comme dans les institutions européennes qui favorisent les petits Etats... Ici comme là bas, les électeurs ne sont pas tous égaux.

Même s'ils sont minoritaires, ils furent nombreux à voter pour un homme dont le principe correspondait à leur aspiration : rendre sa grandeur à l'Amérique ! Et si elle l'est moins, c'est bien entendu la faute des métèques, au premier rang des quels les musulmans et les latinos.

Pas beaucoup de Latinos chez nous, mais pour le reste le discours peut être repris à l'identique et trouvera les mêmes échos. Marine Le Pen s'en réjouit déjà.

Comment expliquer que des gens aient voté pour quelqu'un qui promettait à la fois un plan de relance de mille milliards et une baisse des impôts ?

Le président élu ne tiendra probablement pas toutes ses promesses faites dans l'ambiance de la campagne électorale, par exemple mettre Hillary en prison, mais un grand vent réactionnaire souffle sur les USA, la composition du Sénat, de la Chambre, bientôt de la Cour suprême... Environnement, politique sociale, droit des femmes à disposer de leur corps, droit des homosexuels...

 

10/11/2016

Pakistan : clé de la stabilité du monde

Le syndrome pakistanais

Christophe Jaffrelot

éditions Fayard

 

Le syndrome pakistanais est un instabilité permanente ayant trois causes : les tensions entre un Etat unitaire et des identités ethniques fortes ; les tensions entre des politiques autoritaires (militaires ou civiles) et des aspirations démocratiques ; des tensions entre des conceptions concurrentes de l'Islam.

Deux racines de leur syndrome : "la peur de l'Inde et la préservation du statut des élites."

Le Pakistan a été créé, par séparation de l'Inde devenant indépendante, sur une base religieuse musulmane, voulue "par une élite décidée à défendre ses intérêts contre les hindous puis contre la plèbe."

"Première opération de "purification ethnique" de l'histoire moderne" Dix millions de personnes déplacées, un million de morts...

Résultat : "faiblesse persistante de la pression fiscale, absence de réforme agraire", "la pauvreté de masse reste la règle", "la monopolisation du pouvoir social par une mince élite, le creusement des inégalités et l'absence de forces de gauche" et "les hommes politiques restent les champions de l'enrichissement personnel."

Au nom de la lutte contre le communisme, puis contre le terrorisme, les USA apportent "une aide civile considérable" et une "manne militaire." "Dès lors qu'ils paient, les Etats-Unis obtiennent du Pakistan des concessions qui affectent sa souveraineté." Ce qui engendre "un solide antiaméricanisme."

"L'Etat pakistanais est en grande partie responsable de l'essor du sectarisme, du jihadisme et du mouvement taliban."

 

 

07/11/2016

De Washington à Obama

Les Présidents américains

André Kaspi / Hélène Harter

éditions Tallandier, collection "Texto, le goût de l'histoire"

 

Impossible d'ignorer que les USA vont élire leur nouveau Président. Pour la première fois de leur histoire, peut-être une femme. Deux professeurs d'université, spécialistes des Etats-Unis, nous proposent une revue historique pour comprendre le mécanisme de l'élection et certaines de ses constantes.

Ainsi, depuis plus d'un siècle, les Démocrates ont cherché le vote des immigrants, bien avant qu'ils ne soient latino-américains. Par contre, les Républicains, le parti de Lincoln et de l'abolition de l'esclavage,  par leur conservatisme, ont largement perdu le vote des afro-américains.

Depuis le début des USA, et la présidence de Washington, la critique contre l'Etat fédéral est récurrente. Le parti républicain de Jefferson s'est même constitué sur cette base. Ce qui nous dénommons la "guerre de sécession", et que les Américains appellent la "guerre civile" est un autre exemple de cette opposition entre l'Etat fédéral et les Etats qui gardent leur système propre pour élire le président, y compris pour les "primaires".

Toujours d'actualité également les limites du pouvoir présidentiel quand le législatif est majoritairement composé d'opposants. Obama en a fait la pénible expérience.

Depuis un siècle l'argent a pris un place grandissante dans le système politique. Et pas seulement pour l'élection du Président. Les "réseaux sociaux" parviendront-ils a diminuer le poids de la publicité politique à la télévision, à la radio, dans la presse écrite ?

Autre information dans ce livre : pour être élu(e) mieux vaut avoir été gouverneur, ou vice-président (même s'il y a autant de vice-présidents battus qu'élus), au minimum sénateur. Aucun député n'a trouvé la voie directe vers la présidence. Et aucun n'ayant jamais eu aucune responsabilité législative ni exécutive. Pourvu que ça dure encore cette fois-ci !

 

17/05/2016

Le dossier noir de la relation franco-syrienne

Les chemins de Damas

Christian Chesnot et Georges Malbrunot

éditions Robert Laffont

 

Le régime syrien n'en finit pas de massacrer son peuple. Les auteurs,  journalistes, l'un à France Inter, l'autre au Figaro décortiquent les relations entre la France et la Syrie.

L'histoire avait bien commencé,  en 1920,  quand la France s'est vue attribuer un "mandat" de gestion de la Syrie et du Liban. La France avait alors favorisé l'émancipation de la minorité alaouite, malmenée par l'empire ottoman, lui octroyant, de plus, un "Territoire" autonome.

Le livre s'ouvre par l'assassinat de l'ambassadeur français à Beyrouth, en 1981. Puis par les attentats de la rue Marbeuf et de la rue des Rosiers en 1982. Crime de la France, aux yeux du régime syrien : avoir sauvé Arafat, encerclé dans Beyrouth. "Pour Damas, qui s'est toujours considéré comme le propriétaire de la cause palestinienne, Arafat est un concurrent qu'il ne faut pas défendre."

"C'est le souvenir de tous ces assassinats qui a entretenu ensuite l'hostilité d'une large partie du Quai d'Orsay à l'encontre de la Syrie."

"Aux obsèques du raïs syrien, Jacques Chirac est le seul chef d'Etat occidental à être présent." "Une fois au pouvoir,Bachar recevra chaque vendredi matin un appel de Jacques Chirac." Celui-ci se rendra compte que le chef de l'Etat syrien n'écoutait pas ses conseils. Même s'il avait eu des velléités de réformes, les durs, et les prédateurs,  du régime ne l'auraient pas permis. "Sous Hafez, il y avait une forme de redistribution. Sous Bachar, on passe directement à la prédation."

"La coopération a porté ses fruits. Nous avons pu déjouer nombre d'attentats ciblant la France"."Si les dommages sur la vie de nos soldats déployés au Liban dans le cadre de la FINUL ont pu être évités, c'est en grande partie grâce à la coopération sécuritaire franco-syrienne."

Mais Chirac ne pardonnera jamais l'assassinat de son ami proche Rafic Hariri.

Quand Sarkozy est élu, "sa seule ligne de conduite, c'est de faire de l'anti-Chirac." "Il va plaider la cause du président syrien partout et même jusqu'à Washington."

 Quand la révolte éclate en 2011, "ils ont réagi comme un régime qui se sait minoritaire :en usant d'une force extrême pour survivre." En face "les intégristes sont hostiles à une révolte pacifique parce que, justement, peu représentés à l'intérieur." "Le pouvoir durcit son implacable combat contre les opposants pacifistes." "L'arrivée des premiers djihadistes étrangers sur le sol syrien permettra au régime de justifier sa théorie du complot."

Le Quai d'Orsay, tenu alors par Alain Juppé, va commettre l'erreur de "croire dur comme fer qu'Assad va tomber." "Il ne voulait pas savoir si le régime allait tenir, mais comment il allait tomber." "Une question de semaines."

L'axe Moscou / Téhéran / Damas / Beyrouth a été complètement sous estimé.

On a assisté à "la montée en puissance de l'aide militaire russe", "l'entrée en force des combattants du Hezbollah". "L'Iran également apporte son soutien financier."

"On a cru qu'on allait convaincre les Russes de voter une résolution contre la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU..."

Fabius va poursuivre la même ligne. "Dans l'équation syrienne, Laurent Fabius va snober Iraniens et Russes." "Comment espérer résoudre la tragédie syrienne sans les associer ?"

"Les Américains ont réalisé que les soi-disants "zones libérées" voulues par la France étaient en fait en train de tomber sous la coupe des groupes djihadistes." "Les Américains ont été très tôt conscients des lacunes de l'opposition et du danger que représentaient les djihadistes." "Le Conseil militaire supérieur de l'Armée syrienne libre est miné par la corruption." "Le Conseil national syrien est occupé par ses querelles intestines."

"L'afflux de militants djihadistes partant des grandes villes françaises pour rejoindre le champ de bataille syrien est une forme de défaite pour la France."

Maintenant, il faut "maintenir les opposants de la Coalition nationale syrienne en respiration artificielle, mais la priorité désormais est d'empêcher la sanctuarisation d'un califat djihadiste moyenâgeux au coeur du Moyen-Orient."